La Légende Oubliée

Okrya :



De gigantesques tours de roches givrées montaient très haut dans le ciel des Cimefroides. Aux pieds de ces géantes de pierre et de glace se dessinait la ville de Droknar. Cette dernière était bien plus qu'une simple cité. Les maîtres nains y forgeaient jadis des lames d'une pureté et d'un tranchant jusqu'alors inégalés. Parfois, on y trouvait des bières artisanales, des bourses en poil de yak et, à l'approche des fêtes d'Hivernel, des cannes en sucres de toutes les couleurs, le tout sous une neige d'un blanc éclatant.

Pour rejoindre cette authentique cité naine, bien que pervertie par le passage de bien des aventuriers, il fallait faire preuve de courage. L'unique route qui y menait passait par le Promontoire, contrôlé par le Sommet de Pierre, une faction naine violente qui voulait imposer son idéologie à travers les Cimesfroides. Le reste du chemin était bien pire et grouillait de milliers de créatures et d'animaux sauvages, parmi lesquels on trouvait des guivres de près de trente mètres de hauteur et qui possédaient des centaines de dents acérées au sein d'une bouche monstrueuse. Ne voulant affronter tous ces dangers, l'expédition choisit un autre trajet.

Okrya avait été rejointe le matin suivant par le garde si généreux. Le sommeil de la rodeuse n'avait été que très agité, parsemé de cauchemars récurrents. Ils peignaient le même tableau chaque soir, depuis plusieurs années. Une très jolie femme qui ressemblait trait pour trait à Okrya agonisait dans une marre de sang, au beau milieu de ce qui semblait être une petite hutte. Devant elle, se tenait un homme en armure sur laquelle flottait une cape de soie blanche qui tenait fermement une dague ensanglantée. Et puis, sans prévenir, la macabre toile s'évanouissait dans un cri de terreur, résonnant seul au milieu de la nuit.

Le garde confia à Okrya qu'il était impensable de rejoindre la cité naine en passant par le Promontoire, pour des raisons de sécurité. L'alternative fut de prendre la mer et d'ammarer le bateau à Port Briska.
"Je déteste la mer, dit amèrement la jeune femme.
-Ce n'est pas à vous de décider, rétorqua le garde d'une voix ferme. De toute façon, vous ne serez pas seule. Laissez-moi donc vous présenter vos collègues sur cette affaire...
-Il me semblait vous avoir dit que je préférais travailler seule. Celà n'est pas parvenu a vos si grandes oreilles ? coupa Okrya.
-Si, j'ai entendu, mais j'ai préférer ignorer vos dires. Ce sont d'excellents archéologues, reconnus pour leurs découvertes, et qui viennent de plusieurs continents. Pour votre sécurité, et surtout pour la leur, nous vous avons trouvé un nom d'emprunt pour le reste de l'expédition, Diane. Il ne faudrait pas qu'ils sachent que nous avons à bord une si grande célébrité.
-Vous me flattez, dit la jeune femme, d'une voix sarcastique.
-A ce propos J'ai vu un magnifique portrait de vous à l'entrée de la ville. Ils semblerait que votre tête soit désormais à cinq cent mille pièces d'or.
-Ca vous ferait une belle retraite pour vos vieux jours. Je n'aime pas ce nom de Diane.
-C'est trop tard. Venez suivez-moi, il ne manque que vous à l'appel."

Ils traversèrent le port de l'Arche, se frayant un passage à travers la foule venue acheter du poisson bon marché, en direction d'un immense voilier. Ce géant de bois semblait avoir été construit pour l'occasion, comme en témoignaient la coque parfaitement intacte, le parquet lustré, et la blancheur éclantante des voiles. Tout le monde semblait s'afférer autour de lui. Des personnes grimpaient à bord les bras chargés de vivres et d'armes, sans interruption et n'y redescendaient que quelques minutes plus tard, les bras libres et prêtes à recommencer le même manège.

Au pied de cette fourmilière géante que constituait le bateau, un petit groupe constitué de trois hommes et d'une femme parlait, avec le plus grand sérieux du monde, de la découverte du temple. Il fut interrompu par l'arrivée d'Okrya et du garde qui fit les présentations.
"Voici Diane, une archéologue en herbe, fraichement diplômée, dit le garde.
-Voyons mon cher Halden ! Cette situation est grotesque. Que ferions-nous d'une enfant si jeune ? répondit un homme qui frisait la soixantaine.
-Celui pour qui vous travaillez a décidé de l'engager... rétorqua le garde, qui répondait apparemment au nom d'Halden.
-Laisse, coupa Okrya. Sachez cher monsieur, que je ne suis peut-être pas aussi vielle que vous, mais mes compétences en la matière sont surement bonnes, vu que j'ai fini première de ma promotion. Alors maintenant, il y a deux options, soit vous m'acceptez et il n'y a pas de problèmes soit je vous promets que vous ne trouverez rien là-bas."
Le vieil homme, visiblement contrarié, ne répondit rien et partit en direction du bateau. Par la suite, Okrya fit rapidement connaissance avec le reste de l'équipe avant de s'embarquer dans l'immense voilier.

Le départ fut annoncé quelques minutes plus tard. Tandis que le vent gonflait les voiles, le bateau virait de bord et se dirigeait paisiblement vers le port de glace. Dans la soirée, alors que le groupe d'érudits continuait d'étudier la question du temple, Okrya se promenait sur le pont où elle rencontra le garde Halden, seul, penché sur la rampe de bois de la proue. La brise marine fouettait le visage blanc du garde qui emplissait grandement ses poumons d'air à chaque inspiration. Ses cheveux, d'un blond éclatant, étaient devenus orange face au soleil couchant et flottaient dans le vent. La jeune femme s'approcha lentement de l'homme, avec hésitation, comme si une partie d'elle voulait la ramener dans sa cabine. A sa grande surprise, Halden, l'interpella, sans même se retourner.

"Venez donc profiter de l'air pur du large Diane !
-Pourquoi vous ne m'avez pas dit tout de suite votre nom ? demanda Okrya, arrivée à sa hauteur.
-J'attendais de vous avoir à bord. Avec vous, on ne sait jamais ce qui peut arriver.
-Vous pensez à quoi en particulier ?
-A un jeune homme qui est venu me voir ce matin et qui s'est plaint qu'une certaine Okrya lui avait volé toutes ces affaires, à l'Auberge des Trois Épées.
-C'était vraiment très drôle ! Il avait l'intelligence du Yak et l'air fourbe du tengu, plaisanta la jeune femme.
-Parlez-moi de vous, demanda ouvertement Halden.
L'atmosphère se refroidit soudainement.
-Il n'y a rien à dire, dit la rôdeuse d'une voix glaciale.
-Je pensais qu'une si jeune femme, sans attaches, et qui doit fuir et se cacher pour vivre aurait beaucoup de choses à raconter. Mais je pense que la vérité est plus simple. Vous vous sentez seule.
-Comment pouvez-vous le savoir ! On ne se connait même pas, espèce de salaud ! Comment-osez vous ! cria Okrya.
-Vous rejetez tous ceux qui vous entourent. Je ne vous ai même pas entendu répondre aux "Bonjour" des autres membres de l'équipage. Je trouve que c'est bien dommage de cacher toute cette beauté derrière un masque d'insultes."

Okrya ne répondit pas. Elle s'enfuit encourant en direction de sa cabine dont elle fit claquer la porte pour se laisser tomber, pleine de rage dans son lit.
"Comment cet idiot peut-il me juger ?"
La vérité était là. Depuis des années, Okrya sillonnait les routes de Tyrie et pourtant, elle ne s'était fait aucun ami, aucune connaissance. Sa vie ne se résumait qu'à son travail. Et pourtant, ce ne fut pas toujours le cas.

Okrya avait été élevée par un couple de vieux rôdeurs, dans la forêt luxuriante de Maguuma. Ils l'avaient trouvé dans une cabane abandonnée alors qu'elle était bébé et ne lui avaient jamais caché. Tous les trois vivaient au sein d'un petit village de chasseurs. Chaque jour, Okrya s'amusait avec d'autres apprentis rôdeurs sur la place centrale, s'abandonnant à l'innocence de l'enfance. Mais le bonheur est éphémère. L'année de ses cinq ans, sa mère mourut de vieillesse, suivie par son père, sept ans plus tard. Le jour de ses douze ans, Okrya quitta le village et vécut des années dans la jungle, se nourrissant de sa chasse et de plantes diverses.
Un jour, alors qu'elle était poursuivie par une araignée géante, la jeune rôdeuse découvrit accidentellement un temple perdu de Melandru. Okrya, du haut de ses seize ans, y trouva plusieurs artéfacts qu'elle vendit à un vieil archéologue prénommé Numlo à l'Arche du Lion. Ce dernier, heureux de retrouver plusieurs fois par semaine la rôdeuse dont les sacs étaient pleins d'objets rares, devint très vite son seul ami. En échange de toutes ces merveilles, il lui apprit tout ce qu'il savait sur l'histoire de la Tyrie et sur son activité. Il l'envoya à plusieurs endroits du continent, et à chaque fois, "La petite sauvage" -comme il l'appelait pour la taquiner- lui ramenait de précieux trésors. Un jour, Okrya revenait d'une expédition, déçue de n'avoir rien trouvé. Elle frappa à la porte de Numlo et personne de répondit. Intriguée, la jeune rôdeuse s'engouffra à l'intérieur de sa maison par une fenêtre et y découvrit la dépouille de son ami. Son âge avancé avait eu raison de lui. La tristesse s'empara d'elle.
Dès lors, Okrya changea radicalement. Ne voulant plus revenir à Maguuma, elle fut obligée de voler pour survivre et devint vite une hors-la-loi pillant les temples et volant. Plus elle vieillissait, plus elle se refermait sur elle-même, protégée par une carapace de sarcasmes.



De l'autre côté du temps, le voilier continuait sa route. Les trois jours de mer semblaient durer une éternité pour Okrya qui ne daignait plus sortir de sa cabine. Cette attitude nourrissait les discussions des archéologues qui se plaignaient de devoir travailler alors que d'autres dormaient paisiblement. Cette jalousie fut bientôt exprimée verbalement et Halden n'eut d'autre choix que d'aller voir "La petite enfant rebelle".
Hésitant, il frappa à la porte.
"Diane... souffla-t-il à travers le bois.
-Quoi ? cria la jeune femme en ouvrant la porte.
Okrya était clairement en pleine forme. Elle tirait plaisir de la façon dont Halden la regardait, rougissant. En effet, la jeune femme n'était que très peu vêtue, arborant uniquement le strict minimum.
-Vous allez bien ?
-Comment voulez-vous que j'aille ? Je vais bien, après tout je me plais seule non ?
-Écoutez je suis désolé pour l'autre soir.
-Si vous voulez. Je suis désolée mais je vais devoir vous laisser, je travaille là.
-Dans cette tenue ?
-Vous aimeriez en voir plus hein ? s'amusa Okrya.
-Là n'est pas la question ! dit Halden, dont le teint avait viré au rouge foncé.
-Je sais pas... continua la jeune femme, pensive. Bon allez, au revoir !
Sur ces mots, elle ferma la porte, ce qui clôturait la discussion. Halden s'en contenta et annonça au reste de l'équipage qu'Okrya subissait simplement le mal de mer.

Trois jours plus tard, le bateau arriva à destination, Port Briska. L'expédition, composée d'une trentaine d'hommes et de deux femmes, tous chaudement vêtus, se déplaça à pied jusqu'à Droknar où devait l'attendre le contact local. Les nains avaient l'habitude de voir des aventuriers débarquer dans leur cité de glace. Cependant, certains crurent un instant que la ville était attaquée, au vu du nombre impressionnant d'armes qui avaient été emportées.
"Nous n'avons que des armes et pas de nourriture ? questionna le vieil archéologue.
-Nous serons au campement ce soir. Là-bas, il y a à manger. Les armes, c'est pour notre protection," répondit calmement Halden.
Tandis que certains admiraient la gigantesque cité naine dans toute sa splendeur, d'autres s'employaient à récupérer le troupeau de yaks loué à l'avance. Une fois les ruminants emmenés aux portes de la ville, chaque explorateur entreprit d'en choisir un comme monture. Halden prit la parole une dernière fois.
"Nous sommes à cinq heures de route du campement. Chacun tient bien les rennes de son yak et tout se passera bien. En cas d'attaque, la priorité est de protéger les archéologues. Cela ne servirait à rien de les avoir amenés pour les perdre en chemin.
Maintenant, allons-y !"

La route fut paisible. Du haut de son Yak, Okrya ocntemplait le désert de glace qui s'étalait devant elle. Chaque recoin des Cimesfroides était d'un blanc éblouissant et il était impossible de fixer les géantes de glace illuminées par le soleil sans plisser les yeux. De temps à autres, une forêt de sapins se dessinait, et leur couleur contrastait avec la neige. Quand le chemin devenait montant, Okrya s'agrippait aux nombreux poils que lui offrait sa monture. Celle-ci ne manifestait aucun signe de désapprobation, au grand étonnement de la jeune femme.

Après mille virages et quelques heures plus tard, le convoi s'immobilisa. L'expédition était arrivée à destination. A proximité d'un minuscule trou se dressaient une cinquantaine de tentes blanches. Une douzaine de personnes disposées en cercle autour d'un feu les attendaient. La nuit était tombée sur les Cimesfroides et les étoiles illuminaient le ciel privé de nuages. Chacun immobilisa son Yak et entreprit de s'installer. Okrya jeta simplement ses affaires dans la première tente qu'elle aperçut et s'engouffra incognito dans la minuscule trou qui servait d'entrée au temple. Ce qu'elle vit dépassait de loin tout ce qu'elle avait pu imaginer. La montagne semblait avoir été creusée de l'intérieur, comme une gigantesque grotte de glace mais percée en son sommet. En plein milieu de cette grotte, une ombre immense se dressait devant Okrya, à peine éclaire par la lumière des astres. Le temple des Oubliés était là. Tremblante, la jeune femme s'avançait lentement vers l'entrée du monument lorsqu'une main glacée s'abattit soudainement sur son épaule.

Machewnow a écrit:

Ah, alors c'est pour ça... Quelle idée d'avoir un clavier QWERTY, franchement

Elindor a écrit:

1 : Je ne vis pas en France, donc pas de azerty en vente ici.
2 : Je suis programmeur, et a ce niveau, le qwerty est vraiment bien plus pratique !

Je plaisantais

Machewnow a écrit:

Pour information, "si il" s'écrit "s'il", et "400" en toutes lettres

Elindor a écrit:

tu chipote la xD

Je chipote je chipote... En même temps je ne peux plus te reprendre sur les "à", donc estimes toi heureux que ce soit les seules fautes que j'ai trouvé

Pour Nirvana, attention à ne pas oublier les accents circonflexes dans certains mots (elle écrit pas en QWERTY au moins ? ) comme "sûrement", "tâche", "sûr", "côte"...
Ni les tirets dans les phrases interrogatives et entre certains mots:
"Peut être Vabbi possède t'elle [...]" "Peut-être Vabbi possède-t-elle [...]"
"avants postes" "avants-postes"
"allons y!" "Allons-y !"
...

Okrya ne fait pas beaucoup de fautes ( à part des fautes de frappe et d'inattention par-ci par-là...). J'ai juste une remarque à faire sur cette phrase :

Okrya a écrit:

des guivres de près de trente mètres de hauteur

Pas de chance, les guivres, c'est ma spécialité
Et des guivres de trente mètres de hauteur, j'ai jamais vu
Peut-être font-elles effectivement dans les trente mètres de longueur, puisqu'on n'en a jamais vu une entière. Mais pour ce qui dépasse du sol, ça ne dépasse pas la dizaine de mètre... De plus, les spécimens des Cimesfroides que tu décris là sont en général plus petites que leurs cousines du désert (sauf pour Mord-Guivre la Fratricide, dont j'ai estimé la taille à 16 mètres, et sa progéniture). Même Maw le Coeur de la Montagne, le plus grand spécimen de cette race de guivres, fait à peine quelques mètres... Pas de monstres de trente mètres, donc

Machewnow Disg a écrit:

Pour Nirvana, attention à ne pas oublier les accents circonflexes dans certains mots (elle écrit pas en QWERTY au moins ? ) comme "sûrement", "tâche", "sûr", "côte"...
Ni les tirets dans les phrases interrogatives et entre certains mots:
"Peut être Vabbi possède t'elle [...]" "Peut-être Vabbi possède-t-elle [...]"
"avants postes" "avants-postes"
"allons y!" "Allons-y !"
...

