La Légende Oubliée

Elindor


"Réveille toi, mon enfant."

Quel mal de tête...

"Tu ne peux reposer dans ce royaume des ombres. Pas encore."

Cette voix... Cette voix est si insupportable...

"Il est temps pour toi de reprendre ta quête."

Hilrad sursauta violemment et tenta de saisir sa faux pour se défendre. Lord enchainait sa dernière feinte par une attaque vicieuse a laquelle il ne s'attendait absolument pas et......
Saisissant le vide, il se rendit compte qu'il ne portait pas son arme. Pas plus qu'il faisait face a un combattant hors du commun. Et encore moins qu'il était acclamé par une foule en furie.
Il se trouvait dans un espace inconnu. Première constatation, il était nu comme un ver. Constatation évidente, du fait de la froideur du sol sous ses fesses et sur ses mollets repliés, et non du fait de la vision de son corps. Car en effet, seconde constatation, il n'y voyait absolument rien, pas même sa main a un centimètre de ses yeux.
Sous l'effet de la panique de se faire vaincre et tuer par le terrible derviche qu'il affrontait, il était violemment passé de la position allongée a la position assise, ce qui lui donna le tournis sans arranger son mal de tête. Affligé de la plus grosse migraine carabinée du monde, se demandant ce qu'il pouvait bien faire la et si il avait perdu la vue sans ressentir la moindre douleur, le jeune derviche se sentait complètement perdu.

"Ne te surmène pas. Ton corps est encore bien faible."

Peu a peu, sa vue revenait, et il se rendit compte qu'il se trouvait dans un endroit si sombre que de premier abord il semblait ne jamais avoir connu la lumière.
Mais, s'approchant de lui, deux silhouettes se démarquaient dans le paysage.
L'une luisait d'une discrète aura pleine de force, quand a l'autre, elle semblait attirer a elle l'obscurité de ce lieu, elle semblait plus sombre que l'obscurité ultime de ce lieu elle même.
Sentant des sueurs froides couler le long de son dos nu, le derviche reconnut les deux forces auxquelles il avait affaire : rien de moins que deux des cinq Dieux, les avatars matériels de Lyssa, protectrice de sa caste, les derviches, et Grenth, seigneur des morts, se dirigeaient vers lui sans se presser.

"Je n'aurais jamais pensé retrouver ici un de mes combattants les plus chers" souffla la déesse d'une voix en même temps douce et pleine de force.

"Déesse!!" dit le derviche en baissant le regard, "Suis je donc mort?"

"Non, Hilrad Marcheciel, derviche sacré, tu n'es pas mort" L'avatar de Grenth s'exprimait dans un souffle, sans vraiment prononcer les mots mais pourtant parfaitement audible. "Et tu n'as rien a faire dans mon monde. La grande Faucheuse n'a pas encore décidé de l'heure ou tu nous rejoindras. Je ne sais pas, moi même, comment tu as bien pu arriver ici, sans ma permission ni ma bénédiction" ajouta t'il.

Sentant ses forces revenir, sans pour autant pouvoir se lever, le jeune élonien se sent complètement perdu.

"Déesse, Dieu Grenth, que dois je faire? " murmure t'il.

"Enfile cette robe sacrée, mon fils. Elle te protégera le temps que tu retrouve le monde réel et ton armure humaine."

L'avatar de Lyssa fit apparaitre aux pieds du derviche un habit tout d'or et de lumière. En le touchant, il sentit déjà la force divine couler en lui. Se rendant compte qu'il était toujours nu, il l'enfila prestement.

"Et prend cette arme, jeune serviteur. Je suis peut être le maitre ici, mais ça ne veut pas dire que je contrôle toutes les bêtes qui s'y trouvent. Je ne pense pas que tu as besoin d'explication sur la façon de la manier, n'est ce pas?"

On pouvait presque apercevoir un sourire impossible sur le visage du Dieu de la mort lorsque celui ci donna au derviche une longue faux, étonnamment légère et maniable compte tenu de sa longue taille. En la tenant, Hilrad ressentit une impression de puissance comme jamais il n'en avait ressenti durant sa vie.

Se tenant a présent très droit et fier devant les deux avatars, le derviche attendit leurs consignes.

"Tu vas suivre ce chemin" lui indiqua Lyssa, et d'un mouvement de la main elle fit apparaitre un chemin de lumière blanche qui courait le long du paysage, et se perdait a l'horizon. "C'est la seule façon de rentrer chez toi. la route ne sera pas sans embuches, et je ne peux malheureusement pas t'apporter mon aide ici, mais je connais ton courage et ta force. Tu triompheras de tous les obstacles, je le sais."

Lyssa s'approcha du jeune prodige, le gratifiant d'une caresse de bénédiction divine avant de disparaitre. Hilrad se tourna vers la route, et, vêtu de l'armure de lumière et armé de la faux des morts, il se prépara a entamer son voyage.

"Une dernière chose, Hilrad Marcheciel..." Le sifflement du Dieu de la mort était vraiment terrifiant. Hilrad remerciait la providence de ne pas être son ennemi. "Depuis ta disparition de la surface de la terre, 6 mois se sont écoulés. Il se peut que beaucoup de choses ne soient plus comme tu les as connues."

Sur cette ultime information, qui laissait le derviche bouche bée, le Dieu de la mort s'évapora dans un tourbillon noir.

"Ben ça... Si je m'y attendais.... Et il me dis ça comme ça lui, comme si de rien était! J'aurais préféré recevoir l'info de Lyssa, elle au moins sait dire les choses sans trop en faire." Le derviche était vraiment abasourdi.
"Ce Dieu de la mort semble avoir un certain sens du spectacle et une affection marquée pour l'humour... noir. Ben d'un coté, tu m'étonnes."

Prenant son courage a deux mains, celles ci serrées autour de sa faux, se demandant si ses amis avaient survécu au combat de l'arène du Seborhin, le jeune derviche se mit en marche d'un bon pas sur le chemin de lumiere.

Nirvana :


Après de longues journées de marche, Nirvana arriva enfin à Mihanu. La petite ville vabbiane était toujours aussi animée, surtout le jour du marché. La moniale essayait de ne pas trop regarder autour d’elle, cette ville lui rappelait trop de souvenirs, et pas les meilleurs. Elle s’engagea dans une ruelle à l’écart de la rue principale avant de s’arrêter devant la porte d’une petite maison de bon gout et aux couleurs chaudes, comme la plupart des bâtiments de Vabbi. Il s’agissait d’un petit temple ou certains fidèles pouvaient venir prier et se reposer. Nirvana passa une dernière fois la main sur sa tunique pour s’assurer d’être présentable, et frappa à la porte.
Ce fut une jeune femme, habillée d’une robe claire, qui ouvra.

« Miss Dessala ! Vous êtes revenue ! Mais entrez donc. »

Nirvana lui rendit son sourire quelque peu forcé et entra. La jeune femme lui fit signe de la suivre, tout en s’éloignant de l’entrée, Nirvana lui emboita le pas, et lui posa la même question qu’il y a quelques mois, en espérant ne pas entendre encore et toujours la même réponse

« Y a-t-il eu du changement pendant mon absence ?

Non, malheureusement aucun. Nous avons tenté d’autres prières, d’autres sorts, mais cela n’a pas eu d’effet. Et vous ? Avez-vous trouvez quelque chose qui saurait le réveiller durant tout ce temps?

Peut être … Mais je ne le saurai qu’après avoir essayer. »

Le sourire de la jeune prêtresse s’estompa. Surement s’attendait-elle à ce que la moniale revienne avec un remède, cela faisait plusieurs mois qu’elle était partie en quête d’un traitement capable de soigner son compagnon.

Nirvana avait en effet parcouru beaucoup de chemin depuis son départ il y a déjà de cela 5 mois. Après sa succession d’échecs pour réanimer son ami, la moniale était partie consulter la grande bibliothèque de Chokhin, puis ne trouvant aucune réponse, s’était rendu au monastère de Shing Jea, pour demander audience au grand guérisseur Menhlo. Lui non plus n’avait su lui dire comment soigner son ami, son seul conseil fut de l’envoyer chercher une drôle de créature médecin, près de Rata Sum. Une fois là bas, elle s’était heurté à une vielle peau au vocabulaire étrange et très réduit dont elle n’avait retenu que « bookah ». Elle arriva néanmoins à faire parler la guérisseuse, qui lui enseigna un nouveau sort, bien que persuadée qu’une bookah ne pourrai jamais maitriser ce soin. Et après touts ces longs mois passés en quête d’un remède, Nirvana revenait quasi les mains vides, la seule chose qu’elle avait appris était ce sort dont elle n’était même pas certaine de maitriser.

« Voilà, c’est ici, je vous laisse. »

Après lui avoir indiqué une pièce qui était en réalité une chambre, la jeune pretresse fit demi-tour et s’éloigna. Nirvana entra dans la pièce. Elle ne pu que constater ce que lui avait dit la prêtresse : aucun changement. Hilrad était là où elle l’avait vu pour la dernière fois, allongé dans ce lit, endormi dans un sommeil profond duquel il ne se réveillait pas. Sa profonde blessure à l’épaule avait presque disparue, mais malgré tout les soins dont il avait bénéficié, il garderait une trace de ce jour noir.

Nirvana alla ouvrir un peu plus les grands rideaux qui cachaient le soleil, et posa son sac. Elle remarqua une très belle faux posée dans l’angle de la pièce, qu’elle n’avait jamais vu auparavant. Nirvana se demandait bien qui avait pu lui amener. Il est vrai que la faux préférée d’Hilrad s’était brisée lors de son dernier combat. Mais ça n’avait que peu d’importance, s’il ne se réveillait pas …

La moniale s’installa sur le petit tabouret près du lit de son ami. Elle avait à la fois hâte de tester ce sort pour que son ami sorte enfin de son coma, mais craignait que cela ne fonctionne pas, une fois de plus. Que ferait-elle dans ce cas ? Elle l’ignorait. Nirvana se décida, rassembla son courage. Elle plaça sa main gauche sur le front d’Hilrad, et l’autre au dessus de son cœur, puis ferma les yeux, inspira et commença à fait le vide dans sa tête pour ensuite psalmodier différentes prières.
Quelques longues secondes plus tard, elle rouvrit les yeux, et s’aperçu qu’Hilrad avait aussi ouvert les siens, l’air un peu surpris. Nirvana ferma et rouvrit les yeux plusieurs fois, elle avait tant de fois espérer le voir se réveiller, qu’elle hésitait encore à le croire. Mais lorsqu’elle entendit Hilrad prononcer son nom, elle su qu’elle ne rêvait plus, et des larmes de joie se mirent à couler sur sa joue.

Hilrad se redressa et regarda autour de lui, essayant de reconnaitre l’endroit dans lequel il se trouvait, sans succès.

« Nirva ? Ou sommes-nous ? Qu’est ce qui m’est arrivé ? Et pourquoi ces larmes ? »

Nirvana essuya sa joue, et essaya de répondre à toutes ces questions.

« Nous sommes dans un temple de la ville de Mihanu, nous t’avons amené ici après ton combat à Sebhorin, tu étais gravement blessé, il t’a fallu beaucoup de soins pour

L’arène, le tournoi, Lord, Anaïs ! Mince, ca fait combien de temps ? »

Nirvana hésita avant de répondre.

« Plus de 6 mois »

Hilrad repensa à son rêve. Cela semblait tellement réel … Et c’est ce que les dieux lui avaient dit : 6 mois se sont écoulés … Ce n’était peu être pas un rêve, mais une vision !

« Mais alors j’étais inconscient tout ce temps ? Qu’est ce qui s’est passé à Sebhorin ? Comment ca s’est fini ? est ce que tout le monde va bien ? »

Nirvana frissonna, elle redoutait ce moment, celui ou Hilrad se réveillerait et demanderait à ce que l’on lui raconte ce qu’il avait manqué … La moniale se sentait comme paralysée, elle ne savait pas quoi dire, ni non plus par où commencer, ni si elle aurait la force de lui dire.

« Quoi ? Qu’est ce qu’il y a ? »

Nirvana n’arrivait plus à regarder Hilrad dans les yeux, elle se contenta de tourner la tête pour regarder dehors. C’était plus facile de parler ainsi.

« Tu te rappelles ton combat contre Lord ?

Oui, enfin, non pas complètement …

Tu te battais contre Lord, et tu n’avais pas l’air d’avoir l’avantage quand nous sommes revenues à l’arène

Où étiez vous parties ? »

Nirvana continua de parler, sans s’arrêter, de peur de ne pas pouvoir continuer si elle s’arrêtait. Elle lui raconta pourquoi ils l’avaient laissé seul, comment Tom avait été tué, leur rencontre avec Deux-Lames et sa bande, l’arrivée des Tsub … Hilrad écoutait sans savoir quoi dire.

"… Anaïs a essayé de se mêler de ton combat, mais Deux-Lames lui a barré la route. Et vous avez chacun continuer à vous battre. J’étais trop loin, je n’arrivais pas à approcher… La voix de la moniale devenait de plus en plus hésitante. Puis il y a eu ce coup de Lord, sa faux t’a atteint à l’épaule, tu es tombé en arrière, mais tu ne te relevais pas. Quand Anaïs s’en est aperçue, elle a feinté son adversaire et est venue à toi pour contrer Lord qui allait t’achever. Lord ne s’y attendait pas et n’a pas réussi à esquiver les dagues d’Anaïs. Mais elle n’a pas vu arriver Deux-Lames derrière."

Nirvana s’arrêta. Les images de ce jour là se bousculaient dans sa tête, elle revoyait la scéne sans cesse, elle ne pouvait retenir ces larmes. Hilrad avait peur d’avoir compris ce silence, mais n’osa pas parler. Nirvana avait envie de partir, de sortir de cette chambre, c’était trop douloureux de revivre çà, mais Hilrad devait savoir.La moniale reprit.

« Hyanmensir et ses hommes ont fini par intervenir, trop tard, comme toujours. Tu as failli y laisser la vie toi aussi. Isa n’a pas supporté ce jour. Elle a veillé à ton chevet quelques temps, mais elle fut aussi impuissante que moi face à ton coma. Elle nous a laissé une lettre, nous expliquant son chagrin et son envie de refaire sa vie et de tout oublier. Je suis restée quelques temps ici pour essayer différents traitements sans succès, personne ne s’est occupé de la guilde pendant longtemps. Les tsubs ont fini par quitter la guilde qui avait perdue ses leaders.
Puis je suis partie à mon tour, pour essayer de trouver un moyen de te réveiller. »

Nirvana n’en pouvait plus, elle quitta la chambre, laissant Hilrad seul.

Elindor :


"Finalement, ce n'était pas un rêve..." murmura le jeune homme.

Hilrad avait marché longtemps, très longtemps, a tel point que la notion du temps qui passe n'existait plus. La faux a la main, resplendissant dans son armure, il avait suivi le chemin de lumière que lui avait offerte sa protectrice avec l'espoir de retrouver le monde des vivants.
Comme le lui avait dit Grenth, ça ne fut pas sans embuches. Attaqué par des monstruosités a moitié humaines, de grotesques déformations d'animaux ou encore des créatures sorties tout droit d'un cauchemar particulièrement violent, Hilrad leur avait fait face, ses réflexes et sa force faisant le reste de manière quasi automatique. L'armure d'or et de lumière semblait le nourrir et régénérer ses cellules, si bien qu'il ne sentait ni la faim ni la fatigue.
Finalement, il avait atteint un endroit étrange. Une reproduction de lui même, plus vraie que nature, se tenait figée dans une position impossible. Légèrement au dessus du sol, le corps ne reposait sur rien. Il se contemplait lui même, dans une position de combat, l'épaule ouverte et saignante, la bouche grande ouverte comme si il criait, en train de chuter en arrière mais sans pour autant tomber, sa faux de destructeur en train de se briser en son milieu dans sa main.
Comme hypnotisé, Hilrad s'était approché, et tourné avec précautions autour du corps immobile. Avançant une main hésitante, il avait touché le tissu de l'armure qu'il reconnaissait comme sa propre armure de la Fissure.

Ça avait été alors immédiat. Le jeune homme s'était senti comme aspiré de l'intérieur, et retrouvé en train de crier, l'épaule douloureuse, et de choir vers le sol. Sauf qu'il n'y avait plus de sol sous ses pieds. Le jeune derviche tombait, tombait encore, dans un puits sans fond, un abime de ténèbres. Puis il avait perdu conscience de la situation, et ... ouvert les yeux.

"Nirva ? Ou sommes-nous ? Qu’est ce qui m’est arrivé ? Et pourquoi ces larmes ?"

La moniale lui avait dit ce qui s'était passé. Le derviche ne voulait même pas y penser, pas encore, alors que son amie avait eu la gentillesse de le laisser seul afin qu'il puisse y réfléchir, réaliser, et comprendre le sens de la moindre de ses paroles.

"Ce que je me demande, c'est qui peut bien être assez puissant pour m'envoyer dans le pays de la mort sans même que Grenth en prenne connaissance, et me provoquer un coma artificielle que même des moines comme Isa et Nirva ne peuvent guérir..."

Il était lui même couvert a présent d'une simple robe blanche de malade, l'armure de Lyssa ayant disparu avec ce qu'il supposait être son âme lorsque celle ci avait réintégré sa place dans son corps. Il remarqua alors la magnifique faux posée auprès de sa couche. Jamais, dans le monde réel du moins, il n'avait possédé une arme d'une telle finition. Les runes sur la lame miroitaient doucement de lueurs violettes, sensation fugace et éphémère qui donnait l'impression que la lame était en vie.

Saisissant le parchemin posée a coté, il lut "Je te l'ai ramenée du tourment, sachant que tu comptais aller la chercher juste après le tournoi. J'ai pensé que ça te ferait plaisir a ton réveil. Ne tarde pas trop a revenir parmi nous. Elindor."

Hilrad sourit en pensant en guerrier bourru qui l'avait initié aux arts de sa caste, que lui même adoptait de temps en temps en complément de ses pouvoirs de Derviche. Elindor avait du se sentir complètement désemparé en le voyant ainsi, n'étant absolument pas doué pour exprimer ses émotions.

"T'inquiète grand père, j'ai de la ressource..."

Hilrad commença a repenser, peu a peu, aux dires de Nirva. Il ne pouvait y croire. Il sentait bien qu'il n'avait pas le dessus dans ce combat, mais la blessure qu'il avait reçue a l'épaule était clairement superficielle, et il avait encore toutes ses chances de l'emporter. Alors il était tombé inconscient, il ne savait pas quelle force en était responsable, mais cette force... D'après les dires de Nirva... avait provoqué un évènement responsable de la disparition d'Anais. Il ne pouvait pas penser a son amie assassine, si fougueuse, par le mot "mort". Et il était au bord des larmes. Isa était partie, les [tsub] n'existaient plus... Tout son monde s'effondrait, et il avait presque envie de retrouver les créatures du monde des morts. Elles au moins, il savait comment les combattre. Alors qu'il était complètement impuissant face a la situation.

"Je suis désolée de te l'avoir dit ainsi, juste a ton retour" Nirva, revenue discrètement a l'entrée de la pièce, parlait d'une voix rauque et marquée. "Ce jour reste insupportable dans ma mémoire, je ne peux l'évoquer sans souffrir."

"Le corps d'anais?" demanda Hilrad.

"Deux-Lames l'a saisie par la taille, et l'a emmenée. Il a complètement disparu de la circulation depuis, les tsub l'ont cherché partout, aucune trace de lui, nulle part"

Hilrad tapa furieusement sur le rebord du lit.

"Ça ne lui a pas suffit de la tuer, il a fallu qu'il nous empêche même de lui offrir une sépulture décente!!! Je tuerai ce minable!"

Hilrad récupérait vite, comme toujours. L'éclat meurtrier dans ses yeux faisait presque peur a la jeune moniale, bien qu'elle sut que cette colère n'était pas pour elle.

"Écoute moi bien, Nirvana... Je vais me lever, m'habiller, sortir de cette chambre, et me rendre au hall des tsub. Je veux voir ça par moi même. Cela fait, je traquerai Deux-Lames comme une bête, je n'arrêterai que lorsqu'il sera mort."

Et Hilrad s'était levé, et avait fait exactement ça. Le feu au ventre, il avait a peine remercié les bonnes gens qui s'étaient occupés de lui pendant ces 6 mois, et, Nirva courant a moitié sur ses talons, il avait pris la route du hall de guilde.
Pour ne trouver que des ruines a son arrivée.
Toute colère ayant quitté son cœur a cette vue, ne le laissant rempli que d'une peine indicible, Hilrad contemplait le massacre. Les pillards s'en étaient donné a cœur joie, prenant tout ce qui pouvait avoir de la valeur. Le derviche marchait en silence, et Nirva, qui le suivait malgré la peine que lui provoquait a elle aussi ce spectacle, ne savait que dire.

