Aethyos Galcian : voyageur au coeur de la folie
Aethyos est le petit fils d’un héros déchu : Edward Galcian, qui a fui Ascalon peu avant le début des premières guerres de guilde.
Dégoûté par la corruption qui gangrenait les guildes à cette époque, Edward avait préféré fuir que de prendre part à un conflit qu’il jugeait crapuleux. Emmenant de nombreux amis avec lui, il s’enfonça en plein cœur du territoire des charrs pour y fonder un village secret ou régnerais la paix et l’honnêteté.
Aethyos naquit dans ce village : digne descendant de son grand père, il était robuste, vif et intelligent ; il fut rapidement nommé protecteur du village et se maria à l’âge de 16 ans avec son amie d’enfance, Enkara. Bien que promis au poste de chef de village, il accomplissait chaque jour sa tâche avec le plus grand sérieux et savait toujours rester humble. S’il avait un défaut, c’était surement une trop grande assurance.
Malheureusement c’est cette assurance qui causa sa perte.
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Bien que situé en terre hostile, le village était rarement assailli par les charrs car très isolé, seulement il arrivait qu’un petit groupe de chasseur tombe dessus et attaque : ils étaient, en général, rapidement éliminés. Seulement arriva un jour ou Aethyos fit une erreur et laissa un charr s’enfuir, sans se rendre compte de la gravité de la chose.
En effet, de retour à son camps, le charr survivant raconta ce qu’il avait vu et rapidement toute une troupe se mis en marche pour châtier les envahisseurs humains et se venger du jeune guerrier qui avait ridiculisé leurs attaquants. Quand l’attaque débuta, Aethyos travaillait seul aux champs et ce n’est que quand il vit la fumée des premiers feux qu’il comprit que le village subissait un assaut.
Il arriva trop tard, bien qu’étant tous de rudes combattants, la plupart des villageois avaient été massacrés… tout était déjà perdu. Brandissant son épée, il couru chez lui, égorgeant quelques félins au passage mais un piège avait été préparé à son attention : sans qu’il puisse réagir un sort d’entrave lui fut appliquer à son arrivée et il se retrouva impuissant face à ses ennemis. Mais ceux-ci n’avait pas prévu de le tuer tout de suite, ils voulaient d’abord le briser.
Sa femme et les deux filles qui étaient nées de leur amour se trouvaient devant lui et sans cérémonie, un bouteflamme invoqua des flammes à leurs pieds, elles furent brûlées vives sous ses yeux. Face à cette horrible scène, Aethyos usa de toute sa force pour tenter de sauver celles qu’il aimait mais rien n’y fit, il était trop faible face à la magie des charrs… forcé par magie de regarder le supplice de sa famille, il passa lentement par tous les stades de la douleur et de la raison jusqu'à les dépasser, seul la haine resta. De la haine contre ces animaux qui lui imposaient une telle douleur, mais surtout, surtout, de la haine contre lui-même… d’être si faible, de ne rien pouvoir faire, même pas fermer les yeux. Il désira du pouvoir pour tout arrêter, pour massacrer ses bourreaux, il désira mourir à l’instant, disparaitre pour ne plus supporter ce désespoir… et tout cela arriva car quelque chose dans sa tête se détruisit, il sombra dans le néant le plus total.
Lorsqu’il émergea, il se trouvait au milieu d’un champ de ruines, autour de lui s’amoncelait un tas de cadavre de charrs… atrocement mutilés. Il n’était plus au village mais dans un camp, jetant un œil tout autour de lui, il éclata de rire, d’un rire de dément.