Okrya ne fait pas beaucoup de fautes ( à part des fautes de frappe et d'inattention par-ci par-là...). J'ai juste une remarque à faire sur cette phrase :

Okrya a écrit:

des guivres de près de trente mètres de hauteur

Pas de chance, les guivres, c'est ma spécialité
Et des guivres de trente mètres de hauteur, j'ai jamais vu
Peut-être font-elles effectivement dans les trente mètres de longueur, puisqu'on n'en a jamais vu une entière. Mais pour ce qui dépasse du sol, ça ne dépasse pas la dizaine de mètre... De plus, les spécimens des Cimesfroides que tu décris là sont en général plus petites que leurs cousines du désert (sauf pour Mord-Guivre la Fratricide, dont j'ai estimé la taille à 16 mètres, et sa progéniture). Même Maw le Coeur de la Montagne, le plus grand spécimen de cette race de guivres, fait à peine quelques mètres... Pas de monstres de trente mètres, donc

et a part ca, tu profite du récit? xD

Tu n'étais pas obligé de citer mon post tout entier...
C'est vrai qu'à par ça je n'ai fait aucun commentaire, mais suis-je obligé de dire que votre récit s'améliore à chacun de mes posts ?
Le fait que je vous corrige à chaque fois prouve l'intérêt que je porte à votre histoire, non ?

Allez, j'attends la suite avec impatience

Machewnow Disg a écrit:

Le fait que je vous corrige à chaque fois ...

Allez, j'attends la suite avec impatience

et moi j'ai peur de l'écrire

Elindor :



Les trois aventuriers s'étaient donc mis en marche. Les options pour se rendre a Vabbi n'avaient pas changé, il fallait pour cela traverser la forteresse de Jahai, ou bien utiliser le passage secret des cavernes Bahdok. La première grouillant d'ennemis en permanence, et le contrôle du passage étant bien trop rigoureux pour tenter un déguisement, le choix fut vite fait.

Ils entamèrent donc leur chemin, se dirigeant vers les cavernes. Si le temps était clément et ne présentait pas de réel obstacle au voyage, le sable était mou en cette fin d'automne, et les marcheurs évitaient le plus possible les dunes, car chaque pas demandait un effort supplémentaire, fatiguant même pour de tels combattants aguerris. C'est assez las qu'ils atteignirent les plaines inondables de Mahnkelon, dernière étape pour atteindre la relative sécurité de la fissure de Moddok.

Hilrad marchait légèrement en retrait, contrairement a son habitude. Le jeune homme était plongé dans ses pensées, il avait besoin de faire le point. Les évènements récents l'avaient secoué, même si il ne laisserait jamais paraitre sa faiblesse devant Nirvana, qu'il considérait plus que jamais devoir protéger. Réaction au fait qu'il l'ait heurtée, ou simple envie de protéger un être cher, il ne savait et s'en moquait. Rin voulait qu'il l'abandonne, et jamais il ne le ferait.

Le rire cristallin de Nirvana éclata dans l'atmosphère, riche en couleur, chaud et vivant, tirant le derviche de ses pensées et lui arrachant un sourire. Comme d'habitude, la moniale gardait la bonne humeur en toutes circonstances, sa nature optimiste reprenant le dessus très vite. Comme il aurait aimé lui ressembler plus sur ce point ! Il leva les yeux et l'observa, marchant tout en riant aux éclats a une plaisanterie que venait de lui faire Rin, penché vers elle de manière complice et comique a la fois et visiblement très fier de son effet.

L'élémentaliste était une autre source de préoccupation pour Hilrad. Le derviche, après leur entretien avec Lonai et qu'ils aient quitté le sanctuaire par le nord, avait prétexté avoir oublié de régler une affaire urgente avant de partir, demandant a ses compagnons de bien vouloir lui accorder deux minutes. Il était rentré dans le sanctuaire, sous le regard pesant de Rin, qui ne pouvait le suivre mais se doutait bien de ce que le jeune homme allait faire. Hilrad était allé droit au but, demandant a la commandante du sanctuaire si Rin avait réclamé que d'autres lanciers l'accompagnent dans sa mission urgente. Elle lui répondit que non, comme il s'en doutait, et que le Vabbian semblait tenir à ce que ce fut en sa compagnie qu'il se rende a destination. Hilrad la remercia, répondant vaguement à ses interrogations, et rejoint ses compagnons. Comme il le pensait bien, Rin avait menti.

Ne comprenant pas ce que cherchait l'homme au visage tanné par le soleil, Hilrad avait décidé de garder ses idées pour lui pour le moment, estimant que Nirvana avait déjà assez de souci.

La traversée des plaines inondables fut bien plus facile que celle du promontoire de Jahai. Terres riches et fertiles, même les zones sableuses qui la composaient ne ressemblaient en rien a un morceau de désert, le sable était ferme et chaud sous leurs pieds. Ils passèrent encore une fois sans encombre, ne croisant pas la moindre patrouille Kournane. La chance semblait enfin leur sourire quelque peu. Les corsaires et autre bestioles ayant élu domicile dans les cavernes ne seraient pas un grand obstacle, et les voyageurs pouvaient déjà se considérer a Vabbi.

« La chance nous sourit, compagnons ! » Dit Rin, apparemment enthousiaste et heureux d'approcher de sa patrie. « Nous serons bientôt à destination. Si l'aigle est bien arrivé, un de mes contacts devrait nous attendre a la sortie des cavernes. Tout danger sera alors écarté. »

Si Nirvana se montra enthousiaste, ignorant le mystère qu'était Rin, Hilrad quand a lui était moyennement enchanté par l'arrivée d'un soutien pour l'homme a la chevelure d'argent.

« Ce sera plus difficile si je dois le tuer » Pensa t-il.

Hilrad frissonna d'horreur. La pensée qui venait de se formuler dans sa tète lui semblait celle de quelqu'un d'autre. Une fois déjà il avait failli tuer Rin, se contrôlant à grande peine. Ce n'était pourtant pas dans son habitude, a lui, que de penser ôter la vie si facilement ! Combattant exceptionnel depuis son plus tendre âge, surpassant tous ses camarades, il avait toujours préféré malgré tout la solution diplomatique. Intelligent et instruit, il arrivait souvent a régler un conflit par la seule force de sa parole, animée d'une volonté telle qu'il aurait été impensable de lui désobéir. Et voila que ce même homme se mettait a présent a des pensées de meurtres, et ce a chaque fois qu'un évènement lui déplaisait.

« Très bien » dit-il à voix haute, « Allons y, ne perdons donc pas plus de temps ! »

Ils s'engouffrèrent donc dans le petit passage et s'engagèrent résolument dans les grottes.

« Vous en avez mis du temps ! »

Une voix féminine, froide comme un glaçon, les cueillit dès leur entrée dans la grotte.

« Tu es donc venue jusqu'ici ! Il ne fallait pas te donner ce mal, nous t'aurions rejointe a proximité de Vabbi ! »

La femme demeurait dans l'ombre, et il était impossible encore de dire a quoi elle ressemblait. Sa silhouette cependant était celle d'une lanceuse de sorts.

« Laissez moi vous présenter l'une de mes plus puissantes alliées, j'ai nommé la nécromante Kaylia Glon. Elle nous guidera pour la suite du chemin vers notre prochain objectif.»

Théâtrale, elle s'avança alors, et Hilrad fut parcouru d'un frisson glacé. Cette femme présentait un aspect très inquiétant, et sa forte personnalité ainsi que sa puissance se relevaient au premier regard. Il suffisait d'observer ses yeux gris clair, a la pupille quasi inexistante, pour savoir qu'ils avaient vu plus d'horreurs que la plupart ne pourraient en supporter. La jeune femme affichait un sourire froid et sardonique sur ses lèvres minces, consciente de faire l'objet d'un examen approfondi. Sa peau, plus blanche que l'ivoire, semblait n'avoir jamais connu le soleil. Ses cheveux coupés court, d'un noir de jais, contrastaient avec la pâleur de son corps, mais s'accordaient parfaitement aux reflets métalliques des piques sombres qui sortaient de différents points clés de son corps. Les tatouages rituels complétaient le tableau que présentait la nouvelle arrivante à Rin, béat, et aux deux amis stupéfaits. C'était la définition parfaite de la beauté dangereuse.

« Lorsque vous aurez fini votre examen, nous pourrons y aller ! »

Elle tourna les talons et entama le chemin. Chaque son qu'elle prononçait faisait grincer Hilrad des dents. Il chercha Nirvana du regard. Haussant les épaules, la jeune fille se mit en marche. Elle sentait le malaise de son ami mais ne voulait pas en tenir compte. Hilrad, l'appréhension au cœur mais sans autre option, lui emboita le pas.

Ah ! Je vois que tu as réussi à trouver un moyen de faire apparaître les accents circonflexes même s'il en manque encore quelques uns

Sinon rien à dire, sauf que l'histoire avance bien, et que j'étais complètement plongé dedans
A quand la suite ?

Nirvana :


Nirvana suivit la nécromante et s'engouffra à son tour dans le dédale de roche. Ce n'était pas la première fois que Nirvana parcourait les cavernes de Bahdok. La simple vue des rayons du soleil se reflétant sur les rochers recouverts d'une fine couche d'eau créée par l'humidité de l'endroit, lui rappelait des souvenirs.

Il y a déjà de cela quelque temps, son amie Anaïs souhaitait traverser les cavernes pour rejoindre Vabbi et avait demandé à la moniale de l'accompagner au cas où les monstres occupant ces lieux soient légèrement trop agressifs. Elle avait loué les services d'un corsaire pour leur servir de guide. Celui-ci décrivait les cavernes comme étant un labyrinthe interminable dont seuls certaines personnes pouvaient se vanter connaitre le chemin reliant Kourna et Vabbi. Il n'avait pas eu de mal à convaincre Anaïs, qui l'avait naïvement cru. Et à peine quelques minutes après être entrés dans les cavernes, il s'avérera que l'homme les avait trompées et leur avaient tendu une embuscade dans le seul but de leur voler leur biens. Nirvana avait pourtant de nombreuses fois mis en garde la jeune assassine contre les brigands qui proposent leurs services aux aventuriers solitaires, et une fois de plus, Anaïs n'en avait fait qu'à se tête et s'était moquée de son amie « trop méfiante et prudente ». Heureusement, cette histoire cette fois là s'était bien finie. Anaïs leur avait démontré que malgré son jeune âge et sa petite taille, elle était une combattante aguerrie. Ces corsaires doivent encore aujourd'hui s'en souvenir … Une fois débarrassées de ces assaillants, les deux jeunes femmes durent se débrouiller seules pour traverser les grottes. Nirvana se souvient juste d'avoir passé des heures à courir après l'assassine qui cavalait de long en large repassant quelques fois sur leur traces, jusqu'à ce qu'elles arrivent enfin aux terrasses de Wehlan. Ce fut une très longue journée …


Arrivés à l'intersection de trois couloirs, la nécromante rompit le silence qui s'était installé depuis leur entrée dans les cavernes.

« C'est par ici, à partir de cet endroit, nous auront peu être à nous battre contre quelques insectes et autres écailleux qui rodent dans le coin. Mais rassurez-vous, ils ne sont pas bien méchants et vous ne craignez rien tant que vous serez avec moi.Nous ne risquons pas de croiser des corsaires ? » Demanda Hilrad


« Cela m'étonnerai fort. » Répondit la nécromante moqueuse

« Pourtant, les cavernes sont réputées comme étant un des grands repères corsaires. » Insista le derviche, méfiant.

« Il ne faut pas croire tout ce que les gens disent, c'est vrai qu'ils il y a quelques brigands qui rodent par ici, mais plutôt de coté.» répondit Kaylia en leur montra du doigt la direction opposée.

Hilrad n'était pas convaincu. Lui avait déjà de nombreuses fois visité cet endroit, et il se souvenait très bien avoir croisé des patrouilles corsaires, et aperçu au détour d'un virage un campement occupés par de nombreux soldats. Rin avait menti pour partir avec eux, et maintenant, cette inconnue qui leur mentait délibérément sur l'endroit. Mais il était trop tard pour faire demi-tour. Si jamais Nirvana et lui se débarrassaient d'eux, ils n'arriveraient peut être pas à trouver le chemin de la sortie. A plusieurs reprises, ils avaient traversés des courants et marres d'eau, ne laissant aucune trace du chemin emprunté. Pire, ils pourraient tomber sur un campement ennemi. Le derviche se rapprocha de Nirvana, et resta plus que jamais sur ces gardes, guettant le moindre geste déplacé de Rin et de Kaylia.

Ils continuèrent à avancer lentement dans le dédale pendant près d'une heure. Ils ne rencontrèrent que trois groupes d'écailleux sur leur route. Et comme l'avait annoncé Kaylia plus tôt, l'ennemi ne faisait pas le poids. Lors des quelques combats, Kaylia avait fait démonstration de ses talents de nécromante. Avant même que les écailleux se rendent compte de leur présence, ils rugissaient déjà de douleur. Déjà affaiblis, ils peinaient à marcher et à attaquer. Certains d'entre eux étaient comme fous, pris de panique et s'en prenaient à ses congénères. Hilrad ne prit même pas la peine d'aller au contact des monstres, laissant l'élémentaliste les achever, et préférant rester auprès de Nirvana.

Nirvana tenta à plusieurs reprises de rompre le silence pesant du groupe, essayant de trouver un sujet de conversation. Mais sans réel succès.

« Kaylia, vous êtes experte en malédictions n'est ce pas ?

« En effet. » Répondit elle sans même se retourner

« J'adore votre tenue, elle est à la fois intimidante, belle et pleine de style, et ce pourpre…. çà vous va à ravir !»
« Merci. »

Même Rin qui était d'habitude plus bavard ne semblait pas d'humeur à discuter beaucoup plus.

« Vous vous connaissez depuis longtemps ? Ou vous êtes vous rencontrés ? » Demanda la moniale avec curiosité

« J'ai rencontré Kaylia il y a quelques mois, à Kodash lors d'un rassemblement. On avait tous deux pour mission d'assurer la protection d'une importante personne. »

Nirvana n'avait pas plus de succès avec Rin qu'avec Kaylia, et elle n'avait pas envie de faire le reste du chemin dans le silence. Ses amis ne l'appelaient pas reconnue comme « inlassable bavarde » pour rien. Elle profita donc de ce moment de tranquillité pour interroger Hilrad.

« Hilrad, as-tu déjà entendu parler des Oubliés ? »

« Oui, ca me dit quelque chose … » répondit le derviche.

Rin se tourna la tête un instant vers la moniale, légèrement surpris. Puis il regarda de nouveau droit devant lui, ignorant la conversation.

« Mon maître m'en a parlé une fois. » Repris le derviche. « Il m'a expliqué que c'était une race qui vivait sur terre il y a des milliers d'années, bien avant l'apparition des hommes.C'est çà. Lors de mon apprentissage, les prêtres de Kamadan m'ont expliqué que les dieux les avaient désigné comme gardiens de la nature et de toute créature vivante. Ils prétendent que certains parchemins, les mentionnant et les décrivant comme des crétaures mi-hommes, mi-serpents, existent. Mais ils n'ont jamais eu la preuve de ce qu'ils avancaient. Les autres castes de moines ont toujours affirmé que ce n'était qu'un mythe inventé pour attirer l'attention sur Kamadan.

« Mais pourquoi me parles-tu de cela ? »

L'histoire avance... J'aimerais bien en savoir plus sur Rin (il a un nom de ville, d'ailleur...) et sur cette étrange nécromante, mais ça va se faire au fur et à mesure, j'imagine

Sinon j'ai encore trouvé un "ces" qui devrait être écrit "ses" et un "çà" qui n'existe pas... Fait attention à ça, Nirva !

Signé Machewnow Disg, votre fidèle lecteur/correcteur

Machewnow Disg a écrit:

L'histoire avance... J'aimerais bien en savoir plus sur Rin (il a un nom de ville, d'ailleur...) et sur cette étrange nécromante, mais ça va se faire au fur et à mesure, j'imagine

Sinon j'ai encore trouvé un "ces" qui devrait être écrit "ses" et un "çà" qui n'existe pas... Fait attention à ça, Nirva !

