Desse Neptune

C’est lors d’une belle nuit d’été que tout commença. Dans un petit village de pêcheurs, l’on pouvait entendre une femme crier. Elle se nommait Galilée, autrefois elle avait été une belle et jolie jeune femme, mais depuis, le temps avait passé. Dans cette petite hutte, sous une petite brise marine, elle hurlait de douleur. Plusieurs hommes se trouvaient autour d’elle. Chacun criant à son tour.

-C’est moi le père !
-Non ! C’est moi !

La femme s’accrochait a ce qui se trouvait autour d’elle, hurlant ou serrant les dents, poussant aussi fort qu’elle pouvait, c’était le première enfant qu’elle avait. Il n’y avait qu’un vieux moine pour l’assister, celui-ci avait une longue barbe blanche, mais en revanche n’avait plus un cheveu sur le crâne. Ses yeux étaient tout plissés, on se demandait s’il pouvait encore voir quelque chose. Enfin, celui-ci murmurait des mots à l’oreille de la femme d’une voix fébrile, une main se baladant sur le corps de celle-ci, et plus particulièrement sur sa poitrine.

-Inspirez… puis poussez…

Galilée était en sueur, cela faisait maintenant plus de huit heure qu’elle attendait que son futur enfant daigne enfin à sortir. Elle suppliait et poussait des jurons.

-Père Pervers ! Ca y est, j’aperçois la tête qui sort !

Le vieux fit une petite grimace, puis alla s’installer entre les cuisses de la dame pour accueillir l’enfant. Galilée continuait de hurler, poussant aussi fort qu’elle le pouvait. Ils eurent besoin encore pas loin d’une demi heure avant que l’enfant soit enfin sortit. C’était une fille. Galilée pouvait enfin se reposer, son enfant était venu au monde. D’une main tremblante, le vieux moine souleva l’enfant par les pieds à hauteur de son visage et lui donna une petite fessée, celle-ci se mit à pleurer.

-C’est ma fille les gars !
-Nan c’est la mienne ! Hurlait un autre.
-Et ça tu le vois ? C’est mon poing ! Tu le veux mon poing ?
- Laisses-moi rire !

Un premier coup de poing fila, puis une bagarre éclata tout autour de la petite fille. Des morceaux de bois, des torchons, serviettes, tout ce que les hommes trouvaient, le lançaient sur d’autres. Le vieux moine n’avait pas l’air de s’apercevoir de ce qu’il se passait autour de lui. Il attrapa une paire de ciseaux, puis amena lentement les lames vers le cordon ombilical, et pris entre les deux lames, sans s’en apercevoir, une partit de sa barbe. Il coupa. Une partie de sa barbe tomba au sot, si bien que celle-ci paraissait d’un côté, longue et d’une autre à moitié longue. Il posa ensuite l’enfant sur une petite table, puis entreprit de lui passer des bandages autour du ventre, le temps que cela cicatrise. Enfin il alla installer la jeune fille dans les bras de sa mère.

-Félicitations…. C’est un garçon…

Galilée parue étonnée, ayant entendu les autres crier que c’était leur fille. Alors elle vérifia et se rendit compte que c’était bien une fille. Un sourire apparut ensuite sur ses lèvres, regardant la petite fille qu’elle tenait dans ses bras.
-Vous devez lui donner un nom…
-Oui… Galilée inclina sa tête sur le côté et réfléchit un instant. Voyons… comment vais-je t’appeler ? Hum… je sais ! Neptune, je vais t’appeler Neptune.
-Neptune… c’est un peu étrange pour un garçon je trouve… enfin… c’est vous la mère.
-Père Pervers ! C’est une fille voyons !
-Une fille ? Mais si c’était une fille, elle aurait une poitrine ! Et puis pour preuve que c’est un garçon, j’ai du lui couper une partie du jonc tellement il était grand.
-Mais ! Oh et puis zut…

Fatiguée, Galilée n’insista pas, elle savait bien que le vieux moine n’avait plus toute sa tête et qu’il était inutile d’insister, surtout qu’elle savait qu’il détestait avoir tord. C’est donc en cette belle nuit, fraîche et chaude à la fois, dans le calme… enfin c’est cette nuit la que Neptune vit le jour… enfin la nuit.

Peut être vous demandez vous pourquoi tous les hommes du village prétendaient être le père de la petite Neptune ? Et bien tout simplement parce que Galilée était la fille de joie du village. Tous les hommes du village étaient passés dessus. N’ayant aucun moyen de se protéger ou pour ne pas avoir d’enfants elle avait donc finit par en avoir un. Toutefois, elle avait bien une idée de qui pouvait être le père de cet enfant. En effet, elle exerçait depuis l’âge de ses seize ans. Jamais elle n’était tombée enceinte, comme ci tous les hommes du village étaient incapables de procréer. Pourtant une partie d’entre eux avaient des enfants avec leur femme. Tout ceci était bien étrange, mais cela la laissait faire des suppositions sur la possible identité du père, elle en était même quasiment certaine.

Une fois, dans leur village, un beau guerrier s’était arrêté. Ce jour là, il pleuvait averse. L’homme était arrivé au village sur une monture, sans chercher à savoir chez qui il entrait pour se protéger de la pluie, il était entré dans la maison de Galilée. Celle-ci n’avait pas de client à se moment là, elle n fut donc pas surprise.

