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 La Légende Oubliée

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Machewnow Disg
Elindor
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Elindor

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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyMer 30 Sep - 10:37

Oui, Ashido se met en chasse, effectivement, et ça risque de donner de l'action !


Okrya :



La nuit tombait sur les Cimesfroides. Le ciel était encombré de lourds nuages qui masquaient les habituelles et innombrables étoiles, Malgré le froid, il ne neigeait pas. A la place, une pluie soutenue martelait avec force le sol glacé. Okrya, Halden, Eleanor et Kinsley avaient trouvé refuge dans une petite grotte qui était plus haute que large. Dans cet espace réduit, ils avaient allumé un feu qui ne suffisait pas à les réchauffer. Mouillés de la tête aux pieds, ils s'étaient regroupés deux par deux, ce qui atténuait leurs frissons. A travers les flammes dansantes, Okrya regardait son double, pensive. Elle avait des tas de questions à lui poser et ne savait pas par laquelle commencer. Eleanor le comprit.


« Tu veux vraiment tout savoir ? Demanda-t-elle.
-Bien sûr que je le veux ! Je ne pourrais pas m'arrêter là ! S'exclama Okrya.
-Il n'y aura pas de retour possible. Toute ta vie va devoir se limiter à l'Ordre, dit Kinsley.
-J'en suis consciente !
-Es-tu capable de te sacrifier pour nous ? Questionna Eleanor.
-Excusez-moi mais je crois avoir mon mot à dire ! Interrompit Halden. Nous ne vous connaissons pas et vous nous demandez déjà de telles choses ?
-Oui. Si vous vous engagez, vous devez oublier toute votre vie. Tous vos rêves ne se réaliseront jamais. Par contre, vous connaitrez la vérité, dit Eleanor.
-Halden, je dois le faire, je le sens ! Dit Okrya d'une voix assurée.
-C'est comme tu veux, je te suivrai quoi qu'il arrive, dit Halden en prenant la main de la jeune femme dans la sienne.
-Bien, reprit calmement Eleanor. Le monde, tel que vous le connaissez, est la plus grande supercherie qui ait jamais existé. Les Dieux ne sont pas des Dieux. Ce sont des hommes comme vous et moi. Des hommes avides de pouvoir.

Il y a de cela un peu plus de dix mille ans, un seul Dieu régnait sur le monde. On l'appelait l'Unique. Tous les temples existant sur les continents lui étaient dédiés. Il régissait tout l'ordre naturel, préservait l'équilibre à travers ses fidèles serviteurs, les Gardiens, que l'on appelle aujourd'hui les Oubliés. Nous étions une race faible comparé à eux. Ils maitrisaient la magie avec perfection et fondaient d'immenses villes qui ont presque toutes disparu. On raconte que certaines de ces villes sont encore présentes, cachées par des sortilèges complexes. Mais toute civilisation se rapproche inexorablement de sa destruction, jour après jour. L'Unique abandonna le monde à son funeste sort.

Les Hommes devenaient de plus en plus nombreux. Ils commençaient à se regrouper en tribus et à fonder les premières villes. Un jour, un homme dont le nom a été banni a tué un Gardien et s'est emparé de son bâton. Les Oubliés ne s'en sont jamais aperçus et cela a été leur plus grosse erreur. Les Hommes se sont emparés de la magie et l'ont développée en secret. Ils s'en servirent pour bâtir d'immenses cités dont les noms sont méconnus de tous les gens normaux.

Avides de pouvoir, les chefs humains ont fondé une alliance. Le Grand Conseil était né. Aenor, Elen, Parane, Tanis, Solan, Erope, Afelhor et Urel étaient les Huit. Les huit humains qui allaient lever la plus grande armée de tous les temps. Ils mobilisèrent tout un peuple et le liguèrent contre un autre. Les Hommes contre les Gardiens. Cette guerre impitoyable ne dura même pas une année tant nos semblables étaient rusés et puissamment armés. Tandis que les Humains fêtaient leur victoire, un événement inattendu allait se produire. L'Unique s'est à nouveau manifesté. Cette nouvelle avait fait le tour du monde en quelques heures à peine. Il avait décidé de récompenser les Huit pour leur bravoure. Ils perdirent leur nom d'usage et devinrent Dwayna, Lyssa, Melandru, Balthazar, Menzies, Grenth, Abaddon et Dhuum. Les Dieux Antiques n'étaient que des Humains ! Ce cadeau offert par l'Unique devait durer dix mille ans et l'échéance arrive à son terme. Après la chute d'Abaddon, les Dieux ont appris que tuer leur semblable leur permettait de s'octroyer ses pouvoirs. Un Dieu avec tous les pouvoirs pourrait devenir une menace sérieuse car il serait aussi puissant que l'Unique !

-C'est … incroyable. Tout se tient ! Je ne m'attendais pas à ça ! Mais que viens faire l'Ordre là dedans ? Et comment ça se fait que personne n'en sache rien ? Demanda Okrya dont la voix trahissait son excitation.
-L'Ordre a été fondé par Adriel Ebon Falhurst avant la guerre. Il a réuni tous ceux qui étaient contre le Conseil et militait pour sauver les Gardiens. Son entreprise a échoué mais l'Unique les a remarqué. Les nouveaux Dieux ont effacé la mémoire de tous les Hommes afin que personne ne doute de leur pouvoir. Tous les hommes. Non, l'Unique a protégé l'Ordre et nous a permis de conserver les vrais souvenirs de cette époque.
-Où se trouve l'Unique ? Dit Halden. On a besoin de lui !
-L'Unique ne se mêle pas des affaires des hommes. Il revient tous les dix mille ans, voir comment se porte sa création. Ce sera le moment dans peu de temps. En attendant, notre mission est d'empêcher les Dieux de trouver des hôtes humains. S'ils ne trouvent pas d'hôte, ils ne peuvent revenir en ce monde, dit Eleanor.
-Cette femme que tu as tuée … Elle avait été choisie … dit Okrya.
-Par Melandru. Je devais le faire afin d'empêcher un autre Dieu de revenir. D'après ce que nous savons, Grenth, Dhuum et Menzies, au moins, sont déjà dans l'arène. Menzies ... c'est lui qui vous a attaqué à l'ancien temple Oublié. Vous lui avez échappé de peu !

-Cela veut dire qu'ils ont trouvé des hôtes ? dit Halden.
-Oui... Tu en as vu un. Le derviche que l'on a croisé était l'hôte de Grenth.
-Pourquoi ne l'avons-nous pas arrêté ? Demanda Okrya.
-Ce n'est plus notre mission. Notre mission, c'est toi, dit Eleanor.
-Moi ?
-Nous devons aller au « Ciel » pour retrouver l'Ordre.
-C'est où ça ?
-Ici et ailleurs. Mais d'abord, tu va redevenir Okrya Da Ornhelm, la vraie. Passe-moi le parchemin Kinsley.
-Attends ! J'ai d'autres questions ! »


Eleanor ignora ces mots se concentra. Elle lut une incantation dans une langue inconnue. L'enchantement faisait souffrir Okrya. La jeune femme se prit la tête entre ses mains et hurla. Un cri qui résonna sur les montagnes alentour. La douleur était telle que le jeune femme souhaitait mourir. Elle se tordait à présent par terre. Halden essaya d'arrêter l'incantation en se jetant sur Eleanor mais Kinsley le projeta contre un mur. Cette dernière termina le parchemin. Okrya cessa de se convulser et gisait à même le sol glacé. Sa sœur s'approcha d'elle avec précaution.
« Okrya ?
-Oui. Je suis revenue. »
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Machewnow Disg

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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyMer 30 Sep - 17:28

Ah, alors c'est Menzies... Dommage que les autres ne sont pas encore de ce monde, ça aurait été encore plus le bordel Twisted Evil

J'ai repéré une p'tite faute :
Okrya a écrit:
Il a réuni tous ceux qui étaient contre le Conseil et militait pour sauver les Gardiens.
Le verbe "militer" est à conjuguer avec "ceux qui étaient contre le Conseil", parce que c'est eux qui militaient Wink

Rien d'autre à dire sinon.
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Elindor

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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyJeu 1 Oct - 11:03

Machewnow Disg a écrit:
Dommage que les autres ne sont pas encore de ce monde, ça aurait été encore plus le bordel

Va savoir...
En attendant je vous livre la suite des aventures d'Hilrad. Je change de style d'écriture au niveau des dialogues, je tente de rendre ça plus vivant et plus coloré. Dites ce que vous en pensez !




Elindor :



Les deux compagnons progressaient en direction du temple. Hilrad avait réussi à conserver son état d'esprit, il n'était pas retombé dans un état léthargique, il était parfaitement conscient et relativement lucide. Cependant, la mélodie de mort jouée par la Semi-Faucheuse dans sa tête avait trouvé une résonnance dans l'atmosphère, comme si l'ambiance du lieu se prêtait mieux à son influence. Et cette impression de malaise s'intensifiait au fur et à mesure de leur avancée. Mais malgré le mal de tête que tout ceci lui causait, Hilrad restait détaché, insensible aux tentations de l'arme et de l'esprit maléfique vers lequel ils cheminaient. Il avait même remercié les guerriers grawls, transmettant par leur entremise son amitié à Rana, lorsque ceux-ci s'étaient retirés, une fois les confins de leur territoire atteints. Essed lui témoignait sa sympathie et son soutien en partageant avec lui la fin de la gourde subtilisée aux nains. C'était pour le parangon un signe d'amitié profonde.

- Bon, dis moi, serais tu capable de me dire ce qui m'attend dans l'antre de la bête ? Demanda Hilrad.
- Honnêtement, je ne sais pas, fit Essed, penaud.
- Vraiment pas plus d'informations ? Tu n'y es jamais allé ? Je croyais pourtant que tu étais passé dans le coin, au moins lorsque tu as récupéré l'arme… à moins que tu fus trop saoul pour t'en rappeler ?
- Rigole, amuse toi, mais ce n'est pas loin de la vérité. Non, je ne suis jamais entré dans le temple même, mais j'ai utilisé la Coercition sur les précédents gardiens de l'arme, des monstres répugnants qui rodaient dans les couloirs jouxtant la pièce secrète où je l'ai trouvée. Et j'ai utilisé ce pouvoir en étant effectivement saoul. Si Rin ne m'avait pas assommé pour que j'arrête, je serais mort, le laissant activé trop longtemps. Et le pire, c'est que d'après lui, ça me faisait rire.
- Il vaut mieux ça que pleurer, argua le derviche.
- Pas sur, au moins les larmes ça irrigue les yeux. Et quand t'as les paupières bouffies des effets de l'alcool, tu en as bien besoin !
- Tu connais ce sujet mieux que moi, conclut Hilrad.

Tout en parlant, ils progressaient. Leurs armures étaient loin d'être adaptées à ce climat, et Hilrad regrettait de ne pas avoir revêtu celle que les norns lui avaient fournie pour lui prouver leur estime guerrière. Admirablement rembourrée, elle aurait été idéale. A la place, Hilrad se retrouvait emmitouflé dans une peau d'ours grossière, acquise à Droknar, certes chaude, mais irritant la peau. Les grêlons qui leurs fouettaient le visage et la sueur coulant sous leurs vêtements faisaient un contraste corporel désagréable.

- Même si tu conserves ton corps et moi ma vie, on risque un bon rhume, fit remarquer Essed, comme si il avait lu dans ses pensées.
- Au moins, Si Grenth gagne, il ne sera pas en pleine forme. Je devrais peut être me couper un bras, voir comment il réagirait ?
- Mais si tu gagnes, ça risque de t'embarrasser, un bras en moins…
- Tu crois vraiment que je peux le vaincre ? Dit Hilrad, soudain sérieux.
- Je crois en toi. Sinon je ne serais pas là.
- Merci, murmura le derviche.
- Arrêtes les sentiments, ça me fait vomir, si tu continues je vais devoir te couper la langue, grogna Essed.

Souriants, complices autant qu'alliés, ils avançaient toujours, lorsqu'enfin, sans que rien ne laissât présager son apparition, un portail gigantesque se dressât sur leur gauche. Ils ne l'avaient aperçus qu'au dernier moment, à quelques mètres seulement, du fait du pan de montagne qui le dissimulait à la vue.

- Il semblerait que nous soyons rendus, murmura Essed.
- Non, tu crois ? Ironisa Hilrad.
- Tu me sembles bien nerveux.
- Mets ça sur le compte du manque de sommeil.

Hilrad avança de quelques pas, se portant à la hauteur du portail. Le besoin qui le tirait vers ce lieu, comme si c'était le but de son existence, était devenu si fort qu'il devait véritablement faire un effort conscient pour empêcher ses pieds de se porter vers l'avant.

- Reste ici, dedans tu mourrais immédiatement, dit-il entre ses dents serrées.
- Là était bien mon intention, l'assura Essed, et il s'assit sur un rocher à proximité de l'entrée.

Hilrad fit un pas en avant, pénétrant sous l'ombre du portail. Puis un autre pas. Et encore un autre. Il luttait mouvement par mouvement pour ne pas se précipiter vers l'avant. Juste avant qu'il ne disparût à sa vue, Essed lui lança un ultime ''Bonne chance !''. Il sentait qu'il en aurait bien besoin.
L'ambiance autour de lui avait changé. Les murs taillés qui le guidaient vers sa destination s'élevaient haut, ce qui pouvait expliquer que l'endroit fut si sombre, bien qu'il soit à ciel ouvert. Hilrad avait l'impression de progresser dans un élément liquide, comme si la manière humaine de se mouvoir était ici déplacée, hors de propos. Tout lui semblait hostile. L'absence de mouvement alentour même était menaçante. Et devant lui, clairement perceptible maintenant, pulsait la malveillance pure de cet esprit antique, de cette force divine, qui ne rêvait qu'à asservir le monde. Il pouvait le sentir. Il pouvait presque inhaler l'excitation qui semblait monter. Il fut tout d'un coup pris d'une frayeur monstrueuse, mais il la repoussa tant bien que mal. Il fallait qu'il garde son calme, sinon c'en était fait de lui, avant même qu'il n'eut l'occasion de combattre.

Pour se donner du courage, Hilrad voulut se saisir de sa faux Tourmentée. Mais un sifflement se fit entendre derrière lui, et il se retourna, juste à temps pour attraper la Semi-Faucheuse, qui avait volé droit jusqu'à sa main. Il sentait l'euphorie de l'arme, à l'approche de ses retrouvailles avec son maitre. Un frisson le parcourut de nouveau, qu'il ignora. Faisant volte-face, il reprit sa marche en avant. Mais il ne put aller bien loin. Sortie de nulle part, une immense statue de Grenth apparut devant lui, lui barrant le passage. Presque immédiatement, l'environnement s'estompa, et Hilrad se retrouva debout, nu, tenant toujours un manche de faux, dans un noir complet. Le ciel bleu avait disparu pour faire place à une nuit profonde. On ne distinguait pas la moindre lueur pour venir éclairer l'endroit. Hilrad sut instantanément où il était.

D'une pensée, il fit apparaitre sur lui l'armure de lumière que lui avait donnée Lyssa, la première fois qu'il était venu ici. Un cri de contrariété s'échappa de l'arme qu'il tenait entre ses mains. La Semi-Faucheuse semblait énervée par la présence de cette lumière. Mais bien vite, elle se tut, et elle échappa aux mains du derviche, pour s'envoler au loin. La lueur de l'armure que portait Hilrad lui permit de suivre sa course un temps, puis elle disparut aux regards.

Cependant, ces derniers jours, il avait eu le temps de réfléchir à la nature de ce monde. Et, à la lumière de ce qu'il avait appris de Rin puis d'Essed sur la résurrection divine, il en avait tiré les conclusions nécessaires. Sachant parfaitement ce qu'il faisait, il concentra son esprit sur sa faux Tourmentée. Il se tendit au maximum, l'appelant par sa volonté, l'attirant par sa détermination. L'arme apparut dans sa main, ses reflets violets volant par éclairs successifs. Et il était tout juste temps, Sentant le danger, Hilrad bondit en avant, fit une roulade et se retourna, en position de garde. Une bête immonde se tenait, griffes plantées dans le sol, là où il se trouvait quelques instants auparavant. Le monstre, mesurant deux mètres au bas mot, avait une carrure surhumaine. Il se tenait sur deux pattes, mais la taille de ses mains rappelait des troncs d'arbres. Son visage, proche de celui d'un taureau, était pourvu de petits yeux rouges dans lesquels on pouvait lire cruauté, rage, haine, et surtout une faim terrible. Il retira lentement ses griffes du sol, et se mit à avancer vers le derviche. Son pas était assuré, il ne doutait pas de pouvoir tuer cet humain chétif très vite.

Hilrad, en garde, attendit. Lorsque la bête, à quelques mètres, chargea, il fit un saut de coté, tout en envoyant sa faux vers la gorge du monstre. Celui-ci para le coup d'une simple pichenette de ses griffes. Il se retourna, brassant l'air, tentant de déchirer la peau du derviche. Agile, Hilrad esquiva, bloquant les coups trop dangereux avec sa lame, tout en reculant pas à pas. Le monstre bondit soudain, ce qui le surprit, afin de l'enserrer dans une étreinte mortelle. Hilrad se tortilla et parvint à échapper aux bras meurtriers, qui l'auraient broyé immédiatement. Se glissant sur le coté, il poussa son avantage, découpant l'aine de la bête. Un flot de sang commença à s'en écouler aussitôt. Hurlant sa rage, le monstre plongea sur l'humain, tentant de l'écraser avec son corps. Hilrad roula sur le coté, puis bondit, se retrouvant sur le dos de son ennemi. Celui-ci se cambra violemment, et Hilrad fut projeté plusieurs mètres en l'air. Mettant à parti ses capacités acrobatiques uniques, il fit un double salto avant, resserrant de ses deux mains son emprise sur le bout de sa faux. Puis, en retombant, il l'abattit de toutes ses forces sur le monstre, qui peinait à se relever. La peau de la créature, extrêmement solide, sembla résister un instant, puis céda sous la pointe de la lame courbe, qui s'enfonça profondément. Un hurlement inhumain retentit, puis le monstre eut un sursaut qui fit lâcher prise à Hilrad et l'envoya rouler dans la poussière, et s'écroula, mort.

Hilrad se releva avec peine, récupéra son arme sur le corps monstrueux, tout en reprenant son souffle. Il respirait difficilement, et la poussière qu'il avait avalée en tombant lui brulait la gorge. C'est alors qu'il les vit. Face à lui, sur la plaine noire, des dizaines de créatures semblables à celle qu'il venait de tuer chargeaient. La difficulté qu'il avait eue à vaincre l'un d'entre eux le fit paniquer. Sans la luminosité relative de l'armure de Lyssa, il serait déjà mort. Mais le soleil lui-même n'aurait pu le sauver du groupe qui approchait de lui à grande vitesse. Vibrant de peur, il commença à courir. Face à une telle horde, la fuite était la seule option envisageable. Il courut donc de toutes ses forces, se retournant fréquemment pour voir où étaient ses poursuivants. Mais les bêtes étaient bien plus rapides que lui. Elles le rattrapaient, et certaines amorçaient un mouvement pour l'encercler. Ils n'étaient pas totalement stupides, se dit Hilrad.

Avisant une petite colline, il la grimpa en toute hâte. Le sommet donnait sur un à-pic de plusieurs mètres. Hilrad n'hésita pas un seul instant. Il sauta, fléchissant légèrement les genoux. Il se reçut en douceur, effectuant deux roulades pour absorber le choc. Puis il se releva immédiatement et se remit à courir, tout en vérifiant si les monstres le suivaient. Ceux-ci sautèrent sans réfléchir, se recevant sans problème. Et la poursuite reprit. Cependant, maintenant, Hilrad n'avait plus où fuir. La plaine s'étendait à perte de vue. Il était à bout de souffle. Il faillit adresser une prière à Lyssa, puis se dit que les dieux lui causaient assez de souci comme ça. C'est alors qu'il eut une idée. Il se retourna, un nouvel espoir au cœur. Les monstres, terrifiants, accélérèrent la cadence, sentant la victoire proche. Hilrad prit une grande inspiration puis, alors qu'ils n'étaient plus qu'à quelques mètres, hurla.

- Vous n'existez pas !

Immédiatement, les bêtes titubèrent. Elles regardaient, incrédule, l'humain qui avançait maintenant vers eux. Sa faux était dans son dos. Il était sans défense. Et pourtant elles avaient été stoppées par un simple cri de sa part.

- Vous n'existez pas, et je nie votre présence. Disparaissez !

Les monstres semblèrent perdre leur consistance solide, devenant comme des formes éthérées. Puis ils disparurent totalement. Le derviche fit un grand sourire. Il avait joué sa vie sur ses déductions, mais elles s'étaient révélées exactes.

Entendant des coassements stridents, Hilrad se retourna et leva les yeux. Une nuée d'oiseaux hideux, aux corps de femmes déformés et aux ailes de corbeaux, fondaient sur lui, tenant dans leurs mains des lances noires.

- Disparaissez !

Les oiseaux mystérieux disparurent. Un hurlement de rage sembla résonner au loin. Hilrad, la tête froide, visualisa une terre marron, fertile. Des arbres, de l'herbe, et des plantes. La flore s'installa, et le paysage de cauchemar se transforma. Il pensa à des papillons, et un discret bruissement d'ailes se fit autour de lui. Il conçut un cours d'eau, et le bruit d'une cascade se fit jour. Enfin il voulut observer son œuvre, et la lumière se fit. Un grand soleil brillait haut dans un ciel bleu azur.

- Ce n'était pas si difficile de créer la terre, finalement, dit le derviche, émerveillé.

Il s'approcha du cours d'eau et s'abreuva. Le liquide était merveilleusement bon, et en coulant dans sa gorge, il revigora tout son corps. Hilrad en oublia presque où il se trouvait. Il lança un regard à la ronde, et éclata de rire. Après avoir vu la mort d'aussi près, il se trouvait dans un paradis tropical.

Cependant, quelque chose clochait dans cette perfection, il s'en rendit vite compte. Au loin, il pouvait apercevoir une zone d'ombre qui refusait de s'éclairer. Il la nia de son esprit, et elle ne disparut pas. Au contraire, elle semblait s'étendre. Grossir. Englober de plus en plus de choses. Hilrad comprit qu'en réalité, elle approchait lentement. Et bien vite, il sut que tout autour, le paradis disparaissait, la nuit reprenait le pas sur la lumière. Inexorablement, sa création refluait face à cette force. Et tous ses efforts pour la repousser se soldaient par des échecs.

- Que se passe-t-il ! hurla t'il, impuissant.