Signé Machewnow Disg, votre fidèle lecteur/correcteur

qu'on adore

Okrya :



Okrya fit un bond en arrière et se prépara à attaquer son agresseur qui n'était autre que Halden.
"Vous auriez dû attendre le reste de l'équipe pour découvrir ces lieux, dit l'homme, d'une voix étonnement calme.
-Je n'ai pas pu résister à la tentation ! De toute façon, il fait bien trop sombre ici pour commencer les fouilles. Il faudra attendre demain matin, répondit la jeune femme.
-En réalité, je savais que vous alliez vous aventurer seule ici. Je suis venu pour vous guider à travers ces dédales de pierre, poursuivit-il en brandissant une torche qui éclairait faiblement la grotte. Suivez-moi."

Usé par le temps, le temple paraissait au bord de l'effondrement. Plusieurs fissures inquiétantes qui lézardaient autrefois les murs avaient été comblées par les premières personnes de l'expédition arrivées sur place. Cependant, la majeure partie des brèches courraient toujours le long des pierres.
Les vieilles portes de bois qui devaient jadis se refermer sur l'entrée principale n'avaient pas résisté au climat glacial des Cimesfroides et s'étaient renversées à même le sol, telles des guerrières mortes au combat. L'ouverture n'était gardée que par deux immenses statues chacune représentant une créature à l'aspect reptilien. Les deux serpents de pierre se tenaient verticalement et étaient dotés d'une paire de bras. Des Oubliés. Le premier lisait un parchemin taillé lui aussi dans la pierre et écrit dans une langue inconnue. Le second, lui, levait au-dessus de sa tête une réplique de bâton de magie, serti d'une énorme pierre bleue assez inhabituelle.
Okrya et Halden se dirigaient vers l'intérieur de l'édifice, suivant un long couloir sombre quand soudain la jeune femme, qui marchait devant, leva la main pour signaler qu'il fallait s'arrêter.

"Je n'ai vu aucune statue représentant les cinq dieux à l'entrée, signala Okrya.
-Peut-être que les Oubliés ne les vénéraient pas, continua Halden.
-On sait si peu de choses d'eux. Il parait qu'il en reste une poignée dans le désert, vers la Roche de l'Augure. Mais il se cachent et refusent tout contact avec les humains.
-On se demande pourquoi, reprit l'homme tout en reprenant sa route.
-Surtout en bougez pas ! cria soudain Okrya."
L'homme se figea instantanément sur place.
"Vous avez le pied en plein sur un piège de flammes. C'est simple, vous levez le pied, vous brûlez.
-Comment vous avez pu remarquer ça ?
-Il y a plusieurs trous dans les murs, des traces de combustion juste à proximité et votre pied droit est enfoncé d'au moins cinq centimètres par rapport au second. Je croyais que vous deviez me guider.
-Je ne l'ai pas remarqué la première fois que je suis passé ici ! Pouvez-vous m'aider ? supplia Halden.
-Vous me payez pour ça ? taquina la rôdeuse.
-Vous vous reposez jamais !
-Je prends ça pour un oui"
La jeune femme scruta le couloir et trouva exactement ce qu'elle cherchait. Elle fit rouler une énorme pierre jusqu'aux pieds d'Halden afin de désamorcer le piège. L'homme leva le pied et Okrya d'un mouvement vif le remplaça par le roc.
"C'est vraiment simple comme mécanisme mais tellement efficace ! Je pense pas qu'il y ait d'autres pièges mais je vais quand même passer devant si celà ne vous gène pas mon cher Halden !"
A son grand étonnement, le jeune homme lui sourit.
Ils reprirent ensemble leur chemin à travers le sombre couloir, uniquement éclairés par la lueur tremblante de la torche et arrivèrent dans la chambre principale. La pièce, bien que située au centre de l'édifice, était étrangement éclairée. En effet, elle baignait dans une étrange et faible lumière qui semblait provenir de la roche même. Répartis à travers la salle, quatre grand piliers soutenaient le toît de ce mystérieux endroit. Au milieu de la pièce se dessinait un unique piédestal sur lequel était inscrusté une immense pierre précieuse. Tout autour de ce dernier, il n'y avait rien. Les murs étaient vierges et plus bizarre encore, ils étaient lisses. Les blocs de pierre avaient été taillés de façon extrêmement précise, sans doute inconnue de l'homme. Okrya, qui s'étonna de ne rien trouver d'intéressant, questionna Halden.

"Vous aviez parlé d'une fresque géante représentant les Oubliés. Où se trouve-t-elle ?
-Quand nous avons mis à jour ce site, nous nous félicitions de cette découverte. Un temple des Oubliés ! Qui aurait pu en supposer l'existence ? Nous avons tout de suite restreint l'accès à ce site. Je suis le seul à avoir pénétré dans cette pièce, avec vous. Quand je me suis retrouvé ici, j'ai d'abord cru que tout avait dévalisé par des pillards. Puis je me suis approché du piédestal et j'ai posé ma main sur le cristal.
-Et que s'est-il passé ?
-Je vous laisse le découvrir par vous-même."

Okrya s'avança, avec un mélange d'appréhension et d'excitation, du cristal. Elle leva lentement sa main droite et, après un dernier moment de doute, l'apposa sur la pierre précieuse. Une lumière bleutée et aveuglante jaillit alors et tandis que l'intensité lumineuse augmentait, le cristal commençait à vibrer. Une multitude de particules lumineuses, semblables à des halos en suspension, tournoya autour d'Okrya pendant quelques secondes puis envahit la pièce entière. Celle-ci était dès lors éclairée par des centaines de boules de lumière flottant à diverses hauteurs. La chaleur qu'elles créèrent, en constante augmentation, avait quelque chose de rassurant.
Soudain, des images se projetèrent sur les murs, embellissant l'atmosphère calme et paisible du lieu depuis leur source, le cristal. Face à cet incroyable spectacle, la rôdeuse ne put que s'émerveiller. Elle enleva sa main du cristal et s'approcha des fresques de lumière.

"Ca alors, c'est incroyable !, dit la jeune femme, d'une voix excitée.
-N'est-ce pas ? On a besoin de vous et des autres archéologues pour analyser cette peinture.
-C'est le rêve de toute une vie !
-Que pouvez-vous m'en dire ?
-Vous ne voulez pas qu'on attende le reste du groupe ?
-Je voulais connaître votre opinion en priorité. Vous avez vu tant de choses, pillé tant de temples ... Vous avez sûrement plus d'expérience que tous les autres archéologues réunis.
-Merci, ... c'est gentil, répondit Okrya, troublée par cette déclaration. A première vue, il s'agit de l'attaque d'un village d'Oubliés par des humains, reprit-elle.
-Cette fresque aurait une valeur symbolique et expliquerait pourquoi il ne reste plus d'Oubliés aujourd'hui.
-Je ne pense pas qu'elle représente une attaque quelconque. Déjà, celà représente un lieu bien particulier, je crois qu'on y est passé devant environ une heure après notre départ de Droknar. Ensuite, on dirait que ce sont plutôt les Oubliés qui sont en position de force. J'ai même l'impression qu'ils ont du remporter la bataille.
-C'est vraiment étrange. Vous avez remarqué autre chose ?
-Oui. Vous voyez là, au milieu de la bataille, on aperçoit une femme. Vu ses vêtements et son amure, je pense qu'il s'agit de la chef de la tribu humaine qui a attaqué ce village.
-Une femme en chef de guerre, c'est inhabituel, vous avez raison.
-C'est très intéressant. Vous voyez son arme ?
-Un bâton de magie quelconque.
-Non pas quelconque, on a déjà vu ce bâton serti en entrant. Une des deux statues lisait un texte gravé indéchiffrable, mais l'autre levait ce baton au dessus de sa tête, en signe de victoire.
-Vous avez l'œil !
-Merci. Je suis presque sûre que les Oubliés ont gagné la bataille et se sont emparés de ce baton en signe de domination.
-Si vous le dites. J'ai bien fait de vous emmener avec moi !
-Je pense qu'il serait intéressant d'essayer de déchiffrer le parchemin de pierre en le comparant à d'anciens textes.
-Je vais confier cette tâche à notre spécialiste.
-Prévenez-moi quand ce sera fait. Je vais me reposer, la journée a été longue.
-Je vais vous raccompagner."

Okrya hésita un instant puis accepta. Finalement cet homme s'avérait d'assez bonne compagnie. Ils refirent le chemin en sens inverse, sortant du temple puis de la grotte et se retrouvant au campement. Le silence qui y régnait traduisait la fatigue de l'expéditon qui avait décidé de s'endormir paisiblement. Okrya et Halden s'avancèrent jusqu'à l'entrée de la tente de la rôdeuse.

"Voilà, nous y sommes ... dit le garde, d'une voix hésitante.
-Oui ...
-Écoutez, pour l'autre soir, sur le bateau je suis ...
-C'est pas grave. J'ai l'habitude. C'est vrai que je suis spéciale, coupa la jeune femme.
-Vraiment spéciale, mais tellement surprenante, continua l'homme tout en faisant un pas en avant.
-On a relation uniquement professionnelle n'est-ce pas ? questionna Okrya tout en s'avançant vers Halden.
Ils étaient alors a quelques centimètres l'un de l'autre, chacun ressentant la chaleur de l'autre, écoutant le moindre soupir. Leurs visages se rapprochèrent.
-On devrait, répondit l'homme.
Ils s'enlacèrent mutuellement puis s'embrassèrent. Un long baiser qui dura plusieurs minutes, sous le ciel parsemé d'étoiles des Cimesfroides. Quand il fut terminé, Okrya fut la première à reprendre la parole.
-Alors finalement, on s'en moque c'est ça ?
-Vous avez raison.
-Je suis désolée, je suis fatiguée. On se voit demain.
-Bonne nuit Okrya.
-Bonne nuit Halden."

Chacun rejoignit sa tente respective. La jeune rôdeuse aurait bien aimé s'accorder un peu de répit, mais ce qu'elle avait vu dans le temple résonnait encore en elle. Elle n'avait qu'une seule idée en tête, retrouver le lieu peint dans les fresques de lumière. Okrya regroupa quelques affaires dans son sac et le déposa près de l'entrée. C'était décidé, le lendemain à l'aube, elle allait s'échapper quelques heures pour regagner le mystérieux endroit.

Cette histoire sur les Oubliés est fascinante... Mais je ne vois pas le lien avec le reste du récit... Pour l'instant, on dirait une histoire complètement parallèle

Je me suis un peu plus appliqué pour la correction. Les fautes ne sont pas nombreuses ni énormes, néanmoins il sera utile que je les relève. Je n'ai pas reporté les fautes de frappes, mais il y en a quelques unes; il serait mieux qu'il n'y en ai pas du tout

"je vais quand même passer devant si celà ne vous gène pas mon cher Halden !" -> Deux fautes d'orthographe et une structure qu'il faut revoir dans cette phrase : "celà" s'écrit comme "cela" et "gène", écrit de cette manière, fait référence à ce qui est inscrit dans nos chromosomes Quelques virgules de plus auraient été mieux, aussi : "je vais quand même passer devant, si cela ne vous gêne pas, mon cher Halden !"

"toît" -> "toit". Décidemment, trop d'accent

"Les blocs de pierre avaient été taillés de façon extrêmement précise, sans doute inconnue de l'homme." -> j'aurais plutôt mis "d'une façon extrêmement précise", sinon on a l'impression qu' "inconnue" ne se rapporte à rien...

"tandis que l'intensité lumineuse augmentait, le cristal commençait à vibrer." -> Mauvais temps, il faut le passé simple "commença" ici, puisque ce n'est pas une action continue dans le temps, comme "augmentait". On ne commence qu'au début

"depuis leur source, le cristal. […] Elle enleva sa main du cristal" -> répétition de cristal. "Pierre" serait bien allé à la place.

"Déjà, celà représente un lieu bien particulier, je crois qu'on y est passé devant environ une heure après notre départ de Droknar." -> encore un "cela" mal écrit, et puis il manque un peu de ponctuation : "Déjà, cela représente un lieu bien particulier. Je crois même que nous sommes passé devant, environ une heure après notre départ de Droknar"

"de la chef" -> au féminin, "chef" se dit "cheftaine". Si tu trouves ça trop moche comme moi, alors écrit "du chef"...

"Écoutez, pour l'autre soir, sur le bateau je suis ..." -> Une p'tite virgule en plus, et c'est parfait : "Écoutez, pour l'autre soir, sur le bateau, je suis ..."

"Ils étaient alors a quelques centimètres" -> il y a un accent sur le "a".

Et voilà qui est fait. A part ça, c'est très bien écrit, continuez ainsi

Ah bah tu vois quand tu veux (j'adore t'embêter Disg ). Bon c'est cool, tu me divises le travail par deux si ce n'est plus (hein comment ça ya plus rien à relever ? MOUHAAHA je vais pouvoir pinailler à mort !).

Elindor :



Hilrad regardait son amie avec étonnement. Elle n'avait pourtant pas l'habitude d'aborder des sujets totalement hors de propos comme ceci. De plus, ce sujet semblait lui tenir à cœur, pas simplement une futile légende qui lui passerait fugitivement par l'esprit. Son front était plissé, elle marchait légèrement voutée, et ses yeux restaient fixes avec un regard perdu dans le vague, comme c'était toujours le cas lorsqu'elle cherchait les mots exacts qui pourraient exprimer sa pensée.

« Mais pourquoi me parles tu de cela ? » Lui demanda-t-il.

« Eh bien, vois-tu… » Répondit elle, hésitante, « depuis qu'on est revenus de là d'où tu sais, je cherchais comment te le dire, mais j'en sais moi-même si peu… J'ai rencontré là bas un personnage singulier, et… »

« Nous sommes arrivés a la sortie des cavernes. » Coupa Kaylia, sans se soucier de la discussion en cours.

Effectivement, une source lumineuse non artificielle se profilait à quelque distance. Jugeant finalement le moment peu opportun, Nirvana sembla se résigner à aborder le sujet plus tard. Il respecta son choix et ne chercha pas a la faire parler. Le moment venu, elle lui confierait ce qu'elle voulait lui dire.

Ils débouchèrent soudain, comme sans transition, à la lumière du jour, au bout des terrasses de Wehhan. La lumière, aveuglante après la semi obscurité des cavernes, les fit cligner des yeux. Des gardes leurs barrèrent immédiatement la route, se méfiant des contrebandiers, corsaires et autres malandrins, mais Rin leur montra un parchemin qu'il conservait dans la poche intérieur de sa veste et ils libérèrent le passage, satisfaits. Hilrad et Nirvana attendaient, un peu en retrait, pendant que Rin et Kaylia se conciliaient apparemment sur la marche à suivre.

Finalement décidés, ils se retournèrent. Kaylia s'adressa directement à Nirvana, en la regardant en face, ce qu'elle n'avait pas fait depuis leur rencontre. La jeune moniale put apprécier le danger que représentaient ces yeux, si beaux et a la fois si froids qu'ils semblaient vous observer du fond d'un grand glacier éternel.

« Notre unité de combat est là, toute proche. Je vais te conduire à l'endroit où nos moines soignent les blessés. Ton concours leur sera très utile. »

Le ton de la nécromante n'admettait pas de réplique. Elle fit volte face et entama la descente d'une pente qui menait vraisemblablement a la sortie nord du village, Nirvana lui emboitant le pas de manière peu assurée mais n'osant désobéir a cette volonté de fer. Hilrad fit mine de la suivre, mais Rin le retint par la manche.

« Ne t'inquiète pas, nous les rejoindrons bientôt, mais avant cela je dois te montrer quelque chose. Tu pourrais bien nous aider dans le cours de cette guerre. »

Cela sentait le piège à plein nez, mais, en territoire vabbian, entourés de guerriers dévoués à leur cause, Rin et Kaylia étaient maitres de la situation. Hilrad adressa a son amie un regard lourd, qui lui signifiait clairement de prendre garde. Elle hocha imperceptiblement la tête. Elle n'était pas dupe, elle avait compris que quelque chose ne tournait pas rond et se tiendrait sur ses gardes.