Sentant quelque chose frotter son pied, Hilrad regarda sur le sol, pour apercevoir une petite tortue qui tentait d'attirer son attention.

"Caroline! Tu es toujours la, toi, au moins!"

"Et ce n'est pas la seule."

Se retournant, Hilrad crut un instant voir un mirage. Devant lui se tenait Kortos Vinius et Elindor Zyalern, deux de ses plus vieux amis tsubasa. Puis derrière, aussi incroyable que ça paraisse, toute une pléthore d'anciens tsubasa. Lea, Espe, Myli, Sand, Shayia, Elem, Soyah...

"On avait décidé de venir de temps en temps, une sorte de pelerinage" C'était Lea.

Les tsubasa semblaient tellement choqués de le voir sur pieds qu'ils en oubliaient de le féliciter. Ils le regardaient, attendant ce qu'il leur dirait.

"Mes amis, rien ne me fait plus plaisir que de vous voir ici. Je suis revenu d'entre les morts, et ce n'est pas peu dire. Je vous conterai cette histoire un jour. Mais pour le moment, j'ai décidé, dès que je l'ai vu, de reconstruire le hall des tsub et la guilde Tenshi No Tsubasa. Si vous êtes partants, nous le feront ensemble. Sinon, je le ferai seul, et pierre par pierre."

Les tsub s'entre-regardaient, souriants, avant de hurler de joie. Ils avaient tous espéré ca.

Nirva, se sentant presque heureuse pour la premiere fois depuis 6 mois, prit Hilrad a part des autres, tout excités, en train de converser sur comment commencer a construire.

"Pour ma part, je vais contacter mon réseau d'informateurs... On va rechercher Deux-Lames, je m'en occupe."

"Pour le moment, le plus important est de reconstruire cet endroit. Ca aurait été le souhait d'Anais."

Puis, pensif :

"Mais vas y, et renseigne toi. On lui fera la peau"

L'éclat dans l'oeil du derviche ne démentait pas ses paroles...

Nirvana :


Nirvana s’était absentée plusieurs jours, allant de ville en ville à la recherche d’informations concernant Deux-Lames. Le brigand était connu de tous, mais beaucoup niaient connaître son nom, de peur de représailles. Le peu de personnes qui avouaient l’avoir déjà vu souhaitaient ne jamais recroiser un jour son chemin. Finalement, la moniale appris que Deux-lames et sa bande avaient quittés le continent pour rejoindre Cantha, et leur patrie d’origine : les Kurzicks. Mais elle ne put en savoir plus.


Nirvana revint au hall des Tsubasa et fut très surprise des changements opérés depuis sa dernière visite. Le hall avait presque retrouvé toute sa splendeur d’antant. Les Tsub avaient du travailler dur ces derniers jours, mais le résultat en valait la peine.
Ce n’est qu’en haut des marches de la grande demeure que la moniale croisa enfin quelqu’un. Hilrad était visiblement en train de mettre de l’ordre dans son coffre Xunlai. Il fut visiblement enthousiaste de retrouver son amie.

« Nirva ! Content de te revoir, alors comment ca va ?

Ca va bien, merci de t’en inquiéter.

Alors, as-tu eu des nouvelles ? »

Hilrad semblait très impatient. Pourquoi était il aussi pressé de retrouver Deux-Lames ? La moniale, elle, n’était pas du tout enchantée par la perspective de le revoir un jour.

« Je n’ai réussi à avoir que quelques informations assez floues. Ce qui est certain, c’est que Deux-Lames et sa bande sont retournés sur Cantha. Mais j’ignore où …

Cantha ? Effectivement, ce n’est pas très précis … »

La remarque du derviche déplu légèrement à la moniale.

« Sais-tu combien s’est difficile d’obtenir ce genre d’informations ? On peut déjà s’estimer heureux d’avoir une information sûre, et encore, tu ne sais pas combien de pièces d’or çà m’a couté !

Désolé ! Ne t’énerve pas, s’empressa Hilrad de répondre en souriant

Si on veut en savoir plus, il va falloir que je me rende sur place.

Je t’accompagne !

Si tu veux. De toute façon, il n’est pas nécessaire qu’on y aille tous ensemble. Cà ne sera que de la recherche, et rien nous dit que l’on arrivera à trouver quelque chose. Mon sac est déjà prêt, je te laisse le temps de te préparer, j’ai une dernière chose à faire avant de partir.

Hilrad acquiesça sans poser de question, et se replongea dans son coffre. Nirvana s’éloigna en direction de la plage.

Une fois arrivée au bord de l’eau, elle s’arrêta pour regarder l’horizon. Beaucoup de souvenirs lui revenaient en tête. Anaïs et elle avaient passés beaucoup de temps sur cette plage le soir, à papoter de tout et de rien pendant des heures. Des souvenirs … Mais il était temps de faire une croix sur le passé, de se concentrer sur le présent et le futur. Nirvana avait fini par se faire une raison, elle n’était pas responsable de la disparition de son amie. Hilrad non plus. C’est le destin, c’est comme çà, on ne peut pas revenir en arrière.

Après quelques minutes passées, plongée dans ces pensées, Nirvana se décida à quitter cet endroit pour rejoindre Hilrad. Une page venait de se tourner, il était temps d’en écrire une autre …

Hilrad :


Les yeux plongés dans son coffre, Hilrad n'était pas du tout a ce qu'il faisait.
Les quelques jours passes a travailler a la reconstruction l'avaient remis d'aplomb. Sentir ses muscles souffrir sous le poids des lourdes pierres, son esprit se liberer des implications titanesques des récents évenements -récents pour lui a tout le moins- en se concentrant sur le dur labeur du travail physique, la nécessité urgente et immédiate de se procurer a nouveau des vivres et des outils de premiere necessite pour la guilde qui, tel un phoenix renaissant de ses cendres, reprenait lentement mais surement vie, ou encore les retrouvailles avec ses amis, voila qui etait exactement ce dont le jeune homme avait besoin dans le but de s'eclaircir les idees.

Et Hilrad n'appreciait decidement pas la situation.

Chercher a retrouver Deux-Lames était peut etre une erreur monumentale. Il en avait a present conscience. Ses amis étaient tous passés a autre chose, et si sa volonté de reconstruire la guilde les comblait de bonheur, aucun d'eux n'était vraiment motivé par l'idée de vengeance. Ils avaient fait leur deuil, ils avaient eu le temps pour ca, et bien qu'il eut disposé de beaucoup moins pour que l'idée lui parvienne, il savait a présent que poursuivre une vengeance aveugle pouvait non seulement etre une perte de temps énorme, car maigres étaient les chances de réussite, mais de plus, il était possible que cette recherche n'apporte que le malheur dans la vie de ceux qui avaient vécu cette tragédie et l'avaient surmontée.

"Il faudrait que j'en parle a Nirva, mais elle a l'air tellement contente de partir a sa recherche..."

"Tu parle a tes teintures maintenant? J'aurais du te faire un examen apres ton coma!"

Nirva s'était approchée en silence, et effectivement, Hilrad se rendit compte qu'il venait de déclamer ses états d'ame a une fiole de teinture bleue. Il la rangea en vitesse et se retrouna vers son amie, pret a la décevoir, mais comptant lui annoncer qu'il désirait la voir abandonner cette idée de se rendre sur Cantha afin de continuer les recherches.

"Nirva..."
"Hilrad..."
Les deux amis s'interrompirent, ayant parlé en meme temps. Comme chacun attendait que l'autre continue sa phrase, un silence désagréable s'installa.

"Qu'est ce que c'est que ce regard de dragueur? je t'ai pas sorti du coma pour que tu commence comme ca hein !!"
Nirva essaye de détendre l'atmosphere.

"Tu m'as sorti du coma? si j'avais du t'attendre, on aurait tout aussi bien pu essayer de me ressusciter! Et ca se dit moine en plus!"

Les deux amis sourirent, conscients que leur entente n'avait tout de meme pas souffert de tout ca.

"Ecoute moi, Hilrad. J'y pense depuis que tu t'es réveillé, et que tu as formulé ton voeu de vengeance, et je sais que je pourrais te paraitre lache, mais ca n'a aucun lien. Je ne veux simplement pas que tu gache ton temps."

Etonné de cette tirade, le derviche la regardait sans rien dire.

"C'est pourquoi je te demande d'abandonner tes idées de vengeance. Ca ne ramenera pas Anais parmi nous. Quoi que tu en pense."
La voix douce de la moniale avait rarement été aussi agréable aux oreilles de son vieil ami. Il se demandait parfois si il ne passait pas a coté de quelque chose en ne suivant pas le conseil qu'Isa lui donner sans cesse, faire la cour a la belle moniale.

"Je suis sur qu'elle avait extremement envie de le poursuivre !! Et maintenant elle change completement de bord? Décidément, je ne comprends rien aux femmes." Pensa Hilrad.

"C'est pourquoi je te demande de ne pas te facher, mais..." Continuait Nirvana.

"Tu as parfaitement raison." Coupa Hilrad. C'était au tour de la jeune femme d'etre étonnée. Elle ouvrait de grands yeux, ce qui lui donnait un air vraiment adorable, songea Hilrad. Elle était vraiment tres expressive du visage, aucun doute la dessus.

Et, tout en pensant : "Elle doit penser a me proteger, apres mon coma forcé de 6 mois, c'est pour ca... Elle me fait passer meme avant ses idées de vengeance!! J'en ai de la chance.", le derviche dit : "Tu as raison, et j'ai été idiot. Cette idée de vengeance est parfaitement idiote."

Toujours silencieuse, la moniale ne savait comment réagir. C'était completement imprévu. Il ne cesserait décidement jamais de la surprendre !

"Bon allez, on oublie!" dit joyeusement Hilrad, "Et on va faire un tour du coté de Yohlon, histoire de se détendre un peu! Puis on pourrait partir explorer un peu les alentours ensemble, tiens! Ca c'est une bonne idée!!!"

Empoignant sa faux, le derviche prit son amie médusée par l'épaule et l'entraina vers la sortie du hall.

"Allez viens, on y va! Mais pourquoi tu dis rien, au fait?"

Ouf ! Ca y est, j'ai tout lu, du début à la fin
C'était long, mais plutôt intéressant...
Ma critique risque de rester un peu au milieu puisque vous allez sûrement continuer, mais tant pis, il faut bien que je la mette quelque part !

Tout d'abord, je trouve très original que vous soyez plusieurs à écrire l'histoire... C'est plutôt bien comme système, et puis cela donne de la diversité, en particulier quand on voit la différence qu'il y a entre le tout début de l'histoire et maintenant
La différence entre vos styles d'écriture n'est pas facilement repérable, en fait... A part quand quelqu'un se met soudainement à écrire en language SMS
Peut-être votre ancien MG, non ?

Au niveau de l'orthographe et de la grammaire, ce n'est pas évident pour moi à commenter puisque vous êtes deux, et que même si tu l'indiques au début, je n'arrive pas toujours à reconnaitre qui écrit, surtout que je ne vous connait pas et puis vous avez des styles semblables...
Je recommanderais cependant à Nirvana (si je ne me trompe pas) de faire très attention à ne pas oublier les accents, ainsi que les tirets dans certaines phrases interrogatives. Surtout les "à".
Sinon pour vous deux, c'est plutôt propre, mis à part des fautes de temps en temps que j'ai la flemme de relever
Ce qui est bien, c'est que vous n'avez pas trop de problèmes de syntaxe. Au moins, on n'est pas obligé de relire certaines phrases plusieurs fois avant de les comprendre, et on ne perd pas trop le fil du récit.
Ah, et puis attention à la conjugaison, aussi

Pour ce qui est du récit en lui-même... Ca ressemble aux miens, dans le sens que vous mettez en scène les membres de votre guilde et vous même. Le problème, je m'en rend compte grâce à vous, c'est que ceux qui n'en font pas partit ne se sentent pas vraiment concernés. Et puis quand arrive un nouveau personnage, vous qui le connaissez, vous ne prenez la peine de le décrire que brièvement, mais du coup, on est un peu perdu
Mais je chipote un peu : votre histoire reste tout de même assez accrocheuse pour qu'on y fasse pas attention ^^
Tiens au fait, j'était mort de rire quand les deux derviches du début se sont présentés : Lord Warcraft et King Of Destroy, ça paraît plutôt incongru comme noms

J'aime bien la structure que vous utilisez pour votre histoire : la pièce de théâtre, surtout pour des personnages aussi bavards que les vôtres, ça rend très bien
Faites attention à rester cohérent dans votre structure tout de même : parfois, quelques guillemets sont oubliés...
Et puis écrire les dialogues dans une couleur différente, c'était une bonne idée. Réutilisez-là !
Je remarque aussi que votre récit devient de plus en plus sérieux sur la fin... Ca se comprend, en l'abscence d'Anaïs, mais gardez-en un peu quand même de temps en temps, ça rafraîchit !

Machewnow Disg a écrit:

Ouf ! Ca y est, j'ai tout lu, du début à la fin
C'était long, mais plutôt intéressant...
Ma critique risque de rester un peu au milieu puisque vous allez sûrement continuer, mais tant pis, il faut bien que je la mette quelque part !

Pas de souci, ce sujet est aussi la pour ça. pour ce qui est de la suite, je vais tout mettre aujourd'hui même plutôt que de mettre un texte par jour comme je l'avais prévu, ca te permettra de rattraper ^^

Machewnow Disg a écrit:

Tout d'abord, je trouve très original que vous soyez plusieurs à écrire l'histoire... C'est plutôt bien comme système, et puis cela donne de la diversité, en particulier quand on voit la différence qu'il y a entre le tout début de l'histoire et maintenant
La différence entre vos styles d'écriture n'est pas facilement repérable, en fait... A part quand quelqu'un se met soudainement à écrire en langage SMS
Peut-être votre ancien MG, non ?

le fait d'écrire a plusieurs nous est très profitable a nous aussi auteurs, puisque ca nous permet d'avoir de jolies surprises, et parfois l'autre nous laisse en situation délicate, il faut alors se triturer les méninges pour s'en sortir ^^

La différence de style était bien repérable sur le premier RP, mais c'est vrai que Nirva et moi avons tendance a prendre un peu le même style récemment.

Pour ce qui est du sms, je sais c'est une horreur ! c'est un ami qui nous avait rejoint a l'époque, qui a écrit 2 ou 3 fois et a qui on a prié de bien vouloir arrêter...

Machewnow Disg a écrit:

Au niveau de l'orthographe et de la grammaire, ce n'est pas évident pour moi à commenter puisque vous êtes deux, et que même si tu l'indiques au début, je n'arrive pas toujours à reconnaitre qui écrit, surtout que je ne vous connait pas et puis vous avez des styles semblables...

De manière générale, chacun de nous met plus en scène son propre personnage, les autres se trouvant un petit peu en arrière plan. C'est une bonne manière de savoir qui écrit.

Machewnow Disg a écrit:

Je recommanderais cependant à Nirvana (si je ne me trompe pas) de faire très attention à ne pas oublier les accents, ainsi que les tirets dans certaines phrases interrogatives. Surtout les "à".
Sinon pour vous deux, c'est plutôt propre, mis à part des fautes de temps en temps que j'ai la flemme de relever
Ce qui est bien, c'est que vous n'avez pas trop de problèmes de syntaxe. Au moins, on n'est pas obligé de relire certaines phrases plusieurs fois avant de les comprendre, et on ne perd pas trop le fil du récit.
Ah, et puis attention à la conjugaison, aussi

je transmet. Tu trouve donc que nos styles d'écriture sont assez fluides ? est ce que cela évoque cependant plus les balbutiements d'un amateur ou plus les débuts d'un auteur ? Curiosité quand tu nous tiens ^^

Machewnow Disg a écrit:

Pour ce qui est du récit en lui-même... Ca ressemble aux miens, dans le sens que vous mettez en scène les membres de votre guilde et vous même. Le problème, je m'en rend compte grâce à vous, c'est que ceux qui n'en font pas partit ne se sentent pas vraiment concernés. Et puis quand arrive un nouveau personnage, vous qui le connaissez, vous ne prenez la peine de le décrire que brièvement, mais du coup, on est un peu perdu

C'est vrai que ça crée peu d'accroche, cet aspect du RP. Cela dit, lorsqu'un personnage n'est décrit que brièvement, c'est en général qu'il ne va pas rester longtemps. Les personnages clé sont en général bien introduits, enfin je trouve, mis a part le dernier, Rin, mais je l'ai volontairement un petit peu laissé dans l'ombre. Je n'en dis pas plus

Machewnow Disg a écrit:

Mais je chipote un peu : votre histoire reste tout de même assez accrocheuse pour qu'on y fasse pas attention ^^
Tiens au fait, j'étais mort de rire quand les deux derviches du début se sont présentés : Lord Warcraft et King Of Destroy, ça paraît plutôt incongru comme noms

je nie toute responsabilité avec le choix de ces noms xD
Je n'avais pas commencé a écrire a ce moment la, les 5 ou 6 premiers textes ont été écrits par la MG Anais et par Nirvana, je ne les ai rejointes qu'après.

Machewnow Disg a écrit:

J'aime bien la structure que vous utilisez pour votre histoire : la pièce de théâtre, surtout pour des personnages aussi bavards que les vôtres, ça rend très bien
Faites attention à rester cohérent dans votre structure tout de même : parfois, quelques guillemets sont oubliés...
Et puis écrire les dialogues dans une couleur différente, c'était une bonne idée. Réutilisez-là !
Je remarque aussi que votre récit devient de plus en plus sérieux sur la fin... Ca se comprend, en l'absence d'Anaïs, mais gardez-en un peu quand même de temps en temps, ça rafraîchit !

La structure, ouais c'est pas mal, ça crée une proximité entre le lecteur et les héros.

Pour les dialogues, on le fait toujours, mais comme je ne fais que copier-coller ici, et que leurs WYSIWYG laisse a désirer (éditeur de texte pour sites web), ca ne se met pas automatiquement, et j'ai vraiment la flemme de les remettre en couleur ^^

Enfin, c'est vrai que ça devient de plus en plus sérieux. Je m'efforce d'intégrer des notions humoristiques en utilisant les dialogues, mais ça n'est pas toujours suffisant. Je vais m'efforcer de faire mieux de ce coté.

Cela dit, d'un simple petit RP a l'origine, Les aventures, on a commencé quelques choses de plus grand avec les Nouvelles Aventures. Tout récemment, un ami nous a rejoints, il incarne une rôdeuse du nom d'Okrya, qui a les qualités exactes qui manquaient au récit. Nous sommes maintenant 3 auteurs donc. Dans le même temps, nous est venu l'idée d'une trame que nous avons trouvé exceptionnel. intégrer les éléments déjà présents du récit n'est pas bien difficile, et d'un petit RP axé sur nos personnages et sur les amis de la guilde, c'est en train de se transformer en véritable saga. Si nous parvenons a mener le projet a son terme, j'ai l'espoir que ce RP devienne un des meilleurs écrits sur Guild Wars.

Merci a toi pour tes commentaires ! Je met maintenant toute la suite du récit

Nirvana :


Nirvana était encore étonnée de ce revirement de situation, elle ne comprendrait décidement jamais rien aux hommes ... Mais finalement, laisser tomber la recherche de Deux Lames et oublier cette idée de vengeance, c'était plutôt rassurant.
La moniale ne chercha pas à en savoir plus, de peur de moins en moins comprendre, elle se contenta donc de suivre Hilrad sans lui poser de questions.

"D'accord, d'accord , je te suis, mais doucement, on n'est pas préssés ! Et pourquoi veux tu aller à Yohlon d'abord ?

Tu verras bien !" lui repondit le derviche en souriant

Nirvana avait pour habitude de se méfier des surprises, son expérience lui avait démontrer que neuf fois sur dix, une surprise l'amenait dans une situation embarassante ...

"Un indice ?

Non !

Un tout petit ?"

Hilrad rigola.

"Non, tu n'arriveras pas à me faire parler ! Tu verras !"

La moniale n'en sut donc pas plus. Elle se contenta de changer de sujet de conversation, le temps d'arriver à l'avant poste.

Il ne fallu pas longtemps à nos deux amis pour arriver au Havre de Yolhon. L'endroit était toujours aussi calme, quelques aventuriers qui revenaient de leur balade à la grande forteresse de Gandara vidaient leur sac et vendaient leur objets sans valeur au marchand du coin. D'autres admiraient les armes du forgeron, ou les étoffes du marchand de tissus.

