Premier texte, vaguement écrit hier soir ^^
Eléa courrait devant moi, ses longs cheveux blonds flottants dans l'air. Je ne savais pas où elle allait, tout ce que je savais c'est que je devais l'empêcher d'y aller... Mais elle courrait de plus en plus vite et moi... Moi je ralentissais, mes mouvements se faisaient plus lents, plus désordonnés, je glissais, trébuchais et parfois mes pieds peinaient à quitter le sol.
Soudain, Eléa s'arrêta, au bord d'un gouffre surplombant la mer, se retourna et me regarda, le visage impénétrable.
Soulagé, je ralentis, m'arrêta à mon tour et porta mon regard sur l'horizon, lorsque mes yeux cherchèrent l'azur des siens, je tressaillis et ne pu retenir un cri d'effroi : De son visage ne restaient que les os blanchâtres et des larmes coulaient hors des ses orbites vides. Elle poussa un hurlement de douleur qui raisonna jusqu'aux tréfonds de mon âme et lorsque son corps entier fondit pour se transformer en squelette, je me précipitais vers elle.
D'un geste elle m'en empêcha.
- Ta faute.... murmura- t-elle.
- Que ...?
- C'est de ta faute ! hurla Eléa
Elle tomba à genoux au bord du gouffre, faillit basculer.
- Eléa !
- Reste la bas !
Si son apparence avait changé, sa voix, elle, était restée la même. J'aurai aimé que ce ne fut pas le cas, que ce squelette larmoyant ne fut pas la femme que j'aimais, que ses mots, qui me blessaient au delà de ce qui était imaginable, ne soient pas les siens... Mais le doute n'étais pas permis.
J'avançais vers elle.
- A cause de toi ! hurla-t-elle soudain, me contraignant à l'immobilité.
- Eléa, je t'en supplie, calme toi, c'est moi, Senri. Je...
- Je sais qui tu es ! Traître ! Lâche ! Je sais que l'assassin que tu es a pris nombre de vies ! Dont la mienne ! Pourquoi ? Pourquoi n'étais tu pas là ? Tu m'as abandonné ! Tu nous as abandonnés !
A peine eut elle prononcé ses mots que le sol s'effondra sous ses pieds, elle bascula dans le vide, sans un bruit. Même le vent qui avait soufflé avec une telle force quelques instants auparavant venait de disparaître.
Seul restait ce silence, malsain, violent, effrayant.
Je me précipitais au bord du gouffre mais le seul corps que je vis en train de chuter fut celui d'un bébé. Il se mit à pleurer et ses cris me transpercèrent le coeur, paralysèrent mon corps, menacèrent de faire sombrer mon esprit dans la folie la plus noire.
Aussi brutalement qu'ils avaient commencés, ils cessèrent.
Je fermais les yeux, les rouvris... Hurla de peur : le visage décharné d'Eléa apparu à quelques centimètres du mien.
- Tu es responsable. Susurra t-elle.
Je me réveillais en sursaut, couvert de sueur, le cœur battant la chamade et des larmes pleins les yeux. La tête me tournait, je me penchait au bord du lit voulu vomir.... Sans y parvenir.
Après quelques instants je roulais sur le dos, pantelant.
Combien de fois avais je fais ce cauchemar depuis mon retour ?
Dix fois ? Cent fois ?
Plus, beaucoup plus.... Beaucoup trop même...
Comme toujours après un tel réveil, je restais assis dans mon lit les yeux vides, hagards, me remémorant tous les moments heureux que j'avais vécu avec Eléa.
Cela ferai trois ans demain... Trois ans de cauchemars récurrents.
Je jetai un regard aux bouteilles vides, près de mon lit. Elles non plus ne parvenaient plus à me garantir un sommeil sans rêve....
Je dépérissais, lentement mais surement.
Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été avec Eléa.
Je suis né à Zen Daijun, un jour de pluie. Mon père, ancien Am Fah repéra très vite chez moi les qualités essentielles pour un assassin : Silence, Précision, Rapidité, Humilité.
Il m'enseigna son art et très vite, l'élève dépassa le maître. Notre entrainement était supervisé par une jeune Moniale, elle aussi formée par un vieux moine dont j'ai oublié le nom...
J'oublie beaucoup de chose en ce moment mais s'il est une chose qui restera gravé dans ma mémoire pour toujours, c'est la monumentale baffe qu'Eléa m'envoya au visage quand j'eus l'audace de la courtiser. Ma formation d'assassin, pourtant exceptionnelle, ne me permis ni de voir venir sa main, ni de pouvoir l'imiter.
L'amour propre en miette et la joue en feu, j'avais feins l'indifférence pendant quelques semaines avant de recommencer à essayer de la séduire.
Toutefois, je le fis de manière bien plus sensuelle et douce.
Force est de constater que ces efforts furent payants lorsque après avoir passé mon brevet d'assassin à Shing Jea, elle m'embrassa pour me féliciter de ma réussite.
La vie à Zen Daijun était paisible. Trop pour nous d'ailleurs. Nous décidâmes d'un commun accord de rejoindre le continent, elle savait qu'elle pourrait trouver du travail dans une ville comme Kaineng. Quant à moi, j'étais certain que les contrats ne manqueraient pas.
A peine arrivé, je fus contacté par les Am Fah et même si je savais que mon père n'aurait pas été d'accord, je me joint à eux.
Je restais à leur services pendants quelques mois puis vînt le fléau. Ils l'idolâtrèrent et je décidais de partir. D'après Eléa, ce fléau n'avait rien d'un cadeau divin. C'est ainsi que je rejoins la Flamme d'obsidienne qui le combattait.
Peu de temps après, Eléa et d'autres moines furent envoyés à Elona pour tenter de trouver de l'aide afin de lutter contre le fléau. Bien sur, je quittais tout pour la suivre.
Nous fûmes subjugués par la beauté des immenses étendues de sable, de la convivialité et de l'écoute que nous trouvâmes la bas.
Nous apprîmes qu'un Ordre, appelé l'Ordre des Soupirs pourrait peut être nous venir en aide dans notre quête, nous nous engageâmes donc dans une caravane pour traverser Elona.
Malheureusement les fonds que l'Empereur nous avait fournis n'étaient plus suffisant, nous dûmes nous adapter en travaillant en tant itinérants : je m'occupais des patrouilles avec les éclaireurs tandis qu'Eléa et d'autres moniales vendaient des herbes médicinales lorsque nous traversions des villages.
(Suite plus tard, l'heure tourne et je dois y aller
Laissez quand même vos impressions.