-Et bien beau guerrier ? Je ne vous connais pas… vous n’êtes pas du coin vous. On s’arrête parce qu’on a une petite envie ? Hum ?
-Une petite envie ? Que voulez vous dire ?

D’un grand sourire, Galilée ôta ses vêtements et s’approcha de l’homme venant l’embrasser. Celui-ci se laissa faire. Il était si surpris, et cela faisait si longtemps. Le sang lui monta vite fait. Après tout il n’était qu’un homme et n’avait juré fidélité à aucune femme. Il entreprit donc alors de faire entrer l’épée dans le fourreau. Après cette petite partie de plaisir, le guerrier revêtit son armure, et seulement à se moment là, demanda il pouvait rester le temps que la pluie cesse. Galilée accepta avec joie et lui rappela que ce n’était pas gratuit. Le guerrier la paya à contre cœur, se disant qu’elle n’était pas gênée de lui demander de payer alors que c’est elle qui lui avait proposée. Au bout de quelques heures, la pluie finit par cesser.

-Au fait, moi c’est Tom.

Puis l’homme se retourna et sortit. Depuis ce jour là, Galilée ne le revit pas et sa fille finit par arriver alors que neuf mois c’étaient écoulés depuis sa visite. Enfin, à présent elle avait une fille. Pour la nourrir et s’en occuper elle du continuer son métier. Un métier qui pour elle était après tout un métier comme un autre.

Les années passèrent. Neptune grandissait, tous les jours, lorsqu’elle sortait, des hommes la sifflaient, lui demandant si elle comptait suivre la voie de sa mère. Elle ne comprenait pas, sa mère lui ayant caché ce qu’elle faisait véritablement. Neptune avait toujours pensée sa mère heureuse, après tout, lorsqu’elle était à la maison, elle l’entendait souvent pousser des cris de joie depuis sa chambre. Pour elle, sa mère était une voyante, ses clients venaient dans sa chambre et elle leur prédisait l’avenir.

Il fallut qu’elle attende encore quelques années avant que sa mère lui dise la vérité. A présent elle comprenait à quoi faisaient allusion les hommes du village. Neptune n’osait plus marcher la tête levée, et rougissait à chaque fois qu’elle voyait un regard se poser sur elle.

Puis le jour vint où elle fit la connaissance d’un beau jeune homme. Il devait avoir quelques années de plus qu’elle seulement. Et se lia d’amitié et bien plus très rapidement avec lui. Et c’est la nuit de son anniversaire que sa première fois arriva. Ce fut pour elle fabuleux. Mais le lendemain dut une déception, lorsqu’elle s’aperçue que son ami était parti. Elle le revît le lendemain avec dans les bras une autre jeune demoiselle. Triste, elle fuit hors du village, pleurant à chaudes larmes.

C’est ainsi qu’elle rencontra son père. Pleurant sous un arbre, un homme arriva sur sa monture. Voyant la jeune fille pleurer, il s’arrêta devant elle, et lui demanda ce qui n’allait pas. Elle répondit que rien, et continua de pleurer. Tom haussa des épaules, et continua son chemin jusqu’à la maison de Galilée. Là bas, il descendit à terre et entra dans la maison de celle-ci.

-Je… je vous connais vous… oui je me rappelle parfaitement. Vous venez me faire un autre enfant ?
-Un autre… enfant ?
-Oui… enfin je ne suis pas sure… mais j’ai eut une fille…
-Et ?
-Et je pense qu’elle est la votre.

Tom parut étonné, à peine était il arrivé qu’on lui annonçait qu’il avait peut être un fils, ou une fille. Il questionna Galilée, et apprit que sa possible fille était une jolie petite blonde avec des yeux bleus, qui avait déjà une assez forte poitrine. Alors lui revînt l’image de la jeune fille qui pleurait sous un arbre. Il s’excusa alors et partit à la rencontre de sa fille, même si il existait une possibilité pour qu’elle ne soit pas de lui. Il ne mit pas longtemps à la retrouver, elle était toujours assise sous l’arbre. Ses larmes avaient cessées. Après avoir longuement discutée avec elle, il prit la décision de l’emmener avec lui. Il en parla à Galilée, et celle-ci lui dit oui, se disant que sa fille serait certainement plus heureuse avec un guerrier qui parcourrait le monde plutôt que de continuer avec elle dans se petit village.

C’est ainsi que commença l’épopée de Neptune. Assise sur le cheval, derrière son père, les deux discutaient sur l’avenir possible de Neptune.

-Tu sais ma chérie ce que l’on dit par chez moi ? Yeux bleus, feu, jolie paire, air, petit fourreau, eau et gros seins, géomancien… enfin tout ça pour te dire que je pense que tu ferais une excellente élémentaliste. Qu’en penses-tu ?

Neptune acquiesça. Cela ne lui semblait pas une mauvaise idée. C’est ainsi que Neptune pris la décision de devenir élémentaliste. Son père l’emmena voir de nombreux expert. Elle était douée et apprenait très vite.

Puis le jour vînt ou son père et elle furent appelés pour une bataille qui faisait rage entre Ascalon et les Charrs. Ils durent se séparer une fois arrivés là bas. Depuis ce jour là, Neptune n’eut plus aucune nouvelle de son père. Voilà à peu près toute l’histoire de Neptune.