Le sourire aux lèvres, conscient que son compagnon bouillait de rage impuissante, Rin prit le chemin du sud et sortit en passant par le portail en bois, frêle d'aspect mais résistant aux rudes intempéries des hivers depuis de longues années. Enfin hors de portée des oreilles indiscrètes, Hilrad éclata immédiatement :

« Je te préviens, si il arrive quelque chose a Nirva, je… »

Tout d'un coup, sans prévenir, Rin se mit à courir à pleine vitesse. Surpris, Hilrad lui emboita le pas, sortant tout de même sa faux, au cas où l'élémentaliste lui préparerait un tour a sa façon. Rompu aux techniques mystiques des derviches pour la course, Hilrad ne concédait pas un pouce de retard à Rin, propulsé par la force de l'élément aérien. Celui-ci entama sans perdre de vitesse l'escalade d'une petite butte, sur laquelle le suivit le derviche. Arrivé là, Rin sauta sur un éperon rocheux d'à peine quelques mètres de diamètre, et se retourna, hilare, attendant de pieds ferme. Hilrad, furieux, avançait vers lui la faux levée a moitié, prêt à le découper en fines rondelles. L'autre leva la main, paume vers le derviche, en un geste théâtral pour lui indiquer de baisser son arme.

« Avant de me massacrer, acceptes de jeter un œil à ceci. »

Hilrad, dont la colère avait presque occulté les autres sens, se rendit soudain compte d'une clameur qui sourdait dans l'atmosphère. Le bruit des cris de guerre, du fracas des armes, du piétinement des bottes était tel qu'il ne comprenait même pas comment il avait pu ne pas l'entendre plus tôt. Rin l'invitait, de sa main tendue, à observer le défilé, en contrebas.

Deux armées s'affrontaient. Le combat était bien engagé, et les armes s'entrechoquaient, les sorts volaient, et des hommes succombaient un peu partout. Apparemment issue de la forteresse de Jahai, une armée dont les membres étaient vêtus à la manière des combattants kournans combattait férocement un parti composé pour moitié de combattants d'aspect vabbians et de combattants divers, dont les armures et armes hétéroclites ne diminuaient en rien la férocité au combat. Se tenant fièrement en première ligne de ses hommes, coté vabbian, un homme semblait en être le chef, les haranguant, les encourageant, soutenant ceux qui faiblissaient tout en pourfendant ennemi sur ennemi. L'homme, un derviche de grande taille semblable a un fil de fer par son maintien, démentait son aspect fragile par de puissants coups de faux. Hilrad admira quelques secondes la dextérité et le charisme de cet homme, même à cette distance il était facile de voir qu'il était extrêmement bon combattant et chef né. Il se sentit immédiatement une franche camaraderie pour cet inconnu qui risquait sa vie en ce moment même.

Observant le coté kournan, il remarqua que ceux-ci semblaient plus nombreux mais moins décidés que leurs adversaires. Leurs gestes étaient apparemment saccadés, et parfois leurs réflexes paraissaient gourds, comme sans volonté. Mais leur nombre suffisait à tenir les vabbians en respect. Avisant un carré de gardes de haut grades au centre, il se rendit comte que ceux-ci entouraient un homme. Celui-ci, confiant, se tenait debout sans le moindre geste. Hilrad sentit son sang ne faire qu'un tour, en reconnaissant la silhouette, le maintien, et surtout le visage de cet homme, honni entre tous.

« Lord Warcraft ! » Murmura-t-il, éberlué. Il réprima un frisson qui n'était pas uniquement provoqué par le vent s'infiltrant par les manches de sa tunique de combat. Ce visage cruel mais royal le hantait toujours au plus profond de ses cauchemars.

Rin, qui se tenait silencieusement a ses cotés pendant tous ce temps, le regarda, amusé.

« Lord Warcraft ? Ainsi tu connais cet homme, sous cette appellation ? »

« Oui, je lui voue la plus grande haine. Mais que veux-tu dire par cette appellation ? » Demanda Hilrad.

« Tout simplement que c'est le nom qu'il donnait aux demoiselles lorsqu'il était tenté de se jouer d'elles et peut être de les attirer finalement dans son lit. Il trouvait ça très drôle. Son véritable nom, avec son titre, est Lord Warrick Craften. Mais vous pouvez l'appeler Warrick, ça ne le gênera pas outre mesure.»

« Warrick, tu dis… » Répéta Hilrad, ignorant l'air narquois de l'élémentaliste.

Cependant, tout d'un coup, Lord Warrick s'avança, bousculant ses hommes. Ceux cis s'écartèrent respectueusement. La démarche féline et impériale fit reculer les vabbians de quelques pas, comme si ils se heurtaient a sa volonté, et les combats cessèrent, une accalmie temporaire, un éphémère moment de tranquillité s'installant sur le champ de bataille. Les hommes reprenaient apparemment leur souffle.

« QUI VEUT M'AFFRONTER ? »

Hilrad eut un sursaut de surprise. Il avait entendu la voix de l'homme, cette voix cent fois maudite, comme si celui-ci se trouvait à quelques mètres de lui. Pourtant, à cette distance, les hurlements des guerriers qui combattaient quelques secondes avant lui arrivaient a peine.

« PROSTERNEZ VOUS DEVANT VOTRE SEIGNEUR ! IMPLOREZ MA PITIÉ ! »

La voix était bien la même, mais avec des intonations plus cruelles et moins sardoniques que dans les souvenirs d'Hilrad. Il devait bien avouer que le magnétisme contenu dans cet ordre pourrait faire ployer n'importe quel esprit faible. Déjà quelques combattants, face a lui, semblaient hésiter a jeter leurs armes et implorer grâce. Le leader du camp vabbian lança à ses hommes l'ordre de tenir bon. Sa voix, pourtant assurée et chaude, semblait ridicule à coté du rugissement de Warrick, mais elle redonna cependant confiance aux plus peureux. Warrick semblait sur le point de reprendre la parole, lorsque d'un seul coup, un guerrier parmi les plus nerveux du premier rang vabbian se jeta sur lui en poussant un cri de guerre, marteau prêt a faire taire ce monstre venu de l'enfer.

Ce fut époustouflant. Hilrad, qui pensait pourtant connaitre la puissance de l'homme, arriva difficilement a suivre le mouvement. Alors que le marteau s'abattait vers sa tête, il leva sa faux a une vitesse telle que l'air en résonna des vibrations ainsi créées, repoussant le lourd marteau comme si il s'agissait d'un hochet d'enfant. Décrivant un léger arc de cercle, et avant même que le pauvre guerrier ne put reprendre son équilibre, il le trancha une, deux, trois, quatre, cinq fois, passant a chaque fois en travers de tous le corps. C'était comme si l'autre avait été fait de gélatine, la faux s'enfonçait en lui comme si il n'existait pas. Poussant un hurlement qui se transforma en gargouillement, l'homme tomba en plusieurs morceaux au sol, sa tête roulant aux pieds de ses compagnons, horrifiés.

Poussant un cri de terreur et de haine mêlées, le leader vabbian se rua a l'attaque. Les kournans ne firent même pas mine de bouger.

Le leader se projeta dans les airs, tournoyant et tentant une botte audacieuse pour atteindre la tête de son adversaire. Dans le même temps, deux archers vabbians, célèbres de par leur adresse, décochèrent une flèche, dont le poison dégoulinait encore de la pointe. Un élémentaliste leva les mains, un éclair fulgurant du bout de ses doigts vers a cible. Il n'avait aucune chance d'esquiver ces attaques simultanées.

Ce que vit alors Hilrad acheva de le persuader qu'il était devenu fou. C'était tout simplement impossible. Warrick n'avait pas bougé jusqu'à la dernière seconde, mais alors une image de cauchemar, sortie tout droit d'un cauchemar dément, s'était superposé a lui un instant seulement. De ses deux faux –deux faux ?- il dévia les flèches mortelles, chacune se plantant dans la carotide de celui qui l'avait décochée. Effectuant dans le même temps un saut périlleux apparenté a un salto, il évita l'éclair qui passa en dessous de sa tête, tout en décochant a l'audacieux derviche qui avait porté sa botte un fulgurant coup de pieds a l'estomac. Le souffle coupé, l'autre s'écroula.

Les kournans, dans un ensemble parfait, avancèrent alors précipitamment et reprirent le combat, isolant du même coup le chef adverse des siens. L'angoisse au ventre, Hilrad comprit qu'il était perdu. Warrick lui posa une botte sur la tête, savourant son ennemi prostré à ses pieds. Puis, d'un geste vif, il passa la faux sous son menton et lui trancha la tête. Démoralisés, les vabbians rompirent en désordre et s'enfuirent dans les collines environnantes. En plein cauchemar, Hilrad vit les hommes tombés au combat se relever, les têtes se recoller aux corps, et sans un mot, les morts vinrent grossir les rangs de leurs anciens ennemis. Warrick semblait satisfait.

« As-tu entendu parler de Dhuum ? »

Hilrad avait complètement oublié Rin, debout a ses cotés. Il se tourna vers lui, l'envie de tuer l'élémentaliste lui était complètement passée. Il voulait des réponses.

« Le Dieu qui régnait sur l'Outre Monde, l'ancien Dieu des morts, vaincu par Grenth lors d'un combat sans merci ? »

« C'est ce qu'on en dit, oui. Tu viens d'apprécier la puissance de Dhuum en direct. »

Hilrad ouvrit de grands yeux.

« Tu veux dire que warrick peut adopter la forme d'avatar de Dhuum ? Ce n'est pas un enseignement permis dans l'ordre derviche… »

Rin le regarda droit dans les yeux, et lui lança une phrase qui devait bouleverser son existence.

« Warrick n'a pas endossé l'avatar de Dhuum, Warrick EST Dhuum, et Dhuum EST Warrick. Ils ne forment désormais qu'une seule entité, l'humain ayant été absorbé par le Dieu. C'était son élu, son désigné depuis sa naissance. Comme toi, Hilrad Marcheciel, tu es le désigné de Grenth. Dhuum/Warrick fera tout pour te détruire avant que son ennemi mortel ait pu te donner assez de force pour le vaincre. »

L'élémentaliste se tut quelques secondes, laissant au derviche le temps d'accepter l'énormité de la chose. Voila pourquoi Grenth s'intéressait tant a lui…

« Mais pourquoi… » Commença-t-il.

« Tu dois avoir beaucoup de questions. Tu sauras tout en temps voulu. Cependant, sonde mon esprit, et vois que je dis la vérité : Si tu n'accepte pas au moins de discuter avec Grenth, tu es perdu »

La vérité des paroles de l'élémentaliste transparaissait dans ses paroles. Hilrad comprit qu'il n'avait pas le choix : Grenth ne le laisserait jamais tranquille. Il allait devoir a tout le moins négocier avec le Dieu de la mort. Les paroles n'étaient plus nécessaires, il avait comprit ce qu'il lui restait à faire, il avait comprit quel maitre servait en réalité Rin, il avait comprit pourquoi il devait s'éloigner de Nirvana.

« Que devons nous faire à présent ? » Demanda-t-il d'une voix éteinte.

Rin sourit, compréhensif, et entama le retour vers les cavernes Bahdok.

« Nous devons nous rendre dans les Cimesfroides. Le seul endroit où il te sera possible de converser avec ton véritable protecteur, et de décider quoi faire. »

Le derviche s'engagea résolument sur ses pas, avec une pensée émue pour Nirvana. Son amie, si fidèle, toujours là pour lui, ne comprendrait pas. Mais c'était pour son bien. Espérant que Kaylia ne lui fasse pas de mal, mais ayant une totale confiance en la jeune femme, il savait avoir fait le bon choix. Même si celui là lui coutait en définitive la vie, la personne qu'il chérissait le plus au monde serait sauve.

Nirvana :



Nirvana n’appréciait pas du tout d’avoir été séparée de son compagnon de cette manière. De quel droit cette Kaylia se permettait elle de donner des ordres ? Et surtout, la moniale se demandait pourquoi Hilrad ne s’y était pas opposé, alors que lui aussi semblait flairer le piège. Elle continua néanmoins à suivre la nécromante sans protester, espérant obtenir des réponses sous peu. Kaylia lui fit traverser tout Wehhan sans s’arrêter, et toujours sans prononcer un mot. Nirvana se décida tout de même à montrer son mécontentement à la jeune femme.

« Où va-t-on ? Je croyais que tu avais besoin de mon aide pour soigner des blessés !

Ne t’inquiètes pas, le campement de l’armée vabbiane est juste derrière cette falaise, un peu de patience.

Pourquoi Hilrad et Rin ne nous ont-ils pas accompagnés ? » Insista la moniale

« Il faut qu’ils préparent la suite de notre voyage, racheter des vivres et trouver un endroit où passer la nuit. Ils nous rejoindront après. »

Les réponses de Kaylia n’avaient pas convaincu Nirvana. Mais rien ne lui permettait de la contredire, cela pourrait très bien être la vérité, elle continua donc à suivre la nécromante qui l’emmenait désormais loin de l’avant poste. Après quelques minutes de marche, qui parurent une éternité pour la moniale, Kaylia s’arrêta au bord d’un canyon.

« Voilà ! Nous sommes arrivées »

Nirvana étonnée, regarda aux alentours. Parmi le sable et les rochers, elle n’apercevait aucun signe de vie. Elle se pencha également au dessus du vide, pensant trouver le fameux campement en contrebas, mais rien. Kaylia lui avait menti, s’en était trop.

« Ca suffit, arrête de mentir, je ne suis pas dupe ! Que faisons-nous ici ?

Ma tâche s’achève ici.

Comment ?

Je devais te séparer de ton compagnon, voilà qui est fait. » Répondit la nécromante, toujours aussi calme.

« Me séparer d’Hilrad ? Mais pourquoi ?

J’étais simplement censée te séparer de lui, et te laisser suivre ta route, malheureusement, tu as l’air d’en savoir trop sur le sujet.

Mais quel sujet ? Expliques toi à la fin ! »

La voix grave et calme de Kaylia énervait la moniale, mais ce qui l’irritait encore plus, c’était la façon qu’avait Kaylia de ne pas répondre clairement à ses questions.

« Pourquoi as-tu évoqué les Oubliés dans les cavernes tout à l’heure ?

Les oubliés ? Mais parce que … Ça ne te regarde pas !

C’est bien ce que je pensais …Tu es au courant pour la réincarnation. Pourquoi sinon aurais tu évoqué ce passage de l’histoire pratiquement méconnu de tous, spécialement à ton ami aujourd’hui ? »

Nirvana resta bouche bée. Kaylia semblait croire que la moniale avait résolu un mystère, alors qu’elle n‘avait en réalité toujours pas compris ce dont il s’agissait. Nirvana tenta une fois de plus d’interroger la nécromante afin de comprendre une bonne fois pour toute de quoi elle parlait, mais Kaylia s’exprima la première.

« Je suis désolée, mais je vais être obligée de me débarrasser de toi ! Je ne peux pas prendre le risque de te laisser compromettre notre mission ! »

Kaylia avait à peine terminée sa phrase qu’elle ferma les yeux et incanta un sort. Nirvana n’attendit pas d’en connaitre la nature et fit apparaitre immédiatement un bouclier autour d’elle. Lorsque Kaylia rouvrit les yeux, elle constata que son sort n’avait pas eu d’effet, elle en lança un autre aussitôt, sans succès. Les sorts qu’elle lançait semblaient se dissiper dans l’aura bleu qui entourait la moniale. La nécromante ne mit pas longtemps à comprendre.

« Un briseur de sorts ! Bien pensé !

Je m’attendais à un mauvais coup de ta part ! Etant donné que ta spécialité, ce sont les malédictions, ce briseur s’imposait ! »

Kaylia se mit à rire.

« Ton bouclier peut peut-être parer tous mes sorts, mais il n’est pas éternel ! Il me suffit d’attendre quelques secondes, et tu disparaitras dans d’atroces souffrances, je t’en donne ma parole !

Il me reste une quinzaine de secondes, ça devrait être suffisant ! » Lui répondit la moniale en souriant, sure d’elle.