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Aethyos était devenu fou, mais surtout, de terrible pouvoir s’était révélé à lui, des pouvoirs de télékinésie qui, à l’image de sa folie ne connaissait aucune limite. Il s’en servit pour réduire en esclavage plusieurs tribus de grawls et avec leur aide, il sema la terreur parmi les charrs : assaillant leurs équipes de chasse, détruisant leur campement la nuit et torturant à mort tous ceux qui ne mourraient pas sous les mains des primates. Plus rien ne pouvait lui résister, mais il voulait encore plus de pouvoir, il écumait la campagne en quête d’anciennes ruines ou de tombeaux contenant de possibles secrets de puissance : artefacts, parchemins,… tout lui aurait convenu. C’est ainsi qu’il découvrit un texte relatant les sombres exploits d’un mage noir du nom de Nevynirral et dont le tombeau serait caché quelque part dans une région appelé le Gosier du Dragon.
Laissant ses grawls à eux-mêmes, Aethyos parti seul dans le Gosier du Dragon en quête du tombeau du nécromant, l’endroit était le territoire des hydres, mais elles ne posèrent aucun problème, tant leur puissance brute ne faisait pas le poids face à celle du dément et c’est avec une facilité déconcertante qu’il retrouva finalement l’objet de ses désirs : Il ne restait plus rien de l’ancien mage, mais la source de son pouvoir, un long gantelet débordant de magie noir était toujours intact, à peine l’enfila t-il que notre héros ressenti son pouvoir investir son corps, comprenant instinctivement la nature de ce nouveau don, il libéra alors la terrifiante armée de l’antique nécromant : d’un simple mouvement de la main, Aethyos éveilla des milliers d’abominables golems de chair.
Contemplant l’étendu de ses nouvelles troupes, il jubilait. Les golems déferleront sur les charrs et le royaume humain d’Ascalon, tout ceux qui lui résisteront seront éliminer et enfin, enfin, il pourrait protéger ceux qu’il aimait contre toutes les menaces…
C’est ainsi qu’un fragment de raison apparut dans son esprit : le souvenir de ceux qu’il avait perdu.
Sa femme qu’il avait tant aimée, ses enfants qu’il avait tant chéris, ses camarades qu’il avait tant admirés… ils étaient tous morts, pire, leurs cadavres n’avaient reçu aucune sépulture. Leurs corps avaient été abandonnés aux charognards et leurs esprits se lamentaient de ce qu’avais dû devenir leur ancien protecteur et ami. Avec la raison, réapparut la douleur contre laquelle sa folie le préservait, et Aethyos entra dans un état de catatonie, des larmes coulèrent sur son visage et son pouvoir, incontrôlable, annihila celui de Nevynirral : les golems n’étaient plus soumis aux gantelets. Reprenant leur libre arbitre, les créatures réagirent au seul objectif qu’ils connaissaient, anéantir toute forme de vie.
Et en ce lieu, Il n’y avait qu’un seul être vivant
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Le premier sort qu’il reçu n’arriva pas à atténuer la douleur de son âme, ni le second, ni même le troisième, quand les griffes du premier monstre vinrent déchirer ses vêtements et sa peau, il ne réagit pas non plus…. Ce n’est que quand le dernier souvenir d’Enkara, sa femme, lui rappela son devoir de protecteur qu’il finit par reprendre conscience de la réalité, de son corps et de ses exactions. Les abominations qu’il avait invoquées étaient un danger mortel pour les hommes, il allait devoir les détruire…
Quelques jours plus tard, un homme fut retrouvé par les guets du grand rempart nord, il était grièvement blessé… pire que ça, ses blessures portaient la marque d’une effroyable corruption. Il fut conduit à l’abbaye d’Ashford ou les moines purent s’occuper de lui.
Ainsi Aethyos se retrouva aux abords d’Ascalon, feignant l’amnésie il rejoignit l’ordre d’Ashford et voulu devenir moine, mais devant son peu de foie, le sage Menhlo lui conseilla de se trouver une autre voie. Son corps étant brisé, il ne pouvait plus être guerrier c’est pourquoi il se laissa tenter par Vassar et suivi ses enseignements sur la magie des envouteurs.
Solitaire et ténébreux, Il ne se lia avec personne jusqu’au jour ou… alors qu’il se promenait de nuit dans les rues d’Ashford, il fut bousculé par un élémentaliste qui venait de se faire jeter d’une auberge pour avoir déclenché une rixe : Tabris Orval.