Nirvana remarqua un jeune rodeur qui dormait paisiblement à l'ombre de la falaise, la tête appuyée sur son phacochère. C'est en passant près d'eux que la moniale ne sut plus si c'était l'animal que l'on entendait ronfler, ou son maitre. Les deux amis se contentèrent de se moquer silencieusement sans troubler le sommeil de ces valeureux aventuriers et continuèrent plus loin.

"Alors Hilrad, tu vas me dire maintenant pourquoi tu as voulu venir ici ?"



Elindor :


Hilrad pouvait sentir la vie dans l'air même qu'il respirait. Les gens étaient affairés quoique calmes, le marchandage allait bon train au niveau des commerçants, des commères partageaient les derniers ragots, ici un enfant pleurait pour une quelconque peine si futile aux yeux des adultes, la un grand gaillard ténébreux faisait tourner la tête des jeunes filles...

Laisser tomber l'idée de vengeance lui coutait beaucoup, a lui qui n'avait repris connaissance que depuis quelques jours. C'était sur cette idée qu'il s'était levé, et maintenant qu'il avait compris que la seule issue serait probablement un autre malheur, il avait décidé de laisser tomber. Il se retrouvait donc assez perdu, et bien que le soutien de ses plus proches anciens amis l'aide a tenir le coup, toute sa vie avait bien trop changé en ce qui était pour lui un court moment.

Il se retrouvait maintenant, par défaut et de l'accord général, Maitre de Guilde des tsub. C'était une charge a laquelle il ne s'attendait pas, mais qu'il avait acceptée de bonne grâce, car, plus que de se sentir responsable de la guilde, ça lui permettait de se sentir vivant. Et ceci, c'est inestimable.

"Alors Hilrad, tu vas me dire maintenant pourquoi tu as voulu venir ici ?"

Perdu dans ses pensées, il en avait presque oublié sa compagne. Passer du temps avec Nirvana lui faisait un bien fou, elle représentait son roc en ce monde, la constante a laquelle il pouvait rattacher tous les événements présents et passés.

"Ou plutôt, devrais je dire, pourquoi tu m'as trainée ici ?!"

Pour une moniale, Nirva n'avait jamais été très patiente. Et elle commençait a être visiblement agacée.

"Je voulais simplement passer un peu de temps loin des travaux de la guilde et des idées de vengeance, c'est pas un crime, si ?"

"D'accord, mais pourquoi particulièrement ICI? c'est un endroit paumé, y'a rien a y faire, absolument rien !"
Elle semblait de plus en plus agacée.

"Écoute, arrête de chercher des raisons a tout ! On se balade, voila tout, rien de plus !"

Les gens vaquaient a leurs occupations, tout autour d'eux. Hilrad remarqua que les gardes kournans les surveillaient du coin de l'œil. Le rôle tenu par les deux amis lors de la guerre entre Istan et Kourna était connu de tous, et bien que les agissements de Varesh, une fois dévoilés, avaient valu les excuses des dirigeants kournans a leurs voisins, et bien que le général Morgahn, grand héros kournan, soit un proche du jeune derviche et de son amie moniale, ca n'empêchait pas le moins du monde les gardes de se tenir prêts a toute éventualité.

Du coin de l'oeil, Hilrad vit entrer par la porte nord un homme qui courait a toute allure, et qui paraissait pressé. Cet homme, dont les longs cheveux bleus virevoltaient au vent, portait a son front une pierre de glace, caractéristique des élémentalistes spécialisés dans l'élément eau. L'homme était plutot de petite taille, assez fluet, et cependant dégageait une force conséquente.

"Voila un adversaire duquel je n'aurais peut être pas triomphé en combat singulier" pensa le jeune derviche.

C'est a ce moment qu'il prit conscience d'une chose : l'inconnu courait a toute allure, et droit sur eux. Nirvana, lui tournant le dos, n'avait rien remarqué, et semblait sur le point d'insister sur la raison de leur présence ici, lorsqu'elle vit les traits légèrement inquiets de son ami. Se retournant, elle apercut l'étranger a quelques mètres d'eux seulement, et se réfugia immédiatement derrière Hilrad qui, virevoltant, fit apparaitre sa faux devant lui en un clin d'oeil et la tint a demi penchée sur le coté, de manière a intercepter l'homme si celui ci se montrait menacant envers eux. Les gardes, alertés par la course effrénée de l'homme, se dirigeaient déja vers eux pour mettre bon ordre a tout ceci.

Voyant la faux menacante dressée face a lui, l'homme s'arrêta instantanément et dit :

"Wooo, je ne suis pas votre ennemi, loin de la! Pourriez vous ranger ceci? nous n'avons que quelques secondes !!"

Se rendant compte qu'il n'avait pas convaincu le derviche et que celui ci s'attendait a une traitrise, l'homme ajouta :

"Vous êtes Istanis, n'est ce pas? Vous feriez bien de m'écouter tout de suite !"

Hilrad avait, d'un coup d'oeil, compris deux choses. Tout d'abord, l'homme n'en voulait vraiment pas a leur vie, sinon, comme tout élémentaliste, il les aurait attaqué du plus loin possible. Ensuite, les traits durs et basanés de l'homme, plus carrés que ceux de la majorité des gens alentours, l'identifiaient immédiatement comme un natif de Vabbi.

Le derviche baissa son arme.

"Que nous veux tu donc, monsieur l'inconnu ?"

L'homme s'approcha d'eux. Les gardes veillaient a quelques pas a ce que personne ne crée de grabuge, et se tenaient prêts a intervenir en cas de besoin.

"Vous devez partir, fuir cette petite ville, rentrer a Istan par tous les moyens possibles et le plus vite possible !!"
L'homme parlait a voix basse, avec une voix rauque et grave. Et il semblait sous une pression extrême, parlant tres vite.

"Mais que se passe t'il ? Notre vie est elle en danger? Qui..."

La phrase de Nirvana fut interrompu par une soudaine clameur aux portes nord du refuge. Ils ne pouvaient pas voir d'ou ca provenait, mais les gardes s'étaient précipités, ne leur prétant plus la moindre attention.

"Il ne nous reste que quelques secondes... Tous les gardes des environs vont n'avoir qu'une seule envie, nous tuer, dans quelques secondes. Je suis pour ma part assez fort pour leur résister. Mais vous, fuyez !"

Hilrad ne comprenait plus rien.
"Mais enfin, pourquoi voudrait on nous tuer? La guerre est finie depuis longtemps !!"

L'homme leva les yeux au ciel, excédé.

"Un homme vient d'entrer par la porte nord de la ville. C'est un messager, mais je lui ai arraché son message et l'ai ralentit avec quelques sorts de glaciation. C'est après avoir lu ce message que j'ai couru ici, pour voir si des istanis ou des vabbians s'y trouvaient. Sans moi, vous seriez morts"

Las de la suffisance de cet homme, Hilrad lui dit :
"Mais quelle était donc la teneur de ce message, étranger? Réponds moi !"

Il soupira et dit :
"Un des princes mineurs de Vabbi a été sauvagement assassiné, dans sa demeure, avec sa femme, ses gardes, ses enfants... Les rares survivants étaient tous d'accord : ceux qui ont fait ca portaient des uniformes de l'armée kournane. Les kournans nient, et il n'y a aucune réelle preuve que ce n'est pas un coup monté, mais les faits sont la. En tout cas des faits suffisant pour que le prince Ahmtur..."

C'est a ce moment la que les gardes déboulèrent des deux allées attenantes, se précipitant vers eux.

Les cheveux de l'homme se soulevèrent d'eux memes, alors qu'il contactait les esprits élémentaires et se mettait en phase avec eux. Avant que les deux amis aient pu réagir, il leur envoya une tornade, qui les souleva du sol et les envoya rouler dans le sable au dela des portes de la cité. Puis l'homme, a l'aide de deux autres tornades, ferma les portes derrière eux, et Hilrad put l'apercevoir a travers l'embrasure, en se relevant, se retourner pour faire face aux gardes, un mur de glace s'échappant déja de ses mains. C'est alors qu'il hurla a leur intention :

"Fuyez, ou vous mourrez! Istan et Vabbi sont en guerre avec Kourna, et vous n'aurez aucun refuge sur ce continent !"

Aidant Nirvana a se relever, Hilrad finit par dire :

"Ben voila pourquoi on est venus, tu vois, y'avait une bonne raison..."

Le regard de la moniale le dissuada de continuer sa phrase. S'époussetant, elle dit alors avec un sourire en coin :

"Bon, c'est pas tout ca, mais si on prétait main forte a ce petit vaniteux qui combat la dedans ? "

Nirvana :


Un combat intéressant en perspective, Hilrad ne put s’empêcher de sourire... Après ces quelques mois de coma, il était temps de s’y remettre et de s’assurer de ne pas avoir perdu la main. Il avait aussi hâte de tester sa nouvelle faux, et de vérifier si elle serait aussi maniable qu’il l’avait espéré.

Hilrad empoigna son arme, et partit en direction de la porte rejoindre l’élémentaliste. Celui-ci continuait à invoquer des sorts de glace pour ralentir les ennemis qui tentaient de faire céder la porte. Le derviche lui attrapa le bras et l’éloigna de la porte.

« Allez viens ! Ca ne sert à rien de rester devant cette porte, ils finiront par l’ouvrir de toute façon !

Mais …

De toute façon, on ne va pas sortir du village par là, on va retourner au sud pour prendre une embarcation. Il faut retourner à Kamadan et informer le consulat Istan !

D’accord »

Les deux hommes repassèrent en courant devant la moniale. Au moment où elle commença à s’adresser à Hilrad, il l’interrompit

« Nirva dépêche- toi, il ne faut pas trainer ici ! Les soldats ne vont pas tarder à débarquer ! »

Et les paroles du derviche s’avérèrent exact. Ils avaient presque réussi à rejoindre la plage sans encombre mais un groupe de kournans les avaient devancés. Les trois aventuriers se placèrent derrière une bâtisse de pêcheur, pour ne pas être remarqués par l’ennemi. L’inconnu vabbian prit la parole, de façon toujours aussi pessimiste :

« Il fallait s’y attendre, il ont bloqué toutes les issues. Je vous avais dit de ne pas trainer ici ! On fait quoi maintenant ? »

Au moment où il termina sa phrase, on entendit au loin un bruit sourd suivi d’un brouhaha de cris de guerre. La porte nord venait de céder. Il ne restait que peu de temps avant que le bataillon n’arrive jusqu’à eux.
Toutes les issues étaient bloquées, ils étaient pris au piège. Cependant, ils n’étaient qu’à quelques mètres de la plage, et les soldats qui barraient le chemin jusqu’au ponton n’était pas si nombreux que çà … Hilrad, en bon meneur, expliqua la façon dont il imaginait la suite :

« Bon … ils sont une dizaine, tout au plus, ca devrait aller. Toi ! Tu lances un météore ou une tempête de feu vite fait, on traverse, et on monte rapidement sur le petit bateau là-bas. Je vais vous couvrir.

Euh … l’élémentaliste prit un air légèrement embarrassé Je ne maitrise pas ce genre de sort de feu, ma spécialité, c’est plutôt l’eau et un peu l’air … Et sans vouloir t’embêter, je suis un peu épuisé, j’ai enchainé sort sur sort ces dernières minutes.

Ok, un élémentaliste qui ne peut assommer ni avec la terre, ni avec le feu, à court d’énergie, et une moniale qui ne peut que nous défendre.

Justement, à ce sujet … mais une fois de plus, Hilrad ne laissa pas le temps à son amie de continuer sa phrase.

Bon, on n’a pas le choix, je fonce, je prends tout le groupe sur moi et je les occupe. Nirva, tu me couvre ! Vous en profitez pour courir jusqu’au bateau, une fois que vous serez à bord et prêts à partir, tu lances un bon sort de glace avec le mana qu’il te reste pour immobiliser l’ennemi, le temps que je vous rejoigne. Et on s’éloigne vite fait ! »

Hilrad savait que le temps leur était compté. Il fallait faire vite avant que d’autres soldats débarquent. Sa phrase tout juste achevée, il s’élança, faux en avant. Le derviche avait vu juste. Voyant l’homme seul, les soldats se jetèrent tous sur lui, n’imaginant pas qu’il était accompagné.

L’élémentaliste commença à avancer, contournant le combat, mais se retourna dès qu’il s’aperçu que la moniale ne le suivait pas.

« Mais qu’est ce que tu fais ? Tu es censée me suivre et lancer deux ou trois sort de protection !»

La moniale avait fermé ses yeux, joint ses mains et prononça deux petites paroles d’invocation. Elle rouvrit les yeux une fois son arme invoquée apparu devant elle, plantée dans le sol.

« Qu’est ce que c’est que çà ? Mais qu’est ce que tu comptes faire ? »

L’élémentaliste était devenu très nerveux. Le bruit de lames qui s’entrechoquaient plus loin le faisait sursauter. La moniale agrippa la poignée de son épée dont, il faut le préciser, le noir était très bien assorti à sa tunique.

« Ca ? C’est mon cadeau de Noël ! »

« Je n’ai jamais vu ce type d’épée. Cette forme, cette couleur … attends, ce n’est pas une épée d’obsidienne quand même? »

Nirvana lui répondit par un sourire, avec une pensée pour son rodeur préféré. Mais elle haussa le ton pour que l’élémentaliste se ressaisisse.

« Dépêche-toi, il faut rejoindre le bateau ! Montes à bord et détaches les amarres, on te rejoint !

Mais qu’est ce que tu vas faire ? Tu ne vas pas t’approcher d’eux ? Il faut que tu reste à distance pour protéger ton ami !

Sauf que mon ami ne m’a pas laissé le temps de lui dire que je n’avais aucun sort de protection sous la main et qu’un seul soin ! Il va commencer à s’en rendre compte d’ailleurs... Ne t’inquiètes pas, on s’occupe de tout mais actives toi ! »

L’élémentaliste ne chercha pas à comprendre et couru en direction du ponton. Le derviche quand à lui, s’en sortait visiblement bien. Sous sa forme d’avatar, il enchainait facilement les attaques, et esquivait la plupart des coups, mais ses ennemis restaient tout de même nombreux.

Nirvana s’était approchée du combat, restant néanmoins hors de vue de l’ennemi. Elle était prête et bien placée pour lancer son sort de châtiment. Mais il fallait encore attendre, laisser le temps à l’élémentaliste de préparer leur fuite, sans compter que l’incantation d’une lumière de jugement prendrait surement de très longues secondes … Il faudra qu’Hilrad tienne bon encore un peu …



Elindor :



Hilrad ressentait une joie féroce se déverser en lui. Incarnant l'avatar de Balthazar, Dieu de la guerre, il tournoyait, virevoltait, esquivait, feintait, tout en tranchant dans les ennemis et en réduisant leur nombre au fur et a mesure par des attaques dévastatrices. Les simples gardes n'étaient pas de taille a lui tenir tête, et voila qui devait en remontrer a ce vantard d'élémentaliste vabbian.

Le jeune derviche s'arrangeait toujours pour que les ennemis ne puissent l'encercler. A l'aide de ses téléportations apprises de la caste des assassins,dès qu'il se sentait trop entouré, il sortait du cercle et surprenait un des combattants, de préférence sans le tuer, mais sans faire de détails non plus.

Un grand gaillard d'aspect robuste, au visage patibulaire, armé d'une épée d'apparence banale et d'un bouclier rond en cuir, se précipita en chargeant l'épaule droite en avant, protégée derrière son bouclier. Son but était de bousculer le derviche afin de lui faire perdre son équilibre, qui était manifestement un de ses points forts. Mais l'attaque, lancée trop lentement et de trop loin, fut facilement évitée par le jeune prodige istani qui se glissa sur la gauche du guerrier tout en lui assenant a la tempe un coup du manche de sa faux. Poursuivant son mouvement, il se baissa afin d'éviter une javeline qui visait son dos et, tournant sur lui même, envoya le tranchant de sa faux au niveau du cou du lanceur. Mais celui ci s'était baissé, et la faux passa en sifflant au dessus de sa tête, le manquant de peu. Emporté dans son élan, le derviche se retrouva soudain déséquilibré, et son adversaire, apparemment un combattant endurci, profita de son avantage pour lui envoyer une motte de terre dans les yeux.

Hilrad n'y voyait plus rien, et il savait qu'il n'avait qu'une demi seconde pour réagir, ou il était mort. Visualisant instantanément la scène du combat dans son esprit, il sut qu'un archer non loin de la allait lui décocher une flèche, probablement empoisonnée. Derrière lui se trouvaient maintenant la plupart des ennemis, dont deux combattants très proches de lui, l'un armé d'une hache, l'autre de dagues meurtrières. Et la menace la plus urgentes, l'adversaire qui venait de l'aveugler n'aurait besoin que d'un instant pour l'achever a l'aide d'une de ses armes de poing ou d'une autre javeline.

"Tu peux t'en sortir, meme aveuglé, tu l'as déja fait" se dit le jeune homme, se remémorant le combat contre l'élémentaliste lors du tournoi du Seborhin.

Se permettant d'expirer, il passa a l'action. Il plongea en avant, coupant le souffle a son adversaire d'un coup de tête dans le plexus solaire en même temps que volait une flèche a l'endroit ou son oeil se trouvait une seconde plus tot. L'homme l'agrippa dans sa chute, et ils se retrouvèrent a rouler tous deux sur le sol, enlacés dans une étreinte mortelle.
Ramenant sa faux tout coutre lui, et d'un leger mouvement du poignet, il trancha la jugulaire de l'homme. Celui ci eut un hoquet de surprise, comme si il ne parvenait pas a croire que sa gorge refusait de respirer et qu'un flot de sang s'en échappait, puis dans un long rale il bascula sur le coté pour se retrouver face contre terre, mort.
Visualisant toujours le combat en vision mentale, le jeune homme roula sur lui même, prenant garde a sa faux, et faucha les jambes des deux hommes qui se ruaient sur lui . Surpris par la vivacité du mouvement, ceux ci se retrouvèrent instantanément au sol, hors de combat et hurlant de douleur.

Hilrad se releva avec difficulté, sa vision revenant lentement, et il vit en face de lui 3 archers, en ligne, l'arc bandé, qui le prenaient pour cible. Il n'avait ni le temps de lever sa faux, ni de plnger a terre. Cette fois, Hilrad était mort. Il le savait.

Une voix féminine raisonna dans cet espace vide de cloisons, ce qui était totalement impossible. Tel un ange, Nirvana flottait a quelques centimètres du sol, tenant dans sa main une épée magnifique, et invoquant une lumière sacrée du ciel.

Voyant venir le danger, l'archer le plus a droite changea de cible pour perforer le coeur de la moniale avant que celle ci n'ait le temps de lancer son attaque. Les deux autres lachèrent leurs traits sur le derviche.

Le rayon lumineux de plusieurs mètres de diamètre frappa les trois hommes comme un seul et rèduisit les trois flèches déja en vol et leurs tireurs a l'état de cendres presque immédiatement. Hilrad, reprenant ses esprits, se retourna pour croiser le fer avec un autre derviche, mais celui ci ne fit pas long feu face aux attaques du jeune prodige. Regardant autour de lui, Hilrad se rendit compte que leur dernier adversaire en état de combattre avait mordu la poussière.

Se retournant vers Nirvana, il lui lanca, subjugué :

"La, a l'instant, ce rayon, la, c'était quoi exactement?? d'ou tu m'as sorti une attaque pareille?? T'es pas sensée être une guérisseuse ?! Que....."

Nirvana essayait de faire taire le flot ininterrompu de paroles qui sortait de la bouche du derviche, en vain. Excédée, elle finit par crier plus fort que lui, ce qui n'était pas un mince exploit étant donné sa voix fluette :

"Si tu m'écoutais des fois, nom d'un petit moine !! Au lieu de foncer dans le tas !! Je ne sais même pas ce qui me retiens de te tuer moi même !!"

Le derviche allait répondre, mais dans un grand fracas, les portes de la ville cédèrent. L'élémentaliste vabbian les héla d'une ambarcation qu'il avait réussi a voler, leur criant :

"Plus tard les scènes de ménage!! A moins que notre amie moinette ait encore un tour dans son sac!! Parce que c'était juste un entrainement la !!"

Il était vrai que, a la vue des innombrables ennemis qui couraient vers eux en poussant des cris de guerre, les deux amis avaient autre chose a penser que de s'expliquer maintenant...