« J’aimerai bien voir çà ! Tu n’arriverais même pas à me blesser ! »

Kaylia avait douté une seconde en voyant l’assurance de la moniale, mais elle était convaincue que la moine en face d’elle était dans l’incapacité de riposter. Elle continua à rire, attendant le moment où le bouclier s’estomperait enfin. Nirvana plongea rapidement sa main dans sa giberne et en sortit une pierre blanche de forme ronde. Au milieu de celle-ci se trouvait un globe de verre qui semblait contenir une aura scintillante bleue clair. Nirvana avait acheté cet objet en souvenir de son voyage d’apprentissage en territoire asura, et c’était le moment idéal pour l’utiliser. Lorsque la nécromante vit la moniale sortir un objet de son sac, elle cessa de rire, l’observant afin de comprendre ce qu’elle mijotait.

« Certes, je ne peux surement rien contre toi, mais lui si ! » prononça Nirvana en jetant l’objet devant elle.

Lorsque la pierre toucha le sol, elle explosa, laissant s’échapper une épaisse fumée, qui força les deux femmes à reculer de quelques pas chacune. La fumée ne s’était pas encore dissipée que l’on pouvait déjà apercevoir une immense silhouette à l’endroit ou la pierre s’était brisée.

« Une pierre d’invocation ! Tu ne manques pas de ressources, pour une si petite moine ! » rugit Kaylia

Une étrange voix métallique et saccadée se fit entendre.

« *AC-TI-VA-TION ATTEN-TE INS-TRUC-TIONS* »

« Golem ! Débarrasse-moi de cette pimbêche de nécromante qui ose se moquer de ma taille ! » Hurla Nirvana qui avait définitivement perdu son calme.

«*AC-QUI-SI-TION DE LA CI-BLE. MO-DE ASSAULT AC-TI-VE* »

Le visage de Kaylia avait changé d’expression. Son air de supériorité avait laissé place à l’inquiétude. L’énorme masse métallique se mit en marche dans sa direction. Elle tenta de ralentir le golem en lançant divers maléfices, mais ceux-ci n’eurent pas d’effets. Elle avait cependant un avantage : elle se déplaçait plus vite que lui. Kaylia tenta de contourner le golem pour échapper à ses violents coups de poings, mais elle n’arriva pas à s’éloigner assez vite de lui. D’un coup de bras, il la projeta par terre au bord du canyon. Lorsqu’elle releva la tête, elle s’aperçut que l’aura qui protégeai Nirvana de ses sorts avait disparu. Mais alors qu’elle se relevait, heureuse de pouvoir enfin utiliser ses plus puissants maléfices, elle sentit le sol trembler sous ses pieds. Le golem se dressait devant elle, prêt à lui apporter un coup fatal. Mais celui-ci s’était figé.

"*DANG-ER! DANG-ER! *"

Nirvana, restée à quelques mètres à l’abri derrière le golem, ne pu voir l’expression de peur que Kaylia eu à ce moment là. Elle ne vit que l’énorme fissure qui se forma, puis le sol se briser en morceaux à leurs pieds. La moniale vit Kaylia tomber à la renverse dans le canyon, suivit du golem. Le cri de peur de la nécromante ne dura qu’une seconde, interrompu par un bruit sourd en contrebas.

Nirvana resta immobile quelques secondes, prononçant quelques prières envers celle qui venait de disparaitre. Ce n’était pas dans les habitudes de la moniale de tuer des gens, mais lorsque sa vie en dépendait, elle savait se montrer impartiale. La moniale ne s’approcha pas du bord du canyon pour vérifier la disparition de la nécromante. Elle tourna le dos et repartit au pas de course en direction des terrasses de Wehhan. Hilrad était peut être en danger ! Rin ne pouvait surement pas à lui seul maitriser Hilrad, mais il pourrait très bien le mener droit dans une embuscade.

La moniale ne mit pas longtemps à rejoindre la ville. Elle continua de courir regardant de tous les cotés espérant apercevoir son ami. En vain. Après quelques minutes, elle s’arrêta, essoufflée. Un passant vabbian, intrigué par l’attitude de la moniale, la rejoignit.

« Mademoiselle ? Tout va bien ?

Oui, merci. » Nirvana reprit son souffle et interrogea le jeune homme.

« Je suis à la recherche de mon ami, nous sommes arrivés aujourd’hui et nous nous sommes perdus de vue.

Je peux peut-être vous aider, à quoi ressemble votre ami ?

C’est un jeune derviche brun, il porte sur son dos une grande faux pourpre, il est accompagné d’un homme aux longs cheveux blancs.

Ah oui ! Je me souviens de vous ! Je vous ai vus arriver tout à l’heure.

C’est vrai ?

Oui ! Je travaille pour le forgeron qui se situe à l’entrée des cavernes. Des étrangers qui s’aventurent dans ces grottes, on n’en voit pas beaucoup. Alors des voyageurs qui repartent juste après être arrivés, ça étonne !

Repartis ? Vous voulez dire que vous les avez vus repartir dans les cavernes ?

Oui, cela fait déjà une bonne demi-heure. Ils vous ont oubliée ? »

Nirvana n’en revenait pas : Hilrad l’avait abandonné ! Mais qu’est ce qu’il pouvait bien penser ? Elle avait faillit y rester et lui repartait en arrière la laissant seule, et abandonnant leur mission. La moniale ne pouvait plus le nier, Hilrad avait un sérieux problème, son comportement étrange ne se limitait plus à ses rêves. Nirvana remercia le jeune homme qui s’éloigna. Dans toute cette agitation, la moniale n’avait même pas prêté attention à la grande statue de Dwayna devant elle, qui prenait pourtant une place importante à Wehhan. De toutes les statues érigées en l’honneur le la déesse que Nirvana avait pu contempler, celle-ci était de loin la plus belle. D’une part parce que celle-ci était deux fois plus haute que celles des sanctuaires traditionnels, d’autre part parce que celle-ci semblait avoir été taillée dans de l’or, mais surtout, parce que son emplacement la mettait magnifiquement en valeur. En effet, la lueur orangée du soir venait se refléter sur les immenses ailes de la statue, éclairant ainsi toute la grande place principale d’une lumière chaude et apaisante. Nirvana alla s’assoir sur les marches à coté d’elle. Après tous ces événements récents, cette agitation, cette confusion, elle avait besoin de faire une pause. Elle ferma les yeux et commença à faire le vide dans sa tête.

Nirvana ne se réveilla que le lendemain matin, un peu surprise de s’être endormie en pleine ville. Elle regarda au dessus d’elle, le soleil n’éclairai pas encore au dessus des grandes falaises de rocher, il devait encore être tôt. La moniale ramassa son sac, se leva, et regarda autour d’elle, espérant apercevoir un visage familier. Hilrad n’était pas revenu.

"Je ne sais pas où tu es parti, ni pourquoi tu m’as laissé là, mais tu as intérêt à avoir une sacré bonne raison ou je te le ferai regretter toute ta vie! » Pensa-t-elle.

La moniale avait une mission à terminer. Il fallait informer le prince Ahmtur des agissements de l’armée kournane. Et ce serait aussi l’occasion de lui parler de Rin, qui était censé le rejoindre. Nirvana se dirigea vers la grande porte qui donnait sur les grands canyons de Yatendi, embaucha quelques mercenaires pour l’accompagner pour son voyage et partit pour le bastion de Dzagonur.

Okrya :


L'astre solaire n'avait continué sa course que quelques heures seulement. Il pointait à peine au dessus des montagnes de glace. On aurait dit que ces dernières le transperçaient. Le ciel, tout coloré de rose et violet, était encore parsemé d'étoiles qui se fondaient peu à peu dans la lumière grandissante. Aucun nuage n'était venu troubler la clarté céleste en cette matinée glaciale. En effet, malgré la magnifique peinture qui flottait au dessus du campement, la température restait très basse. Les lacs et rivières environnants étaient recouverts d'une assez épaisse couche de glace. De temps à autre, des rochers givrés se détachaient des montagnes pour retomber plus bas, dans ces étendues d'eau figées, troublant ainsi le sommeil ou la quiétude des êtres vivants habitant en ces lieux hostiles.

La jeune rôdeuse entrouvrit les yeux. Sa main frotta ses paupières d'un geste lent, témoin d'une certaine fatigue. La journée précédant avait été riche en émotions. Elle avait débuté par le débarquement du bateau, suivi par le voyage de Port Briska jusqu'au campement préétabli et pour finir par la découverte du temple des Oubliés. Okrya se remémora rapidement les évènements passés. Cependant, à certains endroits, à certains moments, surgissait le visage d'Halden, souriant.
Qu'ai-je fait avec cet homme ? Pourquoi ai-je fait cela ? C'étaient les questions qui se bousculaient dans la tête de la rôdeuse. Elles revenaient sans cesse, occupant les pensées de le jeune femme. J'ai toujours été seule. Personne ne peut être avec moi.
Soudain, les préoccupations d'Okrya s'évanouirent. Un homme, que la jeune femme n'avait jamais vu, passa la tête dans sa tente et maugréa :

"Debout princesse ! C'est l'heure d'aller faire ce pourquoi tu es là !
-J'aurais pu être nue !" s'écria Okrya, scandalisée.
Elle écarta d'un geste vif les couvertures de fourrure qui lui avaient permis de survivre à la nuit glaciale et fit face à son interlocuteur.
"La prochaine fois que vous entrerez dans ma tente sans autorisation, vous le regretterez amèrement," menaça la jeune femme.
L'homme ne répondit pas -apparemment les menaces de la rôdeuse n'avaient en rien modifié son comportement- et retourna à ses occupations, tandis que Okrya commençait à revêtir son armure de cuir clouté.

Quelques instants plus tard, la rôdeuse, alors qu'elle refermait précautionneusement sa combinaison, repensa à sa dernière découverte. "Mince, les lieux de la bataille ! Je dois absolument m'y rendre. Là, c'est impossible, ils me surveillent. Peut-être plus tard."

La jeune femme émergea alors de son habitât de fortune et se fit interpeller par Halden. L'homme paraissait ragaillardi depuis la veille. Il avait pris le soin de se raser de très près et avait coiffé ses longs cheveux bouclés qui tombaient élégamment sur son armure de fer.

"Ah Diane ! Enfin vous voilà ! Suivez-moi.
-A quoi jouez-vous ?, chuchota Okrya, emboitant le pas de l'homme.
-Personne n'est censé avoir pénétré dans le temple.
-Je vous ai dis que je devais me rendre sur les lieux de la bataille bon sang ! Il n'y a rien de plus dans cet amas de ruines !
-J'irai personnellement sur les lieux, bien qu'il ne reste rien des bâtiments que nous avons vu sur les fresques. Contente-toi de rester calme et de suivre le groupe d'archéologues. Je te tiendrai informée des avancements.
-Tu me tutoies ?
-Toi aussi", répondit le garde, terminant sa phrase par une sourire.

La conversation fut interrompue par le garde qui avait tiré Okrya de ses pensées et qui la conviait aimablement à se joindre au reste du groupe. Ces derniers abandonnèrent Halden, et traversèrent le campement, se dirigeant vers le temple.

"Qui êtes-vous ? demanda froidement Okrya.
-Je m'appelle Ashido, et c'est tout ce que vous obtiendrez de moi. J'ai l'impression que Halden vous aime bien. Pour ma part, je me méfie de vous.
-Vous me surveillez ?
-Peut-être bien.
-Bonne chance !" plaisanta la rôdeuse.

Dès qu'elle eût fini sa phrase, elle se rua en direction de la grotte de glace, laissant derrière elle le garde à la fois exténué et énervé.

Okrya suivit le groupe de chercheurs toute la journée. Elle n'apprit rien d'intéressant de cette armée d'érudits, la plupart des informations qu'il donnaient étant contradictoires les unes par rapport aux autres. Certains affirmaient que la femme de la fresque de lumière était en réalité un homme avec de longs cheveux tandis que d'autres arrivaient à voir des formes inexistantes sur les murs lisses de la pièce principale. Ainsi le temps s'écoula très lentement, tel un filet d'eau à travers le sable.

La jeune rôdeuse attendait avec grande impatience le retour d'Halden. Peut-être lui livrerait-il de nouvelles informations ?
Ce n'est que vers la tombée de la nuit que l'homme aux cheveux blonds revint. Un grand sourire sur son visage semblait indiquer qu'il avait effectivement trouvé quelque chose là-bas. Halden s'avança vers Okrya et la prit à part.

"Tu avais raison, il y a bien quelque chose là-bas.
-Raconte-moi.
-Je suis arrivé sur les lieux. Étrangement, il n'y avait rien. Même pas une seule trace d'un quelconque passage d'Oubliés. Cependant, quelque chose m'a interpelé en chemin. Il s'agissait d'un arbre.
-Qu'avait-il de si extraordinaire ?
-Il n'était pas glacé.
-Tu te moques de moi j'espère.
-En m'approchant de lui, je me suis aperçu qu'il était chaud. Alors, j'ai inspecté les environs et j'ai trouvé ce qui semble être un ancien sanctuaire de résurrection.
-Intéressant.
-J'ai gratté le sol et j'ai trouvé des symboles Oubliés. Je les ai recopiés, tu pourras peut-être en tirer quelque chose.
-Je vais pouvoir décoder ça. L'expert en anciennes langues a réussi à comprendre le langage des Oubliés. Il correspond à quelques signes près à celui des dieux. Tu sais ce qu'on lit sur les anciens temples qui leur sont dédiés. Il a commencé la traduction du parchemin de pierre.
-Tu ne l'avais pas remarqué la première fois !
-C'est normal, les symboles sont renversés !
-C'est encore plus étrange. Je dois te laisser, j'ai un rapport à écrire, on se voit demain ?
-Pas de problèmes, bonne nuit Halden.
-Bonne nuit Okrya."

La conversation se scella par un baiser, hésitant et bref, juste déposé sur les lèvres de la rôdeuse, étonnée.
Okrya se dirigea vers sa tente, où elle entreprit le décodage du message. Après plusieurs heures de dur labeur, la jeune femme parvint à retrouver le texte originel. Elle avait pour cela dû éplucher des centaines de notes sur le sujet qui encombraient jusqu'alors son sac de voyage. Fière de travail, elle relut son texte à haute voix.

Que ce sanctuaire sacré nous aide
A vaincre nos frères, retournés contre nous !
Car depuis toujours, c'est sans pitié
Qu'il nous massacrent, voyageur !

Ce charabia était un support pour de nombreuses analyses. Okrya commença à se questionner sur le pourquoi du texte. N'arrivant à rien tout seule, elle décida à contre-cœur d'aller voir Halden pour lui demander plus d'explications sur les conditions de la découverte. Peut-être n'était-ce qu'une excuse pour revoir le grand blond. Toujours est-il que la jeune femme alla directement trouver l'intéressé dans sa tente, traversant le campement, sous le ciel étoilé des Cimesfroides.

"Halden, c'est moi, souffla Okrya, à travers la toile.
-Par tous les dieux, tu as vu l'heure !
-Je m'en moque, je viens t'apporter ma traduction.
Elle lui montra le bout de papier sur lequel était griffonné les quelques mystérieuses phrases, ce qui laissa perplexe l'homme.
-C'est tout ?
-Oui, on dirait bien qu'ils essaient de faire passer un message.
-"Nos frères" ... Des Oubliés auraient attaqué d'autres Oubliés ?
-Je pense que "Nos frères signifient plutôt "Les Hommes". D'après les écrits, les dieux ont autrefois créé une race de serpent appelée à protéger le monde.
-Les Oubliés ?
-Sûrement. Par la suite, les Hommes sont apparus. Cela pourrait correspondre avec la disparition des Oubliés.
-Un des archéologues a dit aujourd'hui que la thèse selon laquelle les Hommes les auraient massacrés est fausse et que ce sont les Margonites qui les ont tous exterminés. Il a réussi à trouver cette information dans un ancien livre qu'il possède et provenant de la Grande Bibliothèque de Vabbi. De plus, il dit que la fresque de lumière ne représente qu'un conflit isolé.
-Il se trompe ! Je pense que les Margonites étaient un groupe d'Hommes dévoué à d'Abaddon. Ce dernier les a utilisés pour massacrer les derniers Oubliés et leur a fait porter le chapeau en les transformant en démons une fois le méfait accompli ! Il aurait fallu plus qu'une armée de Margonites pour venir à bout de la race dominante de l'époque ! Ce sont les Hommes qui ont massacré les Oubliés ! Vous avez bien vu la fresque de lumière ! Ce n'étaient pas des Margonites !
-Je veux bien te croire, même tu ne te bases que sur des hypothèses. Et pourquoi Abaddon ne les aurait-il pas transformé en démons en premier lieu ?
-Je n'en sais rien.
-Tu es fatiguée, repose-toi. Demain, on regardera ensemble la traduction du parchemin de pierre.
-Tu as peut-être raison, bonne nuit Halden."