La lisière de la zone d'ombre était de plus en plus proche. C'est à ce moment qu'il comprit. Quelques pas en arrière du début du monde sombre, une silhouette approchait. Ses pieds semblaient ne pas toucher le sol, mais glisser à sa surface. Son manteau noir flottait de manière irréelle, dans ce monde privé du souffle du vent. De taille moyenne, la présence de cette apparition était phénoménale. Elle subjuguait. Il était impossible d'en détacher le regard. Son visage, anguleux, comme taillé à la serpe, pourvu d'yeux noirs à reflets d'or, semblait de couleur métallique, et promettait les délices de la damnation. Et dans sa main, frémissante, comme parcourue de plaisir, la Semi-Faucheuse, la faux de la Mort.

Grenth avançait majestueusement vers lui. Et le désespoir s'insinuait dans son cœur comme un poison sournois. Hilrad déglutit, et se tint très droit, digne, et prêt à l'affrontement.

- Ainsi tu as compris les lois qui régissent cet univers, dit la voix sifflante de Grenth. On dirait qu'il s'exprimait par chuchotements, mais le son était aussi audible que s'il parlait avec une voix claire.
- C'est simple, et j'aurais dû le deviner tout de suite, dit Hilrad d'une voix rauque. Nous ne sommes nulle part, et mon corps repose certainement, inconscient, au pied de ton autel. Nous sommes dans mon esprit, et je suis mon âme. Il faut que tu me tues. Ainsi, la coquille vide de mon corps t'appartiendra.
- Tu as bien compris, et maintenant tu vas mourir, souffla Grenth.
- Cependant, fit Hilrad, comme s'il n'avait rien entendu, c'est mon esprit, et de par ma volonté je peux le plier. Ainsi, tes monstres ne peuvent m'atteindre. Et je peux transformer ce monde.
- Tu ne peux me nier moi, je fais partie de toi. Et mon influence est plus grande que la tienne. Observe comme ta création disparait.
En effet, les derniers carrés de nature se volatilisaient, et la lumière n'était qu'un éphémère souvenir.
- Peut être bien, mais tu ne m'as pas encore vaincu. Approche ! Viens voir si ma faux est si irréelle.

Grenth ne répondit pas, et Hilrad eut tout juste le temps de lever sa lame pour parer celle du dieu. Celui-ci s'était déplacé si vite que Hilrad n'avait même pas pu enregistrer le mouvement. En une seconde, il était à plusieurs mètres, puis sur lui. Le coup, une simple attaque circulaire, envoya le derviche tituber plusieurs mètres en arrière. Grenth le laissa se remettre en garde, avant d'attaquer à nouveau. Deux coups, diagonale gauche, diagonale droite. Le premier fut paré, mais le second passa légèrement la garde de Hilrad et lui entailla la cuisse. Il recula en grimaçant.

- Je te ferai regretter de t'être opposé à moi, susurra le dieu.
- T'as appris tes répliques par cœur ? grogna Hilrad, et il chargea à son tour.
- Ravale ton insolence, fit Grenth.
Hilrad mettait toute sa science dans ses attaques. Mais Grenth les repoussait presque négligemment, sans même reculer d'un pouce. Hilrad tenta une feinte à gauche, tourna sur lui-même et attaqua à droite. Son arme heurta le manche de la Semi-Faucheuse, qui rugit d'excitation. Virevoltant à nouveau, il tenta de faucher la jambe gauche du dieu, et celui-ci sourit même en parant l'attaque. La faux de trois-quarts en position de garde, il fit un pas en avant, avant de lancer un soudain salto arrière, visant de ses pieds le menton du dieu pour l'étourdir. Grenth se pencha vers l'arrière, et avant que Hilrad ne touchât le sol, il lui envoya son pied violemment dans l'estomac. Le derviche roula plusieurs fois au sol, avant de se relever en gémissant. Il ramassa sa faux et se remit difficilement en garde.

- Maintenant, il est temps pour toi de souffrir, envoya Grenth.

Et il attaqua. Fulgurant dans l'air, il envoya une série de coups, que le derviche tenta de bloquer. Il y parvint moyennement, et plusieurs petites coupures apparurent sur son corps. La douleur sourdait de tous ses muscles, rudement mis à l'épreuve par la violence des coups et affaiblis par la perte de sang. Hilrad rompit l'affrontement, sautant vers l'arrière. Le dieu le laissa faire, se délectant visiblement de la panique qu'il sentait dans les yeux du jeune élonien.

Hilrad ferma les yeux. Il comprit qu'il ne pourrait tenir encore bien longtemps, encore moins vaincre le dieu. Il avait déjà saisi qu'utiliser la Polyvalence était hors de question ici, c'était le pouvoir de Grenth, et il ne ferait que perdre sa concentration s'il essayait. Il ne voyait pas de solution, et la terreur paralysait son cerveau sous une gangue de glace. Mais y avait-il vraiment une solution ? Il avait trop présagé de sa force, trop cru à son talent. Et à présent il était perdu. Le Dieu de la Mort allait le vaincre, et il deviendrait le plus grand fléau que la terre ait connu.

- Nirva ! Hurla-t-il mentalement, et il sentit son esprit se tendre vers le dehors du monde de ténèbres, alors que le dieu qui lui faisait face chargeait, arme levée, pour l'achever.


Dernière édition par Elindor le Jeu 1 Oct - 20:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyJeu 1 Oct - 20:12

Miam, quel intense combat... Même si Grenth ne semble pas y aller sérieusement Twisted Evil

Elindor a écrit:
Je change de style d'écriture au niveau des dialogues

Honnêtement, je n'ai pas beaucoup vu la différence avec avant. Peut-être à cause de l'alternance des auteurs, ce n'est pas évident de ce remémorer le style de chacun... Malgré ça, tes dialogues sont clairs, aucun problème. A mon avis, ce sont les phrases courtes qui rendent tout ça plus vivant.

Pour cette fois, j'ai une reproche à te faire : ne vas pas trop vite, sinon des fautes apparaissent !

Elindor a écrit:
Il semblerait que nous soyons rendus

Tu ne voulais pas plutôt dire "il semblerait que nous étions attendu" ? Parce que sinon, je ne comprend pas le sens de ta phrase...

Elindor a écrit:
Hilrad sur instantanément où il était.

Ce n'est pas énorme, mais tout de même, le "r" est de trop.

Elindor a écrit:
Cependant, maintenant, Hilrad n'avait plus où fuir.

Je trouve ça maladroit, ce "Hilrad n'avait plus où fuir". Je remplacerais bien ça par "Hirald ne savait plus où fuir" ou "Hirald n'avait plus d'endroit où fuir"...

Ce sera tout Wink
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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyJeu 1 Oct - 20:24

Machewnow Disg a écrit:
Elindor a écrit:
Il semblerait que nous soyons rendus

Tu ne voulais pas plutôt dire "il semblerait que nous étions attendu" ? Parce que sinon, je ne comprend pas le sens de ta phrase...

C'est une expression, ça signifie "Il semblerait que nous soyons arrivés". c'est dérivé du fait de "se rendre quelque part".

Machewnow Disg a écrit:
Elindor a écrit:
Hilrad sur instantanément où il était.

Ce n'est pas énorme, mais tout de même, le "r" est de trop.

faute de frappe, exact.

Merci pour tes comms Wink
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Elindor

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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptySam 3 Oct - 22:47

Nirvana :



Du col qui surplombait la vallée, Rin et Nirvana avaient pu observer le combat qui avait eu lieu en contrebas. Ils reconnurent facilement le premier groupe d’hommes, à la couleur de leur cape et à la couleur criarde des cheveux de leur élémentaliste. Ils espéraient pourtant ne pas être poursuivis après leur évasion, mais apparemment, ces individus avaient retrouvé leurs traces et s’étaient lancés à leur poursuite. Rin peinait encore à marcher, il n’était pas en état de se battre, et la jeune femme n’était qu’une simple moniale … Nirvana avait croisé les doigts pour que leurs poursuivants soient vaincu par ces trois inconnu sortis de nulle part, mais ce ne fut pas le cas. Néanmoins, l’un deux était à terre, c’était déjà ça.

« Ne perdons pas de temps, ils ne sont pas loin derrière nous, il ne faut pas qu’ils nous rattrapent, sinon … »

Rin ne termina pas sa phrase, mais Nirvana avait très bien compris. Elle l’aida à rejoindre leurs dolyaks qui broutaient un peu plus loin. L’homme pouvait marcher seul, mais il lui arrivait parfois de perdre l’équilibre. Après l’avoir aidé à grimper sur sa monture, elle chevaucha à son tour la sienne et lui dit d’un ton nonchalant :

« Passe devant.

- J’aurai espéré qu’après toutes ces aventures tu me fasses enfin confiance.

- C’est toi qui a la carte, bêta. »

L’élémentaliste esquissa un sourire. Elle avait parfaitement raison, la jeune femme le suivait aveuglément depuis qu’il lui avait dit qu’ils allaient rejoindre Hilrad. Il était le seul à connaitre l’endroit où se situait le temple où devait avoir lieu le rituel. Il donna une petite talonnade à son dolyak qui se mit en marche. Le chemin allait être long, certainement plusieurs jours.

Avant de quitter Droknar, Nirvana avait préparé à la hâte leur voyage. Dès lors que Rin lui avait appris que ces inconnus en avaient après Hilrad, elle n’avait pas hésité une seule seconde, malgré le danger que pouvait représenter une excursion en haute montagne. En moins d’une heure, elle avait préparé un sac de provisions, un sac de voyage contenant des couvertures en fourrure pour dormir et se couvrir, avait loué deux dolyaks pour leur périple et avait acheté une longue et épaisse veste forge glace à l’armurier du coin pour l’élémentaliste afin de remplacer la sienne à demi brulée. Elle en avait même également profité pour revêtir une autre tenue. Celle-ci était blanche, idéale pour voyager dans la neige sans se faire remarquer à des kilomètres. Elle était faite dans un épais tissu à base de lin, adapté au froid hivernal, joliment décoré de motifs brodés de marron et de doré. Ses bottes, contrairement à celle de Rin, devaient être fourrées et la protéger des engelures, tous comme ses gants. Repensant aux multiples habits qu’avait porté la moniale depuis leur rencontre, il ne put s’empêcher de lui demander.

« As-tu vraiment une tenue pour chaque situation ?

- Oui, quasiment. Il faut un minimum de garde robe quand on voyage beaucoup. Dis moi, pourquoi Hilrad et ton ami se serait rendu si loin dans les Cimefroides ?

- Je ne peux rien te dire.

- Moi qui commençais à te faire confiance …

Écoute, ces hommes qui nous poursuivent sont dangereux. Nos amis ne sont pas au courant. Tu sais comme moi qu’il vaut mieux qu’on les retrouve avant eux. Et puis, une fois qu’on les aura retrouvés, tu n’auras qu’à poser tes questions à Hilrad, je suis sûr qu’il se fera une joie d’y répondre. » Mentit Rin, espérant que cela empêcherai la jeune femme de vouloir en savoir plus.

Nirvana tenta d’imaginer les retrouvailles avec Hilrad. Comment devait-elle réagir ? Lui sauterait elle au cou soulagée de le retrouver sain et sauf ? Ou allait-elle le sermonner comme il se doit pour l’avoir abandonnée comme un goujat sans aucune explication à Wehhan ? Elle aura amplement le temps d’y réfléchir en chemin. Après tout, toutes ces histoires, ces mésaventures, tout ça était de la faute du derviche ! C’est lui qui avait insisté pour l’emmener au havre de Yohlon ce jour là. C’est à cet endroit qu’ils ont fait la connaissance de Rin, et que tout a commencé. Et le pire, c’était que Nirvana ne savait toujours pas pourquoi il avait voulu l’emmener là-bas ce fameux jour. Il faudrait qu’elle pense aussi à lui redemander.

« Au fait Rin, c’était quoi ce sort que tu as utilisé contre ce guerrier ? Je n’ai jamais entendu parler d’un sort pouvant à ce point affaiblir son utilisateur. A moins que ça ne fasse encore partie des choses que tu ne peux pas me dire…

- Si, je peux t’en parler, ça n’a pas d’importance. Connais-tu les caractéristiques des élémentalistes ?

- Bien sur, comme tout le monde ! Je ne suis pas ignorante ! La première est la conservation d’énergie, qui vous permet d’accumuler plus d’énergie pour vos puissants sorts et de mieux la gérer. Et il y a ensuite la maitrise des éléments de l’eau, du feu de la terre et de l’air.

- Et la plus rare est la maitrise de l’éther.

- La maitrise de l’éther ? » Répéta Nirvana étonnée.

« C’est simple. Le pouvoir commun des élémentalistes est de maitriser les éléments. Je peux utiliser l'air pour le modeler en tornade, le feu pour l'envoyer en boule sur mon adversaire. Je peux cristalliser l'eau contenue dans l'air et en faire de la glace. La maitrise de l'Ether, c'est le niveau au dessus, elle sublime mes pouvoirs. Je deviens capable de modifier la texture même des choses, de manipuler les éléments au niveau le plus... élémentaire. Plus rien ne m'est impossible.

- Je comprends mieux pourquoi l’utilisation de ce pouvoir t’a complètement épuisé, cela doit requérir énormément de ressources de ta part. Si tu pouvais l’utiliser à répétition sans aucune limite, je n’ose imaginer ce que tu en ferais.

- Rassure-toi, je ne l’utilise qu’en ultime recours. Je suis incapable, même après une courte utilisation, d'user de mes pouvoirs habituels correctement. Et pendant plusieurs jours, l'Ether m'est inaccessible. Si je l'utilise trop longtemps, je pourrais même en mourir.

- Mais comment as-tu découvert ce pouvoir ? »

Rin était de nouveau devenu muet. La moniale commençait à en avoir assez de tous ces secrets. Elle tenta sa chance.

« Il provient de Grenth c’est ça ? »

Rin se retourna, une expression de surprise s’était dessinée sur son visage. Néanmoins, il ne répondit pas pour autant. La jeune femme continua.

« Je vois que j’ai visé juste. Tu te demandes certainement comment je peux le savoir ... Et bien pour une fois, ce sera moi qui ne répondrai pas à ta question, j’ai aussi mes secrets. Je sais que tu obéis au dieu de la mort, inutile de le nier. Il souhaite s’emparer du corps d’Hilrad, il a même déjà commencé. C’est pour ça que tu as lui as obéi quand il t’a demandé de veiller sur moi, je ne vois pas d’autre explication. Toi, Kaylia, ton ami qui est avec Hilrad en ce moment et peut être encore d’autres, vous obéissez tous à Grenth ! Et vous m’avez éloigné pour ne pas être gênés, mais aujourd’hui, tu as besoin de moi, tu ne peux pas y aller seul. Je me trompe ? »

Alors que Nirvana s’attendait à un autre silence en retour, la langue de Rin se dénoua enfin.

« Tu m’impressionnes. J’ignore comment tu as pu le découvrir, mais je n’ai plus de raison de te le cacher. C’est vrai, j’ai besoin de ton aide pour les rejoindre, je trop faible et le temps presse. Nous avons pour le moment un but commun, retrouver Hilrad.

- Ce que je ne sais pas encore, c’est pourquoi allez au cœur des Cimefroides. Pourquoi vous isolez vous ainsi ?

- Ça suffit ! Tu en sais déjà beaucoup trop ! Ne t’avise pas de tenter de t’opposer à la volonté d’un Dieu ! C’est peine perdue. Tu t’imagines peut être pouvoir aider ton ami à échapper à sa destinée, mais tu te trompes lourdement, c’est déjà trop tard. »

Nirvana repensa au comportement qu’avait eu Hilrad lors de leur voyage dans le tourment. Rin avait peut être raison, il était peut être déjà trop tard. Mais peu importe, il n’était pas question de renoncer et de faire demi-tour.

Deux jours durant, ils continuèrent leur route vers le nord. Rin semblait allait mieux, son visage avait repris des couleurs, malgré la température de plus en plus basse. Depuis leur dernière discussion houleuse, l’homme s’était montré beaucoup plus distant. Il ne parlait que lorsque cela était nécessaire, et ne répondait aux questions de la jeune femme que par des oui ou par des non. Parfois même, il ne prenait pas la peine de répondre. Dès que le soleil commençait à disparaître derrière les montagnes, ils trouvaient un endroit où passer la nuit. Ils se relayaient à tour de rôle pour monter la garde près du feu. Nirvana se demandait encore pourquoi Rin avait insisté pour partir seulement tous les deux. Les Cimefroides étaient pourtant réputées dangereuses. Puis au petit matin, ils reprenaient leur chemin sans un mot. Durant ces deux jours, la détermination de Nirvana n’avait pas changée, néanmoins, le doute s’installait de plus en plus dans ses pensées. Comment pouvait-elle intervenir ? Comment pourrait elle aider Hilrad ? N’était-il déjà pas trop tard ? Autant de questions qui revenaient sans cesse. Puis enfin, le bout de leur route lui parut soudain plus près que jamais. Rin avait stoppé sa monture.

« Nous y sommes presque. C’est là-haut sur l’autre flanc de cette montagne. » Dit-il en désignant du doigt la montagne qui se dressait devant eux. Celle-ci était bien plus haute que les autres, son sommet était dissimulé dans d’épais nuages gris, porteurs de neige et de grêle.

« Il nous reste le plus dur à parcourir. » Ajouta-t-il avant de faire repartir son dolyak. N’entendant pas les bruits de pas s’enfonçant dans la neige le suivre, il se retourna. Nirvana n’avait pas bougé, son regard ne s’était pas détaché de la montagne.

« Nous n’avons pas de temps à perdre, dépêche toi ! » Lança-t-il.

Mais la moniale reste figée, ses pensées étaient ailleurs. Elle ressentait quelque chose d’étrange, difficile à décrire. Une aura sombre, envahissante, semblait provenir de là-bas. Mais il y avait autre chose, presque imperceptible, une sensation étrange, comme une présence qui lui était familière. Et celle-ci semblait l’appeler, crier au secours perdue au milieu de toute la noirceur que dégageait la montagne.

« Hilrad ! » Pensa-t-elle soudain comme si c’était une évidence.

Nirvana ferma les yeux et joignit ses deux mains pour une prière. Elle se remémora le visage de son ami, qu’elle n’avait pas vu depuis maintenant plusieurs semaines. Il avait besoin d’aide, elle sentait sa détresse au plus profond de son cœur. L’ombre autour de lui se faisait de plus en plus oppressante.

« Hilrad je t’en conjure, ne laisse pas Grenth avoir le dessus. Il faut que tu le repousses. C’est ton corps. Il n’a pas le droit, il ne peut pas ! Je sais que tu en es capable. Tu peux repousser un Dieu ! Courage ! Ai confiance en toi, moi j’ai confiance en toi ! Je refuse que tu disparaisses, je ne le supporterai pas. Tiens bon ! »
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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyMar 6 Oct - 14:31

Okrya :



Elle se réveilla au petit matin, alors que le soleil pointait au dessus des montagnes environnantes. Les paysages alentours semblaient avoir été dessinés par la plume d’une divinité. Mais laquelle ? Tandis que le doux chant des griffons résonnait dans l’air pur des Cimesfroides, la jeune femme battait faiblement des paupières. Dans la grotte qui leur avait servi de refuge pour la nuit, tout le monde dormait paisiblement. Tous sauf Halden qui se tenait auprès d’elle et avait veillé toute la nuit à ses côtés. Il semblait inquiet. En effet, après l’incantation, Okrya avait rapidement perdu connaissance, tout en se tordant de douleur, le visage déformé par la peur. Elle avait hurlé à la mort et s’était débattue violemment. Kinsley avait fini par l’emprisonner dans une bulle d’air, juste avant que la jeune femme ne perde connaissance.


Okrya ouvrit lentement les yeux. La lumière qui venait de dehors l’aveuglait. La jeune femme se couvrit le visage afin de se réveiller en douceur. Elle avait passé une des pires nuits de sa vie. Sa tête fourmillait de souvenirs qui appartenaient à quelqu’un d’autre et qui consistaient en une succession d’images floues. Des évènements de l’ancien temps qui se bousculaient dans sa tête. Rien d’autre. Elle n’avait décidément rien appris de son « Réveil ».
Quand Halden la vit se blottir dans sa cape, il accourut à ses côtés. Il la serra dans ses bras et lui dit, le regard plein de tendresse :


« Comment te sens-tu ?
-Je ne sais pas. Je me sens bien physiquement, mais c’est dans la tête que ça ne va pas.
-Tu veux me raconter ?
-Non, pas pour le moment, je ne suis sûre de rien. »


Il l’aida à se relever. Okrya regarda la grotte vide. Eleanor et Kinsley discutaient paisiblement dans un coin. Ces derniers interrompirent leur conversation quand la jeune femme s’approcha d’eux.


« Tu es prête ? demanda Eleanor.
-Prête à quoi ?
-A rentrer dans la plus belle cité jamais construite. Nous partons pour Ciel.
-Tu te moques de moi j’espère ? Pourquoi on y est pas allés hier soir ? dit Okrya.
-La porte ne s'ouvre qu'à des heures précises. Kinsley, lance donc l'enchantement. »


Sur les parois de glace se traça une porte. Elle naquit de deux jets de lumière qui semblaient provenir de la roche même. Quand l’encadrement fut dessiné, l’espace qu’il délimitait se mit à briller violemment. La glace se dématérialisa et laissa apparaître une immense allée bordée de pelouses vertes sur laquelle étaient plantés des dizaines d’arbres en fleurs. Eleanor traversa la porte se retrouva aussitôt sur le domaine enchanté. Okrya et Halden la suivirent quand Kinsley leur annonça qu’il ne pourrait pas les suivre cette fois-ci.
Tandis que le passage se refermait sur la grotte, le groupe poursuivait son chemin de long de l’allée.

« Où sommes-nous ? demanda Halden.
-Voici Ciel, l’ancienne cité suspendue dans les airs que l’Unique a construite pour nous, ses fidèles. C’est grâce à elle que nous avons pu échapper à l’Apocalypse. Ses remparts sont dotés d’une très puissante magie, celle de l’Unique. Aucun des faux Dieu n’a essayé de s’attaquer à Ciel. Cette cité est en permanence sous la protection du Dieu Suprême.
-Et maintenant, qu’allons-nous faire ? poursuivit l’homme.
-Nous allons parler au Conseiller Falhurst. C’est le descendant du fondateur de l’Ordre. Il est le seul qui puisse communiquer avec l’Unique, mais ce n’est pas si simple que ça. Je vous expliquerai en temps utile. Pour le moment, il faut que je vous le présente. »


Okrya n’avait jamais vu pareille cité. Tout semblait n’être que magie ou enchantement. Sur la pelouse poussaient instantanément d’innombrables fleurs qui, une fois arrivées à maturité, s’élevaient lentement dans les airs. Les arbres semblaient êtres figés. Le temps n’avait aucune emprise sur eux et les bourgeons qu’ils portaient paraissaient ne jamais vouloir éclore.