Nirvana :


D’un commun accord, les deux amis se dépêchèrent de rejoindre l’embarcation qui les attendait. Dès qu’ils furent tout deux montés à bord, le jeune homme vabbian libéra le bateau qui commença à s’éloigner du ponton. L’élémentaliste accéléra le mouvement en gonflant la voile à l’aide de quelques rafales de vent. Les trois aventuriers étaient désormais hors de danger.

« Il était temps, ils sont trop nombreux, on n’aurait pas pu leur résister »

De nombreux soldats s’étaient amassés sur la plage, on pouvait encore les entendre se plaindre au loin, mais ils n’avaient pas l’air de vouloir continuer à les poursuivre.

Pendant de longues minutes, nos amis reprirent leur souffle sans se parler, tout en se remettant de leurs émotions. Ce fut finalement Nirvana qui interrompit le bruit du bateau sur les vagues.

« Heureusement que tu étais là et que tu nous as prévenu avant l’attaque … Sans toi, nous aurions été pris au piège.

J’ai aussi de la chance de vous avoir trouvé, sans vous, je serai encore là-bas ! Au fait, je n’ai pas eu le temps de me présenter : Je suis le lieutenant Rin, de la garde personnelle du prince Ahmtur de Vabbi. Enchanté !

Voici Nirvana, et moi c’est Hilrad, nous sommes tout deux d’origine istani, et de temps à autres au service de l’ordre des Lancier du Soleil.

Vraiment, vous connaissez les lanciers du Soleil ?

Oui, on leur a rendu certains services il y a quelques temps …

Alors vous pourrez me mener à eux ? C’est de la plus haute importance !

Si ce que tu dis est vrai, que Kourna a décidé de rentrer en guerre, alors bien sûr que nous allons t’escorter, c’est notre devoir !

Et nous allons même t’emmener directement au consulat d’Istan, reprit Nirvana, vu la gravité de la situation, il ne faut pas perdre de temps. »

Tous acquiescèrent. L’élémentaliste en profita pour redonner un peu de vent à la voile afin de faire accélérer le bateau. Malgré la bonne brise qui soufflait et les rafales de vents crées par Rin, le temps paru très long avant d’apercevoir enfin la capitale à l’horizon. Lorsque l’embarcation accosta enfin à quai, ils se dépêchèrent de descendre, Hilrad ouvrit le pas. Quelques minutes après, ils arrivèrent devant le grand bâtiment où le consulat siégeait. Un garde à l’entrée leur barra l’entrée avec son javelot.

« Halte, on ne passe pas !

«Nous sommes lanciers du soleil ! » coupa Hilrad aussitôt en sortant sa médaille de sa tunique.

Le garde scruta le derviche de la tête au pied, s’arrêtant quelques secondes sur la médaille que lui présentait le derviche. Puis il vit que la moniale aussi présentait sa médaille.

« Et lui ?

C’est un soldat vabbian que nous avons escorté jusqu’ici, il a des informations très importantes à communiquer au consulat, c’est urgent !

Très bien, allez-y »

Le garde releva son arme, libérant le passage. Les trois aventuriers purent entrer et accéder au grand hall. Beaucoup de monde s’afférait, comme à l’accoutumé. Des gens passaient à toute vitesse, les bras chargés de parchemins, d’autres discutaient, des lanciers attendaient simplement leur ordre de mission. Nirvana désigna la plus grande porte à l’élémentaliste.

« Vas y, tu trouveras les dirigeants d’Istan et les généraux des Lanciers derrière cette porte. C’est à toi de leur expliquer tout ce que tu sais. Nous allons attendre ici avec Hilrad. Il se pourrait que les lanciers aient besoin de nos services d’ici peu de temps. »

Rin acquiesça d’un signe de tête, s’éloigna puis disparu derrière la porte.



Elindor :



La tension pouvait presque est palpable. Les lanciers du soleil présents, comprenant que quelque chose se tramait, se lançaient des regards inquiets et semblaient espérer se tromper. C'est une réaction tout a fait humaine, ils tentent de se convaincre que le cataclysme qui approche n'approche en réalité pas. On pourrait appeler cela le syndrome de l'autruche.

Très vite, un capitaine des lanciers vint chercher Hilrad et Nirvana pour les conduire en présence du grand conseil Istani. Ces hommes, tous d'un certain age, étaient les plus sages au travers du pays, ayant déjà prouvé leur intelligence, leur vivacité d'esprit et leur amour pour leur patrie a de nombreuses reprises. Hilrad se sentait toujours impressionné par la prestance et la présence qu'ils dégageaient, très différente de celle que pourrait dégager un grand guerrier comme Elindor mais cependant bien présente.

C'est avec autorité que le président du conseil, un vieil homme rachitique mais aux yeux brillants d'intelligence, leur ordonna de prendre place.

"Ahai mes amis. Désolé de vous retrouver dans de telles circonstances. Est il vrai que la guerre est déclarée? Pardonnez ma rudesse, mais si c'est le cas, il nous faut réagir tout de suite."

Le lieutenant Rin était accoudé a la table, ses doigts pianotant sur le revers de sa manche, ce qui dénotait sa nervosité. Hilrad prit la parole afin d'expliquer tout ce qui leur était arrivé, alors qu'ils étaient simplement partis se balader. Les visages autour de la grande salle blanchissaient au fur et a mesure que le derviche égrénait son récit.

"Et nous sommes donc venus aussi vite que possible." Conclut il. Nirvana fit un hochement de tête, n'ayant rien a ajouter.

"Ces événements sont préoccupants au possible mes amis. Votre avis corrobore tout ce que le lieutenant Rin ici présent a pu nous transmettre, et il nous faut décider de ce qu'il convient de faire rapidement. Nous allons maintenant délibérer."

Comprenant que cela signifiait qu'ils devaient sortir, les deux amis se levèrent et se dirigèrent vers la porte, rapidement suivis par Rin.

"Si vous pouviez rester dans le coin, nous voudrions vous parler de nouveau après ca." Le président semblait encore plus vieux, si cela était possible. L'éclat de son oeil semblait éteint, et sa voix transpirait l'angoisse qu'il ressentait, quoiqu'il fasse tout son possible pour la maitriser.

"Nous ne seront pas loin" acquiesca Nirvana, de sa voix douce et apaisante. Ils sortirent.

Quelques minutes seulement après, on leur fit part que le conseil souhaitait a nouveau leur présence.

"Nous avons décidé de soutenir notre allié vabbian contre l'aggression kournane." énonca le président sans préambule. "Les lanciers du soleil se réunissent déja et forment les pelotons. Prendrez vous la tête de 1000 de nos hommes?"

Le sergent Rin les regarda, halluciné. Hilrad se retourna vers lui :
"Légendaire maréchal des lanciers" précisa t'il avec un clin d'oeil. Nirvana avait aussi un sourire qui lui flottait sur les lèvres.

"C'est ca <on connait un peu les lanciers du soleil> ?? Ben dites moi, j'aimerais connaitre un peu la princesse Tahlk...."

Avant que le lieutenant ait pu finir sa plaisanterie de mauvais gout, Nirvana répondait déja d'une voix autoritaire :

"Non, nous ne prendrons pas la tête d'un régiment, nous serons bien plus utiles en duo. Ou en trio, si le lieutenant souhaite se joindre a nous. Nous vous ferons parvenir toute information utile et vous tiendrons informés de nos découvertes."

Le président hocha la tête, il connaissait déja la réponse. Ce n'était pas la première fois qu'il avait affaire aux tsubasa...

"Bien, alors Nirva, tu nous explique ce que tu compte faire, maintenant?"

La moniale trouvait la voix de son ami un brin moqueuse ...

Nirvana :



"Les troupes de lanciers ne sont pas encore prêtes, et elles ne le seront surement pas avant de nombreuses heures. Nous allons partir en éclaireur, nous nous déplacerons bien plus vite ainsi.

Je suis bien d'accord avec toi !" Hilrad se tourna vers l'élémentaliste. "Rin, te joindra-tu as nous ?

Je suis désolé, mais j'ai d'autres obligations, je dois retourner auprès du prince Ahmtur et l'informer de la situation. Mais nous allons tout de même faire un bout de route ensemble !"

Nirvana acquiesça.

"En effet, tu vas devoir traverser Kourna, et c'est justement où nous allons."

Le président repris la parole:

"Très bien, puisque vous êtres d'accord ... Nirvana, Hilrad, rendez-vous au sanctuaire caché des lanciers du Soleil, informez le commandant Lonaï de la situation, et dites lui de rassembler ses troupes et de se préparer. Il faudra commencer par prendre les fortereses kournans qui sont aux alentours du sanctuaire, quand leur force de frapppe sera diminuée, nous pourrons ensuite envisager le siège de la forteresse de Gandara. Lieutenant Rin, je vous conseille de les accompagner jusqu'au sanctuaire. De là, vous serez libre de rejoindre Vabbi.

Merci beaucoup, allons y maintenant, nous ne devons pas perdre plus de temps !"

Les trois aventuriers ressortirent du consulat, satisfaits d'avoir une fois de plus accompli une mission, mais d'autant plus ravis de celle qu'on venait de leur confier était de la plus haute importance.

Ce fut Hilrad, toujours bon meneur qui pris la parole.

"Bon, je pense que le plus simple pour rejoindre le sanctuaire des lanciers est de prendre une embarcation rapide et de rejoindre le port de Nundu. De là, il faudra s'arranger pour traverser la cote de Marga sans nous faire repérer. Qu'en dis tu Nirva ?

Bonne idée, allons y !"

Une fois arrivés au port de Kamadan, Nirvana suggéra d'embarquer sur le bateau de marchandise qui s'apprétait à partir pour Nundu. Les marchands n'étaient certainement pas encore au courant de la guerre qui se profilait. Néanmoins, les petits villages ne restent que rarement occupées par les troupes ennemis, et les marchands continuent d'allimenter le peu de villagegeois qui reste. Certe, le bateau marchand ne sera pas des plus rapide, mais il fournira une excellente couverture.

Le voyage dura toute la nuit. Nos trois aventuriers en profitèrent pour se reposer et faire un peu plus connaissance. Le soleil venait tout juste de se lever lorsque l'embarcation accosta enfin au port. Hilrad scruta immédiatement les alentours, guettant la trace du moindre soldat kournan. Mais tout avait l'air calme, il n'y avait eu de combat ici.

"Bien allons-y, nous avons de la marche, restons discret !"



Elindor :



Les trois compères se lancèrent donc dans leur marche, faisant de leur mieux pour rester le plus discrets possible et éviter d'attirer l'attention d'un guetteur. Nirvana et Hilrad n'ayant pas de très bons souvenirs de leur dernière "ballade" sur la plage de Marga, ils décidèrent de prendre par le nord. Ce qui convenait parfaitement au lieutenant, qui aura un haussement d'épaules significatif du peu d'importance de cette décision a ses yeux.

Le lieutenant était d'ailleurs bien silencieux depuis leur débarquement. Ramenant autour de son visage les pans de sa capuche afin de se protéger du soleil de plomb ainsi que du nuage de sable tourbillonnant dans l'air, Hilrad n'avait aucun mal a comprendre ce qui le préoccupait. Un pli soucieux barrait son front.

"Tu t'inquiète pour ta patrie, Rin?" Lui demanda le derviche en ralentissant un peu pour se porter a la hauteur de l'élémentaliste, Nirvana fermant la marche.

Le lieutenant au visage basané cligna des yeux, surpris, puis détourna le regard, comme pris en faute.

"Je ne peux m'empêcher d'y penser. Que s'est il passé vraiment ? Pourquoi les kournans, affaiblis par les récents événements, s'en prendraient maintenant a Vabbi ? Avec le soutien des istanis, nous sommes surs de remporter cette guerre. Et, après avoir commis un acte si grossier, pourquoi nier leur implication, alors que les témoins sont légion? Comment va le prince Ahmtur? Excuse moi, mais tout ceci se bouscule dans ma tête et..."

il s'arrêta au milieu de sa phrase, la gorge apparemment nouée. Le derviche lui posa la main sur l'épaule, compatissant.

"Je comprends, et ne t'en fais pas, nous trouverons des réponses a tout ceci. C'est bien pour ca que Nirva et moi faisons cavalier seul, alors que nous pourrions prendre la tête d'une troupe de lanciers. Pas vrai Nirv...."

Se retournant, le derviche vit que la jeune moniale ne l'écoutait absolument pas. elle semblait entièrement a ses pensées. Ralentissant encore le pas, il vint se poster a sa droite. La jeune fille avait le regard triste, mais résolu.

"Que se passe t'il ?" Lui demanda le derviche, recrachant ensuite de manière assez peu élégante le sable qui avait réussi a s'infiltrer au travers des plis de sa capuche jusque dans sa bouche.

"Je pensais a Anais. C'est ici, sur la plage, que nous avons passé notre dernier vrai bon moment ensemble, en nous baignant. Tu t'en souviens? "

"Si je m'en souviens..." marmonna Hilrad, revoyant encore les deux jeunes filles ruisselantes d'eau, "Mais c'est du passé", continua t'il, "Et son esprit est certainement auprès de nous pour cette aventure."

"Ne t'inquiète pas pour moi, je ne pleure plus sa disparition, je chéris simplement les bons moments passés ensemble." La moniale avait malgré tout repris des couleurs. "Et fais attention, on approche du moment critique : passer près de la forteresse sans nous faire remarquer !!"

"Ouais, ouais, je sais, je sais..."

Le derviche allongea le pas, dépassant un Rin retombé dans son mutisme, et se porta en éclaireur. Le terrain, relativement accidenté et avec peu de végétation, était difficile pour la marche, et ne fournissait pas de réel couverture pour un groupe voulant passer en douce. Si ils tombaient sur une patrouille, il faudrait en venir a bout avant que celle ci puisse avertir les soldats de la forteresse. Même en effectifs réduits, ceux cis ne feraient qu'une bouchée des trois compagnons.

Avancant prudemment, Hilrad regardait partout autour de lui, et surtout vers le sud, vers la forteresse, craignant a chaque instant d'entendre un cri d'alarme, mais tout se passa sans encombres. Arrivant en vue de Ronjok, ils se détendirent un peu.

"Vous voyez, tout s'est bien..."
Hilrad s'interrompit brusquement, s'attirant des regards surpris. Il avait la bouche entrouverte, et ses yeux semblaient sur le point de jaillir de leurs orbites. Suivant son regard Nirvana vit ce qu'il regardait, et faillit hurler.

Un homme a moitié brulé vif titubait vers eux, manifestement en provenance de Ronjok. Celui ci semblait sur le point de mourir, et son visage marqué d'homme agé n'était qu'un masque de douleur. Hilrad reconnut un des anciens du conseil de Ronjok, cependant son nom lui échappait.

"Nirva!!" Hurla t'il, attrappant l'homme alors que celui ci allait s'effondrer.

"Je sais, tais toi un peu et allonge le sur le sol!" La voix de la moniale était autoritaire, comme chaque fois qu'elle devait soigner un blessé.

Déposant délicatement son fardeau sur le dos, Hilrad put voir que les dégats étaient pires qu'il ne l'imaginait : tout le coté droit du vieil homme était noir. Seul un feu d'origine magique avait pu causer cela. Rin, debout derrière le derviche, avait les yeux agrandis d'horreur.

Alors que Nirvana auscultait le patient et préparait déja des sorts de soin et d'apaisement, l'homme ouvrit la bouche pour parler, mais il n'en sortit qu'un gargouillis inintelligible. Hilrad se pencha jusqu'a presque coller son oreille aux lèvres désséchées de l'homme.

"L'armée... une attaque... ils savent... le sanctuaire... forcé l'entrée... riposte a attaque istani... au sud... rien pu faire... combat en ce mom..." La voix se tut. L'homme s'était endormi, sous les soins, mais Hilrad en avait entendu assez. Se relevant d'un bond, il saisit sa faux d'une main, et commenca a courir droit vers l'entrée de Ronjok.

"Mais Hilrad!! Tu peux pas combattre l'armée a toi tout seul !!" La voix de Nirvana était déja lointaine. Se retournant, il lanca : "Rejoins moi dès que possible, alors!", et s'engouffra dans le passage, bien décidé a préter main forte aux lanciers présents dans le sanctuaire.

Rin semblait sur le point de craquer, l'homme avait besoin de soins immédiats sinon il risquait de mourir, et Nirvana s'inquiétait pour son ami. Ne sachant plus ou donner de la tête, elle regarda Rin, dont le regard semblait comme fou. C'est a ce moment que retentit l'alerte, a la forteresse, encore proche. Ils étaient repérés.

Il fallait qu'elle décide quoi faire, et vite...

Nirvana :



Tout c’était passé si rapidement … Nirvana n’eu pas vraiment le temps de réfléchir, elle se contenta de suivre son instinct. Elle cessa ses sorts de guérison. Le pauvre homme était gravement blessé, les premiers soins ne suffiraient certainement pas, et s’il n’était pas conduit dans un dispensaire pour des soins intensifs, il n’y survivra pas. La moniale se releva et s’adressa à Rin, qui scrutait l’horizon en direction de la forteresse, guettant l’ennemi qui ne tarderait pas à apparaitre.

« Rin, il ne faut pas rester ici, les kournans vont arriver ! Nous n’avons plus le choix, nous ne pouvons pas revenir en arrière, il faut rejoindre le sanctuaire !

Mais votre sanctuaire est …

Et bien prions pour que les lanciers aient réussi à repousser l’attaque ! On n’a plus le temps … »

Nirvana essaya de soulever l’homme qui avait perdu connaissance, voyant la moniale faire, Rin s’empressa de l’aider et pris le blessé par le bras sur son épaule. Ils se remirent en marche, suivant la direction qu’avait prise le derviche quelques secondes auparavant. En entrant dans le village de Ronjok, la moniale remarqua l’absence des quelques villageois qui accueillent habituellement les visiteurs, et guident les lanciers vers l’entrée cachée du sanctuaire. Mais après tout, la moniale se rendit compte que c’était bien mieux ainsi. Les habitants avaient bien fait de fuir au premier signe de danger. Cela évitera bien des pertes inutiles. L’élémentaliste s’arreta.

« Mais, c’est un cul de sac ici ?

Notre repère est bien caché, tu t’attendais à trouver une grande allée donnant sur une grande porte avec inscrit « Sanctuaire secret des lanciers » ? Par ici, suis-moi … »

Rin se remit à suivre Nirvana mais entendant du bruit derrière lui, il s’arrêta de nouveau et tourna la tête, et se qu’il redoutait arrivait à toute allure.

« Les voilà ! Et ils n’ont pas lésinés sur les moyens !

Ne t’arrêtes pas ! Dépêches-toi ! » S’efforça de rappeler la moniale.

L’élémentaliste ne chercha pas à discuter. La simple vue d’une vingtaine de soldats au galop l’avait dissuadé. Il pressa le pas, trainant toujours l’homme sur son côté. Nirvana l’emmena derrière une bâtisse et commença à s’enfoncer dans une masse de grandes feuilles. Rin fit de même, et suivit le son de la voix de son amie pour ne pas se perdre au milieu de cette végétation. Lorsqu’il en sortit enfin, il aperçu ce qui ressemblait à l’entrée d’une grotte.

« Nous y sommes !

Tu es certaine que les soldats ne trouveront pas l’entrée ?

Jusqu’à maintenant, le coin était désert et tranquille, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter. Mais là, c’est différent, les kournans ont du nous voir entrer dans Ronjok, ils vont fouiller tout le village pour nous trouver, et quand ils s’apercevront qu’il n’y a personne, ils se douteront forcement que nous avons pu trouver un moyen de nous enfuir … »

Nirvana souhaitait de tout cœur que le sanctuaire reste encore un secret, mais elle se sentait coupable, si jamais l’ennemi venait à découvrir ce passage, ca serait de leur faute … La moniale chassa ses idées noires de ses pensées et se ressaisit.

« Allons-y ! J’ai peut être une idée ! »

Tout en pénétrant dans la grotte, l’élémentaliste ne put s’empêcher de lui demander qu’elle pouvait bien être son idée.

« Eh bien, c’est n’est pas vraiment une bonne idée, mais c’est mieux que rien … Nous allons condamner l’entrée.

Quoi ? Tu es folle ! Et par où va-ton sortir ?

Notre repère n’a pas qu’une seule entrée, loin de là, nous pourrons ressortir par d’autres passages.

Admettons, et comment comptes-tu t’y prendre ?

C’est toi l’élémentaliste ! Pas moi ! A toi de voir quel sort tu préfères utiliser.»

Rin ne s’y attendait pas. Son étonnement fut suivi par une longue réflexion … Comment faire … Nirvana se rapprocha de lui et attrapa le blessé par son autre épaule.