L'homme n'eût pas le temps de répondre que la jeune femme était déjà partie. Okrya regagna sa tente, à demi-convaincue par les propos d'Halden. Se pourrait-il que les Hommes aient réellement massacré les Oubliés ? La première fois que la rôdeuse avait pensé à envisager cette hypothèse, face à la fresque de lumière, elle avait douté de son raisonnement. Mais plus les jours passaient, moins Okrya remettait en cause ses déductions. C'est la tête pleine de pensées qu'elle s'engouffra dans sa couverture de fourrure, sans prendre le temps de se déshabiller. La rôdeuse peina à s'endormir, la même phrase revenant sans cesse dans son demi-sommeil. "Les humains ont tué les Oubliés, les humains ont tué les Oubliés, ..."

Son texte dépassait la taille autorisée du forum, j'ai du le couper en deux !!

Okrya (suite) :



Le lendemain matin, Okrya fut réveillée par des cris de douleur. La rôdeuse, craignant une attaque, s'empara de son arc et de sa dague et sortit en trombe de son antre. Ce qu'elle vit dépassa de loin tout ce qu'elle avait pu imaginer. Le campement était pris d'assaut par des dizaines de soldats tous vêtus de noir. L'Armée de l'Ombre. Elle surgissait d'un portail énergétique proche de l'entrée de la grotte et attaquait impitoyablement les diverses tentes du campement. Les assaillants étaient en surnombre. De chaque côté, les gens combattaient l'ennemi inattendu. Tandis que les boules de feu fusaient de toutes part, la rôdeuse s'avançait en première ligne. Oubliant ses armes de prédilection, elle ramassa à terre une épée à l'aspect meurtrier, laissée tombée par un Guerrier de l'Ombre vaincu. Okrya tournoya sur-elle même et de ce fait trancha la chair des ennemis environnant. Certains tombèrent, morts, et d'autres ripostèrent. La rôdeuse fit une roulade en arrière pour éviter une flèche empoisonnée et se redressa. Elle fonça vers son agresseur et le transperça d'un coup. Ce dernier, agonisant, essaya dans un ultime effort d'atteindre son assassin mais ne put que l'effleurer. Okrya retira son épée du corps de sa victime et la jeta à terre. D'un geste vif, elle saisit son arc, tombé à terre. La rôdeuse prit une flèche dans son carquois, accroché à son dos et quelques instant plus tard, la décocha. Cette dernière alla se loger dans la gorge d'un Elémentaliste qui visait Halden. Ce dernier remercia la rôdeuse d'un signe de tête et lui fit signe de battre en retraite.

"Vas-t'en Okrya ! Je prends le parchemin ! cria Halden.
-Je ne te laisserai pas !"

Tandis que l'homme s'engouffrait dans la tente du cryptologue, Okrya en protégeait l'entrée. Plusieurs ennemis tentèrent de s'attaquer à la jeune femme. Tirant des flèches à une vitesse exceptionnelle, elle abattit plusieurs ennemis en quelques secondes. Soudain, trois Elementalistes repérèrent la jeune femme et lui firent face. Ils commençaient à incanter des sorts de feu. Okrya décida de tenter le tout pour le tout. Elle prit trois flèches dans son carquois et les décocha en même temps, sans prendre le temps de viser. Elles transpercèrent les attaquants au cœur, à la tête et au ventre. Ces derniers tombaèrent, vaincus. Tandis que Okrya reprenait ses esprits, Halden sortit, brandissant un bout de vieux papier sur lequel était inscrit la traduction tant attendue, le majorité de l'expédition avait déjà fui. Le duo se fit facilement repérer. Une vingtaine de Guerriers et d'Elémentalistes de l'Ombre se lancèrent à leurs trousses. Okrya et Halden courraient, droit devant, sans se retourner, jusqu'à ce qu'ils arrivent à une falaise. Ils se retournèrent alors et virent, face à eux, l'Armée de l'Ombre qui leur bloquait le passage.

"Vous allez mourir de toute façon. Agenouillez-vous devant votre grand maître !
-A trois on saute, dit Okrya à Halden, à voix basse.
-Quoi ? répondit le garde, stupéfait.
-Fais moi confiance, poursuivit la rôdeuse.
-Il est revenu !
-Un
-Pour vous asservir tous !
-Deux
-Tremblez, voici ...
-TROIS !"

Okrya et Halden sautèrent dans le vide. Leur chute fut longue mais ils atterrirent par chance dans un lac dont la glace avait été percée par la chute d'un gros rocher. Le duo se réceptionna dans une eau glacée. Le meneur de l'Armée de l'Ombre, dont la silhouette était à peine visible depuis le bas de la falaise, hurlait de rage à l'idée que le duo s'en était sorti. Sa colère était telle qu'il saisissait des membres de sa propre armée pour les jeter dans le précipice.
En contrebas, Okrya et Halden s'extirpaient du lac et s'enfuyaient à présent à pied. Ils marchèrent longtemps dans la neige, grelottant de toutes parts, pour enfin arriver dans une taverne naine très calme. La nuit était déjà tombée. Ils louèrent une chambre pour y discuter paisiblement des évènements.
"Que s'est-il passé Halden ?
-Tout allait bien. Je faisais ma patrouille matinale quand ce portail s'est ouvert.
-Qui peut bien le contrôler ?
-Je n'en sais rien. Il parait que quelques centaines d'années auparavant, un ancien roi d'Orr a réussi à le faire.
-Ça m'étonnerait. Ils ont bien dit : "Il est revenu".
-Tout ceci est bien étrange.
-Tu as la traduction ?
-Oui bien sur, tu veux la lire maintenant ?
-Halden, ce n'est pas une coïncidence cette attaque. On doit savoir ce qu'il en retourne.
-Tu as raison. Au fait, comment savais-tu pour la glace percée ?
-Le rocher m'a réveillé la nuit dernière et je suis allée voir, tout simplement."

Sans en dire d'avantage, Okrya déplia le parchemin et lut le texte à voix haute.

Le pouvoir ne réside pas en un objet,
C'est en toi qu'il est situé.
La volonté seule peut décimer une cité.
La pensée, ne doit pas être oubliée.
Ainsi tu verras l'étendue
De ta force, fragile tel le cristal.

"C'est si beau et vrai en même temps, dit Halden.
-Il doit y avoir quelque chose de caché dans tout ça ! Pouvoir, volonté, pensée, force, ce sont des valeurs importantes, celles qui font tourner le monde.
-Allons Okrya, cette fois, tu dois te rendre à l'évidence. On ne peut plus rien faire. On doit en priorité rejoindre le reste de l'équipe.
-Vas-y si tu veux, moi je reste ici à décoder ce foutu parchemin.
-On verra demain. Allez viens te coucher.
-Plus tard, j'ai du travail !"

Halden n'insista pas. Même s'il désirait plus que tout convaincre la jeune femme, il ne voulait pas non plus la contrarier. L'homme regagna son lit et s'endormit. A son réveil, il trouva Okrya effondrée sur le bureau, les yeux fermés. La position n'avait pas l'air confortable mais cela fit rire Halden. Il réveilla la jeune femme.

"Alors tu as trouvé ?
-Rien, bredouilla la rôdeuse, j'ai tout essayé puis je me suis assoupie. Tu n'a vraiment rien d'autre à me dire ?
-Non, rien désolé.
-Alors, c'est fini ?
-C'est fini. On doit rejoindre le groupe à Droknar pour d'autres informations.
-D'accord."

Okrya et Halden achetèrent au prix fort deux yaks au tavernier et redescendirent vers Droknar. Le voyage fut plus long qu'à l'aller car ils devaient contourner une immense montagne. De plus, le blizzard s'était levé. Ils ne voyaient qu'à quelques mètres devant eux et avaient failli tomber dans plusieurs crevasses. Ils arrivèrent fatigués et glacés à Droknar où ils retrouvèrent les rescapés de l'expédition. Okrya et Halden durent d'abord soigner leur engelures. Ce sont avec des lèvres violacées et meurtries par le froid qu'ils racontèrent leur périple. L'assistance les écoutait avec la plus vive attention. Une fois le récit achevé, Ashido prit la parole.

"Halden, le grand maître a appelé. On doit tous retourner à l'Arche du Lion puisque nous n'avons pas d'éléments suffisants pour approfondir nos recherches !
-Nous avons deux textes Oubliés intacts ! s'indigna Okrya.
-On les étudieras là-bas. Pour l'heure, tous sur le bateau."

L'expédition qui avait subi plusieurs pertes humaines remonta sur le bateau amarré à Porta Briska le cœur lourd. Une minute de silence fut décrétée à bord pour honorer la mémoire des valeureux guerriers tombés au combat. Des connaissances, des amis, des frères, des pères, tous morts pour une juste cause. Une fois le temps écoulé, le bateau gonfla ses lourdes voiles et repartit vers son point de départ, laissant derrière lui le doute sur l'un des plus grand mystères de l'histoire de la Tyrie.

Durant le premier jour du voyage de retour, Okrya ne quitta pas sa cabine. Halden venait la voir toutes les heures pour savoir où en était le décodage du texte et surtout pour contempler la jeune femme forte et fragile dont il était tombé amoureux.

"Alors où en es-tu ?
-Toujours au même point.
-Ce message aura été plus difficile à comprendre qu'à traduire !
-Sans doute.
-Tu crois qu'il existe encore des Oubliés ?
-Va savoir. Peut-être bien que oui.
-Mais des serpents qui se déplacent verticalement et dotés de deux bras ça doit pouvoir se remarquer non ?"

Un mot résonna aux oreilles d'Okrya. Les Oubliés se déplacent verticalement. Verticalement.

"Halden ! Tu es le meilleur !
-Pardon ?
-Je crois que j'ai trouvé. Passe-moi le texte ! Vite !"

Le pouvoir ne réside pas en un objet,
C'est en toi qu'il est situé.
La volonté seule peut décimer une cité.
La pensée, ne doit pas être oubliée.
Ainsi tu verras l'étendue
De ta force, fragile tel le cristal.

"Regarde les derniers mots de chaque phrase. Objet, situé, cité, oubliée, étendue, cristal. Ils ont déplacé l'objet dans la cité Oubliée, dans le désert de cristal ! Dans les anciennes légendes, les dieux ont élevé la terre sous l'océan faisait apparaitre le désert, créant un lieux non destiné aux humains. Or, ils ont désigné les Oubliés comme étant les gardiens du monde ! C'est leur sanctuaire !
-Ils parlent de quel objet ?
-Le bâton du pouvoir. Celui que la jeune femme utilisait dans la fresque de lumière.
-Qu'aurai-t-il de si spécial ?
-J'en sais rien ! Halden, demande au capitaine de changer de cap !
-Je ne suis plus le chef des opérations. Ashido a pris le relais.
-Quoi ?
-C'est un ordre du patron.
-Je vais aller le trouver et lui parler.
-Fais bien attention à ce que tu diras. Il n'est pas commode.
-Ne t'inquiète pas. Je reviens tout de suite."

Sur ces mots, Okrya quitta Halden et se dirigea vers la cabine du nouveau commandant. De même que sur le continent de glace, il se passait ici de drôles de choses.

Excusez-moi du retard, j'étais très occupé, cette semaine...

Bon, cette histoire avance très bien ! L'élu de Grenth, rien que ça ! Et puis la disparition des Oubliés... Que tout ceci est intéressant
J'ai aussi trouvé exellent le combat Nirvana/Kaylia : bonne idée d'utiliser une pierre d'invocation... Et puis le comportement du golem est très bien rendu, c'est fidèle au jeu, bravo

Passons à la correction maintenant :

Elindor :

Elindor a écrit:

Elle n'avait pourtant pas l'habitude d'aborder des sujets totalement hors de propos comme ceci. De plus, ce sujet semblait lui tenir à cœur, pas simplement une futile légende qui lui passerait fugitivement par l'esprit. Son front était plissé, elle marchait légèrement voutée, et ses yeux restaient fixes avec un regard perdu dans le vague

Ce passage a quelques problèmes : tout d'abord, la répétition de "sujet" sur le début, ensuite, il faudrait dire "ce n'est pas simplement [...]"pour que la phrase soit correcte au niveau de la syntaxe. Enfin, "ses yeux restaient fixes avec un regard perdu dans le vague", ce n'est pas très beau "un regard perdu dans le vague" ajouté à "ses yeux restaient fixes", cela donne quelque chose de très redondant... "Son regard se perdait souvent dans le vide", c'est mieux, non ? En tout cas quelque chose de moins lourd aurait été meilleur.

Elindor a écrit:

Ton concours leur sera très utile.

Ton aide, pas ton concours, sinon ça ne veut pas dire grand chose...

Elindor a écrit:

Hilrad ne concédait pas un pouce de retard à Rin

L'expression exacte est "un pouce de terrain". On ne peut pas utiliser ça avec "retard".

Elindor a écrit:

vêtus à la manière des combattants kournans combattait férocement un parti composé pour moitié de combattants d'aspect vabbians et de combattants divers

Répétition de "combattant". Attention aux répétitions (comment ça, j'ai fait une répétition ? )

Elindor a écrit:

Se tenant fièrement en première ligne de ses hommes, coté vabbian, un homme semblait en être le chef, les haranguant, les encourageant, soutenant ceux qui faiblissaient tout en pourfendant ennemi sur ennemi. L'homme, un derviche de grande taille semblable a un fil de fer par son maintien, démentait son aspect fragile par de puissants coups de faux. Hilrad admira quelques secondes la dextérité et le charisme de cet homme

Répétition d' "homme".

Elindor a écrit:

se tenait debout sans le moindre geste

Il n'a pas fait de mouvement pour se tenir debout ? Attention, c'est confus. "Se tenait debout, immobile", tout simplement.

Elindor a écrit:

Ceux cis

Encore ! Je ne t'avais pas déjà dit que cela s'écrivait "ceux-ci" ?

Elindor a écrit:

un éclair fulgurant du bout de ses doigts vers a cible

Le verbe "fulgurer" n'existe pas...


Nirvana :
On voit qu'elle fait des efforts, c'est bien Il reste tout de même quelques erreurs. Et puis soigne la mise en page des dialogues, les guillemets ne sont pas toujours là... Quitte à ajouter des tirets, comme Okrya

Nirvana a écrit:

Çà

C'est comme le "ceux cis" d'Elindor... Et pourtant, d'après la correction automatique de Word, "çà" existe et serait le synonyme de "maintenant"... Mais ici en l'occurence, c'est "ça".

Nirvana a écrit:

Kaylia avait douté une seconde en voyant l’assurance de la moniale, mais elle était convaincue que la moine

"la moine" ne se dit pas, c'est "la moniale". Peut-être as-tu voulu éviter la répétition, dans ce cas il aurait fallu utiliser "son adversaire" par exemple.

Nirvana a écrit:

Tu ne manques pas de ressources, pour une si petite moine !

Même chose, c'est "un si petite moniale". Même si tu utilises "moniale" à d'autres endroits, j'ai préféré relever cette faute.

Nirvana a écrit:

MO-DE ASSAULT AC-TI-VE

"ASSAULT", c'est de l'anglais C'est "ASSAUT", en français.

Nirvana a écrit:

Ce n’était pas dans les habitudes de la moniale de tuer des gens, mais lorsque sa vie en dépendait, elle savait se montrer impartiale. La moniale ne s’approcha pas du bord

Petite répétition de "moniale".

Nirvana a écrit:

La moniale ne mit pas longtemps à rejoindre la ville. Elle continua de courir regardant de tous les cotés espérant apercevoir son ami. En vain. Après quelques minutes, elle s’arrêta, essoufflée. Un passant vabbian, intrigué par l’attitude de la moniale, la rejoignit.

Bis.

Nirvana a écrit:

La moniale ne pouvait plus le nier, Hilrad avait un sérieux problème, son comportement étrange ne se limitait plus à ses rêves. Nirvana remercia le jeune homme qui s’éloigna. Dans toute cette agitation, la moniale n’avait même pas prêté attention à la grande statue

Ter


Okrya :
C'était un peu confus parfois... Je te soupçonne d'aller trop vite Cela reste tout de même fluide la plupart du temps.