Le ciel était clair. Le soleil illuminait les jardins de la cité avec une force inouïe, presque irréelle. La lumière enveloppait tous les éléments du décor mais n’était pas aveuglante ni agressive. Elle avait quelque chose d’apaisant. Au loin se dessinaient les remparts de Ciel. Ces derniers ressemblaient à de simples murailles de pierre mais cependant, une sensation de grandeur, de puissance s’en dégageait. Nul n’avait osé les prendre d’assaut.


Le groupe continua sa marche et finit par arriver au pied d’une immense porte. La porte de Ciel. Okrya regarda avec admiration, telle une enfant, l’imposant chef d’œuvre. De part et d’autres avaient été gravés des milliers de sculptures qui représentaient l’histoire du monde aux côtés d’une phrase assez mystérieuse, inscrite dans une langue inconnue.
Ils avancèrent encore et se retrouvèrent sur la place de la ville. En son centre, une fontaine faisait s’écouler une eau limpide comme l’air et qui rebondissait sur les surfaces, décrivant ainsi de petits arcs de cercle. Les maisons s’étaient organisées autour de ce spectacle. C’étaient de grandes bâtisses de pierre et de bois, toutes décorées de fleurs aux milles couleurs.


Cependant, quelque chose gênait Okrya et Halden. C’était le regard des habitants de Ciel. Sur leur passage, les têtes se tournaient et entamaient des messes basses. En quelques minutes, tous les cielans savaient que des étrangers se baladaient entre les murs de leur paradis. Eleanor rassura ses invités et les pria de ne pas trop se faire remarquer. Tandis que derrière eux s’était formé une sorte de cortège de curieux, ils arrivèrent à leur destination, l’habitation du descendant des Falhurst.


On aurait dit un palais dont les murs semblaient être faits d’ivoire. La lumière s’y reflétait et cela rendrait l’édifice encore plus impressionnant, encore plus magique. Une tour gigantesque se dessinait au centre du domaine et paraissait mener tout droit au domaine de l’Unique. La magie des lieux avait failli faire oublier à Okrya pourquoi elle était là. Elle n’allait pas tarder à le savoir.
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Machewnow Disg

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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyMar 6 Oct - 20:04

Je voulais poster un commentaire après la partie de Nirvana, mais quand je l'ai fait, j'ai eu un problème de connexion et mon message a été perdu... Et j'ai eu la flemme de le reécrire. Rolling Eyes

Elindor a écrit:
C'est une expression, ça signifie "Il semblerait que nous soyons arrivés". c'est dérivé du fait de "se rendre quelque part".
Autant pour moi. Je ne connaissais pas cette expression Neutral

Rien à corriger pour la partie de Nirvana. Vivement que Nirvana (le personnage...) retrouve Hilrad !

Pour Okrya, par contre :
Okrya a écrit:
Pourquoi on y est pas allés hier soir ?
Pas de "s" à "allés", "on" n'est pas un pluriel, hein Wink
Après si ça ne tenait qu'à moi, j'aurais écrit ça "Pourquoi n'y est-on pas allé hier soir ?", mais vu que c'est Okrya qui parle cette fois, ça peut passer silent

Okrya a écrit:
Les arbres semblaient êtres figés.
Tu as sûrement dus aller trop vite, mais on ne met surtout pas de "s" à un verbe !

J'ai une autre remarque à faire, mais celle-ci est plutôt de l'ordre de la construction du récit : quand Eleanor demande à Kinsley de lancer l'enchantement pour ouvrir la porte, on enchaîne tout de suite sur l'ouverture de la-dite porte ; en clair, on a l'impression que Kinsley n'a rien fait et qu'elle s'est ouverte toute seule... Une petite description de ce qu'a fait Kinsley aurait été le bienvenu !

Cette cité, Ciel, est étrange... Et j'ai l'impression que l'Unique se prépare tranquillement à donner une fessée aux faux dieux Twisted Evil
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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyVen 9 Oct - 2:19

Parmi les "faux dieux", y'en a peut être qui sont masochistes, une bonne fessée peut alors devenir agréable ...


Elindor :



Le Dieu de la Mort avait visiblement décidé d’en finir. La lame à hauteur de cou, il s’était projeté vers l’avant, et une fraction de seconde plus tard la tête d’Hilrad devait tomber. Précipitamment, Hilrad leva sa propre faux pour parer l’attaque. Pas assez rapide. Une nouvelle plaie s’ouvrit sur son épaule, qui se mit à saigner abondamment. Le derviche fit une nouvelle esquive, se mettant hors d’atteinte.

- Nirva !

En ce moment critique, alors qu’il se sentait perdu, elle était la seule qui puisse le soutenir, la seule qui pourrait faire en sorte qu’il ait encore une chance. Qu’avait il fait de la laisser à Vabbi ? Pourquoi avoir écouté Rin, tout en sachant pertinemment que l’élémentaliste aux cheveux bleus n’était pas digne de confiance ? Il para une nouvelle attaque sauvage du Dieu, qui apparemment prenait énormément de plaisir, et avait légèrement ralenti son attaque, avant de faire un pas chassé et de se mettre à courir. Grenth ne le laissa pas faire. Avec une célérité extraordinaire, il fut sur ses talons, l’obligeant à se retourner et à bloquer un coup tout en étant déséquilibré. Le derviche roula dans la poussière sous la force de l’impact. Son bras était engourdi par la violence des coups, et sa faux vola, pour se planter au sol à quelques pas de là, hors d’atteinte. Le Dieu sombre marchait sur lui, une expression de triomphe extatique sur son visage anguleux.

- Nirva ! Pleurnicha le derviche.

La force de son appel lui sembla résonner comme un écho sur les montagnes environnantes.

- Les montagnes ? pensa Hilrad.

Là où quelques secondes avant, se trouvait une plaine obscure à perte de vue, un paysage magnifique prenait maintenant place. Hilrad était hors d’atteinte de son ennemi, il se trouvait sur le sommet d’un pic apparemment extrêmement élevé. Le sol était hors de vue, caché par une mer de nuages cotonneux, d’un blanc de neige, qui semblaient voyager vers une destination mystérieuse. Partout alentour, De hauts pics perçaient cet océan blanc, recouverts d’une dense forêt ou encore simplement parcourus de petits cours d’eau. Plusieurs mètres plus bas, Grenth tempêtait, apparemment furieux de n’avoir pu donner le coup de grâce. Il tentait visiblement de faire disparaitre le paysage à la force de sa volonté, mais il n’y parvenait pas, et même l’ombre qui l’entourait semblait faiblir. Hilrad l’ignora. La beauté de l’instant ne pouvait être gâchée par les rêves de conquête de ce monstre. Il comprit alors. Il avait presque oublié qu’il se trouvait dans son propre esprit. Le Dieu qui lui faisait face avait réussi à lui faire perdre le contact avec la réalité. Ce paysage, ce panorama magnifique et harmonieux, était né de ses sentiments pour Nirvana.

C’est alors que le soleil apparut. Un soleil éblouissant, triomphant, qui réconforta le derviche. L’ombre disparut totalement de ce monde. Grenth se retrouva en pleine lumière et se recroquevilla au sol. Les rayons du soleil semblèrent alors se concentrer en un point, se rejoignant pour baigner le visage du derviche d’une lumière bienfaitrice. Hilrad sentit une larme rouler sur sa joue, alors que disparaissaient les entailles, coupures, et blessures qui parsemaient son corps. Le sang ne fut plus qu’un mauvais souvenir, tandis que ses muscles se détendaient, miraculeusement ragaillardis. Le derviche reçut alors pléthore d’images et de sensations, qu’il savoura comme de l’ambroisie. Amitié profonde et amour sincère, affection et tendresse, réconfort et protection, solidarité et courage. Voila ce que lui transmettait le rayon de soleil. Et il sut d’où il venait. D’au-delà de l’espace, Nirvana lui avait pardonné, et elle le soutenait maintenant de toute la bonté de son cœur, de toute la pureté de ses émotions. C’était grâce à elle si Hilrad était encore vivant. Si son âme ne souffrait pas mille tourments dans l’enfer fantasmé et créé par le Dieu pervers qui lui faisait face quelques instants avant, et qui gisait maintenant comme une créature misérable.

Libéré de ses craintes, soulagé de ses entraves, Hilrad se rendit compte qu’en ce monde, rien ne lui était impossible. Il fit apparaitre son arme dans sa main, et se laissa flotter jusqu’à l’endroit où se trouvait son ennemi. Celui-ci semblait souffrir, mais allongé sur le coté, il attendait, impassible et silencieux.

- Voici ce que peut apporter l’amour d’une autre personne. Peux-tu le comprendre, Dieu de la Mort ?
- Je le peux, affirma t’il. Sa voix n’était qu’un souffle, mais restait parfaitement audible.
- Et comment le pourrais-tu, toi qui n’es pas humain ?
- Je fus humain, un jour.
- Un tel mensonge ne te sauvera pas, fit le derviche. Grenth ne répondit pas. Je ne vais pas te tuer, ajouta Hilrad. Te tuer serait une double erreur. Tout d’abord, cela ferait de moi l’héritier de tes pouvoirs, ce que je ne veux à aucun prix. De plus, cela me rendrait exactement comme toi, qui tues sans remords, et pour qui la vie n’a pas de valeur. Tu as bien mal choisi ton élu, Dieu Grenth. J’ai toujours eu le plus grand respect pour toute vie. Je ne me bats que lorsque c’est nécessaire, mais je préfère la voie diplomatique.
- Un véritable idiot, ironisa Grenth, toujours prostré au sol. Il semblait sans force.
- Cela dit, fit Hilrad, ignorant une nouvelle fois son alter-ego, je ne peux me passer de toi. Il y a un Dieu déterminé à me voir mourir, et d’après ce que m’a dit Rin il pourrait bien y en avoir d’autres. J’ai des difficultés à faire confiance au divin ces jours-ci. Mais la solution est simple.

Hilrad avait participé au combat contre Abaddon. Lancier du soleil prometteur, il avait soutenu Kormir, l’accompagnant jusqu’à la bataille finale et à la destruction du Dieu des Secrets. Abaddon avait réussi à commencer à se libérer, le sceau qui le retenait perdant de sa puissance. La création d’un tel sceau avait pris un temps considérable, et avait demandé une puissance inimaginable pour un mortel, mais Hilrad se trouvait dans sa propre âme, et rien ne lui était impossible ici. Mentalement, il créa instantanément autour du Dieu un sceau, afin de contenir sa puissance, et qu’il ne soit plus en mesure de l’utiliser. Comprenant ce que Hilrad faisait, Grenth hurla, mais il était parfaitement impuissant. Il se retrouva enfermé par des barreaux d’énergie pure.

- Tu regretteras ceci, petit homme, lorsque je serai libre à nouveau, fit il, dépité.
- On en reparlera le moment venu, tu veux bien ? Tais toi un peu, j’ai mal à la tête.

Hilrad fit quelques pas. Il savait parfaitement qu’avec une simple pression mentale il reprendrait conscience, dans la neige, en face de l’autel de Grenth. Il se retourna une dernière fois vers lui.

-Si tu t’ennuies, fais apparaitre des dés.

Et il disparut. Le cri de rage de Grenth l’accompagna lors de son voyage de retour à la conscience. Il ouvrit les yeux, souleva sa tête, et se releva, secouant la neige qui lui collait au visage et aux habits. Puis, se retournant, il entama tranquillement le chemin vers l’entrée du temple. Il était en paix.

Et, mieux, il allait retrouver Nirvana. Parfois, se dit le derviche, la vie est belle.

***

Kinsley avait annoncé à ses compagnons qu’il ne pouvait pas les suivre à Ciel. Ce n’était pas tout à fait vrai. En réalité, le conseil aurait aimé avoir un rapport détaillé de sa part, mais lui voyait les choses autrement.

Il avait croisé l’avatar de Grenth. Il avait rencontré la Mort en personne, marchant parmi les arbres, glissant sur la neige, au détour d’un chemin perdu. Il avait vu les yeux sombres qui le calculaient, il avait cru ressentir comme une tentacule obscure fouiller son esprit. Et pourtant, il était en vie. Mieux que cela, l’homme ne l’avait pas particulièrement impressionné. Il était sur de pouvoir lui asséner un coup traitre, et prendre ainsi sa vigilance à défaut. Et s’il réussissait…

Voila la raison pour laquelle Kinsley n’était pas rentré se reposer de son long périple. La raison pour laquelle il trébuchait à présent entre les arbres, transi de froid, mais déterminé. Kinsley avait enfin une chance d’accéder à la gloire. Depuis toujours, la reconnaissance des autres avait été son but. Son père, remarquant chez le jeune homme des qualités intellectuelles rares, le fit former au commandement, et mener des hommes au combat était devenu comme une seconde nature pour lui. Avide d’apprendre, afin de pouvoir en toute circonstance faire étalage de ses connaissances, il s’était instruit dans toutes les disciplines possibles. Puis l’adolescence avait prit fin, et avec elle les entraves s’étaient brisées. Le jeune homme partit sur le terrain, mettant en pratique toutes ses connaissances théoriques, multipliant les exploits personnels. Son objectif était clair. Il voulait que l’Unique le remarque, et reconnaisse en lui un humain digne d’intérêt.

Mais jusqu’à présent, l’Unique l’avait toujours ignoré, réservant ses seuls rares messages à cet imbécile de Falhurst. Non que le conseiller fut mentalement limité. Mais Kinsley trouvait son esprit étriqué, sa vision des choses simplistes, son attitude passive. Il aurait fait un bien meilleur conseiller que le descendant du Fondateur. Cependant, une nouvelle chance s’offrait à lui. S’il pouvait tuer l’hôte de Grenth, ce qui paraissait aux autres si improbable, il aurait fait ses preuves, et un siège au conseil lui serait naturellement offert. Peut être même Falhurst accepterait de le mettre en relation avec l’Unique ? De plus, débarrasser le monde de cette vermine dominatrice, de ce Dieu de la Mort excentrique et narcissique, serait certainement la meilleure chose qu’il ait jamais faite.

C’était avec ces pensées que Kinsley cheminait difficilement en direction du temple caché de Grenth, où il soupçonnait le grand derviche en armure noire de se rendre. Ni les embuches du chemin, ni la possibilité de sa mort prochaine ne pouvait doucher son enthousiasme. S’il mourrait, ce serait pour la bonne cause. Et s’il vivait, il en sortirait grandi.

Soudain, portés par le vent, des voix lui arrivèrent aux oreilles. Les individus ne semblaient pas loin, et il eut tout juste le temps de se tapir derrière un gros tronc mort qui gisait sur le sol, qu’ils furent en vue. Un homme, de taille moyenne, aux cheveux bleus, et une jeune femme, une jolie brune. Ils semblaient se disputer violemment. Kinsley sourit devant cette image millénaire. Un homme et une femme se querellant, quel que soit le lieu et la situation, pour des broutilles. Lui aussi, un jour, espérait épouser Eleanor et pouvoir se chamailler ainsi avec elle.

- Je te dis qu’il est en vie, ton satané Dieu n’a pas réussi, disait la jeune femme.
- Il est impossible qu’il ait résisté au rituel. Sa personnalité ne peut rien face à celle de Dieu.

Kinsley tendit l’oreille. Ce n’étaient peut être pas des propos sans intérêt, après tout.

- Tu es têtu. Ton Dieu est un faux Dieu ! Admets-le !
- Non ! C’est impossible ! Tu mens comme tu respire.
- Je ne mens jamais.
- Mensonge !

Voyant qu’ils avançaient rapidement, qui plus est dans la même direction que lui, Kinsley leur emboita le pas, tout en restant précautionneusement à couvert. Cela continua ainsi plusieurs minutes durant, la jeune femme tentait de convaincre l’homme, qui niait catégoriquement toutes ses affirmations. Cependant, leurs propos troublèrent Kinsley. Serait-il possible que lorsqu’il avait croisé le derviche, celui-ci fut en route vers le lieu du rituel ? Et, bien plus important, aurait il réellement pu résister à la puissance d’un Dieu ? Les implications seraient énormes. Il serait possible de sauver les hôtes. Les rêves de gloire de Kinsley s’envolèrent. Il y avait plus urgent ici. Il devait à tout prix rester au contact de ces deux personnages et en apprendre plus.

C’est alors qu’ils débouchèrent sur une petite clairière, et s’immobilisèrent immédiatement. Au centre, sur un rocher plat, un jeune homme bronzé était allongé et semblait dormir. Et derrière lui, dans l’encadrement géant du portail du temple de Grenth, éclairé par la lumière du soleil couchant, se tenait majestueusement un homme. Un homme dont le regard passa de l’homme aux cheveux bleus à la femme, puis de la femme se posèrent directement sur lui, Kinsley, pourtant parfaitement dissimulé. Il lui fit comprendre d’un signe de tête qu’il savait qu’il était là, puis reporta toute son attention sur la jeune femme. Beaucoup sembla passer entre eux sans qu’aucune parole fut échangée, puis enfin elle s’avança vers lui.

Vers le grand derviche aux yeux sombres, à l’armure noire minutieusement ouvragée, et aux regard si perçant. Vers Hilrad Marcheciel, hôte désigné de Grenth, Dieu de la Mort.
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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyDim 11 Oct - 17:19

Que d'émotion quand Hirad appelle Nirvana au secours ! Sad

Elindor a écrit:
-Si tu t’ennuies, fais apparaitre des dés.
/roll 6
Elle m'a bien fait marré cette remarque tongue

Il arrive à sceller un dieu dans son propre corps ? Je suis impressionné Surprised

Hilrad est ressortit de là plus fort, mais il y a encore pas mal de dieux et autres qui veulent sa peau, alors bonne chance à lui Laughing
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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyLun 12 Oct - 0:39

tu n'es pas au bout de tes surprises, mon ami, et je te remercie de ta fidélité à commenter notre œuvre !


Nirvana :



Après tout ce temps, Hilrad et Nirvana se retrouvaient enfin. Le jeune homme souriait, heureux de revoir son amie saine et sauve. Mais au fur et à mesure que Nirvana se rapprochait de lui, il se rendit compte que ce n'était pas réciproque. Elle semblait énervée et le visage du derviche vira rapidement de la joie à l'inquiétude. La jeune femme s'arrêta devant lui, le pointa du doigt et commença à exprimer d'une voix haute et forte son mécontentement.

« Tu m'as laissé en plan sans prévenir, sans aucune explication ! J'ai manqué de me faire tuer par une fanatique enragée ! J'ai gravi les montagnes de la désolation sous des pluies diluviennes ! Je me suis retrouvée en plein désert avec ce menteur de Rin, on a failli y mourir grillés ! J'apprends ensuite que le Dieu de la mort en personne veut s'emparer de ton corps, rien que ça ! ... »

Nirvana était furieuse, elle s'arrêtait de crier uniquement pour mieux reprendre son souffle. Elle repoussait Hilrad en arrière d'un doigt appuyé sur son torse. Celui n'osa pas l'interrompre, cela aurait pu l'énerver encore plus.

« …On s'est fait agresser et emprisonner par une bande de vauriens en cape pourpre, on s'en sort in extrémis et là, j'apprends que ces mêmes personnes en ont après toi ! Me voilà obligée de traverser la moitié des Cimefroides malgré cette neige et ce vent glacial pour retrouver monsieur arborant un grand sourire satisfait et son garde du corps en train de roupiller ! Tu as intérêt à avoir une très bonne explication ! »

La moniale s'arrêta net, fusillant le derviche du regard. Hilrad était gêné, ce n'est pas comme cela qu'il avait imaginé leur retrouvailles. Il ne s'attendait pas du tout à de telles remontrances, il avait au contraire espéré que son amie aurait comprit la situation et aurait été plus indulgente. Il détourna les yeux vers Rin puis vers Essed, implorant son aide du regard. Le parangon, assis sur son rocher, tentait maladroitement de retenir son fou rire. La situation semblait l'amuser au plus haut point. L'élémentaliste lui, restait placide.

« Écoute … »

Mais alors qu'Hilrad s'apprêtait à se lancer dans une explication, Nirvana vint se blottir contre lui et l'enlaça à la taille. Finalement, elle lui avait pardonné.

« Tu n'as rien, c'est l'essentiel, mais ne me refait jamais ça. »

Hilrad oublia son explication et se contenta de serrer Nirvana dans ses bras tout en lui promettant qu'il ne la laisserait jamais plus tomber.

Rin avait observé la scène jusque là sans dire un mot. Il ne comprenait pas, le rituel devait déjà avoir eu lieu, mais la personne qui se tenait devant lui était Hilrad et non pas le Dieu de la mort, c'était certain. Agacé, il se tourna vers le parangon,

« Essed ! Mais qu'est ce qui se passe ? Le rituel devrait être fini ! Comment se fait-il qu'Hilrad soit encore conscient ? »

- Le rituel a eu lieu, exactement comme prévu. Enfin presque, je n'aurai pas cru que ça puisse se finir ainsi. Apparemment, Grenth n'a pas eu le dessus.

- Comment ? Attends, tu veux dire que Grenth ne s'est pas réincarné ? C'est impossible !

- Il faut croire que si.

- Tu devais veiller à ce que tout ce déroule bien.

- Du calme ! J'ai fait ce que j'avais à faire, j'ai rempli ma mission. Mais pour ce qui est du rituel en lui-même, je n'y peux rien.

- Il faut qu'il recommence le rituel ! Nous ne pouvons pas échouer maintenant. Nos ennemis sont à nos trousses, que ce soit Dhuum ou un autre, sans Grenth et ses pouvoirs, nous allons tous nous faire tuer ! Tu étais là toi, tu as vu ce qui est arrivé à Kaylia !»

L'attitude désintéressée d'Essed énervait de plus en plus l'élémentaliste. Il voulu lui demander pourquoi le fait que Grenth, son maître, ne se soit pas réincarné ne l'inquiète pas plus que ça, mais le parangon pointa du doigt quelque chose derrière lui. Rin se retourna et n'eu ni le temps de voir ni le temps d'éviter le coup de bâton qu'il prit en plein visage avant de s'effondrer au sol dans la neige. La moniale l'avait frappé de toutes ses forces, bien décidée à en finir avec cette histoire. Elle recula tout de suite, craignant une riposte du parangon. Mais celui-ci resta immobile, puis se mit à rire aux éclats, au grand étonnement de Nirvana.

« Hilrad, il n'y a plus que lui. Neutralise-le et allons-nous-en ! »

Hilrad soupira, une main sur le front traduisant sa gêne. Nirvana l'étonnerai toujours.