« Je vais m’occuper de lui, je te laisse t’occuper du passage, rejoins nous dès que tu auras terminé. Et ne t’inquiète pas, tu ne pourras pas te perdre, il n’y a qu’un chemin pour arriver au sanctuaire. »

Rin resta sur place sans rien dire pendant quelques secondes, regardant la moniale s’éloigner avec le vieil homme. Il savait ce qu’il devait faire, beaucoup de vie en dépendaient. Lorsque Nirvana disparu au coin d’un détour, il se décida et repartit sur ces pas accomplir sa mission.

Nirvana avançait tant bien que mal avec son blessé appuyé sur son épaule. Il ne restait plus que quelques mètres avant d’arriver dans la grande caverne où se situait le sanctuaire. Déjà, elle pouvait entendre le bruit du combat : les cris, les armes qui s’entrechoquent, les explosions … Lorsque qu’elle pénétra enfin dans l’immense salle, elle ne reconnu pas le lieu où elle était temps de fois venue. La caverne était surpeuplée, et pas seulement de lanciers, il y avait autant de soldats kournans. Beaucoup de combattants gisaient sur le sol, certains certainement évanouis, mais d’autres surement déjà morts, compte tenu de la flaque de sang qui s’étendait autour d’eux. Tout le monde se battait avec tant de rage, que la moniale en eu le cœur serré. Une grande bataille était en train de se dérouler sous ces yeux … qui marquerait certainement l’histoire des lanciers du soleil pour longtemps.

Nirvana déposa son blessé délicatement sur le sol et se releva, et se rapprocha lentement du combat, espérant apercevoir Hilrad. Tellement concentrée sur sa recherche, elle n’entendu même pas le bruit sourd au loin derrière elle provoqué par Rin, qui venait de condamner l’entrée sud du sanctuaire.



Elindor :



Hilrad se sentait dans son élément. Les cris résonnaient tout autour de lui, les blessés hurlaient, les morts s’empilaient… Il aurait eu honte de l’avouer a qui que ce soit, mais ce chaos lui convenait parfaitement.

En arrivant dans la grande salle, il avait instantanément prix conscience de la situation, son esprit tactique prenant le dessus. Le jeune homme était un meneur né, et ses parents, dans sa jeunesse, étaient persuadés qu’il était fait pour devenir Parangon, mais son amour de la faux, du combat au corps a corps et du mysticisme Derviche en avaient décidé autrement.

Dans son esprit, en quelques secondes, la scène s’était ordonnée, de chaos a bataille tactique. Le commandant Lonai commandait ses troupes de l’autre bout de la salle, et malgré la désorganisation apparente, la tactique du commandant lancier du soleil, tactique simple, lui apparut clairement.

Observant les kournans, il aperçut a leur poignet le bandeau rouge, caractéristique des services secrets kournans. Il semblerait que ceux cis soient les seuls au courant, étant donné que tous les soldats présents arboraient le fameux bandeau. De cela, deux conclusions s’imposèrent a lui : premièrement, le sanctuaire n’était peut être pas connu de toute l’armée kournane, ce qui leur donnait une chance de s’en sortir. Deuxièmement, si c’est le cas, cela signifie que les lanciers, en cas de victoire, ne pourront faire grâce à aucun de leurs adversaires. Tous devaient donc périr.

Ces réflexions ne prirent que quelques instants au jeune prodige, instants qu’il mit a profit pour finaliser discrètement son approche sur le flanc gauche de l’attaque. Soudain il vit un lancier se faire ouvrir le ventre en deux par une lame kournane. Une brèche s’était formée dans la formation istani, et celle-ci menacait de s’effondrer sous la pression maintenant irrésistible qui poussait les guerriers kournans en avant. Hilrad n’avait que quelques secondes pour faire quelque chose, ou tout serait perdu.

Il sortit de sa cachette en sautant agilement sur un gros rocher juste devant lui, hurlant :
« Balthazaaaar !!! »
Et se transformant instantanément, prenant l’apparence non du dieu de la guerre, qu’il venait d’invoquer a son aide, mais du dieu de la mort, ce qui ne manquait jamais de semer le trouble dans les rangs ennemis, trouble qui pouvait être décisif lors d’une bataille rangée comme celle-ci.

Apercevant le combattant en furie qui les dominait d’une telle hauteur, les combattants kournans stoppèrent leur élan et se regroupèrent pour faire face à la nouvelle menace. La simple apparition de l’avatar de Grenth leur avait enlevé toute la joie que leur percée leur avait procuré.

Sentant sur lui les regards ennemis et les espoirs alliés, Hilrad savait que sa prochaine action serait décisive pour rééquilibrer effectivement les forces en présence. Au mépris du danger, il sauta donc de son rocher, effectuant un saut de plusieurs mètres et faisant tournoyer tout autour de lui sa longue faux, tandis qu’il tournait sur lui-même, dans les airs. Les kournans, voyant fondre sur eux, non pas un homme, mais un tourbillon mortel, reculèrent, et les lanciers purent réorganiser les rangs.

Atterrissant au beau milieu des ennemis, le jeune derviche frappa de droite et de gauche, fauchant instantanément deux hommes grâce a un parfait « fauchage des deux lunes » exécuté a très grande vitesse. Ils s’effondrèrent sur le sol, hurlant de douleur, et libérant ainsi l’espace aérien dont le derviche avait besoin pour manier sa faux. Il continua de frapper en tout sens, tout en refluant pour être couvert par les lanciers derrière lui. Il se jeta sur la droite pour éviter une flèche, dont il aperçut le poison enduit dessus dégouliner, et dévia la seconde avec sa faux, de peur qu’un lancier derrière lui soit touché. Le combat continuait, et, alors qu’une explosion lointaine se faisait entendre, il semblait tourner en faveur des lanciers à présent.
Trois épées fondirent de concert sur le derviche, et une lui entailla l’arcade, alors qu’il les repoussait d’un long mouvement tournant. Le sang lui coulant dans l’œil, le derviche n’y voyait plus rien, et était trop excité pour se concentrer assez afin d’activer sa perception interne. Légèrement paniqué, il recula en hâte.

Le sang arrêta de couler, la blessure se referma d’elle-même, et la douleur disparut instantanément.
« on dirait bien que je suis arrivée juste a temps »
Le derviche se retourna et fit un sourire reconnaissant et chaleureux a Nirvana, juste derrière lui. Et il repartit a l’attaque.

Nirvana :



Hilrad repartit au combat de plus belle, sachant qu’il pouvait désormais compter sur le soutien de son amie. Nirvana resta quelques mètres en arrière, légèrement à l’abri de l’ennemi et soignant ceux qui en avaient besoin, tout en observant la bataille. L’arrivée d’Hilrad avait redonné du courage aux autres lanciers, et le cours de la bataille risquait bien d’en basculer. Néanmoins, rien n’était encore gagner d’avance, Nirvana remarqua rapidement que les soldats kournans qu’ils étaient en train de combattre étaient manifestement d’un niveau supérieur aux traditionnels soldats de patrouille. La moniale en conclu donc que Kourna ne sous-estimait pas les Lanciers du soleil et avait envoyé un groupe d’élite pour s’emparer du sanctuaire.

Une flèche ennemi passa non loin de la tête de Nirvana, ce qui la rappela tout de suite à l’ordre et la força à se concentrer encore plus sur le combat, ce qui était loin d’être évident étant donné le nombre de combattants dans un espace aussi restreint. Alors qu’elle s’appretait à lancer une prière de guérison sur un lancier blessé, un cri à sa droite l’interpella :

« Attention ! »

Nirvana tourna la tête et comprit immédiatement que ces paroles lui étaient destinées. En effet, un guerrier kournan fonçait droit vers elle avec son sabre en avant, prêt à trancher. Nirvana eu le réflexe de commence à reculer, mais c’était trop tard, elle ne pourrait pas s’esquiver. Elle serra son bâton de ses deux mains, prête à recevoir le coup, lorsque l’ennemi fut littéralement fauché dans sa course, s’étalant au sol au pieds de la moniale surprise.

« Ne t’inquiètes pas, je te surveille du coin de l’œil, sois tranquille, ils ne t’approcheront pas. »

Les paroles d’Hilrad redonnèrent le sourire à Nirvana. Il est vrai que jusqu’à aujourd’hui, elle avait toujours pu compter sur le soutien du derviche. Son regard se posa de nouveau sur le corps à ses pieds qui commença à trembloter, jusqu’à ce qu’une horreur se forme devant la moniale, dans un bruit macabre d’animation de chair. La créature regarda une seconde la jeune femme sans bouger puis fit volte face et se dirigea vers l’ennemi le plus proche dans la mêlée.

« Surement Lonaï » pensa Nirvana tout en se concentrant de nouveau sur ses soins.

Après quelques minutes de longue haleine, la fin de la bataille apparaissait enfin. Seuls quelques soldats tenaient encore péniblement debout. Et lorsqu’enfin le dernier kournan tomba à terre, ce fut un énorme cri de victoire qui résonna dans toute la grotte. Mais la joie ne fut que de courte durée, la réalité revint au galop, le commandant Lonaï s’était placé légèrement en hauteur sur un rocher pour s’adresser à la foule.

« Rassembler les blessés ! Que tous les moines disponibles se mettent au travail ! Que tous ceux qui peuvent soutenir aux soins se joignent à eux ! Il me faut une dizaine de volontaires pour aller monter la garde aux différentes entrées du sanctuaire !... »

Lonaï était digne d’être le commandant du sanctuaire, elle n’avait pas cédé à la joie de la victoire et avait immédiatement donné des ordres et pris les précautions nécessaires suite à cette terrible bataille. Même ses propres blessures étaient considérées comme secondaires…

Après quelques heures de dure labeur, le sanctuaire avait retrouvé sa tranquillité, même plus encore … La perte de nombreux lanciers pesait lourd sur le moral des troupes, et malgré la victoire, personne n’avait le cœur à la fête.
Nirvana lança un dernier sort pour faire disparaître une profonde entaille sur le bras d’une envouteuse. Celle-ci la remercia vivement, puis se leva et s’en alla. La moniale s’assit sur le banc le plus proche, elle était épuisée, tous ces soins intensifs depuis le début de la bataille avaient nécessité beaucoup d’énergie et beaucoup de concentration. Mais après tout, c’est la vocation du Moine que de soigner et protéger les autres, et ce quoi qu’il en coute.



Elindor :



Hilrad déambulait entre les blessés qu'on aidait a rejoindre un point de soins, les morts qu'on enlevait avec déférence et les derniers guerriers kournans survivant qu'on achevait sans pitié, dans l'espoir que tous ceux qui avaient connaissance du sanctuaire se trouvaient la et conscient qu'en laisser échapper un seul serait pure folie.

L'euphorie de la bataille était retombée. Une sorte de grande lassitude envahissait ses membres.

Triste de constater le nombre de morts dans leurs rangs, le derviche songeait a un monde plus en paix, avec moins de sang et de combat, ou tous les pères auraient la chance de voir grandir leur fils, et ou jamais une femme ne pleurerait la perte violente d'un mari, un fils, un frère...

Un monde heureux ou le derviche, combattant né, aux réflexes affutés pour tuer, n'aurait pas sa place et devrait rejoindre les limbes pour préserver l'intégrité de la balance d'un système si parfait.

C'était ce genre de pensées, tristes mais pourtant si vraies, qui envahissait le derviche chaque fois qu'il finissait un combat d'envergure.

"Espèce de romantique irréaliste" pensa t'il.

Apercevant Nirva, qui venait de finir de soigner la dernière des blessés de son groupe, il se dirigea vers elle, afin de décider de la marche a suivre. Rin se trouvait a coté d'elle, un peu en retrait, frais et dispo. Il se demandait ou était l'expert de la glace dans ce combat, ou son art aurait peut être pu aider a sauver des vies.

Soudain, Hilrad sentit sa tète lui tourner, alors qu'il était encore a deux pas de Nirvana. Il s'arrêta, secouant la tète, et s'étira afin de s'éclaircir les idées...

... Avant d'ouvrir les yeux, dans le noir complet, en sentant un rocher effilé lui érafler le mollet, tandis qu'il se redressait de sa position allongée.

"Allongée?!" pensa t'il, surpris.

Avant de sentir sur lui la robe de puissance, qui luisait légèrement, lui procurant le peu de lumière qui lui permit de s'assurer qu'il ne faisait pas erreur.

Il était de retour dans le monde des morts.

Au sanctuaire, Nirvana vit son ami s'arreter, comme pris d'un malaise. Se dirigeant vers lui, elle l'appela :

"Hilrad, ca va ?"

Le derviche tituba un instant puis s'écroula comme une pierre.

"Hilrad !!"
Cria t'elle en l'interceptant alors que sa tête se dirigeait droit vers un rocher meurtrier.

Rin, derrière, paraissait inquiet.

"Que se passe t'il?? qu'est ce qui lui arrive??"

"Je n'en sais rien" répondit la moniale d'une voix déja distante, "mais je vais le rejoindre"

Reconnaissant le même état que celui dans lequel le derviche se trouvait pendant des mois, et se rappelant le récit qu'Hilrad lui avait fait de son séjour dans le monde sombre, elle était décidée a l'aider a retrouver la route de lumière qui le libérerait a nouveau. Et a présent elle avait son idée de la facon dont il fallait procéder.

Résolue, elle unit son esprit a celui du derviche, et plongea dans les ténèbres qui l'emplissaient.

Nirvana :


Alors que Rin cherchait désespérément à comprendre ce que la moniale avait voulu dire, il vit Nirvana s’évanouir à son tour au coté d’Hilrad. Rin accourra tout en appelant du secours …

« A l’aide ! Un médecin, vite ! »

Nirvana ouvrit lentement les yeux, légèrement sonnée, reprenant ses esprits peu à peu. Elle se redressa doucement regardant autour d’elle, essayant de savoir où elle se trouvait, sans succès. La moniale se trouvait dans le noir, pas de lumière à l’horizon, ne distinguant même pas une étoile au dessus d’elle. Le sol sur lequel elle était assise était meuble, un étrange sable fin grisâtre, comme un mélange de poussière et de cendres.

Ce qui lui paru surprenant, ce n’est non pas l’endroit inconnu où elle se trouvait, mais le fait qu’aucune lumière n’éclairait ce lieu, et qu’elle arrivait néanmoins à distinguer ses jambes étendues sur le sol. C’est ainsi qu’elle s’aperçu qu’elle était habillée d’une robe étrange, brillante et lumineuse. Déjà une fois elle avait aperçu quelque chose de la sorte, il y a quelques mois. Un aventurier, dans les lointaines Cimefroides, qui portait comme une peau de lumière luminescente sur ces bras. Mais là, c’était quelque peu différent, les bras de Nirvana étaient nus, mais c’était une robe légèrement bleutée qui l’habillait, remplaçant la tunique quelle portait avant de perdre connaissance. En se relevant, la froideur du sol sous ses pieds lui fit remarquer que ces sandales avaient également disparues.

Nirvana regarda une nouvelle fois autour d’elle, mais elle n’y voyait pas à plus de quelques mètres autour d’elle. Elle tenta quand même :

« Y a-t-il quelqu’un ? »

Mais elle n’eu que le silence en guise de réponse. La moniale se remémora ses derniers souvenirs avant sa perte de connaissance, la bataille, les blessés, sa discussion avec Rin, Hilrad s’évanouissant …

« Hilrad ? Est ce que tu m’entends ? »

Une fois de plus, aucune réponse. Nirvana commença à marcher, ne sachant pas du tout ou elle allait, et ne distinguant que les ténèbres autour d’elle. Le froid sous ses pieds, la sensation de bien être sur sa peau recouverte de la robe de lumière paraissaient bien réels, mais pourtant, l’endroit semblait être un rêve. C’était comme le vide … avec un sol. Aucun souffle de vent, pas de rayon de soleil, aucun écho qui aurait laissé penser à une grotte, un silence total. Une sensation de solitude s’empara d’elle. Comme espérant se rassurer, elle retenta son appel à nouveau :

« Y a-t-il quelqu’un ? »

La moniale, qui s’attendait une nouvelle fois à un silence total, sursauta lors qu’elle entendit une voix comme profonde, vibrante, et néanmoins féminine répondre.

« Que fais-tu ici, prêtresse ? Ta place n’est pas ici … »

Nirvana se retourna dès qu’elle comprit que la voix émanait de derrière elle. Et elle reconnut aussitôt l’esprit qui avait prononcé ces mots. Son visage, sa longue robe blanche, et ses deux ailes figées comme prêtes à s’envoler, l’avatar de Dwayna lui était apparu et s’adressait à elle. La moniale s’inclina devant la représentation de la déesse protectrice des moines, et , ne sachant que répondre, posa une autre question.

« Déesse, où suis-je ? Je n’ai jamais vu tel endroit ? Je me souviens juste m’être évanouie …

- Vraiment ? Tu ne sais donc pas quel est ce lieu ? Ni comment tu y es arrivé ? »

Nirvana regarda une nouvelle fois autour d’elle, la divinité semblait croire qu’elle connaissait ce lieu, mais pourtant, la moniale eu beau réfléchir, elle ne voyait pas de quoi il s’agissait. Elle fit un signe de tête accompagné d’un regard interrogateur comme réponse.

« Ce lieu se nomme le Tourment, seules les âmes corrompues de défunts errent dans ce lieu.

- Comment suis-je arrivée ici ? Est-ce que je suis morte ?

- Non, ton âme a quitté ton corps jusqu’ici, mais elle est encore liée à ton enveloppe charnelle. Disons juste que tu es plongée dans un profond sommeil. »

Nirvana pensa tout de suite à son ami, qui quelques jours auparavant, était encore dans le coma, sans qu’aucune médecine n’ai pu les réveiller. L’avatar continua :

-« Je vais te renvoyer d’où tu viens, considères cela juste comme un rêve …

- Attendez ! Mon ami est ici, j’en suis certaine ! Et ce n’est pas la première fois qu’il perd connaissance comme cela. Je ne peu pas partir sans lui ! »

L’avatar n’eu aucune expression, mais son silence semblais traduire un doute. Comment une divinité pourrai t-elle douter ? Après quelques secondes, l’esprit reprit :

« C’est endroit est dangereux, si ton ami se trouve réellement ici, il ne survivra pas longtemps. Et si comme tu le prétends, ce n’est pas la première fois qu’il plonge dans le tourment, alors son âme doit avoir quelque chose à se reprocher, je te conseille d’abandonner cette idée et d’oublier cette personne.

- Ce n’est pas possible, Hilrad est un des plus fervents derviches que j’ai pu rencontrer, jamais il ne laisserait jamais son âme se corrompre, et même si ca avait été le cas, je m’en serais forcément aperçue… Non, je ne peux pas partir sans lui.

- Ton âme est pure, et tu es déterminée, c’est une très grande qualité pour les moines. Qu’il en soit donc ainsi : reste donc dans le tourment puisque tu ne souhaites pas repartir sans ton ami, et n’oublie pas, je t’ai mis en garde, ce lieu est l’un des plus malfamés qui soient, tu devras te débrouiller seule, je n’interviendrai pas quoi qu’il arrive. »

Nirvana n’eu pas à réfléchir deux fois. Elle n’abandonnera jamais Hilrad, peu importe le prix à payer. Elle acquiesça, sûre d’elle. L’avatar de Dwayna lui fit un léger signe de tête d’approbation, puis tendit la main vers la moniale. Une leur apparu dans sa main, puis disparu.

« Je ne peux tout de même pas abandonner un de mes disciples dans un tel endroit sans défense. Reçois ce pendentif de lumière et ainsi que cette arme de ma part. Le premier retiendra les âmes hostiles loin de toi, mais pas indéfiniment, quand à la deuxième, tu en auras l’utilité lorsque le pendentif n’aura plus d’effet. En espérant que ces présents puissent t’aider à secourir ton ami à qui tu tiens tant. »

Nirvana admira le bâton qui lui était apparu dans la main. Il semblait avoir été fabriqué dans du verre, peut être même du cristal. Un fil d’or partait du pommeau du bâton et remontait tout le long de la gaine en spirale, jusqu'à venir rejoindre la lumière qui scintillait au milieu de la tête du bâton. La moniale remarque aussi le pendentif autour de son cou, qui semblait avoir été forgé dans le même matériau que le bâton.

« Merci … »

Lorsque Nirvana releva la tête pour remercier sa bienfaitrice, l’avatar avait disparu, et l’endroit était tout de suite redevenu aussi sombre …



Elindor :



Hilrad était a bout de souffle.

Décidé à retrouver le chemin de lumière, il s'était avancé avec confiance dans ce monde, comme en terrain conquis. Et les premières bêtes n'avaient pas tardé a arriver, attirées par l'odeur du sang chaud qui coule dans ses veines.