Okrya a écrit:

Contente-toi de rester calme

Dommage, il manque un "s" à "Contentes-toi"

Okrya a écrit:

Plusieurs ennemis tentèrent de s'attaquer à la jeune femme. Tirant des flèches à une vitesse exceptionnelle, elle abattit plusieurs ennemis

Répétition de "plusieurs ennemis".

Et c'est tout

Machewnow Disg a écrit:

Excusez-moi du retard, j'étais très occupé, cette semaine...

Bon, cette histoire avance très bien ! L'élu de Grenth, rien que ça ! Et puis la disparition des Oubliés... Que tout ceci est intéressant
J'ai aussi trouvé exellent le combat Nirvana/Kaylia : bonne idée d'utiliser une pierre d'invocation... Et puis le comportement du golem est très bien rendu, c'est fidèle au jeu, bravo

content que ca te plaise

Machewnow Disg a écrit:

Passons à la correction maintenant :

Machewnow Disg a écrit:

Elindor a écrit:

Ton concours leur sera très utile.

Ton aide, pas ton concours, sinon ça ne veut pas dire grand chose...

ça se dit parfaitement, vérifie

Machewnow Disg a écrit:

Elindor a écrit:

Hilrad ne concédait pas un pouce de retard à Rin

L'expression exacte est "un pouce de terrain". On ne peut pas utiliser ça avec "retard".

Effectivement, ce n'est pas très joli.

Machewnow Disg a écrit:

Elindor a écrit:

se tenait debout sans le moindre geste

Il n'a pas fait de mouvement pour se tenir debout ? Attention, c'est confus. "Se tenait debout, immobile", tout simplement.

Ta correction et la phrase d'origine ont exactement le même sens, immobile = sans le moindre geste. Après, chacune des deux formules est utilisable, je préfère cependant la mienne.

Machewnow Disg a écrit:

Elindor a écrit:

Ceux cis

Encore ! Je ne t'avais pas déjà dit que cela s'écrivait "ceux-ci" ?

Elindor a écrit:

un éclair fulgurant du bout de ses doigts vers a cible

Le verbe "fulgurer" n'existe pas...

Pour ceux-ci, désolé je fais de mon mieux mais j'oublie parfois encore

et pour fulgurer........
là j'ai honte

Enfin, pour les multiples répétitions... Dire que j'y fais très attention et que c'est ce que je reproche a beaucoup d'auteurs !! Je ferais de mon mieux pour les éviter.

Machewnow Disg a écrit:

Nirvana :
.
.
.
Okrya :
.
.
.
Et c'est tout

Ça c'est parce que c'est moi qui leur corrige la majorité de leurs fautes de frappe ou de conjugaison, mais eux ils sont méchants ils le font pas pour moi

(Okry je sais que tu passe par là, quand tu lis ça, enjoy et CORRIGE MOI la prochaine fois xD)

J'ai pas vraiment eu le temps de chercher où se trouve le bout de phrase, mais quel est le problème exact avec "fulgurant" ? Si le verbe "fulgurer" n'existe pas, "fulgurant" lui s'emploie sans problème.

je l'ai utilisé comme verbe, pas comme adjectif

C'est des choses qui arrivent ^^

Bonjour amis lecteurs !
Un quatrième auteur nous a rejoints, en cette période de vacances. Il s'agit d'Ashido, un ami et un guildie de longue date. Son entrée était prévue depuis un moment déjà. Faites lui bon accueil, et soyez indulgents, il débute !
Bonne lecture !



Ashido :




Ashido était assis tranquillement en train d'écrire son rapport dans la cabine du commandant.Au mur il y avait de nombreux trophées de combat: des épées, des bâtons, des faux, des arcs venant des nombreux ennemis que ce derviche avait abattu lors de ses différentes missions. Malgré la fraicheur de l'air, il ne portait que sa robe de derviche élonienne sur laquelle il avait fixé une attache pour mettre sa faux de Droknar. Il était d'un naturel impatient et détestait attendre sans rien faire. Lors du premier jour de la traversée il avait passé son temps à entrainer les derniers survivants de l'attaque de l'armée de l'Ombre. Le deuxième jour s'annonçait aussi ennuyeux que le premier.Okrya entra en trombe, brisant le calme de la cabine en disant :


"Il faut changer de cap !"


Ashido ayant précisé a l'équipage de ne pas le déranger fut surpris par l'entrée d'Okrya.Tentant de garder son calme il répondit:


"Désolé j'ai reçu l'ordre de retourner a l'Arche du lion. Nous n'avons que deux textes oubliés et il nous faut comprendre leur sens avant de prendre des décisions hâtives.
-Il faut aller au désert de cristal !
-Vous avez trouvé quelque chose dans ces textes?
-J'ai trouvé ce texte qui dit où il faut aller"


Elle donna la traduction a Ashido qui s'empressa de la lire.


"Le pouvoir ne réside pas en un objet,
C'est en toi qu'il est situé.
La volonté seule peut décimer une cité.
La pensée, ne doit pas être oubliée.
Ainsi tu verras l'étendue
De ta force, fragile tel le cristal."


-Ça ne m'indique pas qu'il faut changer de cap répondit Ashido incrédule
-Le dernier mot de chaque ligne !
-Objets situé cité oublié étendue cristal, en effet ça indique qu'il faut aller dans le désert de cristal.D'accord, on ira au désert de cristal mais on garde le cap parce que nous sommes a deux jours de l'Arche du lion, on va accoster pour prévenir mes supérieurs du changement de destination et demander de nouveaux hommes pour remplacer ceux qui sont morts au temple.
-Pourquoi ne pas partir tout de suite vers le désert de cristal?
-Non seulement ça prendrait cinq jours mais on a perdu la moitié de l'équipe de recherche et il ne reste qu'une dizaine de garde voila pourquoi!" dit il en mettant sa faux sous le menton d'Okrya.


Étonnée,Okrya attendit qu'Ashido retire sa faux et retourna dans sa cabine sans rien ajouter et expliqua a Halden ce qui allait se passer pour l'expédition.


"On va d'abord à l'arche pour reconstituer l'expédition puis on partira vers le désert. expliqua Okrya
-J'ai entendu Ashido crier tout va bien?
-Oui il a juste pété un câble c'est tout ,ricana Okrya
-Je t'avais qu'il n'était pas commode, et il a perdu un ami au temple, ça n'arrange rien" répondit Halden


Deux jours plus tard, le bateau accosta à l'Arche du lion qui était comme à son habitude très animée par les marchands et les aventuriers qui venaient faire une pause ici lors de leur exploration de la Kryte. Ashido laissa deux gardes dans le bateau et envoya les autres faire quelque chose à quai. Lorsqu'il croisa Okrya, il lui donna un papier.


"Allez faire ce que vous voulez à quai mais si vous vous faites remarquer par un garde, donnez lui ce papier ça devrait vous éviter d'aller dans l'une des cellules de la ville mais ce n'est pas une raison de vous attirez des ennuis et soyez de retour au bateau dans 3 heures Okrya.
-Comment vous connaissez mon vrai nom ?
-Je suis le supérieur d'Halden, j'ai organisé l'expédition et c'est moi qui ai eu l'idée de vous faire participer à cette excursion.


Ashido descendit à quai et donna ses ordres au reste de l'équipage.Il s'approcha d'un garde masqué et lui demanda de suivre discrètement Okrya pour s'assurer qu'elle ne fait pas trop de bêtises.Après avoir donner les taches de base comme réapprovisionner le bateau en eau et en vivres il partit pour se perdre dans les ruelles de l'Arche du lion.Il approcha d'une petite maison de pierre grise,frappa a la porte et entra. A l'intérieur il descendit a la cave. Lorsqu'il ouvrit la porte de la cave plutôt que d'arriver dans une petite cave humide il se retrouva dans une salle immense creusée dans le sol où une centaine de personne l'attendaient au garde a vous.


"Bon je vois que le message a bien été transmis a temps,j'ai besoin d'une quarantaine de garde ,de six nouveaux membres pour l'équipe de recherche et d'un messager."


Les personnes concernées s'écartèrent du groupe et les autres retournèrent à leurs occupations.Ashido ordonna aux gardes et aux archéologues d'aller au bateau,puis il s'approcha du messager et lui donna ses directives :


"Va prévenir le boss qu'on va au désert de cristal grâce à ces deux textes que nous avons trouvés au temple et demande lui que 20 gardes supplémentaires nous rejoignent la bas.Voila trois papiers que tu lui donneras: les deux textes et mon rapport sur ce qui s'est passé lorsque nous étions au temple."


Ashido sorti de la maison et retourna au bateau pour s'assurer que les vivres avaient été chargés sur le navire.


Deux heures plus tard Okrya n'étant toujours pas revenue sur le navire, Ashido questionna les deux gardes a l'entrée.


"Vous n'avez pas vu Diane? Demanda Ashido
-Non elle n'est pas revenue.
-Bon je vais la chercher, si elle retourne au bateau seule envoyez une flèche ou une boule de feu dans les airs pour me prévenir."


"Qu'est ce qu'elle a encore fait?"


Ashido s'élança dans les rues de l'Arche.Il croisa l'homme à qui il avait ordonné de la surveiller dans une petite ruelle sombre.


Où est-elle ? demanda Ashido en sortant sa faux
Je ne sais pas, elle m'a semé il y a dix minutes mais je l'ai vue partir par ... répondit le garde apeuré


Ashido ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase,il lui trancha la tête et reparti a la recherche d'Okrya

Elindor :



Hilrad marchait, insensible a la chaleur pesante qui l’écrasait. Silencieux, taciturne, plongé dans ses pensées, se déplaçant comme un automate, il était bien différent du jeune homme plein de vie qui avait parcouru ce chemin dans le sens inverse le matin même. A la baie de Nundu, un petit garçon s’était enfui, terrorisé par le regard de feu, couvant dans des yeux d’un noir de jais, qu’il avait seulement aperçu après avoir bousculé le derviche en jouant. Hilrad se reprit immédiatement : il ne devait pas faire payer à la population ses propres ennuis. Ceux-ci n’y étaient pour rien.

Le voyage du retour s’était passé dans le calme. Rin avait abandonné ses airs goguenards et ses sourires narquois au profit d’un empressement et d’une attention qui semblaient presque contre nature pour lui. Au grand étonnement d’Hilrad, il l’avait même prié d’attendre un moment à l’ombre pendant que lui-même allait chasser. Ramenant un lapin quelques minutes après, il avait entreprit de l’évider puis de le faire rôtir à la broche, avant d’en servir les meilleures parts a celui qu’il considérait maintenant comme la prochaine incarnation de son Dieu et maitre. S’il avait été surpris, Hilrad n’en avait laissé rien paraitre. De plus, il fallait reconnaitre a l’élémentaliste qu’il connaissait son affaire : la viande était excellente, cuite a la perfection.

Ils avaient alors fini leur voyage, rejoignant directement la baie de Nundu sans même passer par le sanctuaire des lanciers. Le vabbian au visage basané avait entreprit plusieurs fois de faire la conversation, mais le peu de répondant de son compagnon l’avait vite refroidi, et il s’était concentré sur la route. Efficace et pratique, il avait compris que lorsque l’élu de Grenth désirerait en savoir plus, il lui poserait directement la question.

Sans avoir été inquiétés une seule fois, ils avaient donc atteint leur destination, et Rin avait laissé Hilrad se détendre a l’ombre d’une masure en bois vermoulu pendant que lui-même se rendait auprès des différents capitaines de navires afin d’organiser leur voyage. Ils traverseraient l’océan pour se rendre a la Forge de Droknar, puis de la gagneraient directement les Cimesfroides et le but de leur voyage : un temple sacré, dédié a Grenth, où il sera possible de communiquer avec le Dieu.

« C’est bon, tout est arrangé. Nous allons embarquer a bord de la "Reine Malgor", dont le capitaine est un vieux loup de mer, auquel j’ai déjà eu à faire et qui est digne de confiance, dans les limites du raisonnable. Nous ne pouvons espérer mieux, alors si tu es d’accord, je vais payer nos places et nous appareillons demain au matin. On nous permet de passer la nuit à bord, dans nos cabines, si ça nous chante. Ça te va ? »

Le regard terne du derviche ne présentant aucune objection, Rin prit ça pour un assentiment et entraina Hilrad vers un bâtiment de croisière, une frégate apparemment taillée pour la vitesse et la stabilité. Son apparente fragilité était démentie par les deux rangées de canons menaçants qui couraient tout du long de la coque. Montant à bord, le derviche se rendit directement dans les quartiers qu’on lui indiqua, et claqua la porte derrière lui, au nez de Rin.

« Charmant » maugréa ce dernier, avant de faire demi tour et de se rendre a terre pour quelques emplettes dont ils pourraient avoir besoin tout au long du voyage.

Hilrad, enfin seul dans la petite cabine, légèrement trop sombre mais bien entretenue, s’allongea sur sa paillasse, les mains réunies derrière la tête et les yeux clos, afin de tenter de mettre de l’ordre dans ses idées confuses.

Il existait donc des humains possédés par des Dieux. Plus extraordinaire encore, il était lui-même désigné par un Dieu afin d’accueillir son essence, sa personnalité, et sa puissance. Il avait parfois le sentiment de se trouver dans un rêve, qu’il allait se réveiller dans quelques secondes. Les derniers jours qu’il avait vécus avaient été riches en évènements, trop riches, et il avait vraiment besoin de faire le point, de calmer son esprit survolté. Le lit rudimentaire grinça disgracieusement lorsque le jeune homme se tourna légèrement sur le coté gauche afin de se détendre plus facilement. Cette cabine n’était pas si bien entretenue, après tout.

Il se rendait donc dans les Cimesfroides, sur le témoignage et en compagnie d’un homme qu’il connaissait à peine, tout en laissant derrière lui la seule personne dont le soutien inconditionnel lui avait toujours été acquis. Persuadé d’avoir agi pour le bien de Nirvana, il n’avait pas de remords, simplement une légère sueur froide qui lui coulait le long de la colonne vertébrale a l’idée de la réaction à laquelle il aurait droit lorsqu’il la reverrait.

S’il la revoyait un jour…

Cette idée qui jaillit dans son cerveau lui fit l’effet d’un coup de poing, et lui dévoila à nouveau l’importance qu’avait la jeune moniale à ses yeux. Si forte et fragile à la fois, si belle et cultivée, et au caractère bien trempé… Un sourire, le premier depuis qu’il l’avait quittée, vint jouer sur ses lèvres alors qu’il se remémorait diverses scènes qu’ils avaient vécues. Le bain qu’elle avait pris avec Anais, lors de leur promenade sur la cote de Marga - Hilrad avait l’impression que des siècles s’étaient écoulés depuis -, en sous vêtements alors que lui-même montait la garde, légèrement troublé, lui revint en mémoire. Le souvenir d’une époque plus simple, plus heureuse, où l’amitié et la camaraderie étaient des sentiments forts, présents dans sa vie.

A présent, il ne pouvait qu’espérer devoir un jour lui expliquer pourquoi il était parti ainsi. Ça signifierait qu’il serait toujours en vie, ce qui lui semblait un objectif raisonnable à se fixer. Dans cette idée, il se décida enfin à se lever et à quitter la cabine, partant a la recherche de Rin afin d’en savoir plus. Il était parfaitement lucide a présent, et il voulait plus de renseignements avant de se rendre sur une terre si inhospitalière qu’elle pourrait bien venir à bout de lui avant même qu’il n’ait le temps d’élucider le mystère de sa relation avec le Dieu de la mort.

Questionnant les passants, il finit par trouver Rin à coté d’une petite bâtisse d’aspect modeste mais qui présentait bien. Celui-ci était en train de converser avec une jeune fille brune vêtue du strict minimum, dont chaque mouvement était emprunt de volupté. Il n’avait pas besoin de pouvoirs divins pour deviner à quelle caste appartenait la demoiselle. Voyant le jeune homme arriver, elle afficha son plus beau sourire sur son visage aux traits fins et minauda qu’elle pourrait bien lui fournir des instant de bonheur incommensurable. Sevré de femmes depuis bien longtemps, le derviche la congédia un peu plus brutalement qu’il ne l’aurait voulu, et la fille déçue rentra dans sa demeure, ajoutant tout de même qu’il pourrait venir la trouver s’il changeait d’avis.