« Attends … Je n'ai pas l'intention de m'en prendre à Essed.

- Mais ? Pourquoi ? Ils obéissent à Grenth, tous ce qu'ils veulent c'est ton corps, tu ne l'as pas compris ?

- Bien sur que si, mais c'est plus compliqué que ça, il va falloir que je t'explique. Il s'est passé pas mal de choses ces dernières semaines.

- Ecoutez vous deux, interrompit le parangon, Vous avez visiblement plein de choses à vous raconter. Le soleil va se coucher d'ici une heure ou deux, alors je vous propose de passer la nuit ici à l'abri. Comme çà, vous aurez tout le temps de discuter, et Rin aura le temps de s'en remettre.» Expliqua t-il en relevant son ami à demi inconscient sur son épaule.

« Essed a raison Nirvana. Et ne t'inquiète pas pour ça, Rin ne t'en voudras pas.

- J'espère bien que si ! »

Essed se remit à rire. La bouteille de bière vide à ses pieds devait y être pour quelque chose.

« Il ne faut pas lui en vouloir, il a juste un petit penchant pour l'alcool, par ce froid, ça le réchauffe. Il ne se moque pas de toi, je t'assure. Tu peux lui faire confiance. Nirvana, j'aimerai que tu conduises Rin à l'intérieur. Il faut que je règle un truc avec Essed.

- Quoi ? Mais … »

La jeune femme s'interrompit. Hilrad était on ne peut plus sérieux, elle reconnu ce regard et comprit tout de suite, son ami avait repéré un danger et s'apprêtait à agir. Sans ajouter un mot, elle s'empressa de débarrasser le parangon de son fardeau et se dirigea vers la porte du temple. Nirvana poussa le lourd portail et entra. Un grand couloir s'étendait devant eux, et malgré le fait qu'il n'y eu pas de plafond et étant donné l'heure tardive du soir, la lumière n'éclairai presque pas l'endroit. Elle déposa Rin doucement par terre le long du mur et ressortit aussitôt afin de prêter main forte à ses compagnons. Mais c'était inutile, ils avaient déjà maitrisé la situation. Nirvana les rejoignit plus loin. Entre Hilrad et Essed, un homme se tenait à genoux dans la neige. Hilrad le gardait en joue avec sa faux.

« Je te reconnais, on t'a croisé hier dans la montagne. Avec ta cicatrice et ton œil en moins, il n'y a aucun doute. Qui es-tu ? Pourquoi nous as-tu suivis ? Où sont tes amis ? » Demanda Hilrad autoritaire.

Kinsley inclina la tête vers le sol et resta silencieux. Parler serait trahir l'Ordre. Mais se taire pourrai lui couter la vie et jamais plus il ne reverrait le doux visage de sa bien aimée. Bien que cette idée lui paru des plus déplaisantes, il préféra rester muet. L'existence de l'Ordre ainsi que son but devaient à tout prix rester secrets. Tous l'observèrent quelques secondes en silence, puis Hilrad reprit.

« Il sait que Grenth m'a désigné comme son hôte, je les ai entendu le dire. Je ne serai pas étonné que se soit la raison pour laquelle il soit là. »

Nirvana et Essed s'étonnèrent. Comment cet inconnu aurait-il pu savoir ? Mais ce fut Kinsley le plus étonné, le derviche avait donc pu entendre leur conversation, malgré la distance qui les séparait. Il avait également su le trouver d'un seul regard, bien que bien dissimulé derrière un rocher . Mais en y repensant, cet homme n'était autre que l'hôte désigné de Grenth, qui sait de quel genre d'autres prouesses il était capable.

Essed soupira.

« Décidément, il faut croire que l'identité d'Hilrad n'est plus un secret pour personne ces dernier temps… Allez, dis nous, pour qui travailles –tu ? » Questionna à son tour Essed.

Mais une fois de plus, l'homme resta muet.

« Que fait-on maintenant ? » Demanda Nirvana
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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyLun 12 Oct - 17:47

Outch ! Je plains Rin, il n'a pas dû le voir venir, ce coup là Neutral Bon, après c'est vrai qu'il l'a un peu cherché...
Bon, de rapides retrouvailles, la rencontre avec Kinsley... A part ça on apprend pas grand chose, et vivement qu'il y ait de nouveau de la baston ! *rire de barbare*
... Ou pas sinon ça va trop vite...
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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyMer 21 Oct - 10:56

Rin l'a effectivement bien cherché !
Et voici la suite !




Ashido :



Ashido se réveilla à l'intérieur de la caverne. Il prit quelques secondes pour reprendre ses esprits puis se leva. Amad et Kiera étaient à l'extérieur de la grotte. Il les rejoignit.


"Enfin réveillé ? dit Amad sur un ton de reproche, on n'a pas que ça à faire tu sais.
-Vous avez trouvé quelque chose d'intéressant?
-Des plans qui amènent à la cachette de Kordan et qu'on a aucune chance de rattraper les inconnus, ils se déplacent sur des dolyaks, j'ai vu les traces quand je suis allé chasser.
- Passe-moi le document sur Kordan."


Amad donna à Ashido un document bien mis-en page. Ashido sursauta lorsqu'il vit le nom du document « Odessa ». C'était le nom de code de la toute première mission de Kordan orchestrée par le derviche lui même. Il parcourut l'ensemble du document et vit un ordre d'exécution avec une prime sur sa tête.


« Alors, demanda Kiera, ça t'évoque quelque chose?
-Oui, c'est le nom de la première mission de Kordan, je ne pense pas que ces hommes devaient nous tuer, ils étaient surement là pour nous remettre un message.
-Message ou pas, on connait l'endroit où se cache Kordan, il faut y aller pour en finir une bonne fois pour toute, ajouta Amad.
-Tu ne comprends donc pas, c'est un piège qui m'est destiné. Il savait que ses hommes ne viendraient pas à bout de nos capacités. Il a compris qu'il faut qu'il s'occupe de nous lui même. Et ce plan derrière, ce n'est pas un plan des montagnes, c'est un plan de sa cachette.
-Alors comment peut-il savoir si nous irons au bon endroit ?
-Ces montagnes m'étaient familières et je n'arrivais pas à savoir pourquoi. C'était ici que cette mission s'est déroulée.
-Alors je suppose qu'il veut t'évoquer un lieu où vous étiez allé en écrivant ce nom.
-Un temple, il devait traquer quelqu'un et c'est dans un temple à l'est d'ici qu'il a été capturé. Je me souviens que normalement Kordan aurait du faire sa mission seul mais je l'avais surveillé discrètement. Le temple était truffé de piège. Sans moi, il serait mort dès l'entrée du bâtiment. »


Ashido repensa à cette époque :


*Il suivait discrètement Kordan qui entrait dans un temple. Deux hommes armés sortirent de trous creusés dans le sol. Kordan surpris n'eut pas le temps de sortir son arme. Ashido se téléporta, poussa Kordan et d'un large mouvement du bras, envoya sa faux frapper les deux qui furent touchés au niveau de la poitrine et s'écroulèrent. Ashido les acheva puis se tourna vers Kordan.


« Merci maître, dit Kordan conscient de ne pas avoir réfléchi.
-Je croyais t'avoir appris à observer ce qui t'entoure, c'était évident qu'ils se cachaient là, on voyait clairement que la neige était retournée ! Hurla Ashido à son élève. Tu es un assassin bon sang, tu dois être discret et réfléchir. Même Halden qui est un guerrier réfléchit plus. Il ne fonce pas dans un piège évident et ne prend pas de risques. Cette mission était en réalité un test pour savoir si tu étais capable de tuer quelqu'un intelligemment. On savait déjà que le chef se cachait ici. Comme il est incapable de se défendre lui même on envoie ici les recrues pour qu'elles apprennent à appliquer tout ce qu'on leur enseigne. Ce temple est le refuge d'une organisation de criminels qui se déchire à chaque fois qu'un chef meurt et en nomme un autre. Elle est incapable de faire plus que du vol de grand chemin. »


Ashido pris son arme sur le sol de la grotte et marcha en tête du cortège. Après une heure à marcher dans les montagnes d'une blancheur presque immaculée, ils arrivèrent devant un temple du style canthien. Le derviche remarqua que la neige était retournée à deux endroits autour de l'entrée.


« Ainsi, il veut jouer la nostalgie, Amad envoie des boules de feu dit-il en montrant les deux endroits. »


Amad envoya deux projectiles enflammés et Ashido alla voir l'effet de l'attaque. Lorsqu'il ouvrit les trappes recouvertes de neiges, on ne voyait que deux épouvantails brulés. Ashido savait que Kordan ne prendrait pas le risque de perdre deux hommes inutilement. Ashido essaya de se rappeler ce qui s'était passé après.


*Après avoir réprimandé Kordan, il le laissa continuer seul tout en continuant de le surveiller assez près pour pouvoir se téléporter. Kordan entra dans une petite salle qui donnait sur un long couloir. Il marchait tranquillement lorsque soudain, une flèche fonça vers lui. Ashido fit un pas de l'ombre devant lui et fit tournoyer sa faux. La flèche fut repoussée et Ashido se tourna vers son élève.


« Çà je ne peut pas te le reprocher, j'ignorai moi même qu'il y avait un piège ici. Il vaut mieux que je reste avec toi. Apparemment ils ont nommé un chef compétent. »
Au bout du couloir, il vit un élémentaliste. Ce dernier envoya un rocher vers Ashido. Il arrêta le rocher avec sa main droite.


En repensant à ce moment, il se dit qu'il aurait pu être plus honnête avec ses camarades. Ne pas leur mentir pour sa main mécanique. Il leur dirait a l'occasion. Ashido et ses camarades entrèrent dans le bâtiment. Une petite salle donnait sur un long couloir. Ils avancèrent lorsqu'une flèche fonça sur eux. Comme il y a une dizaine d'années, Ashido fit tournoyer sa faux devant lui. La flèche tomba sur le sol. Un homme au bout du couloir envoya un rocher vers eux. Amad fit de même et les deux pierres se heurtèrent violemment. Les deux élémentalistes échangèrent des boules de feu et des rochers. Kiera canalisa de l'énergie et s'en servit pour trancher le bras de l'homme qui les empêcher d'avancer.
Ashido alla l'achever.


*Ashido se téléporta derrière l'homme et lui envoya sa faux. L'arme lui trancha le bras. L'homme hurla à mort. Le derviche lui renvoya sa faux qui le fit taire définitivement. Kordan rejoignit son maître. Ils allèrent au bout du couloir. Ils arrivèrent dans une autre salle où deux hommes les attendaient. Ils chargèrent Kordan. Ce dernier se téléporta derrière celui de gauche et d'une clé de bras l'empêchant de bouger. Il l'égorgea dans un bruit horrible. Ashido lui, bloqua le coup que le guerrier lui envoyait. Puis, d'un mouvement rapide du bras le faucha. L'homme tomba lourdement sur le sol. Ashido l'acheva puis dit à Kordan:


« Un chef compétent, intelligent et qui exploite les capacités de ses hommes, il faut le tuer pour que ces bandits reviennent au stade où ils en étaient à se poignarder dans le dos et à attaquer les caravanes de bière et de nourriture. Bon, continuons. »


Ils passèrent dans un autre couloir. Il y avait des portes de parts et d'autres.


« Il nous faut juste tuer le chef, inutile de tuer tous les hommes.
-Mais, maître, le chef est peut être secondé par quelqu'un qui lui donne toutes ses idées.
-C'est possible, alors on prend cette porte là, dit le derviche en montrant une porte sur sa gauche. »


Lorsqu'ils entrèrent, la salle était vide. Résignés, ils fouillèrent d'autres salles mais toutes étaient vides, désespérément vides. Ils traversèrent le couloir, et virent une immense salle où une véritable petite armée les attendait. Il devait bien y avoir une centaine d'hommes devant eux.


« Trouve le chef, je m'occupe d'eux, dit Ashido en s'élançant dans la marée d'ennemis. »


Ashido se téléporta au milieu de la multitude d'hommes. Il remarqua que la plupart n'avaient ni d'armures ni d'armes très puissantes. La plupart avaient des couteaux ou au mieux des épées pour combattre le derviche. Il envoyait sa faux rapidement en décrivant des arcs de cercles assez grands pour faire un massacre. Seuls quelques hommes étaient assez intelligents pour parer les attaques. Au bout de deux minutes, il en avait déjà tué une trentaine. Voyant le carnage qu'il faisait avec son arme, il continua de faire des mouvements très larges pour toucher un maximum d'hommes en même temps. Il variait la position de sa faux pour toucher ceux qui n'avaient pas de protections aux jambes. A force de coups portés sur les hommes, il n'en restait que six devant lui. Ils s'élancèrent en même temps sur Ashido. Il se baissa et fit tournoyer sa faux. Il en blessa un qui se prit le coup au bas du ventre, le sang coulait abondamment. Le second s'élança vers lui. Ashido para son coup avec le manche de sa faux et contre-attaqua avec la lame. Un troisième essaya de lui porter une attaque dans le dos. Le derviche se retourna, se baissa et mit un coup de poing avec sa main mécanique au niveau de la poitrine de l'homme. Il s'écroula sur le sol. Les trois dernies s'élancèrent en même temps. Ashido se téléporta derrière un d'eux et mit un coup pour le tuer. Il réitéra ses coups avec les deux derniers. Un a un, il s'assura qu'ils étaient bien morts. Kordan lui, s'était téléporté et avançait. Il vit un homme assis sur une sorte de trône. Ce dernier sortit son épée du fourreau, c'était une épée à deux mains de la taille de son porteur. L'homme avait le visage masqué, il était grand et imposant. Il avait une armure très épaisse. Un combat rude s'engagea. Malgré sa taille et son poids, le chef des bandits se déplaçait rapidement et esquivait les dagues que Kordan lui envoyait. Il faisait des grands mouvements de bras avec son épée de la taille d'un homme. Kordan se téléporta derrière lui et mit un coup de dague dans sa nuque. L'homme s'arrêta brusquement de taper dans le vide. Il s'écroula dans un bruit métallique.


Ashido, Amad et Kiera avancèrent et virent deux guerriers. Les hommes chargèrent. Amad envoya une boule de feu sur le premier. Kiera invoqua un esprit qui explosa lorsque l'homme mit un coup d'épée.
Ils se retrouvèrent dans le couloir bordé de portes. Ashido avança résolument vers la salle au bout. Une quarantaine d'hommes les attendaient. Ashido se téléporta derrière eux et vit Kordan sur le trône de la salle. Il laissa Amad et Kiera s'occuper du groupe d'ennemis, ils avaient des sorts pour se battre contre une armée d'ennemis.
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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyMer 21 Oct - 17:36

Ah, des trucs à corriger, ça faisait longtemps Very Happy

Ashido a écrit:
Kiera canalisa de l'énergie et s'en servit pour trancher le bras de l'homme qui les empêcher d'avancer.
Arrow "qui les empêchait d'avancer"

Ashido a écrit:
Ashido se téléporta derrière l'homme et lui envoya sa faux. L'arme lui trancha le bras. L'homme hurla à mort. Le derviche lui renvoya sa faux qui le fit taire définitivement.

"lui envoya sa faux" + "lui renvoya sa faux" = grosse répétition Wink

Ashido a écrit:
Seuls quelques hommes étaient assez intelligents pour parer les attaques.
Pas de faute d'orthographe, juste une remarque : je ne crois pas que leur intelligence ait quelque chose à voir là-dedans... Ce ne serait pas plutôt parce qu'ils ne sont pas assez rapides ou agiles qu'ils sont incapables de parer les coups ? Et puis je les trouve très courageux : ils sont à 100 contre 1 et se font malgré tout tous massacrer ; moi j'aurais déjà fui dans cette situation Shocked

Ashido a écrit:
Il laissa Amad et Kiera s'occuper du groupe d'ennemis, ils avaient des sorts pour se battre contre une armée d'ennemis.
Encore une répétition que tu aurais pu facilement éviter : inutile de dire "une armée d'ennemis", s'ils se battent contre une armée, on se doute que ce sont des ennemis...


Bon à part ça je trouve que ce mise en parallèle avec une situation passé est plutôt bien trouvée, je dirais même que ça pourrait sentir le piège...
Ah au fait, un temple de style canthien dans les Cimesfroides, c'est original Wink Pourquoi ils se sont embêter à aller construire un temple là-haut Rolling Eyes
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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyVen 23 Oct - 8:18

Okrya :



Les immenses portes d’ivoire s’ouvrirent lentement comme par magie, dans un faible grincement. L’intérieur du palais était fait des mêmes matériaux que l’extérieur. Le blanc immaculé et les lignes d’or dansaient ensemble dans les innombrables fresques murales formant des paysages divers. Huit colonnes disposées en rangées de quatre et entourées de plantes grimpantes en fleurs soutenaient solidement l’étrange plafond. Ce dernier était constitué d’une immense coupole vitrée qui laissait entrer les rayons de l’astre solaire et créait une atmosphère de douce chaleur. La lumière prenait possession des corps, comme si elle cherchait à s’immiscer en chacun, afin de purger les âmes de leurs vices. A certains moments, des sphères lumineuses naissaient des rayons solaires et voltigeaient quelques instant avant de percuter un mur ou une colonne et ainsi disparaître dans un éclat légèrement aveuglant.Un seul élément troublait l'agréable ambiance de la pièce. Il s’agissait d’une statue de marbre blanc vraiment étrange. Cette dernière semblait représenter une bête semi humaine dotée d’ailes de griffon et de cornes arquées sur la tête qui lui donnaient un air menaçant. Okrya fixa intensément cette créature. Quelque chose en elle l’attirait vers cette sculpture. Elle s’avança lentement de l’édifice. Tout autour de la jeune femme s'effaça tandis que son esprit se focalisait de plus en plus sur la statue. Rien n'avait plus d'importance. De plus en plus proches … Elle était encore plus près maintenant, toujours plus près … Sa main s'avança vers la pierre …

« Okrya ! »
La jeune femme fut soudain tirée de ses pensées par l'appel de sa sœur. Cette dernière la regardait étrangement. Okrya rejoignit Eleanor ainsi que Halden qui se trouvait un peu plus loin et contemplait un immense fauteuil de bois naissant de l’enchevêtrement de racines. Ces dernières paraissaient avoir percé le sol d’une manière douce, jaillissant très lentement suivant un processus millénaire. L'imperiale chaise dégageait une impression de puissance. L’ouvrage avait une cinquantaine de mètres de hauteur et sa largeur permettait à un homme de s’allonger sans toucher aux gigantesques accoudoirs. Des inscriptions indéchiffrables étaient gravées à même le bois, sur le dossier du trône et semblaient définir un poème. C'était en tout cas ce que pensait Okrya.
« C’est le Fauteuil d’Adriel. L’Unique l’a fait jaillir de la terre de Ciel pour lui, » expliqua Eleanor tout en s'avançant vers l'impressionant édifice.

Okrya était pensive. La vue de la statue avait provoqué en elle un sentiment de déjà vu et de profonde attirance. Tout ici lui paraissait familier d’ailleurs. Le bruit de l’eau sur la fontaine dehors, les arbres magiques qui fleurissaient à vue d’oeil, et maintenant ce fauteuil. Le fauteuil d'Aldriel, du pouvoir, de l'Unique. Une succession d’images défila à toute vitesse dans sa tête. Des souvenirs enfouis dans sa mémoire jaillissaient dans tous les sens, formant une suite incohérente de scènes et la jeune femme se mit à parler dans une langue qui lui était inconnue. Tandis que Halden et Eleanor se tournaient vers elle, tous deux pris d'un sentiment d'incompréhension, le sol sous ses pieds se mit à tourner et trembler. Okrya perdit rapidement connaissance et s'effondra sur les dalles de pierre blanche.

La jeune femme se réveilla quelques heures plus tard. Des draps de soie rouge recouvraient son corps nu qui avait été placé dans un lit à baldaquin dont les rideaux avaient été tirés. Okrya n’osait pas bouger. Elle avait vu des choses et rêvé de choses qui ne lui ressemblaient pas. Elle s’extirpa du lit et s’habilla. La chambre dans laquelle la jeune femme se trouvait était très belle. De grands portraits représentant divers personnages et batailles épiques étaient disposés sur les murs faits de pierre grise. Sur la droite, une large ouverture qui donnait sur un immense balcon de plusieurs mètres de large laissait entrer la lumière faiblissante du soleil couchant. Il n’allait pas sans doute pas tarder à faire nuit. Okrya se posa quelques minutes sur la rambarde du balcon. Elle ne vit en face d’elle que l’immensité du ciel qui commençait à accueillir quelques étoiles. Ces flashs incessants ne pouvaient pas être dénués de sens. Aussi, il fallait leur en donner.
Plutôt que d’essayer de rejoindre ses amis, la jeune femme qui était retournée dans sa chambre s’approcha d’un joli bureau taillé dans du chêne. Elle s’assit, tira une plume, de l'encre et du papier d'un des tiroirs et se mit à écrire.



« Journal d’Okrya.

Jours 1 et 2.

Ce furent les journées les plus surprenantes de ma vie.
J’ai appris que les dieux n’en étaient pas et que j’ai voué toute ma vie à courir après des objets qui diffusaient le mensonge. Il existe apparemment un seul vrai Dieu qui veille sur ses fidèles comme le berger de Kryte sur ses moutons et qui sera le simple témoin d’un sanglant épisode de notre histoire. Je ne sais pas s’il existe mais je commence à ne pas en douter, au vu de l’endroit où je me trouve. Ciel, quelle étrange cité, remplie de magie comme d'espoir. Mais ce n’est pas ce qui me préoccupe le plus. Depuis que ma sœur et Kinsley ont procédé à l’incantation, je ne suis plus la même. J’ai commencé à avoir des visions cette nuit-là. J’ai vu des carnages par milliers, des corps déchiquetés et les sentiments que je ressentais dans ces rêves, en voyant ainsi ces hommes morts, n’étaient ni plus ni moins que des frissons de joie. Je crois que je deviens folle. Je n’ose en parler à personne et surtout pas à Halden.