Au début, Hilrad s'en était sorti sans peine, bougeant souplement. Les premiers monstres, sortes de fantomes cauchemardesques qui apparaissaient rapidement directement du sol et attaquaient sans préavis, disparaissaient presque immédiatement, comme dissous, au contact de la faux de la mort .

Puis ils avaient commencé a affluer. Des ames damnées, poussant des hurlements déchirants, semblant en peine. Des sortes de taureaux géants combattants sur deux pattes, comme des luteurs. De gros animaux aveugles, que seule guidait la soif de sang. et d'innombrables autres encore, dont Hilrad avait déja oublié les visages horrifiants.

Bien vite, le tas de cadavres de monstres seul commenca a freiner sa progression, jusqu'a ce que l'assaut soit tel que le jeune derviche n'avait plus une seconde de répit, tranchant et fauchant partout autour, et sachant qu'a la première erreur il était mort.

"Comment je vais me sortir de ce bourbier..." siffla t'il entre ses dents, furieux contre lui meme d'avoir a nouveau sombré dans cet endroit.

C'est alors qu'au loin, il vit la lueur. Se concentrant entre deux ripostes, il apercut deux petites ailes d'une blancheur immaculée. L'avatar de Dwayna semblait occupé avec une créature.

Ressentant un regain d'énergie rien qu'en ayant apercu l'avatar, le derviche effectua un saut perilleux au delà de la nuée de créatures, exposant ainsi son dos mais se libérant le champ devant lui, et commencant immédiatement a courir, en s'aidant de micro téléportations pour aller plus vite.

Le jeune homme sentait le souffle chaud des créatures sur sa nuque, et la forme et l'influence du dieu se dissipait déja. A mi chemin, le derviche tenta de jouer son joker : il adopta la forme d'avatar du dieu Dwayna, tout en poussant un cri, et en se retournant pour faire face a ses adversaires qui s'apprétaient a le déchiqueter, espérant ainsi attirer sur lui l'attention bienveillante du Dieu, probablement la seule facon pour lui de rester maintenant en vie ...

Nirvana :


Nirvana était de nouveau plongée dans le noir. Pendant quelques minutes, son inquiétude avait été dissipée par la présence de l’avatar, mais dès son départ, ce sentiment de mal à l’aise était revenue. Pourtant, quelque chose était différent. Nirvana sentait une présence, c’était difficile à percevoir et à comprendre, mais elle en était convaincue, Hilrad était là, quelque part …

La moniale regarda encore une fois autour d’elle, espérant apercevoir son ami d’une seconde à l’autre, mais l’obscurité ne laissa rien paraitre. C’est ensuite qu’elle se rendit compte que le silence n’était plus. On pouvait entendre comme un bruit de fond, mélange de rugissement, de vent et de cris.

Suivant son intuition, Nirvana avança dans le noir, tout en essayant d’avoir enfin une réponse.

« Hilrad !!! »

Nirvana ne marchait plus, elle courait, convaincue que son ami était en danger. La moniale avait l’impression d’être dans un cauchemar, courir sur place, voyant son but sans pouvoir l’atteindre, elle avait beau avancer, les sons restaient distants et ne semblaient pas se rapprocher. E ce fut après de longues secondes qui lui parurent interminables qu’elle distingua enfin quelque chose. Hilrad était là, se battant sous sa forme d’avatar, entouré d’une horde de monstres tous plus hideux les uns que les autres.

« Hilrad ! Enfin ! »

La phrase prononcée par la moniale figea le combat instantanément. Les horreurs tournèrent la tête en direction de la moniale, surpris, tout comme le derviche.

« Nirva ? Fais attention ! Ne reste pas là, ils sont dangereux ! »

Hilrad n’avait pas encore terminé sa phrase que déjà les monstres s’étaient détournés de lui, se rapprochant prudemment de la moniale. Nirvana n’hésita pas un instant et brandit son bâton devant elle. L’instant d’après, une vive lumière, encore plus éblouissante que le soleil en sortit, éclairant à plusieurs dizaines de mètres autour d’eux. La réaction adverse fut immédiate, les monstres se mirent à hurler avant de partir en courant à toute vitesse. Quelques secondes après, la lumière émise par le bâton disparu, et l’obscurité avait de nouveau regagnée l’endroit. Sauf que maintenant, Nirvana avait retrouvé Hilrad.

Le derviche la rejoignit avec un grand sourire.

« Nirva ! Je suis content de te voir, mais que fais-tu ici ? Comment ?

Je ne sais pas vraiment … »

La moniale lui raconta brièvement comment il s’était évanouit, sa rencontre avec l’avatar jusqu’à leur retrouvailles.

« Vraiment ? Nous sommes inconscients ? Mais si tout cela n’est qu’un rêve, comment allons nous nous réveiller ? La dernière fois que j’ai atterri dans cet endroit, je suis resté coincé pendant 6 mois ! Certes, le temps s’écoule plus lentement ici qu’ailleurs, mais quand même ! »



Okrya :



Pendant ce temps-là, de l'autre côté du monde, quelque part en Kryte, une silhouette encapuchonnée s'arrête devant une auberge, enveloppée par les ombres de la nuit. L'endroit était situé au abords d'une route peu fréquentable de nuit, principalement parcourue par des brigands en quête d'or et autres rebus de la société. La bâtisse, bien que miteuse, était parfaitement éclairée de l'intérieur et l'on voyait se dessiner à travers les vitres fissurées, une trentaine de visages, à la lueur tremblante des bougies. L'ambiance qui y régnait était plutôt calme, bien que certains de ses occupants avaient visiblement expérimenté les vertus de la bierre naine.

La silhouette s'avança vers l'entrée, éclairée par la lune, d'un pas décidé. Elle mit sa main sur la poignée qui avait déjà bien vécu et poussa la lourde porte de bois. Toute l'assemblée se tut. En effet, les personnes voyageant seules dans la contrée, surtout à cette heure-ci, sont souvent porteuses de malheur. Le mystérieux voyageur portait une grande veste marron en cuir, qui lui tombait jusqu'aux chevilles. Au fur et à mesure qu'il avançait, le personnage dévoilait un peu plus son apparence. Un grand arc sur son dos, un poignard à sa ceinture ne rendaient pas le voyageur rassurant bien qu'il fut de petite taille.

Les regards se portaient tous sur la silhouette qui n'en fit rien et continua droit vers le comptoir. Arrivée, elle rabattit son capuchon sur ses épaules. A la grande surprise de tous, il laissa apparaitre un visage féminin. La femme avait environ la vingtaine. Des yeux verts se cachaient derrière une mèche de cheveux marrons qu'elle bloqua derrière ses oreilles. Elle était certes petite, paraissait fragile, mais cachait ses formes derrière une armure de cuir clouté qui l'enveloppait presque complètement, laissant juste apparaitre quelques bouts de peau ici et là.

La plupart des personnes présentes chuchotaient à présent. Que pouvait faire une si jeune femme, seule sur une route réputée coupe-gorge en plein milieu de la nuit ? La réponse ne se fit pas attendre.

"Bonsoir aubergiste, je voudrais une chambre pour la nuit, demanda la jeune femme.
- Nous n'avons plus de chambres libres, vous dormirez donc avec les chèvres, dans la grange, pour 10 pièces d'or ! Cela vous convient-il ?" ricana le vieil homme.

La jeune femme sauta par dessus le comptoir d'un mouvement vif, empoigna sa lame et plaqua l'homme contre le mur. Le côté tranchant du poignard faisait face à la carotide du personnage qui s'empressa de fournir des excuses. La voyageuse relâcha alors son étreinte et se laissa tomber tranquillement à côté d'un homme qui amorça la conversation, visiblement intéressé par le personnage.

"Si vous le souhaitez, je peux partager ma chambre avec vous, dit-il d'un ton facétieux.
- C'est à voir ... répondit la jeune femme, au grand étonnement de son interlocuteur.
- Cette route est bien dangereuse pour une si jeune et jolie jeune femme comme vous, poursuivit-il.
- Ouais, on dit ça !! N'empêche que je n'ai croisé personne en chemin.
- Vous avez eu de la chance ! Mais que faites-vous dehors à cette heure-ci, si ce n'est pas indiscret.
- Si, c'est indiscret ! Mais bon je peux bien vous le dire, puisque nous allons coucher ensemble !
- Quoi ?! dit l'homme, tout en avalant de travers sa bierre.
- Je suis là parce que je cherche un vieux temple, j'aime bien les trésors cachés !
- J'en connais un tout près ...
- Vous êtes si flatteur ! Venez, montons nous coucher."

L'homme n'en revenait toujours pas. Tandis que la jeune femme montait les escaliers d'une démarche sensuelle, elle enlevait sa veste qui masquait ses formes. Ils s'avancèrent dans la chambre, éclairée par deux bougies. L'homme n'eut pas le temps de franchir complètement le seuil de la porte que la jeune femme s'effeuillait déjà.

"Je vais te montrer que je suis vraiment ... dangereuse !
- Je veux voir ça absolument !"

Ils s'embrassèrent langoureusement. La jeune femme prit alors les devant. Elle attacha l'homme au lit et le bâillonna. Une fois ceci fait, elle ricana et dit d'une voix fourbe :
"Tes aussi idiot qu'un yack endormi !!"

Ces quelques paroles furent suivies d'un coup violent porté à la tête de l'homme.
"Bonne nuit banane !"

La jeune femme desserra les liens de sa victime et la déposa sur la chaise la plus poche où elle la rattacha avec précaution. Elle se laissa tomber sur le grand lit vide où elle s'endormit paisiblement.

Le lendemain matin, tandis que le soleil perçait les volets de la chambre, l'homme se réveillait. Il entrouvrit les yeux et vit la jeune femme lui fouiller les poches et déposer son butin dans un sac de voyage. Il émit un son de protestation que sa "conquête" entendit. Elle s'avança vers lui et lui retira le bandeau de sa bouche tout en plaisantant :

"Rends-moi mon bandeau sale voleur ! J'espère que tu n'as pas trop bavé dessus !
- Comment tu as pu me faire ça ?
- Je sais pas, mais t'es pas le premier à me le dire ! C'est juste que j'ai besoin d'argent pour continuer mon voyage." répondit la jeune femme tout en enfilant sa longue veste.
"Alors je me suis bien fait avoir !
- Un de plus !"
Elle porta son sac à son épaule et tourna les talons, en direction de la porte.

"Si je connaissais ton nom sale voleuse ! vociféra l'homme, encore attaché à sa chaise.
- Okrya ! Et tu ne l'oublieras pas de sitôt !"

Elindor :



Hilrad avait tout juste fini de parler qu'un grondement se fit entendre a proximité. Le derviche virevolta sur lui même, semblant presque effleurer le sol, et en moins d'une seconde, sa robe sacrée lumineuse épousant parfaitement les mouvements de son corps, il s'était déjà propulsé a quelques mètres de la moniale, en plein milieu de la horde des ennemis, dont l'intelligence primitive fut surprise par un mouvement a la fois si gracieux et si rapide.


Cette fois ci, c'étaient des créatures aberrantes. Munies de deux longues pattes démesurées, se finissant par des pattes crochues munies de trois griffes puissantes, elles sautillaient comme mues par un ressort miniature pour se déplacer. Leurs deux appendices étaient surmontés non par un tronc, mais directement par une tête dont la circonférence dépassait l'imagination, et qui consistait en une énorme bouche que dominaient deux minuscules yeux globuleux, dénués de paupières et enfoncés à même la chair. Dans ces yeux, pas une lueur d’intelligence, pas de sentiments, mais un seul instinct : la faim, la faim dévorante et inextinguible.


Toujours tourbillonnant, le derviche faucha a une vitesse ahurissante la première vague d’ennemis, puis se replaça immédiatement dans l’axe afin de faire barrière entre les monstres et la Nirvana. La jeune femme, quand a elle, n’en croyait pas ses yeux : jamais elle n’avait vu son ami si rapide, si efficace au meurtre, et même au meilleur de sa forme, si précis dans ses mouvements. Le derviche, son visage sans expression rougeoyant sous l’effort, ses yeux sans passion alertes, s’était transformé en une véritable machine a tuer.


« Ce doit être ce vêtement et cette arme… » se dit Nirvana.
Puis, se rappelant qu’elle n’était pas non plus sans ressources, bien qu’encore un peu désorientée, elle avança a son tour et commencer à foudroyer les ennemis alentours de son bâton.


Un monstre se précipita sur elle mais le derviche fut plus rapide et l’abattit immédiatement. La jeune femme continuait à tuer les créatures une par une, laissant le plus gros de la mêlée a son ami et, utilisant des sorts de protections, tentant de le préserver. Ce dont Hilrad n’avait absolument pas besoin. Mettant chaque instant de répit à profit, le derviche enchantait son propre corps avec des armures sacrées, et dégageait une aura de vitesse incroyable.


Au fur et a mesure, la moniale ressentait chaque vie qu’elle prenait comme un accomplissement. Le bâton divin dans sa main semblait absorber le mal de la créature, puis disperser ses particules purifiées dans l’air même, ou, de monstre torturé, celle si devenait en paix avec l’environnement. C’était une sensation merveilleuse, et la moniale redoubla d’efforts afin de libérer ces pauvres créatures.


Soudain, sans aucun signe précurseur, le derviche s’immobilisa un instant, et partit d’un grand rire tyrannique et sanguinaire, avant de hurler a plein poumons, d’une voix vibrante que son amie ne lui connaissait qu’en de très rare occasions :


« Grenth! Que ta terreur s’abatte sur ceux qui me font obstacle !! »


Et, pour la seconde fois de suite, le derviche se transforma en l’avatar du Dieu de la mort, contrairement a son habitude, lui qui préférait prendre la forme de Balthazar Dieu de la guerre, ou de Lyssa déesse mystique.


L’avatar de Grenth s’abattit sur les créatures. Celles cis, comprenant que leur proie était dangereuse et reconnaissant avec respect la forme a laquelle elles faisaient face, commencèrent a refluer en tout sens, bondissant de gauche et de droite pour s’éloigner au plus vite. Mais le derviche ne leur laissa pas cette chance. Se propulsant a plusieurs mètres en l’air, il s’abattit sur les créatures paniquées tel un fléau, fauchant les jambes gigantesques et les envoyant rouler dans la poussière, coupées net, la tète de la créature se contorsionnant en tout sens alors que celle-ci mourait dans d’atroces souffrances, comme si son âme était aspirée. Hurlant a plein poumons, l’être qui les pourchassait et les exterminait ne ressemblait plus en rien a un homme.


Nirvana était bouche bée. Puis elle se rappela immédiatement deux choses. Tout d’abord, la sensation d’accomplir la volonté de Dwayna en permettant a ces créatures d’échapper a leur destin grâce a son bâton. Puis, le récit que lui avait fait son ami de son réveil dans ce monde. La faux qu’il tenait en main lui avait été fournie par Grenth… Elle devait par conséquent agir selon la volonté de Grenth : soumettre toute créature, et capturer son essence même. Hilrad était en train d’aspirer une quantité inimaginable d’énergie maléfique.


« Hilrad !! Arrête !! » Hurla t’elle, mais si le jeune homme l’avait entendu, il ne ralentit même pas. Il continuait de poursuivre les créatures, et sommait en hurlant les autres monstres qui traineraient dans les parages de venir l’attaquer.


« Je dois à tout prix le stopper ! » Pensa-t-elle.


Elle commença a prier Dwayna, faisant fi d’une possible attaque surprise sur sa personne. Elle rechercha en vision mentale un signe qui lui permettrait de trouver la sortie de cet enfer, mais ne trouva rien de concluant. Réfléchissant, mettant a profit toute son expérience en tant que soigneuse, elle eut alors une idée : Si elle ne voyait pas de sortie, elle pouvait la créer, en se servant d’un pont entre leurs corps dans le monde réel et leur présence ici. Tendant son esprit vers son corps, elle sentit un léger fil, mais si ténu qu’elle pouvait tout juste le sentir. Elle tenta de se concentrer, mais elle n’y arrivait pas, trop secouée par l’idée de ce qu’il était en train d’arriver a son ami. Découragée, elle rouvrit les yeux…


Et sursauta immédiatement. A un mètre d’elle tout au plus, la tête penchée de coté, appuyé sur un long bâton noueux, une créature la regardait. Debout sur une longue queue qui se transformait en tronc, la créature ressemblait a un grand serpent, mais l’intelligence et la compréhension surhumaine qui brillaient dans ses yeux démentaient son aspect animal. Poussant un petit cri, Nirvana leva son bâton d’un pouce, avant de se rendre compte que l’autre semblait pacifique. Ils se regardèrent ainsi quelques secondes. Puis le serpent prit la parole d’une voix sifflante, qui, pensa la jeune fille, concordait parfaitement a son physique. Il s’exprimait difficilement, ses cordes vocales visiblement peu adaptées au langage humain.


« Tu es sur la bonne voie, jeune fille. Continue donc. Mais avant cela, tu dois réussir a calmer ton ami, ou c’en sera fini, il sera perdu ! »


La moniale, qui, médusée, avait presque oublié ou elle se trouvait et ce qu’elle tentait de faire, sursauta et lança un regard a Hilrad, qui ne semblait pas prêt de s’arrêter.


« Mais comment ? Et qui êtes vous ? Pourquoi m’aidez-vous ? »


Le serpent la regarda longuement, puis répondit d’un ton précipité qui contrastait avec cette longue observation :


« A toi de trouver comment le sortir de la, si tu ne le puis, tout est déjà perdu. Pour ma part, je suis un prophète d’un peuple qu’on appelle les Oubliés. Je ne peux malheureusement t’aider ici, mes pouvoirs sont neutralisés, mais si tu réussis, nous sommes appelés a nous revoir. Je ne peux maintenir cette forme plus longtemps. Bonne chance. »


Puis l’être se volatilisa purement et simplement. Sans éclair, sans ombre de téléportation, sans reflet décoloré. Un instant il était la, l’instant suivant il ne l’était plus.


Nirvana se retourna vers Hilrad, et son sang se glaça : avec horreur, elle vit, en haut de la colline la plus proche entourant la petite plaine nivelée ou ils s’étaient réfugiés, le réel avatar de Grenth contemplait le massacre avec une satisfaction apparente. Mais pourquoi le Dieu de la mort tenterait il de noircir le cœur de son ami ? Nirvana, décidant d’ignorer pour le moment cette question, se mit a courir vers son ami.


« Hilrad !! Arrête je te dis !! Tu ne sais plus ce que tu fais !! »


Mais le jeune homme semblait mentalement a mille lieux de ses paroles.

Nirvana :


Hilrad continuait de s’acharner sur les quelques survivants à terre à grands coup de faux. Cela ne lui ressemblait pas, jamais auparavant il n’avait montré telle férocité, telle barbarie envers un ennemi, quoi qu’il soit. Nirvana courait vers lui, elle ne comprenait pas, elle ne reconnaissait plus son ami, qui pour elle a toujours représenté la force et la bravoure sans surcroit de brutalité. Lorsqu’elle arriva auprès de lui pour le raisonner, le derviche la repoussa d’un violent geste du bras qui la renversa loin en arrière.

« Reste en arrière ! » rugit-il d’une voix qui ne semblait pas la sienne

Nirvana se retrouva allongé sur le sol sableux, choquée. Non pas par la douleur que venait de lui causer sa chute, mais par le fait qu’Hilrad ai pu lever la main sur elle, lui qui d’ordinaire est si timide et n’ose à peine l’approcher de trop près. Le derviche resta immobile un instant, fixa la moniale des yeux, puis lui tourna le dos et s’élança sur les deux derniers monstres encore présents, qui tentaient désespérément de prendre la fuite malgré leurs profondes blessures. Nirvana redressa la tête et vit le jeune homme, toujours sous sa forme d’avatar s’éloigner. Elle n’arrivait pas à croire que la personne qui se battait devant elle puisse être Hilrad … Lorsqu’il l’avait fixé quelques secondes auparavant, la moniale n’avait pas reconnu les yeux habituellement si doux de son ami. Et cette voix, qui résonnait encore dans sa tête et qui lui faisait froid dans le dos … Ca ne pouvait pas être lui …

Nirvana se releva, tremblante de peur. Il fallait pourtant l’arrêter. Elle était bien décidée à en finir avec cette histoire, pour pouvoir rentrer chez eux, pour que tout redevienne comme avant. La moniale ramassa son bâton de cristal qui gisait plus loin sur le sol et se dirigea de nouveau vers lui. Il était désormais nettement moins agité, les monstres à ses pieds étaient morts. Il se tenait là, s’amusant à planter et replanter sa faux dans le corps inanimé de l’ennemi à ses pieds, tout en riant de la scène d’une voix diabolique. Il semblait tellement profiter de ce moment de victoire qu’il ne remarqua pas la jeune femme arriver derrière lui, qui l’enlaça et le serra très fort contre elle, pour ne pas être repoussée une seconde fois.