« Mais que me veux tu? Tu tiens absolument à gâcher un bon moment comme celui-ci ? »

Le sourire béat qui s’étalait sur les traits de l’élémentaliste s’effaçait peu a peu pour laisser la place a un air bougon et mécontent. Hilrad, qui n’avait cure des envies de l’autre, lui fit signe de le suivre et s’installa sous un grand arbre, se mettant a son aise. Après quelques instants d’hésitation et un regard nostalgique en direction de la porte par où avait disparu la petite brune, Rin l’imita et attendit que les questions qu’il avait escomptées toute la journée commencent à pleuvoir. Le soleil couchant, le petit vent frais et le silence environnant, troublé seulement par les cris rauques de quelques oiseaux qui tournoyaient au dessus de la petite ville portuaire, distillaient une atmosphère propice aux confidences et c’est à mi-voix que les deux hommes conversèrent.

« Pourquoi moi ? » Attaqua Hilrad sans préambule.

« Je ne sais pas » répondit honnêtement Rin. « Tu as surement énormément de questions en suspens, et je préfère te mettre au courant tout de suite. Je ne suis qu’un sous fifre, je prends mes ordres directement de Kaylia, qui elle a déjà eu le privilège de converser avec notre maitre. Encore que ce soit des conversations très courtes, très douloureuses pour elle, et où elle n’a aucun moyen de répondre où encore poser une question. C’est plutôt le Dieu qui lui envoie un message, elle le reçoit net dans son esprit, et elle se contente de transmettre ses ordres. »

Puis, pensif, il ajouta :

« C’est peut être aussi pour ça qu’elle a si mauvais caractère… Mais tu voulais me poser des questions, vas y, je te dirais tout ce que je sais. »

« Peut être vaut il mieux que tu me dises toi même tout ce que tu connais sur Grenth, Dhuum, Lord Warrick, et la possession par une divinité. » Suggéra Hilrad.

Se grattant pensivement la tête, Rin s’installa plus à son aise et entama son explication.

« Les Dieux sont de retour sur la terre. Pourquoi, comment, j’en sais fichtrement rien, mais c’est le cas. Et cela fait déjà un long moment qu’ils préparent ce retour, puisque d’après ce que j’en sais, l’hôte désigné est choisi à la naissance. Avant même la naissance, d’après Kaylia, mais je vois pas comment c’est possible. Quand je lui ai demandé, elle m’a regardé avec des yeux étranges et mauvais, et j’ai pas cherché à en savoir plus. Elle me fout la trouille des fois, cette fille. »

Rin s’arrêta quelques instants afin de se désaltérer à sa gourde, remettre ses mèches argentées derrière ses oreilles et se racler la gorge consciencieusement, puis reprit.

« Bref, tu es le désigné de notre maitre, et je ne peux que t’envier. Ne me demande pas, je ne sais pas pourquoi les Dieux prennent des avatars humains, si faibles par rapport à eux.Mais tu vas accéder à un pouvoir inimaginable. Tu as vu la puissance de Lord Warrick ? C’était un combattant hors pair auparavant, mais là, ça dépasse l’imagination. »

Se remémorant le fabuleux saut réalisé par son ennemi, Hilrad ne put qu’acquiescer.

« Et y’a une raison à ça. En plus d’avoir tous les atouts d’un Dieu, immortalité, résistance, vitesse, et tout ça, l’hôte a accès à des pouvoirs hors de l’atteinte d’un simple humain, et qui dépendent de sa classe de combat. »

Devant le regard perplexe d’Hilrad, l’élémentaliste tenta une autre approche.

« Combien de types de compétences personnelles vous enseignent les maitres de ton école de formation à la profession de derviche ? »

Hilrad répondit sans hésiter :

« Quatre, il y a le mysticisme qui nous permet de nous rapprocher des Dieux, où la piété joue un rôle important. Il y a bien entendu le maniement de notre arme, la faux. Sa maitrise parfaite est primordiale lors de l’examen final. Les prières de la terre nous permettent d’être en phase avec l’environnement, ce qui nous donne un avantage indéniable afin de mener une unité de combat. Enfin, les prières du vent nous fournissent de puissantes protections et sorts pour compléter notre panoplie. »

« Tout cela est bien beau. » Répondit Rin patiemment. « Et la Polyvalence ? » Ajouta-t-il avec un sourire en coin.

« La quoi ? » Demanda Hilrad.

« La Polyvalence. Je sais parfaitement que tu n’en as jamais entendu parler. Sache que la possession par un Dieu te donne accès à des pouvoirs inimaginables. Kaylia m’a dit que le pouvoir fourni à un élémentaliste serait la maitrise de l’Ether, l’élément suprême. Elle m’a donné pour exemple un ritualiste. Leur pouvoir divin s’appelle la Prescience. Un derviche, m’a-t-elle expliqué, aurait don de Polyvalence. »

Voyant le regard perdu d’Hilrad, il lui expliqua :

« Tu es désigné de Grenth, les pouvoirs divins sont déjà en toi, à l’état latent. N’as-tu jamais ressenti comme si tes sens t’étaient inutiles dans un combat, comme si ton corps n’avait aucune limite ? »

Se remémorant plusieurs évènements, Hilrad commençait à comprendre. Il se rappela de l’élémentaliste qu’il avait combattu, bien qu’aveuglé, dans l’arène du Seborhin. Il se rappela quantité de petites actions lors desquelles ses sens lui avaient paru superflus. Peu à peu, la lumière se fit dans son esprit. Beaucoup de faits trouvaient là une explication.

Sentant qu’Hilrad avait enfin saisit, Rin se leva et se dirigea ostensiblement vers la petite maison de la jeune fille, qui devait se lasser de l’attendre à présent.

« Attends ! Une dernière chose ! » L’interpella Hilrad.

L’autre se retourna, attentif.

« Qu’arrive-t-il à l’humain possédé ? Sa personnalité, sa mémoire, ses sentiments… »

Rin le regarda longuement, puis lui dit :

« L’âme de l’humain est absorbée dans la personnalité gigantesque du Dieu. Il lui est alors impossible de se manifester, il n’existe plus en tant qu’entité, mais fait partie du Dieu lui-même. L’hôte à l’insigne honneur de devenir en quelque sorte un morceau de l’unité du Dieu. »

Ses yeux, d'un coup, brillaient de folie, et Hilrad avisa enfin pourquoi cet homme faisait tout ceci : il était quasiment spolié de ses instincts personnels, le fanatisme ayant effacé toute trace de ses ambitions propres. Seule demeurait l’envie dévorante de servir son Dieu, de l’adorer, et de peut être recevoir des privilèges de lui après sa victoire sur ses ennemis. Voici donc l'effet de l'influence de Grenth sur un homme.

« Je te remercie. » Répondit le derviche. Rin s’éloigna alors rapidement.

Ainsi, c’était comme il l’avait imaginé. En acceptant d’être l’hôte de Grenth, il accepterait de lui céder sa vie, il disparaitrait dans l’immensité qu’était l’âme d’un Dieu. Tout son être se refusait à cela, tout son esprit se révoltait de dégout à cette simple idée. Cependant, il ne pouvait continuer de s’évanouir à tout bout de champ pour se retrouver dans un monde cauchemardesque, dès qu’il prendrait l’envie au capricieux Dieu de la mort d’observer son poulain en action. Il allait donc devoir négocier avec lui. Mais pouvait-on vraiment négocier avec une divinité ?

« Tu peux toujours courir, si tu crois que je vais t’abandonner mon corps sans combattre. » Murmura-t-il pour lui-même en poussant la porte de sa cabine.

Il ne pourrait pas en jurer, mais il était sur d’avoir entendu un éclat de rire violent et sardonique éclater au fond de sa conscience…

Le RP étant a présent plus avancé, il prend son nom véritable : La Légende Oubliée.
Bonne lecture !



Nirvana :



Nirvana n’atteignit le bastion de Dzagonur qu’en fin d’après midi, après avoir longtemps marché sous un soleil écrasant. Elle allait bientôt enfin achever sa mission. Elle prit juste quelques minutes pour s’assoir à la terrasse de la taverne afin de reposer ses jambes, tout en se désaltérant avec une boisson sucrée bien fraiche. La moniale aurait bien prolongé sa pause, mais ses responsabilités l’obligeaient à trouver le prince Ahmtur au plus vite. En traversant la ville qui n’était autre qu’un immense fort, Nirvana remarqua le grand nombre de gardes vabbians. Chaque entrée du bastion était surveillée par un bataillon d’une dizaine d’hommes, et l’on pouvait apercevoir une sentinelle à tous les points hauts du fort. Vabbi était donc sur le pied de guerre, prête à agir.

Nirvana monta les marches des grands escaliers qui menaient à la construction la plus haute de toute la ville. C’est là que résidait le prince Ahmtur le puissant et qu’il dirigeait les opérations de combat lorsqu’il n’était pas lui-même sur le champ de bataille. Lorsque la jeune femme arriva en haut, un garde lui fit signe de s’arrêter. Il était évident que n’importe qui ne pouvait pas entrer et approcher le prince aussi facilement.

« Halte ! On ne passe pas ! » Lança l’homme d’un ton autoritaire

« Je suis au service des Lanciers du soleil, voici mon insigne. » Expliqua la moniale en lui montrant la preuve de sa bonne foi.

« J’ai été envoyée par le commandant du sanctuaire caché Lonaï afin de délivrer un message important au prince.

Le prince a demandé à ne pas être dérangé aujourd’hui, je regrette, mais vous devrez repasser demain.

J’ai des informations importantes à lui fournir, des informations militaires ! » Insista Nirvana

Ce sont les ordres ! Veuillez faire demi…

Ca suffit ! Laissez la passez ! » Hurla une voix féminine à l’intérieure de la bâtisse.

Le garde se retourna, étonné, et aperçu la jeune femme arriver tout en lui criant dessus. Nirvana reconnue aussitôt la voix de son amie lorsqu’elle est énervée.

« Princesse Tahlkora ! Je ne fais qu’obéir aux ordres directs du …

Je le sais ! Mais qu’est ce que vous pouvez être bornés tout de même ! Allez-vous la laissez entrer ou faut-il que j’aille chercher mon père ? »

L’homme se tut sous la menace de la jeune femme et recula d’un pas, s’écartant du passage. Nirvana rejoignit Tahlkora tout en adressant un petit sourire moqueur à celui qui avait failli lui faire perdre une journée.

« Nirvana ! Comme je suis contente de te voir ! Ca faisait longtemps !

En effet ! Merci beaucoup pour ton aide Tahlkora, si tu n’avais pas été là, je serai restée coincée dehors. Mais que fais-tu ici ? Tu as dit que ton père était là ?

Oui, mon père souhaitait discuter avec le prince Ahmtur de la situation plutôt tendue entre Vabbi et Kourna. Je n’avais rien d’autre à faire alors, je l’ai accompagné.

Je crois surtout que tu espères que tu auras une occasion pour partir à l’aventure ! » Lui répondit Nirvana en rigolant.

Tahlkora se mit à rire aussi, preuve que c’était bel et bien la vérité.

« Je dois voir le prince Ahmtur, j’ai d’importantes informations à lui communiquer, et ça tombe bien que ton père soit là aussi.

Ils sont en train de bavarder sur des stratégies et d’autres choses ennuyeuses là haut, viens, on va monter les rejoindre. »

Tahlkora les amena à une grande terrasse extérieure qui donnait un magnifique point de vue sur les terres de Bahdza. Le prince Ahmtur et le prince Mehtu étaient en train de discuter, et s’arrêtèrent lorsqu’ils virent les jeunes femmes arriver. Nirvana joignit ses mains et inclina la tête pour saluer comme il se doit deux hautes personnalités.

« Père, Mehtu, voici mon amie Nirvana, tu te souviens père ? Elle m’avait prêté main forte lors d’une attaque skree il y a de cela quelques temps, puis elle était restée quelques jours à la maison pour m’enseigner quelques sorts de protections.

Je me souviens en effet. » Répondit le prince Mehtu tout en saluant la jeune femme

« Je suis vraiment désolée d’interrompre votre discussion, princes, mais le commandant Lonaï a souhaité que je vous apporte certaines informations de vive voix au plus vite. »

Les princes eurent l’air intéressé par les propos de la moniale. Le prince Ahmtur lui fit signe de s’assoir près d’eux sur l’un des nombreux sièges de fourrures colorées qui décorait l’endroit. Nirvana leur expliqua la situation de l’armée kournane exactement comme le commandant Lonaï le lui avait rapporté.

« Une diversion … c’est bien ce que nous pensions aussi. » reprit le prince Ahmtur « Nous ignorons encore ce que les kournans nous cachent, mais nous savons au moins qu’ils sont à la recherche de quelque chose."

Le prince Mehtu lut la curiosité sur le visage de Nirvana et continua la conversation.

« Une importante troupe de soldats kournans ont envahis hier matin la grand cour de Sebelkeh. Ils ont évincés mes hommes chargés de protéger le temple de Lyssa, notre grande déesse, puis se sont mis à fouiller de comble en comble le temple, sans même se soucier des prêtres et des passants qui se trouvaient là. Dès que les renforts d’Ahmtur sont arrivés, ils ont préférés éviter le combat et ont battu en retraite immédiatement.

L’armée kournane n’a donc pas pour objectif la conquête de Vabbi. Qu’ont volé les soldats au temple ? » Demanda Nirvana

« Les prêtres ont évité toute altercation, ils ignorent ce que les soldats pouvaient bien chercher. En tous cas, ils n’ont relevés aucun objet manquant, juste quelques piliers, statuettes et vases abimés.

Etrange n’est ce pas ? » Dit Tahlkora en regardant son amie.

En effet, Nirvana en savait encore un peu plus, mais le mystère ne s’éclaircissait pas pour autant. Elle profita de ces quelques secondes de silence pour changer de sujet.

« Le commandant Lonaï m’avait confié une deuxième mission, je devais avec un ami escorter le lieutenant Rin jusqu’ici, mais nous avons été séparés en chemin.

Le lieutenant Rin ? Vous devez faire erreur » Répondit le prince Ahmtur

« Vous ne connaissez pas cet homme ?

Si bien sur, Rin était un ancien lieutenant de ma garde personnelle.

Ancien ? » S’étonna Nirvana

« Le lieutenant Rin a disparu il y a quelques mois, nous avons jamais eu de nouvelles de lui jusqu’à maintenant, nous le croyons mort, êtes vous bien certaine que c’était lui ?

A vrai dire, il s’est présenté en tant que tel, mais je ne saurais vous dire si c’était réellement lui. Je le décrirais comme un homme d’une trentaine d’années, élémentaliste de profession, pas très grand, il a de longs cheveux bleus clairs voir blancs. Il portait tout de même une armure vabbiane.

Votre description correspond. C’est curieux. Néanmoins, je ne peux pas m’occuper du cas du lieutenant Rin pour le moment, nous avons d’autres préoccupations plus importantes. » Acheva le prince Ahmtur en se levant.

Voyant les princes se lever, les deux jeunes femmes firent de même. Les princes remercièrent Nirvana pour les informations et disparurent à l’intérieur du bâtiment.

« Et une quête de plus d’accomplie ! » s’enjoua Tahlkora « Que vas-tu faire maintenant Nirvana ? »

« Eh bien….J’aimerai me renseigner sur certaines choses. Tu m’as dit un jour que la bibliothèque de Chokhin était l’une des plus grandes bibliothèques du pays, tu te souviens ?

Et comment ! C’est même la plus grande et la plus riche de tout le monde entier ! Tu recherches une plante pour un nouveau remède ? Nous avons un immense herbier qui recense toutes les plantes connues, triées par nom, par leurs propriétés et par région ! A moins que tu souhaite apprendre une nouvelle technique de soin ... Nous possédons aussi toutes sortes de livres d'apprentissage de compétences, de toutes professions. La bibliothèque compte aussi des milliers de livres d'histoires. En ce moment, on a même une jeune chercheuse qui est en train de rédiger une encyclopédie du phacochère ! »

Les deux femmes rirent en cœur.

« J’aimerais consulter cette bibliothèque.

Pas de souci ! Père et moi rentrons demain au palais à Chokhin, tu pourras voyager avec nous !

Avec joie ! » Répondit Nirvana, heureuse de ne pas avoir à faire le prochain voyage avec des mercenaires inconnus.