Aujourd’hui, quand je me suis retrouvé nez à nez avec cette étrange statue, j’ai perdu mes moyens. Un sentiment de tristesse mêlé à de la colère s’est emparé de moi et je ne saurais dire pourquoi. C’était comme si des fragments de mon passé inconnu ressurgissaient soudainement. Peut-être sont-ce ceux de mes ancêtres ? Eleanor m’a dit que nos parents faisaient partie de l’Ordre. Enfin, je ne sais qu’en penser, tout se mélange dans mon esprit. Le plus déroutant m’est apparu à la vue du fauteuil. Cet immense fauteuil de bois que je me rappelle avoir vu des milliers de fois, mais je ne sais quand. J’ai ressenti de la peur face à cet étrange objet. Un sentiment de crainte intense, comme s’il dégageait une force au-delà de toute imagination. Le pouvoir concentré entre les mains de celui qui y siégeait devait être phénoménal. Encore une fois, je parle comme si je me trouvais là mais ces souvenirs ancrés dans ma mémoire sont bien trop anciens. Quelqu’un essaye-t-il de me dire quelque chose à travers ces messages ? Est-ce que cela aurait un lien avec le Réveil ? Je dois poser toutes ces questions à ma sœur avant de faire quelque chose que je pourrais regretter. »

Quand elle eut fini, Okrya rangea ses affaires dans son sac et se dirigea vers la porte de sa chambre. Au moment de déposer sa main sur la poignée dorée, elle vit cette dernière tourner lentement. La porte s’ouvrit soudain et la jeune femme se trouva nez à nez avec un parfait inconnu.
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Elindor

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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyDim 25 Oct - 14:35

Elindor :



Les compagnons décidèrent de passer la nuit sur place, ce qui leur permettrait de reprendre des forces, et d'éviter également le brouillard dense qui s'était abattu sur les Cimesfroides à l'approche du crépuscule. Hilrad avait également besoin de temps. Malgré son allure fière et son assurance, il restait en constante lutte contre l'esprit cruel à l'intérieur de lui se débattant contre ses chaines. Nirvana semblait avoir remarqué sa fragilité, mais loin de le questionner ou de chercher à en parler, elle parlait avec légèreté, riant volontiers, et lui narrant avec force détails ses aventures depuis leur séparation. Hilrad lui en était gré, ainsi l'aidait elle bien mieux que de tout autre manière.

Essed semblait heureux également. Mais cela pouvait être dû à la boisson. Il plaisantait lourdement, et partait souvent dans de francs éclats de rire à la moindre plaisanterie de Nirvana. La moniale fut au début déstabilisée, s'arrêtant pour le regarder avant de reprendre, puis elle s'y habitua et partagea même plus d'une fois l'hilarité du joyeux ivrogne. Hilrad se prit même à se joindre à eux, tant sa bonne humeur était contagieuse. Il était apparemment ravi de ne pas avoir à mourir de la main de Grenth, ce à quoi il s'était presque résigné après ses aveux faits à Hilrad et les encouragements qu'il lui avait prodigués pour qu'il résiste. Kinsley, pour sa part, était intégralement attaché, et avait été mis sans ménagement dos au mur, en se voyant contraint de regarder manger ses geôliers. On lui avait promis un repas si il acceptait ne serait ce que de discuter un peu, mais il s'était contenté de hausser un sourcil, ce qui revenait presque à demander : vous me croyez vraiment si naïf ? Il restait donc adossé à son mur, observant d'un regard terne les pitreries du parangon.

Enfin, il y avait Rin. L'élémentaliste avait retrouvé ses esprits en quelques minutes, puis s'était isolé depuis. Il avait visiblement besoin de réfléchir. Hilrad, qui avait pu observer son fanatisme, comprenait parfaitement. L'idée même que l'homme qu'il était pût résister à un Dieu lui était étrangère. Il était donc seul, à quelques mètres de là, son regard perdu épiant Hilrad lorsqu'il pensait que celui-ci ne le voyait pas.

- …Et c'est seulement quand Rin eut disparu que l'Oublié fit connaitre sa présence, déclara Nirvana.

Hilrad tendit alors l'oreille. Il savait que son amie en avait appris bien plus que lui récemment. Il l'écouta donc attentivement lui narrer son voyage à travers le temps en compagnie du reptilien Osshu. Tout ce qu'il savait, et ce dont il se doutait, lui fut confirmé. Et il en apprit bien plus encore. Toutes les pièces du puzzle se mettaient en place toutes seules. Sachant que le sujet intéresserait Kinsley, il lui jeta un coup d'œil. L'homme ne semblait pas impressionné, simplement surpris que la jeune femme en sut autant. Il était donc parfaitement au courant de tout ceci. Puis son regard se fit distant, et Hilrad comprit qu'il élaborait différents plans. Un individu très intelligent, et donc dangereux, à surveiller, pensa-t-il.

Tout en gardant cette pensée à l'esprit, Hilrad entama son propre récit, les affres de la tentation ressenties sous l'influence de la Semi-Faucheuse, le temps passé au coté de Rana, et tout le reste. Lorsqu'il arriva au passage de sa lutte contre Grenth, Kinsley n'essayait même plus de masquer son intérêt. Il le regardait, les yeux brillants. Le regard calculateur. Rin s'était également approché, afin de ne pas rater une miette de l'histoire. Lorsqu'enfin Hilrad conclut, Nirvana vint le prendre dans ses bras. Elle était consciente des épreuves qu'il avait dû passer. Essed s'endormit aussi sec. Rin avait l'air légèrement apaisé, et Kinsley semblait réfléchir à toute vitesse.

- Je suis fière de toi, murmura Nirvana dans l'oreille du derviche.

- Tu peux, convint Hilrad.

- Tu lui as vraiment proposé des dés ?

- Je ne lui ai pas proposé, dit-il, je lui ai suggéré de les faire apparaitre. Il se débrouille, s'il veut utiliser ses restes de pouvoirs pour ça…

- Tu es incorrigible.

- Je suis irrésistible, corrigea-t-il avec un sourire en se dégageant doucement. Mais je dois avouer que sans ton aide, jamais je n'aurais réussi. Tu as été le soleil dans cette obscurité complète.

- Ça t'apprendra à m'abandonner, murmura-t-elle, tout en tournant la tête, mal à l'aise sous le regard protecteur du derviche.

Il allait répliquer lorsque son attention fut soudain captée par un bruit extérieur. Même pas un bruit. Une impression fugace, un sentiment diffus de danger environnant. Immédiatement il entra en transe mystique, propageant la Polyvalence. Nirvana sentit le changement d'attitude et s'écarta, aux aguets. Le charme du moment était rompu. Elle recula de quelques pas, s'arrêtant lorsque son dos heurta le torse de Rin, qui s'était avancé également. Hilrad avait les yeux mi-clos, et semblait en concentration extrême. Il se releva brusquement, sortant la Semi-Faucheuse, maintenant silencieuse.

- Nous ne sommes plus seuls. Rin, il va falloir que tu me fasses confiance. Je ne suis pas ton Dieu, mais je pense t'avoir prouvé que j'avais la trempe de mériter ton respect.

L'élémentaliste acquiesça lentement.

- Nirva, poursuivit-il rapidement, réveille Essed, et explique lui que nous allons avoir de la visite. Ils sont nombreux et silencieux comme des ombres. Pas un seul son, je ne perçois même pas les battements de leurs cœurs. Ce sont des tueurs surentrainés. Et ils nous coupent la seule sortie.

- Essed est déjà réveillé, fit une voix claire dans laquelle ne perçait plus le moindre effet dû à la boisson. Et il a compris.

- Bien, alors emmenez le prisonnier un peu plus loin, et organisez vous pour me couvrir lors de l'attaque. Je serai de retour dans quelques secondes.

Et sur ces mots, il se faufila discrètement par le portail, ombre parmi les ombres, et disparut dans l'obscurité. Il se força alors à attendre plusieurs secondes, le temps de réguler ses battements cardiaques. Il inspira et expira plusieurs fois à fond, puis il redéploya la Polyvalence. Ce faisant, il sentit une tension monter dans son esprit. Plus tard, se dit-il, ce n'est pas le moment. Il se déplaça silencieusement en crabe, rasant le mur à droite de l'entrée. Le blizzard gênait sa vue, mais il n'avait aucune crainte, sa perception de l'environnement étant bien plus développée. Cependant, son inquiétude revint au galop lorsqu'il se rendit compte qu'il percevait un mouvement anormal dans l'environnement, mais pas de présence vivante. Pourtant, ses sensations étaient saturées de signes de danger. Il se décida d'un coup, et fila plié en deux jusqu'à la ligne des arbres, distante de quelques mètres. Il se calfeutra au milieu des pierres, se calma à nouveau, puis progressa lentement vers la gauche, gardant l'entrée du temple en vue. Celle-ci disparut un moment, masquée par une brume plus dense, mais réapparut rapidement, à son grand soulagement. Sentant qu'il était proche de son but, il fouilla le paysage du regard et de ses tentacules de perception invisibles. C'est alors qu'il les vit, sortis de la fumée blanche et progressant lentement, en ordre parfait, vers le temple. Vingt-quatre silhouettes diffuses, d'après son estimation, car il pouvait apercevoir quatre colonnes sur six rangées. Une vingt-cinquième silhouette se tenait légèrement en retrait, et semblait observer les alentours. Ils s'arrêtèrent à quelques pas de l'entrée. Hilrad tenta de les sonder, mais il ne rencontra qu'un vide absurde. Ses craintes se confirmaient. Satisfait, il fit rapidement en sens inverse le chemin par lequel il était venu, et entra dans le temple en rampant, de manière à ne pas être vu.

Ses amis sursautèrent en l'apercevant, mais se détendirent lorsqu'ils le reconnurent. Impatients, ils attendirent malgré tout silencieusement que le derviche se relève et s'approche d'eux. Hilrad expliqua la situation à voix basse.

- Il y a vingt-quatre hommes et un commandant, il me semble. Ils ont l'air de se comporter comme une troupe organisée. Et ils ne semblent pas être partis faire du tourisme.

- Vingt cinq hommes, une broutille pour un Dieu, un problème pour toi, cracha Rin.

- Le véritable problème, continua Hilrad, ignorant la remarque de l'élémentaliste, c'est que ces hommes ne sont pas vivants. Ce sont des cadavres sur patte.

- C'est impossible, murmura Nirvana, en palissant soudainement.

- Mais si c'est possible. Une fois, dans une taverne, j'ai rencontré un gars, un véritable cadavre ambulant, il sentait l'écailleux, et…

- Essed, ferme là, coupa Hilrad. Je parle de vrais cadavres. Ils ne sont pas en vie. Leur cœur ne bat pas, leur âme n'est pas là.

- Ouais, bon, et alors, un corps, ça se coupe, ça se brule, ça s'écrase, ça…

- Rin, mon ami, la dernière fois que j'ai combattu un seul homme qui était dans cet état de vie après la mort, ton amie Kaylia est morte. Elle était pourtant puissante. Et elle est morte pour me sauver. Tu comprends ?

- Je vois, fit Rin, se dispensant de toute remarque désobligeante.

- Ils ne devraient pas tarder à passer à l'assaut. Je vais utiliser la Polyval…

Hilrad s'interrompit en plein milieu de sa phrase et s'assit à même le sol, s'écroulant presque. Immédiatement, Nirvana se précipita sur lui et commença à l'ausculter, à la recherche de blessures, tout en l'appelant par son nom. Mais Hilrad se releva, respira une ou deux fois, et se força à sourire.

- Je vais bien, la rassura t'il.

- Ca se voit.

- Je t'assure, je vais bien. Juste un imprévu. Grenth lutte toujours pour se libérer, et il m'a bien fait comprendre une chose, chaque instant où j'utilise Son Don de Force, comme il appelle ça, en d'autres mots moins pompeux, la Polyvalence des derviches, le sceau s'affaiblit… Et il devient plus fort dans mon esprit. En gros, si je comprends bien, il suffirait que je l'utilise un peu trop longtemps pour disparaitre à jamais, au profit de ce monstre. Et le pire, c'est que son rire démoniaque, en disant ça, il faisait vraiment cliché…

- Génial, fit Essed, ça va nous faciliter la vie ça…

- Ah, et Rin… il faut tout de même que je t'informe… Grenth avait l'intention, une fois en possession de mon corps, de te tuer, toi et tous ses plus proches serviteurs, afin de vous rendre réellement ses esclaves, comme ceux que tu vas voir dans quelques minutes sont les esclaves de son ennemi de toujours.

- Impossible… Murmura l'élémentaliste.

- Profite bien, en massacrant tes ex-futurs-homologues, fit Hilrad sur le ton de la conversation. Parce qu'ils chargent.

Et il fit un demi-tour théâtral, avant de saisir sa faux à deux mains et de faire quelques pas en avant pour venir se poster à un mètre de l'encadrement du portail. Combattants aguerris, les autres réagirent immédiatement. Essed s'écarta sur la droite, concentrant déjà sa force de motivation afin de soutenir ses amis, et son javelot apparut dans sa main gauche dans une fine raie de lumière. Rin partit sur la gauche, une fine brise glaciale entourant son corps. Et Nirvana ferma à moitié les yeux, priant Dwayna de leur accorder la victoire, avant de se reprendre, au souvenir de la scène vue en compagnie d'Osshu, et de se concentrer simplement pour promulguer ses soins dès que le besoin s'en ferait sentir.

- Je peux vous aider, résonna une voix un peu plus loin.

- Tu veux parler maintenant ? Tu sais bien choisir tes moments toi, remarqua Essed.

- Désolé, mais nous discuterons une fois cette bataille finie, je ne peux prendre le risque de te relâcher, dit Hilrad. Contente-toi donc de regarder, pour le moment.

Kinsley n'insista pas. Et le premier rang des assaillants jaillit au travers du portail.

L'encadrement de l'entrée était ouvragé, se resserrant sur le bas, ce qui en faisait une issue assez étroite. Les attaquants ne pouvaient pénétrer que par deux de front, et avaient donc dû abandonner leur formation. Leurs visages étaient presque à tous semblables. Il n'y avait que des hommes, et pas la moindre étincelle de vie ne scintillait dans leurs yeux. Hilrad se positionna pour intercepter les deux premiers, mais l'un se prit un cône de glace et se retrouva cloué au mur, l'autre vacilla sous les deux javelots qui lui transpercèrent le corps coup sur coup. Hilrad prit son élan, et d'un large mouvement, il le trancha en deux, le buste volant à quelques mètres, les jambes s'affaissant sur place. Cependant, les suivants étaient déjà sur lui. Hilrad cueillit le premier d'un revers de sa lame, se baissant pour éviter le coup d'estoc vicieux porté par le deuxième, et il le repoussa sur ses compagnons, derrière lui, d'un grand coup de pied en pleine poitrine. Mais les ennemis le retinrent et le relancèrent vers l'intérieur, et Hilrad fut contraint de reculer, ce qui leur permit d'investir l'entrée. Les sorts pleuvaient, la glace se déchainait. Les javelots arrivaient les un après les autres. L'énergie monacale protégeait Hilrad, détournant les coups ou refermant immédiatement les petites blessures récoltées. Et le derviche se battait comme un démon, tournant sur lui-même, coupant, tranchant, reculant d'un pas pour mieux se projeter dans la mêlée, coupant un bras ici, une jambe là, tout en feintant en permanence pour éviter les coups mortels.

Soudain il entendit Rin pousser un cri. Il venait d'envoyer une pluie de glace sur un assaillant, mais l'épaule presque arrachée de celui-ci s'était remise en place toute seule. Et l'homme fut sur lui. L'élémentaliste leva les bras dans un geste dérisoire pour se protéger de la hache à manche court qui s'abattait sur lui, mais il ne dut la vie qu'au bouclier énergétique que Nirvana plaça devant lui in extremis. Reculant en hâte, il invoqua une tempête, qui fit reculer les ennemis. Hilrad eut le temps de voir que quasiment tous ceux qu'il avait touché s'étaient remis. Seul celui qui avait été coupé en deux gémissait, tentant en rampant de rejoindre ses jambes, alors que celui qui était maintenu au mur essayait à toute force d'arracher le pic de glace qui saillait de son ventre, en hurlant sa colère. La tempête se calma, et l'assaut reprit. Hilrad comprit qu'ils ne pourraient tenir bien longtemps comme ça. Leurs adversaires étaient immortels, et ne se fatiguaient même pas, alors que lui-même avait la respiration courte. Il allait devoir tout donner.

- Rin, économise ton énergie, j'ai une idée, hurla-t-il. Essed…

- J'ai compris, chef.

Hilrad sourit. Et déploya la Polyvalence. Tout ce que virent de lui alors ses amis fut une tornade de lames, un tourbillon de mort qui déferlait sur leurs ennemis. Essed respira à fond et se détendit. Puis il écarta les mains, se souleva du sol, ses ailes de lumière éblouissant la scène. La coercition emplit l'esprit vide des ennemis. Cet homme avait un pouvoir supérieur à celui de leur maitre, supérieur à tout ce qu'ils n'avaient jamais vu. Lui désobéir, ou même juste lui manquer de respect, serait contre la nature même des choses. Et cinq d'entre eux en prirent conscience, se retournant contre les leurs.

- Repoussez les dehors, tonna la voix du Seigneur aux ailes de lumière dans leur esprit détruit.

Aux cotés d'Hilrad, les cinq repoussèrent à grand coups de pieds leurs alliés surpris. Puis ils se jetèrent eux même à l'extérieur, continuant de batailler. Hilrad saisit les deux morceaux coupés du corps gisant à ses pieds, et les envoya au loin, avant de faire de même avec celui cloué au mur.

- Maintenant, Rin, le portail ! Hurla Essed, à bout de force.

Rin concentra toute son énergie sur le haut du portail. Un tourbillon noir miniature se forma dans l'air, modifiant la structure même de la matière. L'éther se répandit dans la structure millénaire, changeant sa nature, et tout le dessus de l'édifice s'écroula dans un grand fracas, accompagné de la chute des pierres alentours. Le seul passage était bouché. Essed s'écroula au sol dans un gémissement, imité par Rin quelques secondes plus tard. Nirvana ne savait plus où donner de la tête. Hilrad se retourna vers elle lentement, et lui sourit avant de tomber au sol à son tour.

Il se retrouva sur la montagne herbue où se trouvait Grenth, toujours maintenu par son sceau. Celui-ci était légèrement altéré, certainement à cause de l'utilisation de la Polyvalence. D'une pensée, Hilrad le raffermit. C'est alors qu'il se rendit compte que le Dieu prisonnier fulminait, en regardant un point à sa gauche. Hilrad tourna la tête et comprit. Immédiatement il saisit sa faux, et se jeta en avant, coupant en deux l'homme qui se trouvait là. Mais son arme ne fit que le traverser pour ressortir, sans créer de dommages apparents.

- Ca ne sert à rien, fit-il.

- Que fais tu là, Warrick, demanda Hilrad, ses yeux brillant de colère.

- Warrick ? Ah oui, cette insignifiante créature, à qui j'ai pris le corps… J'ai cru comprendre que vous aviez un différend.

- Que fais tu là, Dhuum, alors.

- D'abord, je ne suis pas vraiment là. Ce n'est qu'une projection spirite, expliqua patiemment le Dieu, comme si il s'adressait à un demeuré. Ensuite, je suis là pour discuter avec toi et mon ami ici présent. Pas vrai, Tanis ?

- Vous vous êtes cru au marché de Kamadan ? C'est mon âme ici ! Et pourquoi l'appelles-tu Tanis ?

- C'est son nom.

- Ce n'est pas Grenth ?

- C'est son vrai nom, si tu veux, son nom humain, avant de devenir un Dieu. Je suis Urel, pour te servir, dit il avec une révérence moqueuse.

- Bon, peu importe. On a vaincu tes serviteurs.

- Je sais, et j'y comptais bien, dit le Dieu. Je voulais juste savoir de quoi tu étais capable. Et tu es fort, pour un humain. Assez fort pour mettre ce pauvre Tanis en cage, semble-t-il.

- Attends que je sorte de là, répondit Grenth, s'exprimant pour la première fois. Et alors je t'écraserai.

- Blablabla, toujours les mêmes discours. Tu es d'un ennuyeux, Tanis, mon ami.

- Je suis Grenth, Dieu des morts. Et tu n'es rien.

- Dites, interrompit Hilrad, je répète, c'est mon âme ! Dépêche toi de dire ce que tu veux, Dhuum, Urel, ou qui que tu sois.

- Je veux te débarrasser de Grenth, te rendre ta vie normale. Tu n'as qu'à venir me voir, et nous procèderons à l'extraction.

- Je sais parfaitement que ce n'est pas possible, il fait partie de mon esprit. Tes esclaves seront bientôt à nouveau morts, dès que ton influence sur eux aura cessé. Et je déjouerai le complot des Dieux. L'Unique vous massacrera.

- Tu refuses ? Fit Dhuum, rouge de colère.

- Non seulement je refuse, mais je ne vais pas tarder à venir te tuer. Eh oui.

- Tu regretteras cette audace, humain.

La voix n'avait plus rien de commun avec celle d'avant. Une voix cruelle, venue d'outre-tombe.

- Enfin tu montres ton vrai visage, remarqua Hilrad.

- J'ai conquis la majorité de Vabbi. J'ai une armée de morts. Les princes sont retranchés. Je ne ferai qu'une bouchée de toi, humain. Je…

- Tu parles trop, coupa Hilrad, et d'une pichenette mentale, il expulsa l'intrus. Puis il fit un clin d'œil à Grenth, avant de reprendre conscience dans le monde réel, le beau visage de Nirvana, comme toujours, penché sur lui.
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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyLun 26 Oct - 0:47

J'ai de moins en moins de commentaires à faire, à force...

Bon, bon, bon... Ciel est vraiment une étrange ville, j'attends d'en savoir plus là-dessus, et sur son rapport avec Okrya...

Ensuite, cette visite impromptue de Dhuum dans l'esprit d'Hilrad m'a surprit. J'ai l'impression qu'il le craint parce qu'il a tout de même vaincu Grenth, et puis avec l'Unique qui va pas tarder à arriver, je le plaindrais presque tongue
C'était en tout cas une longue mais prenante partie. Le suspens est toujours là, et c'est ce qu'il faut pour faire une bonne histoire.
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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyMar 27 Oct - 23:53

Content que ça te plaise toujours. Ta fidélité à commenter notre texte est ma seule motivation pour continuer à poster.
Et pour ce qui est des craintes de Dhuum... Eh bien tu verras bien ! Wink


Nirvana :



Rin et Essed étaient inconscients. Seul Essed s’était cogné la tête en tombant. Nirvana fit disparaitre l’hématome bleu de sa tempe d’une lueur. La moniale ne pouvait que guérir les blessures physiques, il n’y avait donc plus qu’à espérer que le choc à la tête du parangon ne l’aurait pas atteint psychologiquement. Au pire, son comportement n’en serait que plus étrange, au mieux, ce choc pourrait bien le guérir de sa dépendance pour l’alcool. Nirvana préféra néanmoins ne pas se faire trop d’illusions.