« Ca suffit ! Arrêtes ! »

Le derviche cessa de jouer avec son cadavre et s’immobilisa. Bien qu’il ne puisse pas voir son amie blottie contre son dos, il sut au son de sa voix qu’elle pleurait. Pendant, quelques secondes, rien ne se passa. Nirvana fut déjà soulagé de constater qu’il ne l’avait pas poussée de nouveau, mais elle n’osa pas tout de même relâcher son étreinte. Puis la forme d’avatar qu’avait pris Hilrad se dissipa, l’homme avait de nouveau repris son apparence habituelle. Nirvana ne savait pas quoi dire, ni quoi faire. Ses larmes continuaient à couler sur ses joues, elle ne savait toujours pas si c’était son ami ou l’être sanguinaire qu’elle tenait dans ses bras.

« Nirvana … » prononça lentement le jeune homme

Elle reconnu tout de suite le son de sa voix, qui lui paru extrêmement douce, comparée à celle qu’elle avait entendu ces dernières minutes. La jeune femme fut immédiatement soulagée, comme si on lui ôtait un énorme fardeau de ses épaules. La moniale sut alors ce qu’elle devait faire, sans vraiment comprendre comment ni pourquoi, elle suivit son intuition, ferma les yeux et se concentra de nouveau vers son monde où son corps l’attendait. Contrairement à tout à l’heure où elle peinait à se concentrer, elle aperçu tout de suite le chemin de lumière qui allait les ramener chez eux.

« On rentre » dit-elle à Hilrad, rassurée.



Nirvana ouvrit les yeux. Lentement, elle reconnu le plafond de la grotte. Et malgré son mal de tête, elle était heureuse. Heureuse de sentir de nouveau ses sensations de chaleur et de douceur qui avaient disparu le temps d’un cauchemar. La jeune femme se redressa sur son lit, et reconnu l’espace du sanctuaire des lanciers qui avait été aménagé en infirmerie, pour accueillir les aventuriers blessés. L’esprit encore un peu ailleurs, elle n’entendit pas la jeune moine qui essayait de lui obtenir une réponse :

« Mademoiselle ! Est-ce que ca va ? Est-ce que vous m’entendez ? »

Lorsque Nirvana se rendit enfin compte qu’on lui parlait, elle tourna la tête en direction de la jeune personne pour lui répondre.

« Oui, ca va … Merci »

La guérisseuse lui sourit, apparemment ravie de la réponse. Soudain, Nirvana se souvint des derniers instants passés dans le tourment. Immédiatement, elle pensa à Hilrad et le chercha des yeux sur les lits autour. Ne le voyant pas, elle interrogea de suite la jeune moine.

« Hilrad ! Le jeune derviche qui voyageait avec moi, ou est il ? Est-ce qu’il va bien ?

Ne vous inquiétez pas, il va bien. Il s’est réveillé il y a quelques minutes. Je ne sais pas de quoi vous souffriez tous les deux, ni ce qui à bien pu le faire sortir de son sommeil, mais il a dit que tout allait bien et que vous alliez vous réveillez dans quelques minutes. J’avoue que cela m’a beaucoup étonnée, mais il avait raison, vous vous êtes réveillez moins de dix minutes après lui. J’ai insisté pour l’osculter, en vain. Pourriez vous enfin m’expliquer ce qui vous êtes arrivé ?

Je suis désolé, mais ca serait trop long à expliquer. »

Tandis que Nirvana se levait, la jeune moine fit une légère grimace.

« Etrange, votre ami m’a répondu mot pour mot la même chose. »

Nirvana esquissa un sourire moqueur.

« Merci beaucoup pour vos soins et votre attention. Sauriez-vous par hasard où est parti mon ami ?

Il prétendait avoir très faim. Je ne serai pas étonné qu’il soit à la taverne en train de manger. »

Entendant ces mots, Nirvana réalisa que, elle aussi avait très faim. Tandis qu’elle s’éloignait de l’officine, une question lui vint à l’esprit.

« Une dernière question, combien de temps sommes nous restez inconscients ?

Cela aura fait 4 jours. »

Nirvana remercia une nouvelle fois la jeune moine d’une inclinaison de la tête et s’en alla retrouver Hilrad. La jeune moine la regarda s’éloigner, se demandant sur quels autres patients farfelues elle allait tomber prochainement.

Okrya :


Derrière la colline verdoyante, sur laquelle pointait un unique arbre, se cachait l’Arche du Lion, la destination d’Okrya. Cette dernière avait dû marcher pendant des jours à travers les vastes plaines de Kryte sous un soleil ardent pour y arriver enfin. Encadrées par deux statues dorées représentant des lions, les immenses portes de la ville, n’avaient pas pris une ride, elles avaient même l’air d’avoir été embellies par le temps. De fines plantes grimpantes courraient le long du majestueux portail, apportant d’innombrables fleurs bleues et roses.

Une fois ouvertes, les portes de bois laissèrent apparaître une cité visiblement très animée.
En effet, et ce malgré la sécheresse exceptionnelle qui sévissait en cette saison, le marché annuel avait bien lieu. L’Arche n’était pas une ville très grande mais avait toujours été le symbole de la réussite en Tyrie et comportait un des rares ports encore en activité. Sur la place principale, qui avait résisté à l’épreuve du temps, se confondaient commerçants, brocanteurs, et autres personnages un peu plus loufoques, comme les jongleurs et cracheurs de feu. Tous les recoins de la ville étaient source de joie en ce jour tant attendu par toute la communauté krytienne. Certains avaient même fait le déplacement depuis Ascalon, bravant le froid et la glace.

Okrya s’enfonçait dans la marée humaine, chose qu’elle adorait faire, comme toute personne recherchée pour vol à la tire, vol avec effraction, pillages de temples et recel d'artéfacts volés. Habituée à vivre face cachée sous son capuchon, elle profita de l’évènement pour se montrer à visage découvert. L’air frais venant du large rafraîchissait sa peau et elle ne put que le bénir.

Cependant, Okrya était venue dans la cité portuaire dans le but de rencontrer une personne bien précise, qu’elle n’avait jamais croisé et dont elle connaissait uniquement l’existence. La ferveur ambiante n’aidant pas la chose, la rôdeuse s’extirpa de la foule et s’assit près de la fontaine de pierre qui pleurait abondamment, afin de remplir ses gourdes d’eau bien fraîche. L’eau de l’Arche était réputée pour ses propriétés curatives et l’on attribuait ses effets à une quelconque bénédiction divine.

A peine Okrya eut-elle fini qu’un vieux mendiant vêtu d’un simple sac en toile s’approcha de la jeune femme. Il arborait une barbe grisâtre qui pendait tristement sur son visage déchiré par d’innombrables cicatrices. Il ressemblait à un ancien soldat d’Ascalon.
« Ah Okrya ! Vous n’auriez pas une petite pièce ? questionna-t-il.
-Vous devez vous tromper mendiant, je ne suis pas cette personne. »
La jeune femme en était troublée. Ses occupations étant pour la plupart illégales, elle ne donnait son nom qu’en de rares occasions, et exclusivement à ses victimes dépouillées. Ainsi, peu de personnes connaissaient son visage.
-Je sais qui tu es, maintenant, nous ne nous quitterons plus.
-Dégagez vite espèce de pervers, ou vous allez faire connaissance avec ma lame. »

La garde du Lion, alertée par les cris de protestation d’Okrya, s’approcha alors du mendiant, d’une démarche menaçante. Ce dernier, visiblement apeuré, disparut à toute vitesse en direction du port. La jeune femme était encore surprise de la réaction du vieil homme, d’autant plus qu’elle ne venait que très rarement en Kryte.
Un garde en armure lourde s’écarta de son groupe et s’avança alors lentement vers Okrya. Cette dernière n’était pas rassurée par ce soudain regain d’intérêt que lui portait l’autorité locale et déposa instinctivement sa main sur sa dague.

« Ne vous inquiétez pas, je suis votre contact, déclara-t-il, tout en enlevant son casque.
L'homme avait un visage angélique. Des traits fins et une chevelure blonde et ondulée contrastaient avec son corps qui semblait avoir été créé par Balthazar.

-Mon contact ? Je ne sais pas de quoi vous voulez parler, rétorqua la jeune femme, sur la défensive.
-Je travaille pour celui qui vous a fait venir de Maguuma. Il adore beaucoup votre travail d’archéologie ou plutôt votre habilité à trouver ce dont les autres ne soupçonnent même pas l’existence.
-Je suis flattée mais je ne cherche pas la gloire, juste un bon sac de pièces d’or.
-Vous avez de la chance, il se trouve que celui pour qui vous allez travailler a fait fortune grâce aux boules d’ectoplasme. Vous comprendrez que c’est un homme influent et occupé, c’est pourquoi vous ne le rencontrerez jamais directement.

-A la bonne heure !
-Avant d’aller plus loin, vous devez promettre que vous ne dévoilerez aucune des découvertes que vous ferez à quiconque. Dans le cas contraire tout serait annulé et étant moi-même un garde de l’Arche, je me ferais un plaisir fou à vous jeter en prison.
-J’accepte vos règles.
-Bien. Voici ce que nous savons. Une équipe d’archéologues a mis à jour un site vraiment surprenant. Il s’agit d’un vieux temple situé quelque part dans les Cimesfroides. Ce dernier est composé d’une unique pièce remplie de fresques.
-Et c’est cela que vous dites surprenant. Il s’agit sûrement d’un ancien refuge utilisé par les moines Tali. C’était une vieille et étrange communauté qui vivait dans les montagnes. Ils ont tous disparu après l’avalanche de 458.
-Eh bien vous vous trompez. Il ne s’agit pas du tout de cela. Ce temple ci est vraiment très étrange. Il n’est fait mention d’aucun des cinq dieux dans chacune des fresques.
-Que représentent-elles alors ?
-Les Oubliés.
-Vous êtes en train de me dire que vous avez trouvé un temple dédié aux Oubliés en plein milieu des Cimesfroides ?!
-Vous avez parfaitement compris. Il y autre chose, nous avons trouvé un texte indéchiffrable là-bas.
-Là, ça m’intéresse. En avez-vous une copie ?
-Eh bien malheureusement non. Vous allez devoir vous rendre sur place.
-Cela vous coûtera un peu plus cher dans ce cas.
-Comme vous voulez. Je passe vous chercher demain matin à l’aube, ne traînez pas.
-Je n’ai pas d’argent pour dormir convenablement ce soir ! »

L’homme fit volte-face, esquissa un sourire et lui lança un sac apparemment bien rempli bien qu’il fut de petite taille.
« Il y en a environ pour 100,000 pièces d’or. Bonne nuit. »
Okrya ouvrit le sac et ce qu’elle y trouva la ravit. Il s’agissait d’une multitude de petites pierres rares dont des diamants d’une grande pureté. La jeune femme n’en revenait pas toujours pas. Tout allait merveilleusement bien. Elle avait assez d’argent pour tenir plusieurs mois et allait visiter un temple qui renfermait bien des mystères, peut être même des trésors à revendre. Cette rencontre lui avait même fait oublier l’étrange échange qu’elle avait eu avec un vieux mendiant.

Elindor :



Hilrad était accoudé sur le rebord rugueux d'une table taillée à même la pierre la pierre, à proximité de la cambuse du sanctuaire, se nourrissant sans appétit de la viande de provenance douteuse qu'on lui avait présenté comme étant le plat du jour pour les soldats. Gout insipide, mais cependant nourrissant, et c'était tout ce qu'il lui fallait, car le derviche n'avait pas le cœur a la fête.

Il se souvenait de tout. Parfaitement, clairement, les souvenirs étaient limpides, comme gravés dans sa mémoire à l'aide d'un tison enflammé. Au fur et a mesure que le massacre avançait, il avait ressenti de la joie, et un plaisir intense, supérieur a tout ce qu'il avait connu jusqu'à aujourd'hui. Se rappeler cette sensation de plaisir suffisait à lui donner des frissons. Il serait bien incapable de décrire à quiconque la puissance de ce sentiment, l'impression de se sentir divin qu'il lui avait procuré.

Un sentiment de divinité. Voila qui était bien nouveau pour le derviche, pieux mystique, fervent adepte des préceptes d'humilité et de force, appris dans son plus jeune âge. Si l'amour du combat est pur, si le plaisir de renverser le cours de la bataille est recommandé, il est repoussant d'apprécier de prendre une vie. Le jeune homme n'avait pas simplement apprécié, il avait exulté lorsque sa faux fournie par Grenth lui transmettait l'énergie de ses victimes. Car c'était bien ce qu'elle faisait, cette arme volait l'essence de l'ennemi, ne laissant qu'une enveloppe vide de viande froide. Il était sur que le Dieu de la mort le savait parfaitement en la lui donnant.

Grenth…

En songeant a cette divinité terrifiante, Hilrad fut prit de tremblements. Il l'avait parfaitement vu, qui l'observait avec satisfaction lorsqu'il tranchait les chairs des monstres, absorbant en ce faisant leurs âmes maléfiques et rendant son cœur un peu plus noir a chaque nouvel ennemi abattu. Puis il l'avait vu, lorsque Nirva l'avait arrêté et l'avait ramené au monde des vivants, qui le regardait intensément, mécontent mais calculateur.

Le regard amical mais plein de reproches de la jeune femme apparut dans son esprit, lui faisant l'effet d'un coup de poing. Il avait frappé son amie, l'envoyant rouler au loin alors que celle-ci tentait de l'arrêter. Jamais il ne se serait cru capable de lever le petit doigt contre elle un jour. Et il lui avait provoqué des larmes, la blessant probablement jusqu'au plus profond d'elle-même…

Continuant son repas en ressassant ces noires pensées, le derviche enfourna un nouveau morceau de viande dans sa bouche… et manqua s'étouffer. Le bout de viande était glacé ! Plus que ca, il était congelé ! Se levant précipitamment, il recracha le morceau qui lui brulait la bouche sous l'effet du froid, au grand dam d'une envouteuse qui mangeait un peu plus loin. Celle-ci se retourna, dégoutée, alors que le jeune homme ne savait plus ou se mettre, mais tentait de comprendre ce qui avait pu causer cela.

Un éclat de rire éclata dans son dos et il se retourna pour se retrouver nez a nez avec Rin, hilare, apparemment très fier de lui.

« Qu'est ce qu'il y a, tu as oublié comment on mange, en si peu de temps ? » lui lança l'élémentaliste. Celui-ci, qui avait jusque la été plutôt réservé, se comportait maintenant comme si ils étaient deux vieux camarades qui auraient fait les 400 coups. Surpris, Hilrad lui répondit :

« Alors qu'est ce… C'est toi qui as fait ca ?! »

« huhuhu » Le rire moqueur de l'homme au visage basané lui donnait envie de le frapper.

Plus sérieux, Rin écarta ses cheveux d'argents, les coinçant derrière ses oreilles, et dit d'une voix soudain grave :



« Bon, content que vous soyez revenus d'entre les morts, mais si tu m'expliquais ce qu'il s'est passé ? »

Le derviche n'hésita qu'une seconde, puis lui fit signe de s'asseoir. L'envouteuse était partie, sans même finir son repas, clairement dégoutée. Rin s'installa a son aise, une jambe sous lui et une autre pendante, et écouta Hilrad parler. Le derviche n'émit aucun détail, il lui relata toute l'aventure, du début à la fin.

« Je vois… » Rin ne semblait plus avoir envie de plaisanter à présent. « Alors c'est nirvana qui t'as ramené a la raison, et qui a réussit a te reconduire au monde réel. Heureusement qu'elle était la… »

« oui, heureusement… » reprit le derviche.

« Mais d'un autre coté... » Le coupa Rin d'un coup, « Tu l'as blessée, sentimentalement et physiquement. Serais tu devenu une menace pour elle ? »

Hilrad le regarda, et cette pensée lui fit un choc : était il devenu un danger pour sa compagne de route ?

« Peut être ferait tu mieux de la laisser ici et de partir loin… Venir avec moi a Vabbi par exemple, en partant tout de suite, sans l'attendre. Elle n'en saura rien, s'inquiètera un petit peu, mais au moins elle sera en sécurité… loin de toi.» Rin parlait d'une voix atone, douce et en même temps autoritaire.

Hilrad reçut un second choc, celui-ci directement dans l'estomac. Partir sans Nirva ? Rien qu'a l'idée, il bondit sur ses pieds, et avant que Rin ait eu le temps d'esquisser le moindre geste, il le saisit a bras le corps, le fit passer par-dessus sa tète, et l'étala sur le sol, se mettant a califourchon sur lui, son visage a quelques centimètres du sien.

Puis, d'une voix caverneuse, aux accents cruels, le derviche lui dit a l'oreille :

« Qu'essayes-tu de faire, Rin ? Me séparer de nirvana ? Écoute-moi bien, je ne le répèterais pas. Plus jamais tu n'évoque cette idée, plus jamais ! Est-ce clair ? Plus jamais ! »

Le jeune homme s'était mis a hurler sur la fin, attirant des gens inquiets, qui les regardaient a présent, ne sachant si il fallait les séparer. Rin, le regard rempli de peur, acquiesça de la tête, incapable de prononcer le moindre mot. L'éclat dans l'œil du derviche disparut, et celui-ci se releva, tournant le dos a l'homme toujours au sol.

« Nous t'accompagnerons a Vabbi, tous les deux, car tel est notre devoir. Mais si il arrive quelque chose, quoi que ce soit, a Nirvana, je te tiendrais pour responsable et te pourchasserais. Tu es à présent son garde du corps personnel et ce jusqu'à la fin de notre voyage. Est-ce compris ? »

La question était rhétorique. Rin se releva, épousseta son veston, et hocha la tête en signe d'assentiment. Il avait compris.

Voyant Nirvana approcher, Hilrad ajouta :

« Et pas un mot sur ce qui vient de se passer. Ca ne s'est jamais produit. »

Puis, plus fort :

« Nirva ! Tu te sens mieux ? »

Elindor a écrit:

je vais tout mettre aujourd'hui même plutôt que de mettre un texte par jour comme je l'avais prévu, ca te permettra de rattraper ^^

T'es marrant toi Quand j'ai vu la quantité de texte que tu as posté, j'ai eu peur
Tu as de la chance que j'ai eu le temps et l'envie de lire tout ça... Je plains beaucoup ceux qui lisent moins vite que moi !

Elindor a écrit:

le fait d'écrire a plusieurs nous est très profitable a nous aussi auteurs, puisque ca nous permet d'avoir de jolies surprises, et parfois l'autre nous laisse en situation délicate, il faut alors se triturer les méninges pour s'en sortir ^^

Respect, à ce niveau là Ca paraît très fluide malgré le fait que vous ne tombiez pas forcément dans une situation que vous attendiez...

Elindor a écrit:

Tu trouve donc que nos styles d'écriture sont assez fluides ? est ce que cela évoque cependant plus les balbutiements d'un amateur ou plus les débuts d'un auteur ? Curiosité quand tu nous tiens ^^

C'est plutôt fluide, oui. On en perd quelque fois le bout, mais ça c'est dû à la longueur de votre récit ^^
Pour ce qui est de votre niveau, quand j'ai commencé à lire votre histoire, au tout début, je vous ai considéré comme des amateurs. Mais vous vous êtes améliorés, et maintenant vous seriez plus des auteurs en herbe à mon avis.

Elindor a écrit:

Pour les dialogues, on le fait toujours, mais comme je ne fais que copier-coller ici, et que leurs WYSIWYG laisse a désirer (éditeur de texte pour sites web), ca ne se met pas automatiquement, et j'ai vraiment la flemme de les remettre en couleur ^^

Moui, je comprends ta flemmardise

Elindor a écrit:

Dans le même temps, nous est venu l'idée d'une trame que nous avons trouvé exceptionnel. intégrer les éléments déjà présents du récit n'est pas bien difficile, et d'un petit RP axé sur nos personnages et sur les amis de la guilde, c'est en train de se transformer en véritable saga.

J'ai bien vu que vous aviez un fil conducteur, mais de là à dire qu'il est exeptionnel, pour l'instant je ne trouve pas D'ailleur cette petite excursion dans l'Outre-Monde m'a parut un peu étrange, surtout concernant Grenth en personne. J'aimerais bien savoir où il veut en venir... Suspense

Elindor a écrit:

Si nous parvenons a mener le projet a son terme, j'ai l'espoir que ce RP devienne un des meilleurs écrits sur Guild Wars.