Après s’être occupée du parangon et de l’élémentaliste, Nirvana rejoignit Hilrad, lui aussi étendu à terre. Elle s’accroupi à coté de lui et posa délicatement sa tête sur ses genoux. Le derviche n’était pas blessé, juste inconscient. Après l’avoir appelé plusieurs fois par son nom, il ouvrit enfin les yeux.

"Hilrad ! Comment te sens-tu ?
- Euh …Un peu mal au crâne mais ça va. Répondit-il lentement en émergeant de son sommeil
- Franchement, je trouve vos « super pouvoirs » dangereux.
- Tu as vu ? On est venu à bout d’un groupe de mort-vivants en quelques secondes.
- Je ne voulais pas dire dangereux pour eux, mais dangereux pour vous ! Un des premiers effets secondaires, c’est un épuisement total, mais qui sait l’influence que cela peux avoir à long terme sur votre santé ? Aviez-vous déjà pensé au moins ? Et c’était quoi cette bande de mort-vivants ? »

Hilrad se redressa pour s’assoir face à Nirvana.

« Tu t’inquiètes trop pour nous, mais je ne peux pas te le reprocher. Eux deux s’en remettront, comme toujours, mais pour moi, c’est différent. Ce pouvoir, la polyvalence, c’est à Grenth que je le dois. Paradoxalement, j’essaie de repousser sa présence en moi, mais je fais appel à ses pouvoirs pour me battre. A chaque fois que j’utilise cette capacité, Grenth reprend des forces.
- Il ne faut plus que tu utilise la polyvalence… Si tu veux que Grenth ne soit plus qu’un lointain souvenir caché au fond de toi, si tu tiens à retrouver une vie normale, alors comporte toi comme n’importe quel autre derviche.
- Je n’avais pas le choix, on aurait tous pu y rester ! Tu aurais pu y rester …
- Je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire. Admis Nirvana.
- Et même si j’arrêtais dès maintenant d’utiliser les pouvoirs de Grenth, ca ne suffirai pas. Je ne pourrai pas le garder enfermé éternellement comme ça dans un coin de ma tête. Je ne vois qu’un seul moyen de me débarrasser définitivement de ce parasite, c’est d’en finir avec toute cette histoire de faux dieux.
- Vraiment ? Tu comptes réellement te mêler à tout ça ?
- C’est déjà le cas, et toi aussi je te rappelle, ta rencontre avec Osshu n’est pas le fruit du hasard, j’en suis certain.
- Pourquoi a-t-il fallu que les dix mille ans se terminent maintenant ? Pourquoi a-t-il fallu que ca tombe sur toi ? J’aurai simplement préféré rentrer chez nous. Que tout redevienne comme avant …
- Ne t’inquiète pas pour ça ! C’est juste que ça prendra un peu plus de temps que prévu !
- Et que comptes-tu faire ? Tu sais comment mettre fin à ce gigantesque complot toi ?
- J’ai ma petite idée … Nous allons retourner à Vabbi retrouver une vieille connaissance. Celui là même qui nous a envoyé ces sbires mort-vivants, et ça ne te fera certainement pas plaisir.
- Ah ? Pourquoi ça ?
- Disons que Dhuum est loin d’être un ami. »

Non seulement cette idée ne plut pas à la moniale, mais elle l’horrifia. L’hôte de Dhuum n’était autre que Warrick, un des responsables de la disparition de sa meilleure amie. Nirvana ne répondit pas. Hilrad venait tout juste de gagner une bataille contre Grenth, victoire encore temporaire, et il pensait déjà à aller affronter Dhuum, un autre dieu. Certes, Hilrad était unique en son genre, mais il restait néanmoins un homme, au comportement pas toujours compréhensible.

« Très bien, je ne préfère pas savoir ce qui te pousse là-bas. Soupira Nirvana. J’espère seulement que tu es conscient de ce que tu fais. Je ne te laisserai pas y aller sans moi de toute façon. Mais avant ça, je tiens juste à souligner à léger détail, vous avez condamné la seule issue de ce temple tout à l’heure... »

Le derviche grimaça puis esquissa un sourire embarrassé à son amie, qui comprit immédiatement.

« J’espérais que votre acte était réfléchit, que vous connaissiez une autre sortie. Apparemment non. Bon, repose-toi un peu, surveille nos deux dormeurs et notre inconnu. Je vais aller voir si je ne trouve pas une autre issue ou quelque chose qui pourrait nous aider.
- Très bien, fais tout de même attention.»

La moniale acquiesça d’un signe de tête et se leva. Elle passa devant l’homme toujours ligoté et disparut à l’angle d’un couloir.

Depuis sa capture, Kinsley n’avait pas cessé de réfléchir à cette situation. Croire une seconde que ce derviche aurait pu contrer la réincarnation du dieu, quelle naïveté. A écouter les dires de ces quatre personnes, le rituel avait bel et bien eu lieu, le jeune homme s’était juste montré résistant, mais ce n’était plus qu’une question de temps, il en était certain. Grenth finirait par prendre le contrôle de son corps, tôt ou tard. Le derviche avouait déjà ses signes de faiblesse. L’Ordre devait à tout prix faire disparaitre le derviche avant que Grenth en prenne possession, après, il sera trop tard. Mais comment faire ? Il était seul, et le fait d’avoir sous-estimé ces gens lui avait valu d’être capturé. Prévenir l’Ordre et leur rapporter ces événements récents était primordial. Il pensa à Eleanor, qu’aurait elle fait à sa place ?

Nirvana revint une demi-heure plus tard auprès de ses compagnons, satisfaite d’avoir peut être trouvé une issue. Rin et Essed s’étaient réveillés et bavardaient avec Hilrad.

« Je crois que j’ai trouvé !
- Vraiment ? Demanda le derviche
- Dans une des pièces à l’arrière du temple, il y a une lucarne. Ce n’est pas une porte, certes, mais on devrait pouvoir sortir du temple.
- Où mène t-elle ? Questionna Rin sèchement, toujours rancunier de son altercation avec la jeune femme.
- Dehors, c’est certain.
- Tu n’es pas sortie vérifier ?
- Non.
- Pourquoi ? Tu n’es pas assez grande pour y aller toute seule ? » Répondit l’élémentaliste.

Nirvana hésita quelques secondes, gênée, puis s’empressa de répondre pour ne pas laisser le dernier mot à Rin.

« Eh bien non, c’est vrai, je ne suis pas assez grande, la lucarne est trop haute pour moi. Voilà, t’es content ? »

S’en suivit une seconde de silence puis Essed éclata de rire, l’élémentaliste lui, ne put s’empêcher d’afficher un sourire moqueur et fier. Hilrad voulu sourire aussi mais le regard furieux de Nirvana l’en dissuada rapidement.

« Très bien, allons-y. » Commanda le jeune homme en se levant. Les deux autres firent de même. Nirvana ouvrit la marche en silence pour les conduire jusqu’à sa trouvaille. Hilrad attrapa Kinsley par l’épaule et le mis sur ses deux pieds.

« Suis nous, et je ne te conseille pas de tenter quoi que ce soit. Et Essed, arrête de glousser ! »

Quelques minutes plus tard, après quelques acrobaties pour franchir la petite ouverture, ils se trouvèrent enfin tous à l’extérieur du temple, à une cinquantaine de mètres à l’ouest du portail principal. De la bataille précédente, il n’y en avait plus que quelques traces rougeâtres dans la neige. Au loin, on distinguait deux curieux monticules de neige qui n’étaient pas présents la veille. Rin s’avança pour aller voir mais fit demi-tour à mi-chemin, ayant compris de quoi il s’agissait.

« Nous quitterons ces montagnes à pied. »

Cette idée n’enjoua personne. Rin et Essed accusaient encore le coup de l’utilisation de leur pouvoir spécial. Hilrad se déplaçait plus facilement qu’eux mais semblait tout de même affaibli. L’homme ligoté lui tentait d’avancer tout en gardant son équilibre malgré ses jambes qui s’enfonçaient parfois jusqu’aux genoux dans la neige fraiche. Quand à Nirvana, qui contrairement aux autres ne présentait aucun handicap physique, elle, n’appréciait tout simplement pas de marcher. Leur dolyaks allaient leur faire défaut, leur marche promettait d’être longue, sans compter le danger qui pouvait se manifester à tout moment.
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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyMer 28 Oct - 0:26

Elindor a écrit:
Content que ça te plaise toujours. Ta fidélité à commenter notre texte est ma seule motivation pour continuer à poster.
Je suis flatté Wink
Ce que je trouve super dans votre histoire, c'est qu'elle me donne envie de savoir la suite à chaque nouvelle partie... J'y retrouve le même suspens que quand je lit un bon livre ou je regarde une bonne série/anime. C'est ce qui fait à mon avis de votre histoire quelque chose d'exeptionnel, au même titre que les meilleures histoires que j'ai pu suivre, c'est pour dire !

J'aimerais bien que Yobwo revienne pour commenter avec moi, et d'autres aussi... Ils ne savent pas ce qu'ils ratent Twisted Evil

Pour moi, ce forum restera toujours une réussite, parce que même si sont but principal est de reserrer les liens entre les différentes communautés RP, il est aussi devenu une grande bibliothèque, où tout le monde peut y ajouter son oeuvre... C'est génial Very Happy

Je me suis remit un peu à écrire dernièrement... Peut-être que bientôt je posterais la suite de mon récit, c'est à voir en fonction de mon inspiration... Elle est toujours allée et venue, et il semblerait que depuis un petit moment elle ait du mal à réapparaître... Mais ça devrait revenir Wink

Bon, pour en revenir à votre récit, je suis d'accord avec Nirvana sur le fait que Hilrad ne devrait pas foncer tête baissé vers Dhuum alors qu'il sort très affaiblit de son duel avec Grenth... Enfin c'est vrai qu'il n'a pas trop le choix, et puis, j'imagine qu'il va encore parvenir à étonner tout le monde, c'est le héros après tout, non tongue
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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyMar 3 Nov - 0:55

C'est vrai, je ne te remercierai jamais assez de commenter aussi fidèlement. Sachant qu'à chaque nouveau post, il y a une vingtaine de consultations du topic en plus, tu n'es pas le seul lecteur, mais le seul qui nous encourage à continuer, et je trouve ça vraiment sympa.
J'aurais vraiment apprécié un retour de yobwo, moi aussi, mais il n'est plus passé ici depuis un petit bout de temps.
J'espère qu'on aura droit à une nouvelles "chasse" signée Disg dans peu de temps !
Et foncer tête baissée vers Dhuum... A-t-il vraiment le choix ?


Okrya :

L'homme se tenait calmement dans l'encadrement de la porte. Sa posture indiquait qu'il était très calme et à son aise. Derrière lui se tenaient deux gardes dotés chacun d'une lame d'argent si brillante qu'elle ne paraissait pas naturelle. Elles reflétaient si bien les éléments alentours qu'on aurait dit qu’elles étaient faites de miroirs. Leur armure était blanche et couvrait l'intégralité de leur corps, à l'exception de la tête. Dans leurs dos, une cape assez longue se balançait au gré des courants d’air.


L'homme qu'ils protégeaient s'avançait à présent vers Okrya. Il était vêtu d'une robe de soie d'un bleu éclatant. Lorsqu'il tendit sa main vers la jeune femme, cette dernière aperçut une multitude de bagues plus brillantes les unes que les autres. Il portait aussi un collier d'or orné d'une énorme émeraude. Okrya n'avait jamais vu pareil trésor. Ses bijoux semblaient avoir été taillés par une main habile et très experte. Celui qui les portait avait des cheveux bruns longs et lisses et des yeux bleus qui s'accordaient parfaitement avec la couleur de sa robe. Son visage commençait à accueillir quelques rides naissantes qui lui attribuaient une quarantaine d'années. Lorsqu’il prit la parole, ce fut avec une voix forte mais accueillante.


« Bonjour Okrya ! Comment allez-vous ? Dit-il dans un large sourire.
-Qui êtes-vous ? Et cela fait combien de temps que je suis ici ? Demanda la jeune femme.
-Voici deux jours que vous avez perdu connaissance. Vous nous avez fait une sacrée frayeur !
-Qui êtes-vous ?
-Je suis Erias Falhurst, Prince de Ciel. Mais je n'aime pas ce titre.
-Falhurst ?
-Je suis un descendant d'Adriel, le fondateur de l'Ordre de l'Unique. Quand ce dernier était sur le point de mourir, l'Unique l'a envoyé sur Ciel avec ceux qui le suivaient dans ses actions. Depuis ce jour, nous, leurs descendants, vivons ici, au plus près de la vérité.
-Je sais qui est Adriel, merci. Il a fondé l'Ordre pour manifester son mécontentement vis-à-vis du génocide des Oubliés, rétorqua Okrya.
-Eleanor vous a-t-elle réellement tout raconté ? S'étonna-t-il.
-Oui et non. Je le savais avant de la rencontrer. Je l'ai lu dans un journal. »


Une expression étrange parcourut rapidement le visage de Erias. Quand il reprit, sa voix avait perdu son ton si chaleureux et paraissait plus tendue.
« -Vous avez trouvé le journal d'Adriel ?
-Oui mais je ne l'ai plus. Quand j'ai été emprisonnée, les gardes ont mis toutes mes affaires sous scellés. Pourquoi me posez-vous cette question ?
-Suivez-moi. J'ai quelque chose à vous montrer. »


Sans ajouter un mot, Erias, qui avait à présent pris un air contrarié, tourna les talons et fit un signe de tête en direction des deux gardes. L'homme sortit de la pièce, suivi de près par Okrya. La jeune femme ne comprenait pas où il l’emmenait. Le Prince lui fit prendre divers couloirs, pour la plupart longs et étroits. Au beau milieu d'un de ces derniers, un autel était dressé. Une statue représentant la même créature qu'Okrya avait aperçu dans le hall, baignait dans une lumière douce, entourée d'un petite cascade d'eau et de fleurs de couleurs et de tailles variées.


« Que sont ces créatures ? Demanda la jeune femme.
-Nous n'en savons rien. Nos historiens ont étudié Ciel de fond en comble. Il n'en est fait mention dans aucun des parchemins que nous possédons. Il semblerait qu’elles soient des ébauches d'êtres humains ou alors de simples œuvres d'art.
-C'est rassurant de savoir que vous ne maîtrisez pas encore les secrets de Ciel, ironisa la jeune femme.
-Derrière vos sarcasmes se cache un grand pouvoir. Vous serez appelée à faire de grandes choses. Il se réjouit de vous avoir retrouvée.
-L'Unique ? Comment pouvez-vous savoir cela ? Et qu'ai-je donc de si important ?
-Vos parents faisaient partie de l'Ordre. Vous et votre sœur êtes nées à l'extérieur de Ciel, pendant que votre mère était en mission dans Maguuma. Votre père était avec elle. Une nuit, alors qu'ils cherchaient le temple perdu de Mélandru, ils se sont faits attaquer par des scarabées. Il y en avait des centaines. Lui est parvenu à Ciel, mourrant, avec Eleanor dans ses bras, mais votre mère n'a pas réussi à le suivre. Ce jour là, pour la première fois, une tempête de rage s'est abattue sur Ciel. A partir de ce moment, nous avons perdu toute trace de vous jusqu'au moment où, par le plus grand des hasards, Eleanor en mission vous a croisée à l'Arche du Lion. L'Unique m'a ordonné de vous ramener ici, à Ciel et de vous lire un parchemin écrit de sa main.
-Mes vrais parents … ma vraie histoire … Qui suis-je ? Balbutia Okrya.
-Je vous donnerai plus de détails bientôt. J'ai moi-même connu vos parents quand ils étaient bien plus jeunes. Sachez qu'ici, vous trouverez toute l'aide que vous souhaiterez, dit-il d'une voix compatissante. Mais nous n'avons guère le loisir de nous pencher sur le passé. Le temps presse. Les Dieux vont trouver leurs hôtes et nous ne pouvons rien pour cela. Nous sommes totalement incapables de prédire qui est prédisposé à devenir un Élu. Ce que nous pouvons faire, c'est empêcher les rituels de se produire.
-Les rituels ?
-Pour qu'un Dieu prenne possession d'un corps, ce dernier doit posséder un objet spécifique, une arme, un collier par exemple ayant appartenu à une divinité.
-Je vois. Et qu'allons-nous faire ? »


L'homme ne répondit pas. Il plongea sa main dans l'eau qui entourait la statue. Une de ses bagues s'illumina. Les pierres du mur situé derrière eux se déplacèrent dans un bruit sourd. Au grand étonnement de la jeune femme, elles laissèrent apparaître une porte de bois, encastrée dans les fondations.
Erias l'ouvrit d'un geste lent et pénétra dans la pièce mystérieuse, suivi d'Okrya.
C'était une sorte de salle des trophées. D'innombrables vitrines s'étalaient de part et d'autre de la salle dont les murs abritaient une multitude d'étagères remplies d'innombrables livres. C’était une immense bibliothèque qui s'offrait à la vue de la jeune femme.

« Ceci est la salle la plus importante de Ciel. Tous les ouvrages concernant l'Histoire du monde se trouvent ici. Les anciennes cités humaines, gardiennes, les premières guerres aussi. Tout est écrit dans ces pages. La vérité subsiste dans ces ouvrages. Mais ce n'est pas ce que je veux vous montrer. »
Erias fit signe à Okrya de s'approcher d'une armoire vitrée. Une baguette de bois fin, toute noire et une armure lourde à l’aspect meurtrier mais finement ouvragée y étaient disposées.
« A l'intérieur de cette armoire se trouvent deux des objets les plus convoités actuellement. Nous possédons, la baguette d’Elen ou Lyssa et l'armure d'Afelhor ou Abaddon, bien que nous ayons des doutes quant à l'utilité de cette dernière.
-Ces objets servent à appeler les Dieux… où se trouvent les autres ?
-Eleanor nous a raconté qu'elle avait vu la Demi Faucheuse sur l'hôte de Grenth. Ce qui ne présage rien de bon, s’inquiéta Erias.
-J'ai tenu le baton de Dwayna dans mes mains, dans un ancien temple Oublié. dit Okrya d’une voix étranglée.
-C'est logique, vu que la seule bataille qu'ils aient gagnée était contre Aenor ou Dwayna. Où est-il maintenant? s’exclama aussitôt le Prince.
-On me l'a volé et je n'ai pas la moindre idée d'où il peut se trouver. Halden le saura peut-être.
-Ce que vous me dites là est très grave. Nous devons réunir le plus d'objets possible.
-Nous ne trouverons sans doute pas celui de Menziès. Le Dieu lui-même m'a attaquée.
-La situation est déjà plus dangereuse que ce que je pensais. Nous devons nous hâter. Les reliques de Dhuum, Balthazar et Mélandru peuvent encore êtres trouvées avant les fidèles !
-Comment allons-nous faire ?
-La dernière page du journal d'Adriel contiendrait les emplacements des Temples Premiers, là où seraient situés les objets perdus.
-Je n'ai plus ce journal !
-Alors, allez vous préparer. Vous retournez à la Citadelle !
-Je n'irai nulle part sans Halden ni Eleanor, répliqua férocement la jeune femme.
-Ces derniers sont actuellement en mission pour l'Unique. Ils rentreront d'ici quelques jours.
-Que font-ils ?
-Je l'ignore. Je n'ai vu que la destination, pas le pourquoi.
-Vous êtes bien pratique vous. Quand je reviendrai, je veux qu'ils soient présents ! »
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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyMar 3 Nov - 12:23

Oh ! Okrya a l'air très importante et elle le sait, vu comment elle parle au prince de Ciel tongue
La situation est encore un peu floue, à par au sujet de Grenth Twisted Evil
C'est incroyable le nombre d'objet qu'Okrya a vu passer entre ses mains, puis perdu ! Bon, ok, il n'y a que le bâton de Dwayna et le journal d'Adriel, mais tout de même Rolling Eyes
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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyMar 10 Nov - 10:37

Quelle tête en l'air cette Okrya, n'est ce pas ?



Elindor :



Urel, plus connu par les humains sous le nom de Dhuum, était affalé dans le trône improvisé qui avait été dressé là juste avant son arrivée par ses adorateurs. Il fulminait littéralement. Un observateur attentif aurait remarqué une légère présence de fumée s'échappant par tous les pores de sa peau, comme si son corps était trop petit pour contenir l'âme sombre de l'ancien Dieu de la Mort. Un corps qui, au demeurant, ne cessait de décevoir son occupant. L'étroitesse et la faiblesse de cette prison de chair et de sang l'étouffait, appliquant comme un étau destructeur sur son énorme puissance.

- Pourquoi, au nom de l'enfer, ai-je choisi un humain aussi faible, maugréa le Dieu.
- Vous êtes le plus puissant de tous, monseigneur, fit une voix anonyme, s'échappant de la masse grouillante de corps prostrés à ses pieds, attendant ses ordres.

Urel mit un coup de talon au hasard. Pas un son, pas une plainte n'émana de la victime. Ces esclaves pouvaient être si agaçants parfois ! Etre adoré est bien, mais il faudrait qu'il songe à laisser quelques humains libres de leurs mouvements et de leur volonté, une fois que tout serait fini. Ainsi, la capture occasionnelle de spécimens sauvages lui procurerait un peu de plaisir, lorsqu'il les regarderait l'insulter, puis lorsqu'il ressentirait leur peur, pour enfin prendre leurs vies dans d'atroces souffrances, leurs suppliques jouant une douce mélodie à ses oreilles. Son humeur remonta d'un cran à l'idée de ce futur prometteur. Puis un visage de jeune derviche souriant et confiant apparut dans sa tête, et il poussa un cri de rage pure, en se levant d'un bond et en se rendant à la fenêtre, marchant sans même le remarquer sur ses acolytes.

Évidemment que Warrick Craften était un combattant hors pair. Urel avait veillé à ce que ses acolytes lui prodiguent, de manière détournée, le meilleur des enseignements, et ce depuis son plus jeune âge. C'était même un phénomène, d'une puissance et d'une célérité comme Elona en avait rarement observé. Alors qu'était-il arrivé pour qu'il échoue dans la simplissime tâche d'éliminer Hilrad Marcheciel, alors que tous deux n'étaient encore que de simples humains ? Il avait suivi leur rencontre pas à pas, sachant que son grand rival faisait de même. L'animosité entre les deux hommes avait été immédiate et irraisonnée. Ils ne pouvaient s'empêcher de se battre. Tout dans leur essence les poussait l'un contre l'autre. Grenth savait que son favori n'était pas prêt, et Urel s'était délecté de sentir l'angoisse de son ennemi. Chaque coup de faux le rapprochait un peu plus de la victoire.

Et pourtant, le petit humain avait fait montre de ressources exceptionnelles, combattant à armes presque égales avec Warrick. Et l'improbable était arrivé, il avait survécu au combat, et à présent il se dressait à nouveau sur sa route, bien plus fort encore que quiconque eut pu l'imaginer. Il espérait pouvoir exploiter les tensions entre lui et son « invité », Grenth, afin de s'assurer une victoire facile. Mais il savait que rien ne serait simple, et que tant que ce ver de terre aurait encore une parcelle de vie, il ferait tout pour le stopper.

Urel ne pouvait tolérer cela. Son glorieux futur l'attendait. Et ce n'est pas ce petit obstacle qui retarderait sa marche vers la victoire, lui qui attendait depuis si longtemps maintenant, dans l'ombre, de pouvoir exercer sa vengeance. Il se pencha en avant par la petite fenêtre et observa les vagues furieuses qui, ballotées par les vents, s'échouaient sur les rochers bordant la grande forteresse de Gandara. Il avait dit au jeune derviche qu'il l'attendrait à Vabbi, pour le combattre, mais il n'avait aucunement l'intention de risquer sa propre vie.

Cela faisait plusieurs jours maintenant qu'il était maitre incontesté de presque tout le continent. Kourna était tombée sans même combattre, l'armée désorientée et sans chef se tournant vers celui en qui elle voyait un leader qui lui rendrait sa superbe. Vabbi avait opposé plus de résistance, mais les hordes de morts vivants d'élite d'Urel avaient déferlé sur le pays, massacrant tout corps armé, éradiquant sans pitié chaque poche de résistance. Le prince Ahmtur, si fier, si glorieux guerrier, avait péri en conduisant ses troupes au combat pour protéger sa chère citadelle. Il restait les istanis. Ceux-ci étaient plus coriaces. Ils coulaient les navires d'Urel avant qu'ils ne puissent accoster et débarquer leurs troupes. Les massifs bateaux de guerre kournans utilisés par ses hommes ne pouvaient rivaliser face aux rapides et puissantes frégates de la flotte istani. Mais Urel jouissait d'un nombre de combattants quasi illimité, alors que chaque mort affaiblissait ses adversaires, si bons tacticiens, si courageux guerriers soient ils. Et dans quelques jours, ils cèderaient à leur tour.

Urel espérait que l'humain nommé Hilrad Marcheciel tomberait dans son piège. S'il mettait ne serait ce qu'un pied en territoire kournan, il signerait son arrêt de mort. Mais quelque chose lui disait que ce ne serait pas si simple que cela. Il allait lui donner du fil à retordre.

- Mon maitre, murmura respectueusement une voix derrière lui.
Urel se retourna et toisa le petit homme qu'il avait nommé général de l'invasion d'istan. Il avait du talent, et savait l'utiliser.
- Quelles sont les nouvelles, Emlis ? Demanda le Dieu de sa voix caverneuse.
- Les istanis ont tenu encore aujourd'hui, mais ils sont épuisés. Je voudrais continuer à attaquer toute la nuit durant, et peut être pourront nous même profiter de l'obscurité pour parvenir à larguer des troupes d'Invincibles.
Les morts vivant préféraient se donner le titre d'Invincibles, ce qui amusait beaucoup le Dieu. Il voyait ça comme une douce ironie.
- Accordé. Réquisitionne deux bataillons supplémentaires, et donne ordre à la flotte de réserve de rejoindre le gros de l'armée.
- A vos ordres, dit le petit homme avant de quitter la pièce à reculons, toujours plié en deux.

Avec un peu de chance, Istan tomberait ce soir. Urel torturerait les maréchaux des Lanciers lui-même. Et alors, lorsque Hilrad Marcheciel et ses complices viendraient, ils n'auraient nulle part où aller. Le piège se refermerait sur eux, et ils succomberaient.

Urel souriait. Ah, que cette pensée était douce !


***


Hilrad était accoudé à la proue du navire, scrutant l'horizon. Cela ne faisait que trois jours qu'ils avaient embarqués, mais il savait que quelque chose se tramait et que le temps pressait. Ils avaient traversé les Cimesfroides sans ralentir, sans prendre un moment de repos. Il n'accordait que le strict nécessaire à ses compagnons, que ce soit en sommeil ou en nourriture. Lui-même ne prenait pas le moindre repos, mais ça ne semblait pas l'affecter. Sans incident, ils avaient atteint Droknar, et Hilrad avait acheté le bateau d'un marchand, réengageant l'équipage pour la traversée, et y adjoignant quelques hommes supplémentaires recrutés sur place. Il payait bien, aussi les questions se firent peu nombreuses.

Les marins se relayaient, afin que le navire ne prenne pas le moindre retard. Et Rin abusait de ses pouvoirs d'aéromancie, le vent soufflant furieusement autour d'eux presque en permanence.

Nirvana semblait inquiète. Après les heureuses retrouvailles, elle recommençait à se faire du mauvais sang pour son ami. Il était de plus en plus distant, même avec elle, ne parlant que lorsque nécessaire. Elle savait que ce n'était pas voulu, que sa préoccupation obnubilait son esprit. Mais cela ne faisait qu'agrandir son inquiétude.
Rin obéissait aux ordres d'Hilrad au doigt et à l'œil. Il l'avait apparemment adopté comme nouveau maitre. Essed semblait se préparer mentalement aux événements à venir. Quand à Kinsley, toujours prisonnier, c'était une énigme. Il était retombé dans son mutisme, perdant tout son intérêt, peu de temps après le début de leur voyage. Hilrad ne donnant aucun ordre le concernant, personne n'avait jugé bon de le relâcher ou de l'interroger plus avant. Il était donc toujours avec le petit groupe, ses mains entravées, mais libre de ses allées et venues.

Finalement, Hilrad crut discerner des formes au loin. Cette impression fut confirmée quelques secondes plus tard par la vigie, qui annonça que cinq bâtiments battant pavillon Kournan se dirigeaient droit sur eux. Les cinq imposantes carènes furent rapidement visibles par tous, et une vague curiosité se peignit sur les visages des hommes de bord. Leur destination était la baie de Nundu. Ils avaient l'habitude de faire ce trajet, et jamais ils n'avaient reçu d'escorte militaire.

Hilrad fut prit d'une angoisse irrépressible. Il s'échappait de ces navires une aura de mort, de souffrance, de déchéance humaine. Il se retourna vers le barreur, pour tomber nez à nez avec Kinsley.

- C'est l'influence de Dhuum, dit l'homme de sa belle voix mélodieuse.
- Je le sais bien, dit Hilrad, sans s'étonner outre mesure de l'intervention.
- Nous devons fuir.
- Eh bien, laisse-moi donner les ordres, tu veux ?
Hilrad contourna Kinsley et se rendit au pas de course jusqu'au pont supérieur.
- Capitaine, manœuvres d'évitement ! Exécution immédiate !
- Mais ils doivent venir pour nous accueillir… Protesta l'homme, son regard franc se posant sur le visage de son employeur.
- Fait ce que je dis si tu veux vivre ! Cap au sud-est !

Hilrad repartit en courant, laissant le malheureux médusé, et monta dans les haubans, afin de s'adresser à tout l'équipage pour les inciter à prendre les armes. Mais avant qu'il ne puisse dire le moindre mot, le cri de la vigie retentit de nouveau.

Sur leur droite, approchant avec une vitesse saisissante, se déplaçaient huit frégates de guerre istanis. En les voyant, Hilrad reprit espoir. Ils n'auraient jamais pu éviter le combat, les navires de guerre les auraient rejoints avant qu'ils atteignent la côte. Et le massacre aurait été sanglant et sans pitié. Il avait compris du premier coup d'œil quel genre de combattants se trouvaient dans les grands bateaux.

Les frégates furent sur eux en quelques minutes, et une d'entre elles fit demi-tour pour escorter le frêle navire marchand jusqu'au rivage. Les autres mirent le cap sur les galères kournanes, adoptant une formation de combat classique mais efficace.

Un canot quitta la frégate et s'approcha d'eux. Hilrad se rendit rapidement aux échelles de cordes pour aider le porte-parole à monter, suivi de ses amis et de quelques hommes d'équipage. C'était un homme mûr, très musclé, et qui se tenait bien droit dans son armure de sergent des Lanciers.

- L'amiral Ohnassi vous présente ses respects. Vous venez d'échapper à la catastrophe.
- Nous vous remercions de tout cœur, nous avions compris que nous courrions un grave danger.
- Ils vous auraient tous massacrés, remarqua tranquillement l'envoyé, s'attirant des regards anxieux. Mais pas d'inquiétude, vous êtes sains et saufs maintenant, ajouta-t-il rapidement.
- Ces bâtiments de guerre ont dû être volés à l'armée kournane, avança Essed.
- Volés ? Non. Pas vraiment.
-Mais alors comment se fait il que…
- Vous devez avoir beaucoup de questions, coupa l'homme d'un ton autoritaire. Sachez simplement ceci.
Il prit une longue inspiration, puis, regardant Hilrad dans les yeux, parla assez fort pour que tous l'entendent, et tremblent.
Istan est la dernière province libre d'Elona. La dernière.
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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyMar 10 Nov - 22:13

Huhu, c'est le bordel en Elona !
Ahmtur est mort ? c'est triste ça Sad
En tout cas, je trouve les istanis très valeureux pour résister à de pareils morts-vivants, sans repos... Heureusement que la mer est leur point fort.

Dhuum, enfin, Urel se ronge les ongles on dirait Very Happy
En même temps, Sauron s'est bien fait battre par un hobbit un peu moins porté sur la boustifaille que les autres, alors quand on voit la puissance d'Hilrad, Dhuum a vraiment beaucoup de soucis à se faire !
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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyMer 11 Nov - 19:53

Pauvre Ahmtur, si courageux, mais il ne pouvait rien face à un tel ennemi !
Sinon, les hobbits, c'est mignon, et Hilrad non, ça fait un point en plus pour Frodon...



Nirvana :



L’homme avait parlé haut et fort et avait retenu l’attention de tous. La grande majorité de l’équipage se rassembla sur le pont pour mieux entendre. Kourna avait annexé Vabbi. Les deux princes survivants avaient capitulés. Puis l’ennemi s’était tourné vers Istan, heureusement bien préparée. Depuis trois jours, les lanciers repoussaient les agressions incessantes des navires kournans. Cette nuit encore, ils avaient essuyé une attaque, plus importante que précédemment, le combat avait duré toute la nuit.

Après ce bref résumé, l’homme pria Hilrad et son équipage de quitter la zone de conflit et de rejoindre Kamadan. Un navire marchand ne leur serait d’aucune utilité pour la bataille à venir, et pire, il pourrait les gêner. Ils abandonnèrent donc les navires lanciers et mirent le cap sur la capitale Istani. Durant la fin de leur voyage, l’équipage resta silencieux, excepté les quelques ordres du capitaine pour amarrer lors de leur arrivée au port.

« Le capitaine nous attendra ici, il n’a d’ailleurs pas vraiment le choix, il gardera notre inconnu enfermé dans une cabine du navire pour le moment. Expliqua Hilrad à ses trois compagnons. Nous, nous allons nous rendre au consulat des lanciers.
- Pourquoi ? Demanda Rin
- Je ne sais pas trop. On verra bien. »

La ville de Kamadan n’était pas aussi animée qu’à son habitude. Pourtant, il y avait toujours autant d’étals sur le marché, autant d’habitants, mais quelque chose avait disparu. On n’entendait plus ce brouhaha continuel de vente à la criée, les rires d’enfants traversant les rues à toute vitesse. L’ambiance de la capitale était devenue bien plus calme, et on ne pouvait plus lire un seul sourire sur les visages aux alentours. Une voix autoritaire sortit Nirvana de ses pensées.

« Halte ! On ne passe pas ! Seuls les lanciers du soleil sont autorisés à entrer ! »

Le garde leur barrait l‘entrée du bâtiment de son javelot. Hilrad et Nirvana sortirent leur insigne. Rin se dirigea vers l’un des bancs de pierre disposés devant le bâtiment.

« Je ne suis pas un lancier et de toute façon, je n’ai pas envie d’entrer. Je préfère attendre dehors.
- Je vais rester avec lui . Ajouta Essed. Vous nous raconterez.
- Comme vous voulez. »

Hilrad et Nirvana pénétrèrent dans le grand hall. Il y régnait une grande agitation. Des hommes et des femmes circulaient à toute allure, on discutait de toute part, des ordres fusaient de tous les cotés. Istan était en état de guerre. Puis Hilrad aperçu un visage familier, il tenta d’intercepter l’homme dans sa lancée.

« Maréchal Grinn ! Maréchal ! »

L’homme stoppa sa course et se retourna.

« Oh, Hilrad Marcheciel, cela faisait longtemps. Et vous êtes là aussi Miss Dessala. Que nous vaut votre visite ?
- Nous revenons à l’instant de Tyrie, nous avons appris pour Kourna.
- Oui, la guerre est désormais déclarée. Comme vous avez surement pu le constater, les lanciers sont débordés. Il nous faut être sur tous les fronts et prendre les meilleures décisions, très rapidement, la pression est … Oh, je dois vous laissez, on m’attend ! Dit-il en regardant l’homme qui lui faisait signe à la rambarde à l’étage. Une assemblée extraordinaire aura lieu demain matin à huit heures dans la grande salle des Lanciers du soleil. Tous les gradés des lanciers disponibles pourront y participer. Si vous êtes encore dans les parages demain, n’hésitez pas à venir. »

Le maréchal s’éloigna tout en les saluant. Il semblait très pressé, comme tous les autres lanciers d’ailleurs. Hilrad fit demi-tour vers la sortie. Nirvana lui emboita le pas.

« Que comptes-tu faire ? La route vers Vabbi est barrée, et on ne peut tout de même pas abandonner notre terre natale en temps de guerre ? »
Mais avant que le derviche ne réponde, une jeune lancière les rattrapa, un paquet à la main.

« Hilrad Marcheciel ! Le maréchal Grinn vient de m’informer de votre présence. »

La jeune femme reprit sa respiration, essoufflée par sa course.

« Nous avons reçu ce paquet à votre nom il y a deux jours. Nous l’avions mis de coté espérant que vous passeriez par ici. Ouf ! Un peu plus, et vous seriez repartis sans le savoir. » Finit-elle en lui remettant l’objet en question avant de repartir aussi vite qu’elle était venue.

Hilrad examina l’étrange petit colis emballé dans une feuille brunâtre. Sur le dessus, était écrit à la main : A l’attention d’Hilrad Marcheciel, Lancier du soleil.

« Qu’est ce que c’est ? Demanda Nirvana
- Je n’en ai aucune idée. Il n’y a pas d’expéditeur de noté.
- Ouvre-le, tu verras bien. »

Hilrad ôta la ficelle qui maintenait le tout bien emballé dans l’épaisse feuille de papier, et dégagea une boite en bois de mauvaise facture. Il ouvrit le couvercle et découvrit un étui en cuir noir contenant une dague ainsi qu’un petit papier plié en deux. Voyant le pommeau de l’arme qui dépassait de l’étui, Nirvana plissa les yeux.

« Qu’est ce que c’est ? De qui ça vient ?
- Attends, laisse-moi le temps de regarder. »

Le derviche déplia la petite feuille. Nirvana, curieuse, ne put s’empêcher de lire aussi. Il n’y avait qu’une seule ligne de texte et étrangement aucune signature.

« J’ai hâte que l’on se retrouve. Je t’attendrai là où nous sommes quittés la dernière fois. »

Hilrad fut étonné par cet étrange message. Il leva les yeux et vit Nirvana qui le dévisageait de ce fameux regard furieux qui lui donne un air si autoritaire et dont il valait mieux ne pas être la cause.

« Attends ! Ce n’est pas ce que tu crois ! Balbutia le jeune homme embarrassé.
- Et que devrais-je croire ? Que tu as quelque part une femme qui t’attends peut être ?
- Je t’assure que non ! Je ne sais pas de qui ça vient ! Et puis, tu vois une femme m’envoyer une dague pour me donner rendez-vous ? Sérieusement …
- Oui, justement, je vois bien le style de femme capable d’envoyer une arme à son amant ! Je n'aurais jamais cru ça de toi ! »

Nirvana lui tourna le dos et se dirigea d’un pas décidé vers la sortie. Mais elle s’interrompit en entendant son ami.

« Tiens ? C’est une dague de sauvagerie. »

Nirvana se retourna. Hilrad examinai l’arme qu’il avait sorti de l’étui.

« Elle n’est pas toute jeune, elle a déjà bien servie. Mais elle n’a pas du être utilisée depuis son dernier passage chez le forgeron, elle brille beaucoup et elle est encore affutée. »

Nirvana se figea, les yeux dans le vide. Cette dague … Un pommeau recouvert de lanière de cuir, une lame argentée en forme de harpon. Cela lui rappelait trop de mauvais souvenirs. Ce cadeau était vraiment du plus mauvais goût. Si un jour elle croisait celle qui avait envoyé ce cadeau …

« Tiens ? Il y a quelques chose de gravé en tout petit sur la lame. Ce n’est pas facile à lire … Pour celle qui a toujours foncé tête baissée vers son but N.D. »

A cet instant, le sang de Nirvana se glaça. Le temps autour d’elle sembla s’arrêter. Les souvenirs de cette dague lui revinrent en mémoire à la bousculade. Comment était-ce possible ? Cette dague … Cette inscription …

« Nirvana ? Qu’est ce que tu as ? »

La moniale ne répondit pas. Elle arrivait à peine à comprendre ce que lui demandait son ami.

« Écoute, je ne sais pas de qui ça vient, mais n’y prête pas attention. » Ajouta-t-il en rangeant l’arme dans sa sacoche.

Nirvana se secoua et reprit ses esprits. Elle chassa ses mauvaises pensées et esquissa un sourire forcé.

« Non, ce n’est rien, allons-y ! »

Hilrad ne comprit pas la réaction de son amie, il se contenta de la suivre à l’extérieur sans lui poser de question. Rin et Essed se levèrent lorsqu’ils virent les deux jeunes gens arrivés.

« Alors, c’est quoi le programme ? » Demanda le parangon.
- Nous irons à la grande salles des lanciers demain. Répondit Hilrad. Trouvons un endroit où passer la soirée et dormir cette nuit, on improvisera ensuite.
- Je sais où aller ! Répondit Nirvana. Suivez moi, ce n’est pas très loin, c’est dans la plaine à l’extérieur de la ville.
- Où ça ? Questionna le derviche qui connaissait pourtant bien le coin.
- Tu verras. »

Et il n’en sut pas plus. Ils suivirent la jeune femme hors de la capitale. Hilrad en profita pour raconter aux deux absents leur entrevue avec le maréchal, mais il évita soigneusement de parler du fameux colis, sans quoi Essed n'aurait certainement pas manqué de se moquer. Une petite demi-heure de marche plus tard, ils arrivèrent enfin à destination. Hilrad aperçu au loin une modeste habitation paysanne entourée de quelques grands arbres. Au fur et à mesure qu’ils se rapprochaient, il put distinguer la clôture de bois qui entourait le jardin, puis ce qui ressemblait à un potager sur le flanc de la maison. Il y aperçut une silhouette agenouillée, certainement en plein travail. C’est lorsqu’ils furent tout quatre arrivés près du portillon que la femme remarqua leur présence. C’était une dame pas très grande d’environ une quarantaine d’années, brune aux cheveux courts. Bien qu’Hilrad fut convaincu de ne jamais avoir vu cette personne auparavant, son visage lui paraissait pourtant familier. Celle-ci se leva, essuyant la terre de ses mains sur son tablier et vint dans leur direction en les observant. Puis elle reconnu la moniale.

« Nirvana ! Dit-elle en affichant un grand sourire.
- Maman ! » Répondit aussitôt la jeune femme d’une voix enjouée en lui sautant au coup.

Maman ? S’étonna Hilrad. Jamais Nirvana ne lui avait pas dit qu’elle avait des parents. Enfin, c’était évident qu’elle eut des parents, mais jamais elle ne lui en avait parlé. Et en y réfléchissant bien, à aucun moment il ne se souvenait qu’elle ai évoqué quoi que ce soit concernant son enfance ou son passé.

« Mais ? Serait ce des amis de ta guilde Nirvana ? Ne seriez-vous pas Hilrad jeune homme ?
- En effet, répondit le derviche étonné. Vous me connaissez ?
- Oui, en quelque sorte. Nirvana m’a bien souvent parlé de vous et de vos amis. Elle est très bavarde quand elle s’y met vous savez.
- Maman ! Répliqua la jeune femme en donnant un léger coup de coude à sa mère.
- Je vous présente ma mère, Massha. Maman, voici Hilrad, Rin, et Essed, des amis. On passait dans le coin et j’ai pensé qu’on pourrait dormir ici cette nuit, si ça ne te dérange pas.
- Mais pas du tout, au contraire ! Déjà que je ne vois pas ma fille aussi souvent que je le voudrais, mais en plus des amis de ma fille, soyez tous les bienvenus. »

Les trois hommes saluèrent et remercièrent poliment leur hôte. Soudain, Hilrad perçut une présence juste à coté de lui, présence qu’il n’avait jusque là pas sentit, lui qui pourtant avait pris l’habitude de percevoir les choses en avance. Il tourna la tête et vit, allongé de tout son long contre la clôture, un grand lion qui le regardait fixement. L’animal semblait l’examiner de la tête au pied.

« C’est Kube, le lion de la maison ! » Dit Nirvana passant à coté d’Hilrad pour aller câliner son fauve préféré.

« Ne vous inquiétez pas. Ajouta Massha. Il ne vous mordra pas, il attaque seulement les intrus. Je l’ai acheté alors qu’il n’était encore qu’un lionceau il y a des années à un dresseur sur le marché de Kamadan. Depuis, il me tient compagnie, et sa présence a quelque chose de rassurant. »

Hilrad en déduisit que la mère de son amie devait vivre seule. Mieux valait-il éviter de poser des questions à propos de son père.

Nirvana, viens m’aider à préparer un repas pour ce soir ! Commanda t-elle en se dirigeant vers l’intérieur de la maison. Quand a vous messieurs, libre à vous de profiter de cette fin d’après midi comme il vous plaira ! Je vous conseille la sieste dans l’herbe à l’ombre du cocotier derrière la maison, c’est divin. »

Les trois hommes suivirent les conseils de Massha, et se reposèrent de leur voyage. Hilrad ne dormit pourtant pas, il resta éveillé, et ce n’était pas à cause des ronflements émis par le parangon, qui lui s’était endormi d’un trait. Le derviche se reposait à sa manière, regardant autour de lui, plongé dans ses pensées, réfléchissant à ce qu’il ferait le lendemain, à Grenth, à ce qu’il ferait le jour où il rencontrerait son ennemi juré, et aussi au conflit qui venait d’éclater sur le continent. Les choses auxquelles penser ne manquaient pas.