Au niveau de la longueur, en tout cas, vous avez déjà pratiquement battu tous les récits s'inspirant de GW que j'ai lu jusque là De là à dire qu'il devienne l'un des meilleurs écrits sur ce thème... Va falloir que vous vous améliorez encore pas mal pour arriver à ce niveau


Malgré la longueur, j'ai prit le temps de relever certaines de vos erreurs d'orthographe, de grammaire et de syntaxe les plus récurrentes, et ce afin que vous ne les répétiez pas ! Je n'ai pas relevé les autres fautes que j'ai considéré comme étant des fautes de frappe ou d'inattention, mais relisez bien votre texte à chaque fois.
Puisque vous êtes trois, je vais faire trois paragraphes pour chacun d'entre vous.

Et je commence par toi, Elindor
Autant j'ai trouvé qu'avant Nirvana oubliait des accents sur les "e" (ce qui n'est plus le cas, apparemment), autant toi tu sembles avoir quelque chose contre les "à"...

Elindor a écrit:

"elle était décidée a l'aider a retrouver la route de lumière qui le libérerait a nouveau. Et a présent [...] elle unit son esprit a celui du derviche"

Rien que dans cette phrase, les quatre "a" que tu as écrit auraient dû avoir un accent... C'est le cas le plus flagrant, mais il y a aussi les "déjà", les "là" et même les "où"... Je n'ai jamais vu dans tout ce que tu as écrit un accent sur un "a" ou un "u" ! Fais très attention à ça...
Une autre faute récurente que j'ai déniché avec toi, c'est les "ceux cis" : on écrit ça "ceux-ci", "celles-ci"...
Tu ne fais pas énormément de fautes, mais elles sont quand même assez conséquentes. Corrige ça et déjà tu seras plus agréable à lire.

Au tour de Nirvana...
Plus de problème pour les accents, mais un autre, plus classique, qui relève surtout de la syntaxe : les répétitions.
Par exemple :

Nirvana a écrit:

Celui-ci continuait à invoquer des sorts de glace pour ralentir les ennemis qui tentaient de faire céder la porte. Le derviche lui attrapa le bras et l’éloigna de la porte.

« Allez viens ! Ca ne sert à rien de rester devant cette porte, ils finiront par l’ouvrir de toute façon !

Mais …

De toute façon, on ne va pas sortir du village par là, on va retourner au sud pour prendre une embarcation.

Le mot "porte" est répété trois fois ici, alors qu'il aurait pu être facilement remplacé.

Machewnow a écrit:

Celui-ci continuait à invoquer des sorts de glace pour ralentir les ennemis qui tentaient de faire céder la porte. Le derviche lui attrapa le bras et l'en éloigna.
Allez viens ! Ca ne sert à rien de rester devant l'entrée, ils finiront bien par venir de toute façon !"

Et le tour est joué. L'expression "de toute façon" est elle aussi répétée deux fois à un unique mot d'intervalle. A éviter, surtout. J'ai trouvé quelques autres répétitions du même genre, mais je pense que tu as compris
Attention, ce n'est pas "çà" mais "ça", sans accent ^^
Beaucoup de confusion entre "c’est" et "s'est", "ces" et "ses", "ce" et "se"...
Comme par exemple dans ces phrases :

Nirvana a écrit:

qui portait comme une peau de lumière luminescente sur ces bras.

Nirvana a écrit:

la froideur du sol sous ses pieds lui fit remarquer que ces sandales

Nirvana a écrit:

repartit sur ces pas

A chaque fois le "ces" s'écrivent "ses". C'est du possessif.
Confusion aussi pour :

Nirvana a écrit:

Tout c’était passé

Nirvana a écrit:

et se qu’il redoutait arrivait

En plus de ça, quelques autres fautes isolées :
"rien n’était encore gagner d’avance" -> "rien n'était encore gagné d'avance", erreur classique entre participe passé et infinitif;
"Rassembler les blessés !" -> "Rassemblez les blessés !"
"dure labeur" -> "dur labeur"

Dernière remarque :

Nirvana a écrit:

Je n’ai jamais vu tel endroit ?

Attention, cette phrase n'est pas une question, donc pas de point d'interrogation.


Et pour finir Okrya, pour qui je n'ai qu'une chose à dire :

Okrya a écrit:

une route réputée coupe-gorge

Vraiment dangereuse, cette route ! Fait gaffe, ce n'est pas la route qui est coupe-gorge, mais sûrement les bandits qui l'empruntent régulièrement ^^


Il me reste à faire quelques remarques qui comptent pour vous trois :
Attention quand vous incluez des éléments du jeu comme les compétences dans votre récit. La plupart du temps, vous faites les choses bien, mais évitez les termes techniques propre au jeu tels que "mana" (utilisez plutôt "énergie") ou "pull". Attention aussi pour cette phrase :

Nirvana a écrit:

je n’avais aucun sort de protection sous la main et qu’un seul soin !

Les personnages de vos aventures n'ont pas conscience de la barre de compétences ! En règle générale, on préfère dire qu'ils préparent les sorts qu'ils vont utiliser à l'avance. En fait, c'est surtout l'expression "qu'un seul soin" qui est génante.
Par contre, quand vous dites :

Elindor a écrit:

en s'aidant de micro téléportations

Utilisez cette fois le terme technique du jeu qui est "Foulée de l'ombre".
Autre problème : certaines de vos phrases (elles sont rares, mais bon) se contredisent elles-mêmes, ou en tout cas en donnent l'impression :

Elindor a écrit:

ils tentent de se convaincre que le cataclysme qui approche n'approche en réalité pas.

Le cataclysme qui approche n'approche pas ? C'est très désagréable à lire ^^

Nirvana a écrit:

essayant de savoir où elle se trouvait, sans succès. La moniale se trouvait dans le noir

C'est sûr qu'on ne sait pas où l'on est quand on est dans le noir...
Dans ces cas, il faut totalement changer la phrase, je ne vous donne donc pas d'exemples corrigés, à vous de les trouver...

Elindor a écrit:

"Que se passe t'il?? qu'est ce qui lui arrive??"

Evitez les doubles point d'interrogation et autres triples point d'exclamation, ce n'est pas français
Un dernier truc :

Nirvana a écrit:

la moniale eu beau réfléchir

Je n'aime pas ces "eu" que vous utilisez régulièrement... Malheureusement, je ne pourrais vous dire si c'est faux, j'ai moi-même quelques problème à savoir quand on écrit "eu" ou "eût"... Personnellement, je préfère donc éviter un maximum ce genre de phrase...


Ffffiou, j'ai terminé... J'espère que tu ne me ressortiras pas de truc aussi énorme à l'avenir

...

RHAAAA mais non ! Tu en a rajouté pendant que j'écrivais mon long message
Bon, eh bien sache que ce que j'ai dit ne porte pas sur ton dernier post... Je le commenterais une autre fois

Machewnow Disg a écrit:

Elindor a écrit:

je vais tout mettre aujourd'hui même plutôt que de mettre un texte par jour comme je l'avais prévu, ca te permettra de rattraper ^^

T'es marrant toi Quand j'ai vu la quantité de texte que tu as posté, j'ai eu peur
Tu as de la chance que j'ai eu le temps et l'envie de lire tout ça... Je plains beaucoup ceux qui lisent moins vite que moi !

C'est pas faux, mais rien n'empeche les lecteurs de lire 3 ou 4 passages puis de llre la suite le lendemain

Machewnow Disg a écrit:

Elindor a écrit:

Si nous parvenons a mener le projet a son terme, j'ai l'espoir que ce RP devienne un des meilleurs écrits sur Guild Wars.

Au niveau de la longueur, en tout cas, vous avez déjà pratiquement battu tous les récits s'inspirant de GW que j'ai lu jusque là De là à dire qu'il devienne l'un des meilleurs écrits sur ce thème... Va falloir que vous vous améliorez encore pas mal pour arriver à ce niveau

C'est bien pour ça que j'ai dit j'espère, mais j'ai conscience que le début du récit, d'un niveau bien inférieur, plombe la qualité générale de l'œuvre. Cela dit j'ai confiance en notre trame

Je pense résumer l'ancien RP a l'occasion pour en éviter la lecture qui peut être désagréable.

Machewnow Disg a écrit:

Et je commence par toi, Elindor

Machewnow Disg a écrit:

autant toi tu sembles avoir quelque chose contre les "à"... il y a aussi les "déjà", les "là" et même les "où"... Je n'ai jamais vu dans tout ce que tu as écrit un accent sur un "a" ou un "u" !

J'en ai conscience, et quasiment a chaque fois ou je fais la faute (comme sur le "ou" de cette phrase d'ailleurs ^^), mais il se trouve que j'écris avec un clavier "qwerty", ce qui ne me donne pas vraiment la possibilité de mettre les accents, a part en utilisant le code ASCII, mais c'est vraiment chiant. Cependant une idée vient de me venir pour régler le problème, je vais essayer ça, et si jamais j'y arrive il ne devrait plus y avoir d'erreurs dans les textes suivants ^^

Machewnow Disg a écrit:

Une autre faute récurente que j'ai déniché avec toi, c'est les "ceux cis" : on écrit ça "ceux-ci", "celles-ci"...

Tu as raison, et je ne m'étais même pas rendu compte de la faute, merci

Machewnow Disg a écrit:

Elindor a écrit:

ils tentent de se convaincre que le cataclysme qui approche n'approche en réalité pas.

Le cataclysme qui approche n'approche pas ? C'est très désagréable à lire ^^

j'avoue

Machewnow Disg a écrit:

Elindor a écrit:

"Que se passe t'il?? qu'est ce qui lui arrive??"

Evitez les doubles point d'interrogation et autres triples point d'exclamation, ce n'est pas français

Vrai aussi, une de mes erreurs récurrentes.

Machewnow Disg a écrit:

Je n'aime pas ces "eu" que vous utilisez régulièrement... Malheureusement, je ne pourrais vous dire si c'est faux, j'ai moi-même quelques problème à savoir quand on écrit "eu" ou "eût"...

Effectivement, en l'occurence c'est "eût".

Machewnow Disg a écrit:

Ffffiou, j'ai terminé... J'espère que tu ne me ressortiras pas de truc aussi énorme à l'avenir

Promis

Et merci pour tous ces conseils

Elindor a écrit:

mais il se trouve que j'écris avec un clavier "qwerty", ce qui ne me donne pas vraiment la possibilité de mettre les accents

Ah, alors c'est pour ça... Quelle idée d'avoir un clavier QWERTY, franchement
J'espère que tu trouveras un moyen de faire réapparaître ces accents...

Bon, je viens de lire ton dernier chapitre. Pour information, "si il" s'écrit "s'il", et "400" en toutes lettres

Sinon, j'ai remarqué qu'il y avait autre chose qui manquait à votre histoire : un véritable but. Hormi quand vos personnages se baladent dans l'Outre-monde, on a la fâcheuse impression qu'ils ne savent pas où ils vont (c'est un comble...), et qu'ils suivent les événements comme ils arrivent... Du coup on perd un peu d'interêt. Après, peut-être que je me trompe, mais c'est l'impression que ça me donne

N'empêche, j'aimerais bien savoir la suite... Et puis en ce moment je suis à court de lecture, donc votre récit tombe à pic

Machewnow Disg a écrit:

Elindor a écrit:

mais il se trouve que j'écris avec un clavier "qwerty", ce qui ne me donne pas vraiment la possibilité de mettre les accents

Ah, alors c'est pour ça... Quelle idée d'avoir un clavier QWERTY, franchement

1 : Je ne vis pas en France, donc pas de azerty en vente ici.
2 : Je suis programmeur, et a ce niveau, le qwerty est vraiment bien plus pratique !

Machewnow Disg a écrit:

Bon, je viens de lire ton dernier chapitre. Pour information, "si il" s'écrit "s'il", et "400" en toutes lettres

tu chipote la xD

Machewnow Disg a écrit:

Sinon, j'ai remarqué qu'il y avait autre chose qui manquait à votre histoire : un véritable but. Hormi quand vos personnages se baladent dans l'Outre-monde, on a la fâcheuse impression qu'ils ne savent pas où ils vont (c'est un comble...), et qu'ils suivent les événements comme ils arrivent... Du coup on perd un peu d'interêt. Après, peut-être que je me trompe, mais c'est l'impression que ça me donne

J'avoue qu'en prenant les choses d'un point de vue extérieur, et vu la longueur déjà conséquente du récit, un manque d'intérêt peut survenir étant donné le peu d'informations qui ont filtré sur le thème principal de l'aventure. Cependant, on s'emploie a modifier ceci

Machewnow Disg a écrit:

N'empêche, j'aimerais bien savoir la suite... Et puis en ce moment je suis à court de lecture, donc votre récit tombe à pic

Merci de ton intérêt

Nirvana :



Nirvana traversa le pont de bois pour rejoindre son ami qui lui faisait signe et arborait un grand sourire. Elle fut soulagée de reconnaître ce sourire et ce regard, ceux qu'elle avait l'habitude de voir depuis des années.


« Je vais bien, et toi, comment te sens tu ?


Ça va beaucoup mieux, merci.


Viens t'assoir avec nous, je suppose que tu doit avoir faim. »


Aucun des deux ne rentra plus dans le détail, évitant sciemment de parler de leur mésaventure. Nirvana n'aperçut Rin qu'ensuite, resté légèrement en arrière. Celui ci lui fit un signe discret de la main en guise de salut, son sourire parut légèrement forcé à la moniale.


Lorsque Nirvana s'installa à la table que lui avait désigné son ami, elle remarqua qu'ils durent ramasser chacun leur chaise, renversées sur le sol. Elle se demanda pourquoi ces chaises pouvaient bien être par terre, mais se disant que c'était certainement l'œuvre de voyageurs pressés, elle ne prêta pas plus d'attention à ce détail et commanda un plat pour combler sa faim.


« Au fait Rin, commença Hilrad, comment se fait il que tu soit encore ici ? Ne devais tu pas rejoindre le prince Ahmtur au plus vite ?


Si, je devais, soupira l'élémentaliste, seulement le commandant Lonaï comptait sur vous pour venir avec moi jusqu'à la citadelle de Dzagon. Elle refuse de me laisser quitter le sanctuaire seul, cela pourrait compromettre la sécurité du sanctuaire si jamais je me faisait surprendre dans le coin. Je comprend bien son point de vue, j'aurais surement dit la même chose.


D'autres lanciers n'auraient pas pu t'accompagner à notre place ? Interrogea Nirvana


Malheureusement non. La dernière bataille a causé de lourdes pertes, les lanciers valides sont déjà tous assignés à des taches et des missions prioritaires. Il me semble que le commandant a dit qu'un groupe de lanciers d'Istan devrait arriver sous peu pour leur prêter main forte.


Prévenir le prince Ahmtur, qui représente tout de même la force militaire de Vabbi n'est il pas prioritaire ? S'inquiéta Hilrad.


Certainement, s'empressa de répondre Rin, à l'heure qu'il est, il doit être au courant. Nous lui avons fais parvenir un message lui décrivant la situation, à l'aide d'un aigle voyageur. C'était beaucoup plus discret et plus rapide ainsi. »


Le temps du repas, la discussion resta ciblée sur le chemin le plus sur à prendre pour rejoindre la citadelle, et sur les éventuelles rencontre, amicales ou ennemies qui pourraient se trouver sur leur route. Nirvana n'écoutait que d'une oreille la conversation des deux hommes, ses pensées étaient ailleurs. Elle repensait à l'incident qui s'était produit dans le tourment, l'attitude d'Hilrad, qui ne semblait pas être lui même. Et cet étrange personnage qu'elle avait rencontré, un représentant des Oubliés, qui l'avait mise en garde et recommandé d'arrêter son ami au plus vite. Et l'avatar de Grenth, qui observait la scène, et la savourait … La moniale leva les yeux et observa le jeune derviche tandis qu'il parlait stratégie avec Rin. Son attitude semblait on ne peut plus normale, Nirvana espérait de tout cœur que cet incident ne se reproduise plus. Elle avait eu peur d'Hilrad. Qui pourrait penser un jour avoir peur de son meilleur ami ? Nirvana en était encore blessée, mais elle n'osait pas en parler à Hilrad. Soit il se souvenait de la scène et avait certainement honte de son geste, soit il ne se rappelait de rien et mieux valait ne pas le mettre au courant et ne pas l'accuser d'un acte qu'il ne se souviendrait même pas d'avoir commis. Hilrad se leva, ce qui ramena les pensées de la moniale sur terre.


« Allons-y ! Prenons un peu de temps pour préparer nos sacs, et allons voir le commandant Lonaï pour l'informer de notre rétablissement et de notre départ pour Vabbi. »


Rin et Nirvana se levèrent à leur tour, et tout trois rejoignirent le centre du sanctuaire. Ils y trouvèrent le commandant à l'endroit habituel, donnant missions et taches aux différents lanciers. Ce fut Hilrad qui interpella la nécromante.


« Bonjour Commandant ! Nous sommes rétablis, nous nous apprêtons à escorter le lieutenant Rin jusqu'au Prince Ahmtur.


Ravie de savoir que vous allez mieux, êtes vous surs d'être opérationnels et de vouloir partir maintenant ?


Tout à fait ! »


Le commandant tourna la tête en direction de Nirvana, s'assurant que celle-ci était du même avis, malgré qu'elle ne montre pas le même enthousiasme que son ami.


« Comme vous voudrez, et cela tombe plutôt bien!


Ah bon ? Et pourquoi cela ? Interrogea le derviche


J'aimerai informer le prince Ahmtur d'un fait rapporté par un de nos lanciers actuellement en infiltration à la forteresse de Jahaï. Je ne peux malheureusement pas envoyer ce message par les airs. Si jamais l'oiseau se faisait prendre et que l'ennemi s'apercevait que les lanciers possèdent cette information, alors la couverture de notre espion pourrait être compromise.


De quoi s'agit il ? demanda Nirvana.


Eh bien, nous nous interrogions sur le fait qu'après les attaques sur les quelques avants postes côtiers, Kourna n'ai pas fait d'autre démonstration de force.


Et l'attaque du sanctuaire ? Interrompit Nirvana


Une coïncidence, un groupe de soldats d'élites a découvert le sanctuaire sans le savoir. Notre espion nous a confirmé que les autorités Kournanes n'ont eu aucune information sur leur disparition.


Je ne comprends pas, vous dites que Kourna n'est pas en guerre ? S'exclama la jeune femme.


Nirva, tu n'as pas écouté ce que disait Rin tout à l'heure ? »


La moniale se tourna vers Hilrad, gênée. Elle n'avait effectivement pas entendu ce passage de la conversation … Rin repris.


"Depuis qu'ils ont pris position sur les avants postes côtiers il y a près d'une semaine maintenant. L'armée Kournane n'a pas bougée. Les troupes ne se sont pas rassemblées à Jahaï pour envahir Vabbi ou à Gandara pour faire route jusqu'à Istan comme nous le pensions.


Mais alors que font ils ? Demanda Hilrad.

Toujours selon notre espion, repris le Lonaï, il semblerai que Kourna n'ai pas l'intention de s'attaquer aux pays voisins. Ces petites attaques surprises sur la cote simulant le début d'une nouvelle guerre seraient en fait une diversion.


Une diversion ? S'exclamèrent en cœur Hilrad Nirvana et Rin.


Oui, ça m'a paru aussi un peu gros comme diversion. Mais ça expliquerai beaucoup de choses. Comme le fait que l'armée ne se soit pas rassemblée, que le commandant Kournan, Giobani, n'ai fait aucune annonce ni aucune déclaration de guerre. Il leur suffira de prétendre que ces attaques étaient l'œuvre d'un groupes de fanatiques isolés une fois leur objectif atteint.


Mais quel est leur objectif ?


C'est ce que nous aimerions savoir. Qu'est ce qui peut bien nécessiter une aussi impressionnante diversion ? Mais notre espion affirme que personne à Jahaï ne connais la réponse. Peut être Vabbi possède t'elle d'informations qui pourraient nous mettre sur la voie. A vous de découvrir se qui se cache derrière ce mystère et de nous en informer. En attendant, tant que l'armée ennemie restera sur ses postions, Istan et Vabbi n'entameront aucun combat.


Très bien ! Répondit Hilrad. Ne perdons pas de temps, allons y! »


Tout le monde se salua d'un geste du poing sur la poitrine, puis les trois aventuriers partirent en direction du portail qui les mènerait vers Vabbi.