Quelques heures plus tard, une délicieuse odeur de festin émanait de la maison. Nirvana rejoignit Hilrad, qui avait quitté les deux dormeurs pour fendre un peu de bois. Il préférait se rendre utile plutôt que de continuer à flâner et ainsi soulager Massha de quelques travaux difficiles.

« Hilrad ? Je peux t’interrompre quelques minutes ?
- Oui bien sur. Répondit-il en posant la hache sur le tas de bois. De toute façon, je ne suis pas très doué avec une hache. »

Il alla s’assoir auprès de la jeune femme sur un petit banc au bord du jardin. Il remarqua qu’elle tenait dans ses mains quelque chose, un tissu bleu marine soigneusement plié.

« Je sais que tu es préoccupée ces temps-ci Nirva, je peux te comprendre. Tu ne parles presque plus. Moi non plus d’ailleurs. Je sais que tu te forces à sourire et à faire semblant que tout va pour le mieux. Tu as envie d’en discuter ?
- J’ai beaucoup hésité, mais je pense qu’il vaut mieux que je t’en parle… Tu te souviens des dix huit ans d’Anaïs ?"

Hilrad fut on ne peut plus étonné, il ne voyait aucun rapport entre la situation actuelle et l’anniversaire de leur amie disparue. Il réfléchit un instant, puis répondit, hésitant, ne sachant pas vraiment où voulait en venir Nirvana.

« Oui, on avait organisé une grande fête au hall. On avait même tiré un feu d’artifice le soir sur la plage. Je m’en souviens bien, contrairement à certains qui avaient un peu trop abusé du lait de poule."

Entendant cela, Nirvana sourit. Ils avaient en effet bien rigolé ce jour là.

« Tu te rappelles du cadeau qu’Isabelle avait offert à sa petite sœur pour sa majorité ?
- Oh oui ! Des dagues de cérémonies. Les fameuses dagues de cérémonies … Comment aurais-je pu oublier ? Anaïs les avait tant réclamées avant, et elle s’en est tant vantée après … Mais je ne comprends pas, pourquoi me parles-tu de cela ?
- Le lendemain de son anniversaire, j’ai trouvé notre petite assassine assise seule sur les marches du hall, elle semblait triste. Et tu sais pourquoi ? Ça lui faisait mal au cœur de se séparer de ses anciennes dagues, avec lesquelles elle s’était battue pendant des années.
- Je la comprends. J’ai du moi aussi plusieurs fois me séparer d’une de mes armes." Sourit le derviche en regardant le soleil en train de disparaitre petit à petit derrière l’horizon. Nirvana déplia soigneusement le tissu qu’elle avait jusque là gardé dans ses mains. Hilrad redécouvrit la fameuse dague qui lui avait causé tant d’embarras plus tôt dans la journée.

« La dague ? Tu l’as prise dans mes affaires ? Demanda le derviche étonné que son amie ait pu faire une telle chose.
- Non, je ne me serais jamais permise… Ce jour là, Anaïs eu une étrange idée. Afin de ne pas délaisser ses fameuses dagues qu’elle avait tant utilisées, elle décida de m’en offrir une et de garder la seconde. Ainsi, elle pourrait se battre avec ses nouvelles dagues de cérémonies, et conserver l’ancienne à sa ceinture au cas où. Et moi, je pourrais garder la seconde dans ma giberne en guise de couteau à tout faire.
- Où veux-tu en venir ?
- J’ai accepté le cadeau d’Anaïs à une condition: que chacune d’entre nous fasse graver un petit message souvenir pour l’autre sur sa lame. Tiens, regarde par toi-même, dit la jeune femme en lui tendant l’arme. Ce n’est pas la dague que tu as reçue ».

Hilrad pris la dague dans sa main. Elle était parfaitement identique à l’autre. Si ce n’était l’arme qu’il avait tenu quelques heures plus tôt dans ces mains, alors c’était incontestablement la dague qui allait de paire avec. Il y avait aussi une phrase de gravée, différente, ce qui corroborait l’histoire de Nirvana.
Pour celle n’a pas hésité à me suivre dans les pires situations. A.E.
Evidement, A.E., Anaïs Elrond. Et N.D. n’était autre que Nirvana.

« C’est vrai qu’elle a toujours eu le chic pour s’attirer des ennuis, et elle trouvait toujours le moyens de m’entrainer avec elle. Ajouta Nirvana en riant. Et moi j’ai toujours admiré sa volonté et sa détermination. Alors en souvenir j’ai fait graver sur la dague qu’elle a conservée …
- Pour celle qui a toujours foncé tête baissée vers son but… En référence peut être aussi à son défaut consistant à charger dans le tas et de poser les questions après ?"

Tout deux rirent en cœur repensant à ces bons moments passés ensembles. Souvenirs pas si lointains que ça. Puis Hilrad repensa au colis.

« Nirvana, tu as gardé la première dague. Mais qui conservait l’autre, celle d’Anaïs, avant de me l’envoyer ?"

L’estomac de la moniale se noua. Elle préféra détourner le regard de son ami. Elle prit son courage à deux mains et une profonde inspiration pour répondre.

« La dague avait disparue avec le corps d’Anaïs, lors du tournoi de Seborhin. Je ne l’avais jamais revue avant aujourd’hui. »

S’en suivit un très long silence. Tous deux pensaient qu’Anaïs était décédée ce jour là, bien que son corps ne fut jamais retrouvé. Serait-il possible qu’elle soit encore en vie ? Cela paraissait peu vraisemblable. Si ça avait été le cas, jamais elle n’aurait envoyé sa dague comme ça, à Hilrad. Elle serait plutôt rentrée à la maison. Mais si ce n’était pas elle, alors qui aurait pu envoyer cette dague et ce message ? Nirvana préféra ne pas y penser et changer de sujet. Elle ôta l’arme des mains d’Hilrad et la renveloppa dans son tissu puis se leva.

« Il va être l’heure de diner, maman nous a préparer un gigot d’écailleux, on va se régaler. Peux-tu aller chercher Rin et Essed ? »

La moniale n’attendit pas de réponse et retourna à l’intérieur de la maison. Elle passa à coté de Kube allongé sur le perron qui la regarda un instant avant de reposer son regard sur le derviche.

Le repas se déroula dans la bonne humeur. Hilrad et Nirvana s’efforcèrent de ne pas penser à leur dernière conversation. Même Rin, qui pourtant d’habitude faisait preuve de mauvaise volonté quand il s’agissait de la moniale affichait un grand sourire. La discussion tourna essentiellement autour des voyages de chacun, des lieux qu’ils avaient visités. Ils gardèrent pour eux leurs aventures de ces derniers jours et les conditions dans lesquelles ils s’étaient rencontrés.

« Voulez-vous que j’ouvre une autre bouteille d’alcool de riz ? Demanda poliment Messha.
- Volontiers !
- Non ! Contredirent en cœur les trois autres
- En fait … Non, ça ne sera pas nécessaire, se rattrapa Essed en pensant à la flasque achetée plus tôt en ville qui l’attendait après le repas.
- Nirvana dormira dans la chambre d’amis. Il y a des hamacs que l’on peut tendre sous l’appentis dehors, cela vous conviendra-t-il ?
- Parfaitement » S’empressa de répondre Hilrad avant qu’Essed ne dise une autre bêtise.

Nirvana mis plusieurs heures à s’endormir. Les événements de la journée la tracassaient au plus haut point. Elle avait beau avoir tourné la page après la disparition d’Anaïs, c’était toujours aussi dur. Elle avait choisi de ne pas y penser, de laisser Hilrad y réfléchir et décider comment réagir, où aller. C’était nettement plus facile.

De leur coté, les hommes aussi avaient veillé tard. Essed avait pu savourer tranquillement son eaufeu, tout en bavardant avec Hilrad et Rin. Le parangon et l’élémentaliste finirent par s’endormir. Le derviche lui, resta éveillé. Il n’était d’ailleurs pas le seul. Kube était toujours allongé sur le perron de la demeure et continuait à fixer le derviche de son regard curieux. Puis après s’être retourné plusieurs fois dans son hamac sans trouver une position convenable, le jeune homme finit par se lever. Il alla chercher de quoi boire un peu d’eau à l’intérieur de la maison, légèrement éclairée par la lune. Il passa près de l’animal et entra silencieusement pour ne réveiller personne. Il but une gorgée d’eau fraiche dans la vasque du salon et se rinça le visage puis voulut ressortir. Mais son regard s’arrêta sur un cadre accroché au mur.

Une image avait été dessinée au fusain sur un parchemin blanc, représentant un couple et son enfant. Hilrad reconnu Messha, qui devait avoir une dizaine d’années en moins à l’époque. L’homme à ses cotés devait certainement être son mari, et la petite fille souriante qu’il tenait dans ses bras ne pouvait être que Nirvana. Tous trois semblait si heureux. Hilrad se retourna et vit Messha, enveloppée dans une longue robe de chambre, une bougie à la main.

« Tu as surement reconnu Nirvana. Dit-elle à voix basse.
- Oui
- Nous avons fait faire ce portrait lors de notre voyage sur les îles Antagonistes. C’est le dernier réalisé avant que le père de Nirvana ne nous quitte.
- Je suis désolé.
- Tu n’as pas à l’être. »

Meshha posa le bougeoir sur la table, tira une chaise et s’assit. Hilrad fit de même.

« Je suppose que Nirvana ne t’a jamais parlé de son père n’est ce pas ?
- Pour vous dire la vérité, elle ne m’avait jamais parlé de vous non plus.
- Vraiment ? Quoi que ça ne m’étonne pas plus que ça. Nirvana a perdu son père alors qu’elle n’avait que neuf ans. Ça n’a pas été évident à son âge. Elle est restée des semaines enfermée dans sa chambre. Puis un jour, elle en est sortie, est venue me voir, et m’a dit d’un ton assuré : Maman, je veux devenir moine !"

Hilrad sourit. Il ne connaissait rien de l’enfance de son amie. Mais c’était compréhensible, vu les circonstances. Il imaginait parfaitement bien la scène que lui décrivait Massha, et retrouvait les réactions de la femme qu’il connaissait si bien.

« J’ai utilisé nos économies et je l’ai inscrite au monastère de Kamadan. Et c’est comme ça qu’elle est devenue la moniale que tu connais. C’est peut être cliché comme histoire, mais c’est pourtant comme cela que ça s’est produit.
- Pas du tout. Je comprends parfaitement.
- Elle ne s’est jamais plainte de ce choix, bien qu’elle ne fût pas une excellente étudiante. Mais elle avait décidé qu’elle ne voulait plus connaitre la tristesse de perdre quelqu’un, alors elle a travaillé dur, et a fini par avoir son diplôme. En y repensant, si. Une fois elle a regretté son choix. C’était l’année dernière."

Hilrad baissa les yeux. L’année dernière, c’est à ce moment là que tout avait commencé.

" Depuis la mort de son père, je n’avais jamais revu Nirvana aussi triste. Elle m’a raconté votre mésaventure à Vabbi. Anaïs, que j’appréciais beaucoup quand elle venait me rendre visite avec Nirvana parfois, venait de mourir, et toi, tu étais dans le coma depuis des semaines.
- Je sais que ça n’a pas dû être évident pour elle.
- Oui, elle s’est reproché de ne pas avoir été capable de vous protéger, toi et Anaïs ce jour là. Alors que vous, vous étiez toujours à ses cotés lorsqu’elle en avait besoin. Oui, cette fois là, elle m’a dit qu’elle regrettait de n’être qu’une moine, elle aurait préféré être aussi forte que vous. Mais après en avoir longuement discuté et après quelques disputes aussi, j’ai réussi à lui faire comprendre que de toute façon, elle ne pourrait jamais revenir en arrière, et qu’il valait mieux aller de l’avant, pour changer le futur.
- C’est à ce moment là qu’elle est partit à travers le monde pour trouver un remède à mon coma, n’est ce pas ?
- Oui, et j’ai eu la joie aujourd’hui de découvrir qu’elle avait réussi. "
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Elindor

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MessageSujet: Re: La Légende Oubliée   La Légende Oubliée - Page 6 EmptyVen 13 Nov - 13:16

Ashido :



Kordan se leva. Ashido enleva son gant révélant sa main, souvenir douloureux de son escapade chez les asuras, il y a une dizaine d'années, juste avant qu'il ne forme Kordan et Halden. Le jeune guerrier avait tout de suite remarqué que son maître n'enlevait jamais son gant. L'assassin lui n'avait pas eu l'air intéressé lorsqu' Ashido leur avait raconté comment ça s'était passé.


*Il était dans la salle du maître en compagnie de Graham qui venait juste de recevoir ses ordres et de Kiera qui se tenait sur le coté, attendant visiblement ses nouvelles directives.


« Ashido, j'ai deux missions à te confier, vu que tu est un combattant attentif et intelligent, je te charge de former des personnes qui pourraient prétendre à entrer dans la troupe d'élite. Je te laisse aller dans la salle des archives pour faire tes choix. Tu peux en prendre autant que tu le souhaites.
-Très bien, maître, répondit le derviche en restant devant le trône.
-Mais avant, Kiera a conclu un accord avec les asuras, en échange de notre protection pour une mission capitale pour leur race, ils nous ont promis des golems. Rends-toi a Rata Sum et protège-les
-J'y vais de ce pas. »


Kiera et Ashido échangèrent leurs amulettes et elle lui donna des informations sur le groupe d'asuras qu'il devait protéger. Parmi eux,il y avait Zinn et Oola, le derviche comprit que si ils faisaient venir leur deux meilleurs créateurs de golem, cette mission était très sérieuse. Il activa son amulette. Il se trouvait dans la ville de Rata Sum, capitale de la civilisation asura. Il alla à la taverne où était les membres de l'expédition et se présenta. Il y avait six asuras et quatre humains à part lui. Il reconnu Vekk, l'élémentaliste avec lequel il avait eu le plaisir de combattre à plusieurs reprises avant son entrée dans l'organisation. Le corps expéditionnaire passerait par le labo d'Oola où elle avait laissée quatre prototypes différents. Elle avait ajouté qu'elle avait confiance en ses golems et que les prototypes ne risquaient rien. Ensuite, ils passeraient au Havre Terni où Zinn devait récupérer les plans complets de la nouvelle machine, puis par les chutes de Vlox pour faire assembler le premier exemplaire de la machine.


« Un trajet bien long pour des golems normaux remarqua Ashido, je suppose que ceux que vous voulez créer sont particuliers.
-Tu es plutôt malin pour un bookah répondit Zinn, mais n'essaye pas de comprendre, ton rôle est de nous protéger. Bon, on part dans une heure, on se retrouve à la sortie ouest de la ville. »


Après avoir bu un verre, le derviche alla à la sortie et attendit le moment du départ en réfléchissant.
Quel genre de golem peut justifier un trajet aussi dangereux ? Il fallait rester d'une vigilance extrême. Et pour qu'Oola et Zinn acceptent de collaborer, ces golems devaient être exceptionnels. Il vit les asuras et l'escorte arriver. Il analysa rapidement les membres du groupe: Zinn, Oola, Vekk, Deux moines asuras, un envoûteur asura ainsi que Sorim, un guerrier qui se bat avec une épée, Gareth, un rôdeur, Seris, un assassin et Mosreh, un nécromant. Zinn qui visiblement commandait la mission, ordonna de se mettre en route. Le trajet jusqu'au labo d'Oola se passa sans encombres, ce qui permit à Ashido de découvrir le magnifique territoire des asuras. Oola demanda au groupe de rester à l'extérieur pendant qu'elle cherchait les prototypes. Elle revint après un quart d'heure.


« Tu en a mis du temps rouspéta Zinn, tu avais perdu les golems?
-Je les avais mis au fond du labo pour qu'ils soient en sécurité ! »

Pendant que Zinn et Oola se battaient, Ashido examina les golems, elle en avait pris six, mais visiblement, les prototypes n'étaient pas parmi eux. La golemmancienne se tourna vers Sorim, elle lui fit porter les pièces détachées à l'exception des bras, qu'elle fit porter par un asura. Il se remirent en route pour atteindre le havre terni. Après une heure dans la jungle à marcher, Ashido fit arrêter le groupe.


« Que se passe t-il, bookah ? demanda Zinn visiblement pressé d'atteindre sa destination.
-Il y a des créatures autour de nous, répondit le derviche en scrutant les alentours.
-Quel genre?
-Je l'ignore, je ne connais pas votre territoire. Mais je sais qu'elles sont là. Mettez-vous en formation défensive. »


Une créature imposante se montra et chargea, un destructeur ! Treize autres destructeurs apparurent un peu partout.


« On ne pourra jamais tenir ! hurla Oola morte de peur.
-Plutôt que de parler, vous feriez bien d'activer vos golems de défense hurla Ashido ! »


Zinn et Oola se placèrent au centre du groupe, protégés par leurs golems. La bataille faisait rage partout autour d'eux. Les golems mettaient du temps à s'activer et à être autonomes. Ashido se battait contre quatre destructeurs. Les créatures frappaient le derviche avec une précision impressionnante, il avait du mal à les parer toutes. Les autres humains avaient eux aussi des difficultés de leur cotés. Lorsque les golems s'engagèrent dans le combat, la situation changea, ils se battaient contre les destructeurs les plus imposants, ce qui permettait au groupe de protéger plus efficacement les golemmanciens. Tout se passait bien jusqu'à ce que Sorim soit isolé du reste du groupe. Il se battait à environ 20 mètres du groupe contre plusieurs monstres. Ashido essaya de le sauver mais le guerrier fut mis à terre par une des créature. Elle l'acheva en lui arrachant les membres un par un. Tous les humains du groupe et Vekk coururent pour se venger des créatures.


Les golems commençaient à perdre du terrain et à se rapprocher du groupe d'asuras. En tout, huit destructeurs avaient été vaincus. Tandis que les humains se battaient férocement pour en abattre trois. Les trois derniers se battaient avec les golems. Tout à coup, deux autres destructeurs apparurent et chargèrent Zinn et Oola, sans défense. De loin, Vekk créa une sorte de cage en pierre pour ralentir les destructeurs mais l'un des deux réussi à passer. Ashido se téléporta et bloqua le coup que le monstre allait porter sur Zinn. Ashido essaya de l'abattre mais d'un coup violent, la créature éjecta sa faux. Il essaya de l'éloigner un peu des golemmanciens. La créature lui envoya un coup qui lui arracha le bras. Le derviche hurla de douleur. L'immonde créature l'éjecta près du cadavre mutilé de Sorim. Puis elle s'approcha de lui et ouvrit la gueule. Le derviche tâta de sa main gauche et prit l'arme ensanglantée du guerrier mort dans sa main. Il lui asséna un coup violent au niveau de la gorge. La créature s'écroula à coté du lui. Il vit une seconde créature arriver sur lui. Comme sa congénère, elle ouvrit la gueule, mais avant que le derviche puisse la blesser, il perdit connaissance. Vekk envoya un rocher énorme sur la créature. Elle eut les membres brisés. Il l'acheva. Les humains et les golems avaient finis de tuer les destructeurs restants. Les moines auras accoururent pour stopper l'hémorragie d'Ashido.


Les autres asuras récupérèrent les pièces des golems sur le cadavre de Sorim. Un petit groupe de raptors arriva, probablement pour dévorer les cadavres. Mosreh créa une dizaine de mort-vivants à partir des cadavres qui jonchaient le sol ici et là. Ils attaquèrent et mirent les raptors en fuite. Mosreh, Seris et Gareth montaient le camp pour pouvoir soigner Ashido ailleurs qu'au milieu d'une dizaine de cadavres. Zinn et Oola se disputaient à l'écart des autres.

« Il nous a sauvés, il mérite amplement de recevoir un bras de remplacement ! commença Zinn.
-Oui, évidemment mais pas un des prototypes. Ils sont trop précieux.
-Je te répète qu'il nous a sauvés ! Sans lui tu serais morte !
-Bon d'accord, cet humain mérite les honneurs qui lui sont dus
-Vous pouvez en parler avec lui,il est réveillé annonça un des deux moines asuras. »


Zinn passa par la tente où avaient été entreposés les prototypes en prit un et alla vois Ashido. Avant qu'il ai put dire quoi que ce soit, Ashido dit qu'il était d'accord pour qu'on lui greffe un bras de golem.


« Très bien, nous ferons ça cette nuit, mais ce n'est pas n'importe quel bras que nous vous greffons, c'est un des prototypes, il a été fait dans un métal très rare qu'on a trouvé dans une crevasse, il est si dense qu'il peux trancher de l'acier.
-Je vous remercie de l'honneur que vous me faites. »


Sur ces mots, Zinn partit et s'occupa de préparer l'opération avec les moines. La nuit tomba sur la jungle et les humains et golems surveillait le camp pendant que les asuras greffaient un bras mécanique au derviche blessé. Après l'opération, Zinn donna une lame à Ashido qui s'emboitait parfaitement avec un espace dans la paume de sa main.*


Ashido prit la lame dans son dos et la fixa sur sa main. Il se téléporta derrière Kordan et lui asséna un coup avec sa faux. L'homme avait une blessure superficielle. Le combat s'engagea, chacun des deux combattants essayait de mettre à mal son adversaire pour se téléporter dans son dos et l'achever. Ashido bloqua une des dagues de son ennemi et la mit un coup avec sa lame sur son bras. Kordan para avec son autre dague mais celle-ci se tordit sous le choc. Le derviche se téléporta derrière lui et se déchaîna avec sa faux, l'assassin avait du mal à parer son bras mécanique. Ashido envoya sa faux trancher la tête de Kordan lorsque, soudain son amulette s'activa toute seule. Il était dans la salle du trône de la forteresse secrète de l'organisation avec Ronan et Cyg le nécromancien de la troupe d'élite.


« Des faits de la plus haute gravité m'obligent à vous ramener, Elona a été envahie par des morts-vivants, Kourna et Vabbi sont tombées, Ashido, ton frère, Merak a été blessé lors d'un combat. Il te fait rappeler d'Istan, dernière province libre d'Elona. Tous les maréchaux des lanciers sont appelés a se réunir à la grande salle des lanciers du soleil demain. Cyg étant à l'Arche du lion lorsque j'ai appris ceci, vous connecterez vos amulettes avec la sienne pour prendre un bateau vers Kamadan.
-J'allais tuer Kordan, maître !!!!!!!!
-Mission prioritaire, Elona, annonça t-il d'un ton froid.
-Et Kiera, et Amad ?
-Ils vont appréhender Kordan. »


Les amulettes s'activèrent et ils se retrouvèrent tout trois sur le quai de l'Arche du Lion. Il fallait dix-huit heures de voyage pour atteindre Kamadan.
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